Texte intégral
Permettez-moi de vous dire combien je suis heureux d' accueillir aujourd' hui à Paris monsieur Wen Jiabao, le Premier ministre chinois.
Cette visite intervient à un moment exceptionnel des relations entre nos deux pays. Jamais les échanges politiques n' ont été aussi denses : le Président de la République se rendra lui-même en Chine l' année prochaine, à l' invitation de son homologue chinois.
Nous avons confirmé le souhait d' approfondir notre partenariat politique. Avec monsieur Wen Jiabao nous avons discuté des moyens de relever ensemble les grands défis, en particulier celui du commerce international avec la nécessité que nous avons affirmée de parvenir un accord équilibré dans les négociations de l' OMC où la Chine est amenée à jouer un rôle majeur.
Nous avons aussi discuté de la stabilité en Asie orientale que la France suit attentivement. Sur Taiwan, j' ai rappelé notre position constante en faveur d' une seule Chine et d' un règlement pacifique par la voie d' un dialogue entre les deux rives. S' agissant de la crise nucléaire nord-coréenne, j' ai réitéré le soutien de la France aux pourparlers à six.
Sur le plan économique aussi, notre partenariat connaît des progrès majeurs. La forte croissance des exportations françaises en Chine en témoigne : + 17 % pour l' année 2005. Une dynamique nouvelle existe entre nos deux pays, notamment pour les petites et les moyennes entreprises. L' objectif du président de la République d' emmener 1.000 d' entre elles en Chine en 2005 a été dépassé, puisque plus de 1.400, près de 1.500, auront découvert la Chine cette année. Nous venons de signer deux accords bilatéraux qui faciliteront l' implantation des petites et moyennes entreprises en Chine.
Nos deux pays avancent ensemble également dans des secteurs de pointe où la France est particulièrement compétitive. Je pense à l' aéronautique et à Airbus ; il y a quelques instants, nos industriels ont signé un contrat pour la fourniture de 150 Airbus A320 à la Chine. Un accord a également été conclu pour le développement conjoint d' un hélicoptère de 6 tonnes. Je pense également au développement du programme ferroviaire chinois. Nous venons de signer un important protocole d' un montant de 150 millions d' euros pour la construction d' une ligne à grande vitesse, la ligne "Shitaï". Je pense enfin à l' électronucléaire : les industriels français sont engagés, vous le savez, depuis plus de vingt ans, aux cotés des entreprises chinoises. La France souhaite renforcer ce partenariat. D' autres accords commerciaux ont été signés au cours de cette visite, au total, ils représentent près de 9 milliards d' euros. Ces avancées s' inscrivent dans la logique d' un partenariat industriel et technologique de longue durée que nous voulons établir avec la Chine.
Dans le domaine du tourisme, nous souhaitons favoriser les échanges de touristes entre nos deux pays dans le respect, bien sûr, de nos législations. C' est pourquoi nous avons décidé d' étendre l' accord de destination agréée aux trois territoires d' Outre-mer, de Polynésie française, de la Réunion et de la Nouvelle-Calédonie. Nous commencerons par la Polynésie française. Pour renforcer ces liens tournés vers l' avenir, nous avons enfin adopté une déclaration conjointe sur la coopération dans le domaine de la jeunesse, coopération qui facilitera les échanges d' étudiants, de chercheurs et d' ingénieurs entre les deux pays.
Vous me permettrez de saisir l' occasion de ce point de presse pour vous confirmer, malheureusement, l' enlèvement d' un ingénieur français, Monsieur Bernard Planche, ce matin à Bagdad. L' ensemble des services de l' Etat français est pleinement mobilisé pour permettre une libération aussi rapide que possible de notre compatriote. Je renouvelle aujourd' hui, de manière solennelle, les conseils de prudence les plus stricts, à nos compatriotes déjà présents ou désireux de se rendre en Irak. Dans les conditions actuelles de sécurité, il est formellement déconseillé d' entreprendre un tel voyage.
Je suis heureux de donner la parole au Premier ministre chinois.
[Intervention de Premier ministre chinois]
Question de Daphné Benoît (AFP) : Après la grosse commande que vous avez passée à Airbus aujourd' hui, prévoyez-vous de passer dans un futur proche des commandes supplémentaires auprès d' Airbus pour des A380 ou encore des A350, un programme auquel vous êtes invité à participer ? Merci.
[Réponse du Premier ministre chinois]
[Question posée par une journaliste chinoise à D. de Villepin.]
D. de Villepin. Nous continuons de considérer que cet embargo constitue un anachronisme. Il ne reflète pas en effet la réalité de nos relations avec la Chine, pas la réalité non plus du partenariat stratégique que nous sommes en train de bâtir avec elle.
Nous continuerons en conséquence à travailler à la levée de cet embargo avec nos partenaires européens, et ce, dans l' esprit des conclusions du Conseil européen de décembre 2004.
Les Européens, je veux le préciser, n' ont pas l' intention, de quelque manière que ce soit, d' accroître leurs exportations d' armes vers la Chine, tant en termes qualitatifs qu' en termes quantitatifs. Notre dispositif national de contrôle très strict a fait la preuve de son efficacité, et le renforcement du code de conduite européen constituera un instrument supplémentaire, juridiquement contraignant, pour encore plus d' efficacité et de transparence. Donc, vous le voyez bien, nous voulons avancer pour faire en sorte que le droit soit conforme à la réalité."
Reuters : Je voudrais savoir où en est le partenariat franco-chinois en matière électronucléaire, et notamment s' il était possible d' en connaître un peu plus sur les appels d' offre concernant quatre centrales nucléaires ?
D. de Villepin. Vous me permettrez de préciser du côté français ce point, pour dire bien sûr que le président de la République et moi-même avons évoqué cette question avec le Premier ministre chinois. La Chine connaît un développement économique très rapide, qui exige des ressources énergétiques tout à fait considérables. Elle souhaite donc développer, et c' est naturel, son potentiel énergétique nucléaire civil.
La France a proposé à la Chine, avec laquelle nous entretenons des relations de confiance depuis maintenant plus de vingt ans dans ce domaine, de l' aider dans ce projet, et nous sommes confiants dans l' examen des différents projets qui sera fait par la Chine. Cela bien sûr nécessite du temps. C' est naturel, vous le comprendrez, pour un programme d' une telle importance.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 décembre 2005)
Cette visite intervient à un moment exceptionnel des relations entre nos deux pays. Jamais les échanges politiques n' ont été aussi denses : le Président de la République se rendra lui-même en Chine l' année prochaine, à l' invitation de son homologue chinois.
Nous avons confirmé le souhait d' approfondir notre partenariat politique. Avec monsieur Wen Jiabao nous avons discuté des moyens de relever ensemble les grands défis, en particulier celui du commerce international avec la nécessité que nous avons affirmée de parvenir un accord équilibré dans les négociations de l' OMC où la Chine est amenée à jouer un rôle majeur.
Nous avons aussi discuté de la stabilité en Asie orientale que la France suit attentivement. Sur Taiwan, j' ai rappelé notre position constante en faveur d' une seule Chine et d' un règlement pacifique par la voie d' un dialogue entre les deux rives. S' agissant de la crise nucléaire nord-coréenne, j' ai réitéré le soutien de la France aux pourparlers à six.
Sur le plan économique aussi, notre partenariat connaît des progrès majeurs. La forte croissance des exportations françaises en Chine en témoigne : + 17 % pour l' année 2005. Une dynamique nouvelle existe entre nos deux pays, notamment pour les petites et les moyennes entreprises. L' objectif du président de la République d' emmener 1.000 d' entre elles en Chine en 2005 a été dépassé, puisque plus de 1.400, près de 1.500, auront découvert la Chine cette année. Nous venons de signer deux accords bilatéraux qui faciliteront l' implantation des petites et moyennes entreprises en Chine.
Nos deux pays avancent ensemble également dans des secteurs de pointe où la France est particulièrement compétitive. Je pense à l' aéronautique et à Airbus ; il y a quelques instants, nos industriels ont signé un contrat pour la fourniture de 150 Airbus A320 à la Chine. Un accord a également été conclu pour le développement conjoint d' un hélicoptère de 6 tonnes. Je pense également au développement du programme ferroviaire chinois. Nous venons de signer un important protocole d' un montant de 150 millions d' euros pour la construction d' une ligne à grande vitesse, la ligne "Shitaï". Je pense enfin à l' électronucléaire : les industriels français sont engagés, vous le savez, depuis plus de vingt ans, aux cotés des entreprises chinoises. La France souhaite renforcer ce partenariat. D' autres accords commerciaux ont été signés au cours de cette visite, au total, ils représentent près de 9 milliards d' euros. Ces avancées s' inscrivent dans la logique d' un partenariat industriel et technologique de longue durée que nous voulons établir avec la Chine.
Dans le domaine du tourisme, nous souhaitons favoriser les échanges de touristes entre nos deux pays dans le respect, bien sûr, de nos législations. C' est pourquoi nous avons décidé d' étendre l' accord de destination agréée aux trois territoires d' Outre-mer, de Polynésie française, de la Réunion et de la Nouvelle-Calédonie. Nous commencerons par la Polynésie française. Pour renforcer ces liens tournés vers l' avenir, nous avons enfin adopté une déclaration conjointe sur la coopération dans le domaine de la jeunesse, coopération qui facilitera les échanges d' étudiants, de chercheurs et d' ingénieurs entre les deux pays.
Vous me permettrez de saisir l' occasion de ce point de presse pour vous confirmer, malheureusement, l' enlèvement d' un ingénieur français, Monsieur Bernard Planche, ce matin à Bagdad. L' ensemble des services de l' Etat français est pleinement mobilisé pour permettre une libération aussi rapide que possible de notre compatriote. Je renouvelle aujourd' hui, de manière solennelle, les conseils de prudence les plus stricts, à nos compatriotes déjà présents ou désireux de se rendre en Irak. Dans les conditions actuelles de sécurité, il est formellement déconseillé d' entreprendre un tel voyage.
Je suis heureux de donner la parole au Premier ministre chinois.
[Intervention de Premier ministre chinois]
Question de Daphné Benoît (AFP) : Après la grosse commande que vous avez passée à Airbus aujourd' hui, prévoyez-vous de passer dans un futur proche des commandes supplémentaires auprès d' Airbus pour des A380 ou encore des A350, un programme auquel vous êtes invité à participer ? Merci.
[Réponse du Premier ministre chinois]
[Question posée par une journaliste chinoise à D. de Villepin.]
D. de Villepin. Nous continuons de considérer que cet embargo constitue un anachronisme. Il ne reflète pas en effet la réalité de nos relations avec la Chine, pas la réalité non plus du partenariat stratégique que nous sommes en train de bâtir avec elle.
Nous continuerons en conséquence à travailler à la levée de cet embargo avec nos partenaires européens, et ce, dans l' esprit des conclusions du Conseil européen de décembre 2004.
Les Européens, je veux le préciser, n' ont pas l' intention, de quelque manière que ce soit, d' accroître leurs exportations d' armes vers la Chine, tant en termes qualitatifs qu' en termes quantitatifs. Notre dispositif national de contrôle très strict a fait la preuve de son efficacité, et le renforcement du code de conduite européen constituera un instrument supplémentaire, juridiquement contraignant, pour encore plus d' efficacité et de transparence. Donc, vous le voyez bien, nous voulons avancer pour faire en sorte que le droit soit conforme à la réalité."
Reuters : Je voudrais savoir où en est le partenariat franco-chinois en matière électronucléaire, et notamment s' il était possible d' en connaître un peu plus sur les appels d' offre concernant quatre centrales nucléaires ?
D. de Villepin. Vous me permettrez de préciser du côté français ce point, pour dire bien sûr que le président de la République et moi-même avons évoqué cette question avec le Premier ministre chinois. La Chine connaît un développement économique très rapide, qui exige des ressources énergétiques tout à fait considérables. Elle souhaite donc développer, et c' est naturel, son potentiel énergétique nucléaire civil.
La France a proposé à la Chine, avec laquelle nous entretenons des relations de confiance depuis maintenant plus de vingt ans dans ce domaine, de l' aider dans ce projet, et nous sommes confiants dans l' examen des différents projets qui sera fait par la Chine. Cela bien sûr nécessite du temps. C' est naturel, vous le comprendrez, pour un programme d' une telle importance.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 décembre 2005)