Texte intégral
Cet exercice s'inscrit dans la continuité du séminaire consacré à l'Asie qui a eu lieu au mois de juillet. Il vise au renforcement des contacts entre ce ministère et les entreprises.
Son objectif est simple : promouvoir le plus efficacement possible les intérêts de notre pays à l'étranger.
L'action extérieure de la France ne peut se concevoir sans intégrer complètement la dimension économique.
Nous avons examiné ensemble les réponses que le Quai d'Orsay est susceptible d'apporter à l'action des entreprises en gardant à l'esprit un objectif commun : coopérer pour mieux agir.
A l'issue de cette réunion un dispositif de suivi sera mis en place.
C'est une région hautement stratégique pour notre diplomatie d'influence et pour notre économie.
L'Union européenne est le premier partenaire commercial du Golfe (excédent commercial européen : 14 milliards de dollars).
Les exportations françaises dans le Golfe s'élèvent à 5,5 milliards d'euros.
J'ai l'intention de me rendre dans la région en début d'année, comme d'ailleurs plusieurs de mes collègues.
Cette réunion a été l'occasion de réfléchir en amont aux objectifs de ces déplacements, aux messages que je peux porter.
Ce déplacement qui englobera l'ensemble des pays de la région s'effectuera en deux étapes, en février et mars prochain.
Q - Sur l'homogénéité de l'action de la France à l'extérieur.
R - Sachez que ce que vous nous dites est d'autant plus important que c'est une réflexion que nous menons actuellement pour essayer de mettre en place une Agence afin de voir comment nous pourrions réorganiser notre action extérieure et lui donner plus de cohésion, plus de cohérence, ainsi qu'une lisibilité et une visibilité à l'extérieur de notre pays.
Q ? Sur la place de la France dans la région.
R - D'abord, sachez que, dans le Golfe, les chiffres sont là. La France fait partie des trois meilleurs dans la zone. La caractéristique de la France est souvent de se plaindre, de penser qu'elle est sur le déclin et que tout va mal. Si vous regardez le Golfe, nous sommes dans les trois meilleurs, déjà.
Il y a aussi - on parlait du Koweït tout à l'heure -, au-delà de l'aspect économique, l'aspect politique. Il peut aussi y avoir des choix faits par un certain nombre de gouvernements de travailler plutôt avec tel ou tel pays. On parlait du Koweït et vous connaissez les relations avec les Etats-Unis, vous connaissez le problème de la guerre en Irak que nous n'avons pas voulu faire. Vous savez qu'il y a des relations qui se sont établies à ce moment-là.
La France a des convictions, elle a des valeurs, un idéal et elle ne s'est jamais réfugiée derrière l'avis d'un grand. C'est toute la spécificité de la France. C'est son honneur, sa dignité et elle continuera toujours ainsi.
Ensuite, à côté de la politique, il y a l'économique, les appels d'offres, et Total est en concurrence avec British Petroleum ou avec Texaco évidemment, il y a un marché qui est là. Chacun doit se défendre, cela fait partie des choses normales et d'ailleurs, je dois dire que nous sommes très bien placés aujourd'hui dans les pays du Golfe. Il nous faut continuer notre effort, nous avons aujourd'hui le sentiment, en particulier pour certains pays que je ne citerai pas, qu'il y a une demande de France très forte. Encore faut-il que nous soyons bien évidemment réceptifs à tout cela. C'est la raison pour laquelle nous avons fait cette réunion.
Q - S'agissant de l'Irak, quelle est votre appréciation concernant la pénétration française dans le marché irakien ? Quels sont les moyens que vous pourriez donner pour aider les entreprises à s'implanter davantage dans ce pays ?
R - Nous avons toujours dit que ce qui nous intéressait en Irak, c'est la souveraineté de l'Irak, comme dans tous les autres pays du monde. Nous préférons la logique politique à la logique sécuritaire et les élections législatives du 15 décembre sont pour nous fondamentales puisque à l'issue de cette élection, il y aura un gouvernement pour la fin du mois de décembre ou le début du mois de janvier. Il pourra donner son avis sur tout, y compris sur la poursuite ou non de la force multinationale qui se trouve actuellement en Irak.
Ce qui est important, c'est la réunion de la Ligue arabe qui a eu lieu au Caire il y a quelques jours. Cette réunion montre que la cohésion peut encore être sauvée, qu'il est possible de croire encore à l'Irak, qu'il y aura un processus politique et que les Sunnites reviendront dans l'ensemble du processus politique.
A partir de là, la France a toujours dit qu'elle était prête à former des professionnels, des policiers, des magistrats et d'autres fonctionnaires. Et nous sommes prêts à demander à nos entreprises, dès l'instant où la sécurité sera rétablie, mais avouez qu'aujourd'hui elle ne l'est pas, de jouer la carte de l'investissement en Irak, au même titre que d'autres pays qui ont fait ou qui n'ont pas fait la guerre en Irak.
Q - Quelles mesures comptez-vous prendre pour inciter les hommes d'affaires français à investir en Irak où l'on ne demande que ça ?
R - Lorsque M. Tchuruk a pris la parole ce matin, pour Alcatel, lorsque M. Forgeard a pris la parole, lorsque M. Ranque a pris la parole avec M. Desmarest, ce n'est pas rien, ce sont des responsables d'entreprises qui comptent parmi les plus grandes entreprises du monde. Oui, ils sont demandeurs, ce sont des entreprises qui font un travail tout à fait remarquable. Simplement, il faut bien comprendre qu'il y a un moment où l'économique s'arrête et où le politique commence et vice-versa. Il serait donc nécessaire en effet, pour eux, que le gouvernement continue à faire ces efforts, continue à apporter son aide à ces entreprises, car lorsqu'il y a compétition, il peut y avoir aussi de la part du ministère, de la part du Premier ministre, de la part du président, de la part de l'Etat français, une envie de les aider.
Je ne crois pas que le manque d'appétence vienne des entreprises françaises. Il n'y a pas de manque d'appétence de la France, que ce soit au niveau de l'Etat ou au niveau des entreprises françaises. Il y a peut-être simplement une synergie à opérer entre nous. C'est le but de ce type de réunion. Nous avons d'ailleurs déjà fait, il y a plusieurs mois, ce genre de réunions sur l'Asie. Cela avait très bien fonctionné.
Il serait bien que François Loos vienne systématiquement. On pourrait aussi se réunir chez lui, de façon à prendre l'habitude de ce travail en commun qui montre, en définitif, qu'une seule image de l'Etat est une image de l'Etat qui fonctionne et qui s'entend bien.(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 novembre 2005)
Son objectif est simple : promouvoir le plus efficacement possible les intérêts de notre pays à l'étranger.
L'action extérieure de la France ne peut se concevoir sans intégrer complètement la dimension économique.
Nous avons examiné ensemble les réponses que le Quai d'Orsay est susceptible d'apporter à l'action des entreprises en gardant à l'esprit un objectif commun : coopérer pour mieux agir.
A l'issue de cette réunion un dispositif de suivi sera mis en place.
C'est une région hautement stratégique pour notre diplomatie d'influence et pour notre économie.
L'Union européenne est le premier partenaire commercial du Golfe (excédent commercial européen : 14 milliards de dollars).
Les exportations françaises dans le Golfe s'élèvent à 5,5 milliards d'euros.
J'ai l'intention de me rendre dans la région en début d'année, comme d'ailleurs plusieurs de mes collègues.
Cette réunion a été l'occasion de réfléchir en amont aux objectifs de ces déplacements, aux messages que je peux porter.
Ce déplacement qui englobera l'ensemble des pays de la région s'effectuera en deux étapes, en février et mars prochain.
Q - Sur l'homogénéité de l'action de la France à l'extérieur.
R - Sachez que ce que vous nous dites est d'autant plus important que c'est une réflexion que nous menons actuellement pour essayer de mettre en place une Agence afin de voir comment nous pourrions réorganiser notre action extérieure et lui donner plus de cohésion, plus de cohérence, ainsi qu'une lisibilité et une visibilité à l'extérieur de notre pays.
Q ? Sur la place de la France dans la région.
R - D'abord, sachez que, dans le Golfe, les chiffres sont là. La France fait partie des trois meilleurs dans la zone. La caractéristique de la France est souvent de se plaindre, de penser qu'elle est sur le déclin et que tout va mal. Si vous regardez le Golfe, nous sommes dans les trois meilleurs, déjà.
Il y a aussi - on parlait du Koweït tout à l'heure -, au-delà de l'aspect économique, l'aspect politique. Il peut aussi y avoir des choix faits par un certain nombre de gouvernements de travailler plutôt avec tel ou tel pays. On parlait du Koweït et vous connaissez les relations avec les Etats-Unis, vous connaissez le problème de la guerre en Irak que nous n'avons pas voulu faire. Vous savez qu'il y a des relations qui se sont établies à ce moment-là.
La France a des convictions, elle a des valeurs, un idéal et elle ne s'est jamais réfugiée derrière l'avis d'un grand. C'est toute la spécificité de la France. C'est son honneur, sa dignité et elle continuera toujours ainsi.
Ensuite, à côté de la politique, il y a l'économique, les appels d'offres, et Total est en concurrence avec British Petroleum ou avec Texaco évidemment, il y a un marché qui est là. Chacun doit se défendre, cela fait partie des choses normales et d'ailleurs, je dois dire que nous sommes très bien placés aujourd'hui dans les pays du Golfe. Il nous faut continuer notre effort, nous avons aujourd'hui le sentiment, en particulier pour certains pays que je ne citerai pas, qu'il y a une demande de France très forte. Encore faut-il que nous soyons bien évidemment réceptifs à tout cela. C'est la raison pour laquelle nous avons fait cette réunion.
Q - S'agissant de l'Irak, quelle est votre appréciation concernant la pénétration française dans le marché irakien ? Quels sont les moyens que vous pourriez donner pour aider les entreprises à s'implanter davantage dans ce pays ?
R - Nous avons toujours dit que ce qui nous intéressait en Irak, c'est la souveraineté de l'Irak, comme dans tous les autres pays du monde. Nous préférons la logique politique à la logique sécuritaire et les élections législatives du 15 décembre sont pour nous fondamentales puisque à l'issue de cette élection, il y aura un gouvernement pour la fin du mois de décembre ou le début du mois de janvier. Il pourra donner son avis sur tout, y compris sur la poursuite ou non de la force multinationale qui se trouve actuellement en Irak.
Ce qui est important, c'est la réunion de la Ligue arabe qui a eu lieu au Caire il y a quelques jours. Cette réunion montre que la cohésion peut encore être sauvée, qu'il est possible de croire encore à l'Irak, qu'il y aura un processus politique et que les Sunnites reviendront dans l'ensemble du processus politique.
A partir de là, la France a toujours dit qu'elle était prête à former des professionnels, des policiers, des magistrats et d'autres fonctionnaires. Et nous sommes prêts à demander à nos entreprises, dès l'instant où la sécurité sera rétablie, mais avouez qu'aujourd'hui elle ne l'est pas, de jouer la carte de l'investissement en Irak, au même titre que d'autres pays qui ont fait ou qui n'ont pas fait la guerre en Irak.
Q - Quelles mesures comptez-vous prendre pour inciter les hommes d'affaires français à investir en Irak où l'on ne demande que ça ?
R - Lorsque M. Tchuruk a pris la parole ce matin, pour Alcatel, lorsque M. Forgeard a pris la parole, lorsque M. Ranque a pris la parole avec M. Desmarest, ce n'est pas rien, ce sont des responsables d'entreprises qui comptent parmi les plus grandes entreprises du monde. Oui, ils sont demandeurs, ce sont des entreprises qui font un travail tout à fait remarquable. Simplement, il faut bien comprendre qu'il y a un moment où l'économique s'arrête et où le politique commence et vice-versa. Il serait donc nécessaire en effet, pour eux, que le gouvernement continue à faire ces efforts, continue à apporter son aide à ces entreprises, car lorsqu'il y a compétition, il peut y avoir aussi de la part du ministère, de la part du Premier ministre, de la part du président, de la part de l'Etat français, une envie de les aider.
Je ne crois pas que le manque d'appétence vienne des entreprises françaises. Il n'y a pas de manque d'appétence de la France, que ce soit au niveau de l'Etat ou au niveau des entreprises françaises. Il y a peut-être simplement une synergie à opérer entre nous. C'est le but de ce type de réunion. Nous avons d'ailleurs déjà fait, il y a plusieurs mois, ce genre de réunions sur l'Asie. Cela avait très bien fonctionné.
Il serait bien que François Loos vienne systématiquement. On pourrait aussi se réunir chez lui, de façon à prendre l'habitude de ce travail en commun qui montre, en définitif, qu'une seule image de l'Etat est une image de l'Etat qui fonctionne et qui s'entend bien.(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 novembre 2005)