Texte intégral
De retour d'une visite aux troupes françaises engagées en Afghanistan, j'ai souhaité marquer aujourd'hui une longue escale à Ankara. Au-delà des échanges de vues que j'aurai avec les principales autorités civiles et militaires turques, ce sera pour moi l'occasion de souligner l'importance que la France attache au renforcement de ses relations et de son dialogue avec la Turquie, dans le domaine de la coopération militaire et de défense.
Les relations franco-turques en matière de défense sont anciennes, fortes et indéfectibles. Au XVIe siècle déjà, des bateaux turcs hivernèrent dans le port de Toulon, à l'époque de François Ier. Ces dernières années la France et la Turquie, toutes deux membres de l'Alliance Atlantique, ont intensifié leur partenariat en matière de défense. De nombreuses visites de chefs d'état-major de nos deux pays ont eu lieu ces derniers mois. Des actions de formation se développent avec les écoles militaires turques. Des exercices communs ont été organisés entre nos deux Marines et dans le domaine aérien : les bâtiments français effectuent plusieurs fois par an des escales en Turquie. Je souhaite que les contacts entre officiers se développent encore davantage.
Au-delà de ces contacts nos armées participent côte à côte à plusieurs opérations de stabilisation. C'est le cas au Kosovo ou en Afghanistan, où la Turquie assure actuellement le commandement de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité. La Turquie et la France participent aussi conjointement à l'opération Althéa de l'UE qui a pris la relève de l'OTAN il y a douze mois. Les militaires français et turcs ont donc appris à mieux se connaître, à s'estimer et à travailler ensemble lors de ces missions difficiles.
Le territoire turc revêt une importance stratégique pour le déploiement de moyens français civilo-militaires vers le Moyen-Orient ou l'Asie, notamment en Afghanistan mais aussi plus récemment vers le Pakistan. L'aide des armées françaises aux populations du Pakistan a en grande partie été acheminée à partir de la Turquie. Forts de ce constat, nous avons souhaité avec les autorités turques raffermir encore davantage ces liens noués sur le terrain en proposant, en Afghanistan, une prise de responsabilité conjointe du secteur de Kaboul en 2006, dans le cadre de la FIAS.
- Depuis dix ans, nous avons également une coopération suivie dans le domaine des équipements, la Turquie a notamment acquis des hélicoptères français de type Cougar ainsi que des systèmes de patrouille maritime et des radars de défense aérienne.
- Dans le contexte sécuritaire mondial, nos deux pays doivent coopérer. Nous sommes confrontés à des menaces communes : le terrorisme, la prolifération d'armes de destruction massive (ADM) la multiplication des crises régionales, les trafics. Située au carrefour de plusieurs mondes, la Turquie est un grand pays. Elle a un rôle considérable à jouer pour la stabilisation de son environnement régional. Le travail en commun effectué par la France et par la Turquie ne peut que contribuer à la gestion des crises auxquelles nous sommes confrontés. Face aux nombreux défis sécuritaires qui nous menacent des Balkans au Moyen-Orient, en passant par le Caucase, il est essentiel que nos deux pays coopèrent étroitement et renforcent leur dialogue stratégique qui s'est amorcé en 2005.source http://www.defense.gouv.fr, le 26 décembre 2005