Texte intégral
Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Brice Hortefeux.
Brice Hortefeux : Bonjour, Jean-Michel Aphatie.
Q.- Pris à parti sur les Champs-Elysées, menacé d'un gros chahut, en Martinique, en Guadeloupe, Nicolas Sarkozy est-il en train de devenir un personnage qui divise davantage qu'il ne rassemble, Brice Hortefeux ?
R.- Non. D'abord, les enquêtes d'opinions montrent qu'à l'évidence c'est celui qui rassemble le plus. Ses initiatives, au cours de la période écoulée à laquelle vous faites référence - c'est-à-dire les banlieues - ont suscité l'adhésion de près de 60% des Français. Et, surtout beaucoup plus intéressant : cela a suscité, dans la même proportion, l'adhésion de ceux qui étaient concernés par ce qui se passait en banlieue.
Maintenant, vous m'interrogez sur le déplacement aux Antilles. Je voudrais simplement faire deux, trois remarques, très rapides, de forme. La première remarque, c'est que ce n'est pas une annulation : c'est un report. La langue française est suffisamment riche, et elle doit donc respecter les termes.
Q.- Mais on peut reporter jusqu'aux calendes grecques !
R.- Et bien, justement, à propos des calendes grecques : aucun ministre de l'Intérieur ne s'est rendu aux Antilles depuis 20 ans. Vous savez, lorsqu'on attend quasiment l'équivalent d'une génération pour se rendre aux Antilles, à mon avis, on peut attendre quelques semaines de plus. Ce n'est pas un drame interplanétaire.
Q.- On n'attendra pas 20 ans de plus ? On est d'accord.
R.- Exactement, on attendra quelques semaines. Mais enfin, au-delà de l'aspect du calendrier - qui était vraiment très important puisque vous le soulignez - je crois que c'est un curieux procès qui est fait à Nicolas Sarkozy puisqu'aujourd'hui, si j'ai bien compris, on lui reproche de ne pas aller suffisamment au contact. Et d'ailleurs, ceux qui disent cela sont quasiment les mêmes que ceux qui - il y a quelques semaines ou quelques jours, tranquillement, bien assis, au chaud - lui reprochaient précisément d'aller trop au contact.
Ca veut dire quoi, tout ça ? Ça veut dire tout simplement que Nicolas Sarkozy dérange. Et là, je vais être en désaccord avec Alain Duhamel. Il dérange pourquoi ? Tout simplement, parce qu'il est à la fois audacieux, en décidant de se rendre sur un territoire qui n'a pas accueilli de ministre de l'Intérieur depuis 23 ans, mais, en même temps, extrêmement sage puisqu'à la provocation, il préfère la concertation. Finalement, l'audace et la sagesse : deux qualités décernées ce matin à Nicolas Sarkozy. Votre interview commence bien !
Q.- Brice Hortefeux, peut-on dire, dans une même phrase qu'un personnage rassemble et qu'il dérange ? N'est-ce pas un peu contradictoire tout cela ?
R.- Au contraire, je trouve que c'est tout à fait conciliable et c'est même, d'ailleurs, une manière moderne de faire de la politique. Je crois qu'il faut bousculer les idées, les postures et les déclarations très attendues. Je vous le dis : la classe politique souffre, en fait, d'avoir un langage qui est uniforme. Il est moulé, il est aseptisé, il est lissé, il est réservé à des cénacles : et bien, Nicolas Sarkozy, précisément, fait l'inverse. Cela, je pense que les Français l'ont compris. Mais peut-être pas la classe médiatique.
Q.- La classe médiatique comprend peut-être avec retard, vous avez raison. Une jeune martiniquaise, hier, à la télévision avec un beau sourire : "s'il vient, Nicolas Sarkozy, on va le karchériser, nous aussi !" N'y a-t-il pas des mots qui vont lui coller au costume, à Nicolas Sarkozy, durant toute sa carrière, maintenant ?
R.- Mais Nicolas Sarkozy n'a pas inventé ces mots-là : il a utilisé les mots que les Français utilisent tous les jours. Et c'est d'ailleurs une différence avec le parti socialiste.
Q.- Parlons du parti socialiste !
R.- Moi, j'ai été très choqué, inversement, par François Hollande - vous l'avez certainement entendu. Alain Duhamel, ça ne lui a pas échappé, par définition - François Hollande expliquait que le ministre de l'Intérieur ne devait pas s'exprimer comme les Français. Et bien, moi, je pense exactement l'inverse : un ministre de l'Intérieur ne doit pas avoir un langage pour les autres ministres. Il doit avoir un langage qui est un langage pour nos compatriotes. Et vous savez, pour exprimer la vérité, je pense qu'il est parfois bien d'utiliser des mots simples.
Q.- Mais on sait ce que c'est, dans une carrière politique, il y a des épisodes, ou des mots précisément, que l'on ressert à chaque fois à leur auteur parce qu'avec le temps, ils sont considérés un peu comme des fautes. Vous savez : "vous parlez au Premier ministre de la France !". Ou bien "les bruits et les odeurs". Est-ce que "le karcher" n'est pas de ce niveau-là, pour Nicolas Sarkozy ?
R.- Non. Je pense que ce sera compris comme une rupture. Il y avait le langage avant et puis il y avait le langage des Français. C'est le langage du président d'une formation politique qui est une formation politique populaire. Et bien, il s'exprime comme s'exprime la population.
Q.- Donc, il y aura d'autres mots, comme cela, de la part de Nicolas Sarkozy ?
R.- Je n'en sais rien, ils ne sont pas programmés, par définition.
Q.- On programme beaucoup dans la politique ! C'est une activité de prévision, quand même. Parmi les raisons qui ont suscité les remous aux Antilles, il y a cette loi de février 2005 qui recommande aux enseignants d'enseigner "les bienfaits de la colonisation, notamment en Afrique du Nord". Faut-il revenir sur cette loi, Brice Hortefeux ?
R.- Oui. Il faut bien rappeler de quoi il s'agit, mais là, heureusement, chacun fait oeuvre de pédagogie, mais on n'en fait jamais assez, dans ce domaine. C'est donc une loi qui date de février 2005. Ce n'est donc pas une loi qui a été votée la semaine dernière.
C'est une loi qui ne s'adressait pas, d'ailleurs, à la communauté antillaise. C'est une loi qui était plutôt centrée, qui concernait plutôt la communauté harkie et rapatriée, et elle indiquait, effectivement, qu'il fallait rappeler le rôle positif de la France en Outre-Mer, en Afrique du Nord, notamment. J'ai le texte.
D'abord, à titre personnel, je ne comprends pas très bien cette polémique. Je crois que nous devons apprendre à assumer notre passé avec tous ses moments de gloire, avec tous ses succès, mais aussi ses zones d'ombres. Parmi ses zones d'ombres, il y a, à l'évidence, l'esclavage. Je vous précise que l'U.M.P avait voté, en mai 2001, à l'unanimité, une loi qui faisait de l'esclavage "un crime contre l'humanité". J'en ai parlé, à plusieurs reprises, avec Nicolas Sarkozy, et je peux vous indiquer que lui-même est très favorable à ce que le 10 mai soit une date, précisément, commémorant cet esclavage.
Je crois, de plus, que pour lui c'est un très mauvais procès parce que, quel est le coeur de sa mission, aujourd'hui ? C'est précisément de lutter contre toutes les formes modernes de l'esclavage. C'est-à-dire l'immigration clandestine et la prostitution. Donc, c'est un combat qui est le sien.
Q.- Est-il favorable, êtes vous favorable, à ce que l'on revienne sur cette loi ? Et puisqu'elle procure de l'émoi, qu'on l'enlève de l'arsenal législatif ?
R.- Là, je ne m'exprime qu'à titre personnel. Et, à titre personnel, je crois que le législateur n'a pas vocation à faire autre chose que légiférer, c'est-à-dire qu'il n'a pas vocation à écrire une histoire officielle : il y a des spécialistes pour cela.
Et je dis, deuxièmement, que j'entends bien le mot "repentance". La "repentance" est utile, mais à force de trop l'utiliser, cela risque d'être galvaudé.
Q.- Faut-il revenir sur cette loi, Brice Hortefeux ?
R.- Je suis favorable à l'apaisement. Voyons les modalités pratiques qui peuvent entraîner cet apaisement. Est-ce que cela doit être de revenir sur la loi ? Est-ce que c'est une concertation avec les intéressés ? Est-ce que c'est, effectivement, en se rendant sur place ? La panoplie est large, je n'ai pas la réponse ce matin.
Q.- On va en venir aux statuts de l'U.M.P puisque personne n'a compris grand chose à ce qui s'est passé mardi soir. Alors, une question simple : imaginons qu'il y ait trois ou quatre candidats, de l'U.M.P, qui souhaitent participer à l'élection présidentielle. Chaque militant de l'U.M.P aura-t-il le droit de voter pour le candidat de son choix, afin que celui-ci bénéficie de l'investiture de l'U.M.P ?
R.- Là, vous arrivez au bout du système !
Q.- Je vous pose la question précisément !
R.- Je vais vous répondre, mais vous arrivez au bout du système. Je vous dis une chose simple, aussi, c'est que Nicolas Sarkozy avait pris l'engagement que les gens qui rejoindraient l'U.M.P ne viendraient pas pour jouer les muets du sérail. Il avait dit : "nous ne resterons pas la seule formation politique de France et d'Europe dans lequel les gens font le geste de nous rejoindre, cotisent, participent à la vie et, au moment le plus important, on ne leur dit rien".
Q.- S'il y a plusieurs candidats ?
R.- Attendez, je vais vous répondre, mais pourquoi j'insiste là-dessus.
Q.- On n'aura plus le temps !
R.- Mais si, mais je vais vous répondre. Mais pourquoi j'insiste là-dessus : c'est tout simplement parce que c'est bien, lorsqu'il y a un engagement qui est pris, qu'il soit tenu. Et je vais plus loin : nos compatriotes qui ne sont pas à l'U.M.P doivent comprendre que Nicolas Sarkozy, quand il prend une décision, quand il propose, quand il promet : et bien, cela se concrétise. Alors, maintenant je réponds à votre question.
Q.- S'il y a plusieurs candidats, Brice Hortefeux, pourront-ils les départager par un vote ?
R.- Mais oui ! C'est exactement cela. Peu importe - et là, Alain Duhamel a tout à fait raison - peu importe la sémantique ! La réalité est très simple : jamais nous n'avons utilisé d'autre mot que "soutien". Pourquoi ?
Q.- Non, non, non ! Ils pourront voter pour départager les candidats ?
R.- Les investitures, ça cadenasse, ça verrouille. Nous, nous disons simplement : le soutien. Les militants voteront, le moment venu.
Q.- Pour départager les candidats ?
R.- Pour départager les candidats et celui qui sera choisi aura le soutien matériel, juridique, politique, et financier de l'U.M.P. C'est bien pour lui !Q.- C'est fini, Brice Hortefeux. C'était un peu long, mais on vous a bien compris ! Et vous étiez l'invité de RTL, ce matin. Bonne journée !
Brice Hortefeux : Bonjour, Jean-Michel Aphatie.
Q.- Pris à parti sur les Champs-Elysées, menacé d'un gros chahut, en Martinique, en Guadeloupe, Nicolas Sarkozy est-il en train de devenir un personnage qui divise davantage qu'il ne rassemble, Brice Hortefeux ?
R.- Non. D'abord, les enquêtes d'opinions montrent qu'à l'évidence c'est celui qui rassemble le plus. Ses initiatives, au cours de la période écoulée à laquelle vous faites référence - c'est-à-dire les banlieues - ont suscité l'adhésion de près de 60% des Français. Et, surtout beaucoup plus intéressant : cela a suscité, dans la même proportion, l'adhésion de ceux qui étaient concernés par ce qui se passait en banlieue.
Maintenant, vous m'interrogez sur le déplacement aux Antilles. Je voudrais simplement faire deux, trois remarques, très rapides, de forme. La première remarque, c'est que ce n'est pas une annulation : c'est un report. La langue française est suffisamment riche, et elle doit donc respecter les termes.
Q.- Mais on peut reporter jusqu'aux calendes grecques !
R.- Et bien, justement, à propos des calendes grecques : aucun ministre de l'Intérieur ne s'est rendu aux Antilles depuis 20 ans. Vous savez, lorsqu'on attend quasiment l'équivalent d'une génération pour se rendre aux Antilles, à mon avis, on peut attendre quelques semaines de plus. Ce n'est pas un drame interplanétaire.
Q.- On n'attendra pas 20 ans de plus ? On est d'accord.
R.- Exactement, on attendra quelques semaines. Mais enfin, au-delà de l'aspect du calendrier - qui était vraiment très important puisque vous le soulignez - je crois que c'est un curieux procès qui est fait à Nicolas Sarkozy puisqu'aujourd'hui, si j'ai bien compris, on lui reproche de ne pas aller suffisamment au contact. Et d'ailleurs, ceux qui disent cela sont quasiment les mêmes que ceux qui - il y a quelques semaines ou quelques jours, tranquillement, bien assis, au chaud - lui reprochaient précisément d'aller trop au contact.
Ca veut dire quoi, tout ça ? Ça veut dire tout simplement que Nicolas Sarkozy dérange. Et là, je vais être en désaccord avec Alain Duhamel. Il dérange pourquoi ? Tout simplement, parce qu'il est à la fois audacieux, en décidant de se rendre sur un territoire qui n'a pas accueilli de ministre de l'Intérieur depuis 23 ans, mais, en même temps, extrêmement sage puisqu'à la provocation, il préfère la concertation. Finalement, l'audace et la sagesse : deux qualités décernées ce matin à Nicolas Sarkozy. Votre interview commence bien !
Q.- Brice Hortefeux, peut-on dire, dans une même phrase qu'un personnage rassemble et qu'il dérange ? N'est-ce pas un peu contradictoire tout cela ?
R.- Au contraire, je trouve que c'est tout à fait conciliable et c'est même, d'ailleurs, une manière moderne de faire de la politique. Je crois qu'il faut bousculer les idées, les postures et les déclarations très attendues. Je vous le dis : la classe politique souffre, en fait, d'avoir un langage qui est uniforme. Il est moulé, il est aseptisé, il est lissé, il est réservé à des cénacles : et bien, Nicolas Sarkozy, précisément, fait l'inverse. Cela, je pense que les Français l'ont compris. Mais peut-être pas la classe médiatique.
Q.- La classe médiatique comprend peut-être avec retard, vous avez raison. Une jeune martiniquaise, hier, à la télévision avec un beau sourire : "s'il vient, Nicolas Sarkozy, on va le karchériser, nous aussi !" N'y a-t-il pas des mots qui vont lui coller au costume, à Nicolas Sarkozy, durant toute sa carrière, maintenant ?
R.- Mais Nicolas Sarkozy n'a pas inventé ces mots-là : il a utilisé les mots que les Français utilisent tous les jours. Et c'est d'ailleurs une différence avec le parti socialiste.
Q.- Parlons du parti socialiste !
R.- Moi, j'ai été très choqué, inversement, par François Hollande - vous l'avez certainement entendu. Alain Duhamel, ça ne lui a pas échappé, par définition - François Hollande expliquait que le ministre de l'Intérieur ne devait pas s'exprimer comme les Français. Et bien, moi, je pense exactement l'inverse : un ministre de l'Intérieur ne doit pas avoir un langage pour les autres ministres. Il doit avoir un langage qui est un langage pour nos compatriotes. Et vous savez, pour exprimer la vérité, je pense qu'il est parfois bien d'utiliser des mots simples.
Q.- Mais on sait ce que c'est, dans une carrière politique, il y a des épisodes, ou des mots précisément, que l'on ressert à chaque fois à leur auteur parce qu'avec le temps, ils sont considérés un peu comme des fautes. Vous savez : "vous parlez au Premier ministre de la France !". Ou bien "les bruits et les odeurs". Est-ce que "le karcher" n'est pas de ce niveau-là, pour Nicolas Sarkozy ?
R.- Non. Je pense que ce sera compris comme une rupture. Il y avait le langage avant et puis il y avait le langage des Français. C'est le langage du président d'une formation politique qui est une formation politique populaire. Et bien, il s'exprime comme s'exprime la population.
Q.- Donc, il y aura d'autres mots, comme cela, de la part de Nicolas Sarkozy ?
R.- Je n'en sais rien, ils ne sont pas programmés, par définition.
Q.- On programme beaucoup dans la politique ! C'est une activité de prévision, quand même. Parmi les raisons qui ont suscité les remous aux Antilles, il y a cette loi de février 2005 qui recommande aux enseignants d'enseigner "les bienfaits de la colonisation, notamment en Afrique du Nord". Faut-il revenir sur cette loi, Brice Hortefeux ?
R.- Oui. Il faut bien rappeler de quoi il s'agit, mais là, heureusement, chacun fait oeuvre de pédagogie, mais on n'en fait jamais assez, dans ce domaine. C'est donc une loi qui date de février 2005. Ce n'est donc pas une loi qui a été votée la semaine dernière.
C'est une loi qui ne s'adressait pas, d'ailleurs, à la communauté antillaise. C'est une loi qui était plutôt centrée, qui concernait plutôt la communauté harkie et rapatriée, et elle indiquait, effectivement, qu'il fallait rappeler le rôle positif de la France en Outre-Mer, en Afrique du Nord, notamment. J'ai le texte.
D'abord, à titre personnel, je ne comprends pas très bien cette polémique. Je crois que nous devons apprendre à assumer notre passé avec tous ses moments de gloire, avec tous ses succès, mais aussi ses zones d'ombres. Parmi ses zones d'ombres, il y a, à l'évidence, l'esclavage. Je vous précise que l'U.M.P avait voté, en mai 2001, à l'unanimité, une loi qui faisait de l'esclavage "un crime contre l'humanité". J'en ai parlé, à plusieurs reprises, avec Nicolas Sarkozy, et je peux vous indiquer que lui-même est très favorable à ce que le 10 mai soit une date, précisément, commémorant cet esclavage.
Je crois, de plus, que pour lui c'est un très mauvais procès parce que, quel est le coeur de sa mission, aujourd'hui ? C'est précisément de lutter contre toutes les formes modernes de l'esclavage. C'est-à-dire l'immigration clandestine et la prostitution. Donc, c'est un combat qui est le sien.
Q.- Est-il favorable, êtes vous favorable, à ce que l'on revienne sur cette loi ? Et puisqu'elle procure de l'émoi, qu'on l'enlève de l'arsenal législatif ?
R.- Là, je ne m'exprime qu'à titre personnel. Et, à titre personnel, je crois que le législateur n'a pas vocation à faire autre chose que légiférer, c'est-à-dire qu'il n'a pas vocation à écrire une histoire officielle : il y a des spécialistes pour cela.
Et je dis, deuxièmement, que j'entends bien le mot "repentance". La "repentance" est utile, mais à force de trop l'utiliser, cela risque d'être galvaudé.
Q.- Faut-il revenir sur cette loi, Brice Hortefeux ?
R.- Je suis favorable à l'apaisement. Voyons les modalités pratiques qui peuvent entraîner cet apaisement. Est-ce que cela doit être de revenir sur la loi ? Est-ce que c'est une concertation avec les intéressés ? Est-ce que c'est, effectivement, en se rendant sur place ? La panoplie est large, je n'ai pas la réponse ce matin.
Q.- On va en venir aux statuts de l'U.M.P puisque personne n'a compris grand chose à ce qui s'est passé mardi soir. Alors, une question simple : imaginons qu'il y ait trois ou quatre candidats, de l'U.M.P, qui souhaitent participer à l'élection présidentielle. Chaque militant de l'U.M.P aura-t-il le droit de voter pour le candidat de son choix, afin que celui-ci bénéficie de l'investiture de l'U.M.P ?
R.- Là, vous arrivez au bout du système !
Q.- Je vous pose la question précisément !
R.- Je vais vous répondre, mais vous arrivez au bout du système. Je vous dis une chose simple, aussi, c'est que Nicolas Sarkozy avait pris l'engagement que les gens qui rejoindraient l'U.M.P ne viendraient pas pour jouer les muets du sérail. Il avait dit : "nous ne resterons pas la seule formation politique de France et d'Europe dans lequel les gens font le geste de nous rejoindre, cotisent, participent à la vie et, au moment le plus important, on ne leur dit rien".
Q.- S'il y a plusieurs candidats ?
R.- Attendez, je vais vous répondre, mais pourquoi j'insiste là-dessus.
Q.- On n'aura plus le temps !
R.- Mais si, mais je vais vous répondre. Mais pourquoi j'insiste là-dessus : c'est tout simplement parce que c'est bien, lorsqu'il y a un engagement qui est pris, qu'il soit tenu. Et je vais plus loin : nos compatriotes qui ne sont pas à l'U.M.P doivent comprendre que Nicolas Sarkozy, quand il prend une décision, quand il propose, quand il promet : et bien, cela se concrétise. Alors, maintenant je réponds à votre question.
Q.- S'il y a plusieurs candidats, Brice Hortefeux, pourront-ils les départager par un vote ?
R.- Mais oui ! C'est exactement cela. Peu importe - et là, Alain Duhamel a tout à fait raison - peu importe la sémantique ! La réalité est très simple : jamais nous n'avons utilisé d'autre mot que "soutien". Pourquoi ?
Q.- Non, non, non ! Ils pourront voter pour départager les candidats ?
R.- Les investitures, ça cadenasse, ça verrouille. Nous, nous disons simplement : le soutien. Les militants voteront, le moment venu.
Q.- Pour départager les candidats ?
R.- Pour départager les candidats et celui qui sera choisi aura le soutien matériel, juridique, politique, et financier de l'U.M.P. C'est bien pour lui !Q.- C'est fini, Brice Hortefeux. C'était un peu long, mais on vous a bien compris ! Et vous étiez l'invité de RTL, ce matin. Bonne journée !