Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
J'ai tout sauf envie de conclure, parce que je ne crois pas qu'il soit opportun de mettre une conclusion à tant d'énergies et tant d'initiatives, et, bien au contraire, l'envie qui est la nôtre d'encourager davantage de telles initiatives. Tous ces jeunes que nous avons vus représentent une France ouverte, généreuse, une France des projets et je crois que l'exemple qu'ils nous donnent, c'est bien l'exemple de cette capacité à se dépasser, de s'ouvrir à l'autre, de tendre la main vers l'autre, pour faire des projets qui sont utiles à l'ensemble de notre société et qui nous grandissent les uns et les autres, plus loin dans le domaine de l'environnement, plus loin dans le domaine de la culture, plus loin dans le domaine de l'Europe. A chaque fois, dépasser les frontières, à chaque fois, faire tomber les obstacles et se libérer des barrières.
Audace, imagination, dévouement, c'est tout cela qui a été récompensé, aujourd'hui, et je suis heureux de pouvoir offrir, ici, une juste reconnaissance, en souhaitant que tous ceux qui seront informés, tous ceux qui auront à connaître de ces projets réalisés, auront envie de faire de même.
Il y a trois choses qui m'ont frappé ce matin. La première, c'est la très grande diversité des projets. L'espace pour imaginer, l'espace pour entreprendre est immense. Chacun de ceux que nous avons vus croit en quelque chose. Il veut apporter son concours, son énergie. C'est vrai dans tous les domaines qui leur tiennent à c?ur. On l'a vu pour l'environnement, on l'a vu pour aider des enfants défavorisés, les aider dans leur scolarité...
Il s'agit de créer une entreprise, de créer des emplois, c'est, à chaque fois, des projets différents, c'est, à chaque fois, une diversité mais c'est toujours le même élan et le même esprit : générosité - c'est la deuxième chose qui m'a frappé. Au c?ur de tous ces projets, il y a l'envie de s'engager, il y a l'envie de mettre le meilleur de soi-même pour les autres, démontrer ce que l'on peut faire, s'entourer d'autres esprits, d'autres initiatives et découvrir, et, au bout du compte, on le voit, c'est l'épanouissement, c'est la capacité à se réaliser et à se grandir.
Et puis, troisième chose frappante, c'est la force de l'exemple. On sent bien qu'il y a des rencontres qui permettent d'aller plus loin, de réaliser d'autres choses. Ceux qui sont ici représentent 20.000 jeunes qui ont participé à ce programme, et ce que nous souhaitons, c'est que l'année prochaine, ils puissent être 40.000. C'est des projets qui créent d'autres projets, c'est de la générosité qui crée encore plus de générosité. Et ce que nous souhaitons, c'est qu'il y ait davantage de structures similaires à celles qui ont permis la réalisation de ces projets, qui puissent être labellisés. 500 supplémentaires labellisés en 2006, 600 en 2007. Avec une attention particulière pour les jeunes les plus défavorisés, pour les quartiers où peut-être moins de chances sont véritablement disponibles.
Aujourd'hui, 90 % des projets sont portés par des titulaires de baccalauréat et je souhaite que, véritablement, ces projets puissent être mis à la portée de tous, quelle que soit leur position, quel que soit leur diplôme. En effet, quand on s'interroge sur les attentes qui existent dans notre pays - et les attentes qui existent particulièrement chez les plus jeunes, bien sûr, et c'est peut-être la première chose - il y a l'envie d'aller jusqu'au bout du rêve que l'on a, jusqu'au bout du projet que l'on a, pouvoir suivre son chemin, sans pour autant être enfermé dans un modèle quelconque de réussite, qui passerait par un parcours imposé ou par un diplôme. On le voit, au bout du chemin, le tempérament, la sensibilité, ce sont des choses qui comptent infiniment. Bien sûr, le diplôme est un marchepied. Mais le tempérament, la sensibilité, l'énergie, la ressource intérieure, autant de qualités qui sont valorisées et qui permettent de véritablement grimper jusqu'au haut des montagnes.
Notre rôle à nous, le rôle de l'Etat, c'est bien sûr d'accompagner chacun dans son projet, de permettre, dans la mesure du possible, à chacun de réaliser au fond de lui ce qu'il a envie d'accomplir. Et puis c'est aussi de reconnaître et de valoriser ce qui a été fait. Je crois que c'est tout ce travail-là, à la fois d'évaluation et de reconnaissance, qui permet d'aller plus loin. Trop de ceux qui rencontrent des difficultés n'ont jamais eu l'occasion ni d'avoir une main tendue, ni d'avoir eu un ?il reconnaissant pour leur dire : oui, vous avez un talent, oui vous avez une capacité, oui vous pouvez aller plus loin. C'est bien de ce geste fraternel, de ce regard bienveillant, de ce regard qui permet d'entrevoir qu'il y a autre chose de possible dont nous avons tous besoin. Et tous ceux qui sont ici aujourd'hui le savent : tout commence souvent par un regard, par une rencontre, par un geste, par une main tendue. Cela a été dit dans un certain nombre de témoignages, mais je crois qu'il faut le rappeler, il n'y a pas de carrière qui se fasse toute seule, même s'il faut puiser en soi, il y a toujours cette petite part de chance, cette petite part de l'autre. Et tous ceux qui ont la chance de pouvoir bénéficier de cela ont à c?ur de le reproduire, de le redonner, de le restituer.
Deuxième réaction et deuxième attente que l'on ressent profondément aujourd'hui dans notre pays : c'est le besoin de s'exprimer à travers des valeurs communes : la fraternité, la générosité, l'égalité, la liberté. Ce sont encore des valeurs qui font recette, ce sont encore des valeurs qui nous rassemblent, qui nous réunissent, et auxquelles on a envie de s'accrocher, quand on a vingt ans et tout au long de la vie, et ce n'est certainement pas, alors même que nous vivons dans un monde de grands changements, certainement pas maintenant qu'il faut céder à l'indifférence, céder à l'égoïsme, céder à la peur. Se rassembler pour relever des grands défis, des défis individuels mais aussi des défis collectifs, des défis qui permettent véritablement à une Nation toute entière de se retrouver et d'être fière d'elle-même, parce que ce sentiment de fierté, il est dans tout projet, individuel et collectif, un aiguillon, un élément essentiel qui permet d'aller plus loin.
Et puis, dernière attente très profonde au sein de notre société et tout particulièrement dans notre jeunesse, c'est la volonté d'être là, de participer, d'être associé, d'être au c?ur du débat démocratique. L'indifférence est la seule vraie menace pour une démocratie. L'engagement c'est véritablement le remède contre cette tentation. Pouvoir participer à un grand projet, pouvoir participer à quelque chose qui nous dépasse, pouvoir être utile à l'intérêt général, et c'est tout le sens aujourd'hui, de cette voie qui va s'élargir devant nous, à travers le service civil volontaire - 30.000 jeunes en 2006, 50.000 en 2005 - dans des formes extrêmement diverses qui permettront de s'engager à travers un programme "Défense deuxième chance", dans des métiers extrêmement divers, à chaque fois, avec la possibilité d'acquérir une formation ou d'accompagner quelqu'un qui a besoin d'une formation, et c'est aussi la perspective sur laquelle nous travaillons, du service civil européen. Les deux sont liés : servir à l'échelle de l'Europe, c'est encore, bien évidemment, s'engager, c'est la possibilité d'une expérience qui nous dépasse et qui, en même temps, nous rassemble les uns et les autres.
Donc, pour conclure, parce qu'il faut conclure pour aujourd'hui, merci et bravo à tous ceux qui montrent le chemin, à tous ceux qui donnent l'exemple, en souhaitant que chacun, toujours, et toujours plus de jeunes, puisse bénéficier d'une telle main tendue, d'un tel programme. Nous sommes à la fois fiers d'eux et soucieux qu'ils soient toujours plus nombreux.
Merci.(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 novembre 2005)
Chers amis,
J'ai tout sauf envie de conclure, parce que je ne crois pas qu'il soit opportun de mettre une conclusion à tant d'énergies et tant d'initiatives, et, bien au contraire, l'envie qui est la nôtre d'encourager davantage de telles initiatives. Tous ces jeunes que nous avons vus représentent une France ouverte, généreuse, une France des projets et je crois que l'exemple qu'ils nous donnent, c'est bien l'exemple de cette capacité à se dépasser, de s'ouvrir à l'autre, de tendre la main vers l'autre, pour faire des projets qui sont utiles à l'ensemble de notre société et qui nous grandissent les uns et les autres, plus loin dans le domaine de l'environnement, plus loin dans le domaine de la culture, plus loin dans le domaine de l'Europe. A chaque fois, dépasser les frontières, à chaque fois, faire tomber les obstacles et se libérer des barrières.
Audace, imagination, dévouement, c'est tout cela qui a été récompensé, aujourd'hui, et je suis heureux de pouvoir offrir, ici, une juste reconnaissance, en souhaitant que tous ceux qui seront informés, tous ceux qui auront à connaître de ces projets réalisés, auront envie de faire de même.
Il y a trois choses qui m'ont frappé ce matin. La première, c'est la très grande diversité des projets. L'espace pour imaginer, l'espace pour entreprendre est immense. Chacun de ceux que nous avons vus croit en quelque chose. Il veut apporter son concours, son énergie. C'est vrai dans tous les domaines qui leur tiennent à c?ur. On l'a vu pour l'environnement, on l'a vu pour aider des enfants défavorisés, les aider dans leur scolarité...
Il s'agit de créer une entreprise, de créer des emplois, c'est, à chaque fois, des projets différents, c'est, à chaque fois, une diversité mais c'est toujours le même élan et le même esprit : générosité - c'est la deuxième chose qui m'a frappé. Au c?ur de tous ces projets, il y a l'envie de s'engager, il y a l'envie de mettre le meilleur de soi-même pour les autres, démontrer ce que l'on peut faire, s'entourer d'autres esprits, d'autres initiatives et découvrir, et, au bout du compte, on le voit, c'est l'épanouissement, c'est la capacité à se réaliser et à se grandir.
Et puis, troisième chose frappante, c'est la force de l'exemple. On sent bien qu'il y a des rencontres qui permettent d'aller plus loin, de réaliser d'autres choses. Ceux qui sont ici représentent 20.000 jeunes qui ont participé à ce programme, et ce que nous souhaitons, c'est que l'année prochaine, ils puissent être 40.000. C'est des projets qui créent d'autres projets, c'est de la générosité qui crée encore plus de générosité. Et ce que nous souhaitons, c'est qu'il y ait davantage de structures similaires à celles qui ont permis la réalisation de ces projets, qui puissent être labellisés. 500 supplémentaires labellisés en 2006, 600 en 2007. Avec une attention particulière pour les jeunes les plus défavorisés, pour les quartiers où peut-être moins de chances sont véritablement disponibles.
Aujourd'hui, 90 % des projets sont portés par des titulaires de baccalauréat et je souhaite que, véritablement, ces projets puissent être mis à la portée de tous, quelle que soit leur position, quel que soit leur diplôme. En effet, quand on s'interroge sur les attentes qui existent dans notre pays - et les attentes qui existent particulièrement chez les plus jeunes, bien sûr, et c'est peut-être la première chose - il y a l'envie d'aller jusqu'au bout du rêve que l'on a, jusqu'au bout du projet que l'on a, pouvoir suivre son chemin, sans pour autant être enfermé dans un modèle quelconque de réussite, qui passerait par un parcours imposé ou par un diplôme. On le voit, au bout du chemin, le tempérament, la sensibilité, ce sont des choses qui comptent infiniment. Bien sûr, le diplôme est un marchepied. Mais le tempérament, la sensibilité, l'énergie, la ressource intérieure, autant de qualités qui sont valorisées et qui permettent de véritablement grimper jusqu'au haut des montagnes.
Notre rôle à nous, le rôle de l'Etat, c'est bien sûr d'accompagner chacun dans son projet, de permettre, dans la mesure du possible, à chacun de réaliser au fond de lui ce qu'il a envie d'accomplir. Et puis c'est aussi de reconnaître et de valoriser ce qui a été fait. Je crois que c'est tout ce travail-là, à la fois d'évaluation et de reconnaissance, qui permet d'aller plus loin. Trop de ceux qui rencontrent des difficultés n'ont jamais eu l'occasion ni d'avoir une main tendue, ni d'avoir eu un ?il reconnaissant pour leur dire : oui, vous avez un talent, oui vous avez une capacité, oui vous pouvez aller plus loin. C'est bien de ce geste fraternel, de ce regard bienveillant, de ce regard qui permet d'entrevoir qu'il y a autre chose de possible dont nous avons tous besoin. Et tous ceux qui sont ici aujourd'hui le savent : tout commence souvent par un regard, par une rencontre, par un geste, par une main tendue. Cela a été dit dans un certain nombre de témoignages, mais je crois qu'il faut le rappeler, il n'y a pas de carrière qui se fasse toute seule, même s'il faut puiser en soi, il y a toujours cette petite part de chance, cette petite part de l'autre. Et tous ceux qui ont la chance de pouvoir bénéficier de cela ont à c?ur de le reproduire, de le redonner, de le restituer.
Deuxième réaction et deuxième attente que l'on ressent profondément aujourd'hui dans notre pays : c'est le besoin de s'exprimer à travers des valeurs communes : la fraternité, la générosité, l'égalité, la liberté. Ce sont encore des valeurs qui font recette, ce sont encore des valeurs qui nous rassemblent, qui nous réunissent, et auxquelles on a envie de s'accrocher, quand on a vingt ans et tout au long de la vie, et ce n'est certainement pas, alors même que nous vivons dans un monde de grands changements, certainement pas maintenant qu'il faut céder à l'indifférence, céder à l'égoïsme, céder à la peur. Se rassembler pour relever des grands défis, des défis individuels mais aussi des défis collectifs, des défis qui permettent véritablement à une Nation toute entière de se retrouver et d'être fière d'elle-même, parce que ce sentiment de fierté, il est dans tout projet, individuel et collectif, un aiguillon, un élément essentiel qui permet d'aller plus loin.
Et puis, dernière attente très profonde au sein de notre société et tout particulièrement dans notre jeunesse, c'est la volonté d'être là, de participer, d'être associé, d'être au c?ur du débat démocratique. L'indifférence est la seule vraie menace pour une démocratie. L'engagement c'est véritablement le remède contre cette tentation. Pouvoir participer à un grand projet, pouvoir participer à quelque chose qui nous dépasse, pouvoir être utile à l'intérêt général, et c'est tout le sens aujourd'hui, de cette voie qui va s'élargir devant nous, à travers le service civil volontaire - 30.000 jeunes en 2006, 50.000 en 2005 - dans des formes extrêmement diverses qui permettront de s'engager à travers un programme "Défense deuxième chance", dans des métiers extrêmement divers, à chaque fois, avec la possibilité d'acquérir une formation ou d'accompagner quelqu'un qui a besoin d'une formation, et c'est aussi la perspective sur laquelle nous travaillons, du service civil européen. Les deux sont liés : servir à l'échelle de l'Europe, c'est encore, bien évidemment, s'engager, c'est la possibilité d'une expérience qui nous dépasse et qui, en même temps, nous rassemble les uns et les autres.
Donc, pour conclure, parce qu'il faut conclure pour aujourd'hui, merci et bravo à tous ceux qui montrent le chemin, à tous ceux qui donnent l'exemple, en souhaitant que chacun, toujours, et toujours plus de jeunes, puisse bénéficier d'une telle main tendue, d'un tel programme. Nous sommes à la fois fiers d'eux et soucieux qu'ils soient toujours plus nombreux.
Merci.(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 novembre 2005)