Texte intégral
Q- Vous venez de présenter votre grand plan sur les Zones d'Education prioritaire, les fameuses ZEP. D'abord, vous ne voulez plus que l'on dise "ZEP". Qu'est-ce qui vous déplais, c'est le mot
"zone" ?
R- C'est le mot "zone", "zonard"... Il vaut mieux parler de "collèges", il vaut mieux parler de "réseaux", et moi je parle de "collèges ambition réussite". C'est pour vous dire à quel point on veut concentrer des moyens et qu'il y ait une vraie réussite, comme dans le reste de la France, dans ces collèges, malgré un environnement social qui est peut-être un peu plus difficile - et quelquefois beaucoup plus difficile - qu'ailleurs.
Q- Justement, il s'agit de concentrer les moyens. Cela veut dire que jusqu'ici, c'était trop dilué ?
R- Au fur et à mesure, cette éducation prioritaire était quand même très saupoudrée sur le territoire, chacun essayait d'agrandir un peu ces zones. Maintenant, je crois qu'il faut vraiment avoir des éléments objectifs, comme par exemple, un critère social, un critère de handicap dans les études, un critère quelquefois d'absence de francophonie. Et avec ces critères-là, on va définir et labelliser 200 collèges au moins, et mettre là 1.000 professeurs chevronnés, mais des professeurs vraiment expérimentés, qui viendront s'ajouter aux professeurs enseignants, souvent jeunes, pleins d'ardeur et de générosité, mais qui ont besoin, qui me le disent, d'être épaulés, d'être conseillés, d'être accompagnés.
Q- Comment allez-vous attirer ces "professeurs expérimentés" ? Allez-vous les payer plus, comment cela va-t-il se passer ?
R- On va leur proposer une accélération de leur carrière, de cinq à dix ans d'accélération de leur carrière, en leur disant : "Voilà, vous avez une expérience de ZEP, vous êtes parti ensuite dans un autre collège, un autre établissement moins difficile, dans un milieu moins difficile, revenez nous restituer votre expérience, vos deux expériences. Et ainsi, on accélérera votre carrière". Tous les jeunes enseignants nous demandent d'être épaulés par des gens plus expérimentés. Et donc les uns et les autres, l'équipe pédagogique, sera mieux équipée, toujours dans une complète cohérence, pour élever le niveau de tous les élèves de ces collèges. C'est pour cela que l'on veut dire à la fois qu'il y a de l'ambition et, en même temps, il y aura évidemment de la réussite avec ces équipes pédagogiques.
Q- Concentrer les moyens sur un certain nombre de collèges limités,cela ne veut pas dire que les autres vont se retrouver sur la touche ?
R- Non, pas du tout. On crée beaucoup, cette année, d'assistants pédagogiques en plus. Il y en aura 3.000 pour ces collèges-là. Evidemment, les autres collèges de France, ils sont très nombreux - 9.000 ou 8.500 - auront les moyens qu'ils ont aujourd'hui, il ne faut pas penser que l'on va déshabiller Paul pour habiller Jacques...
Q- Il y en a certains qui vont sortir des ZEP quand même ?
R- Il y a trois catégories : il y a l'éducation prioritaire, avec les 200 collèges que je vais labelliser ; il y aura ensuite l'Education prioritaire II, c'est-à-dire, l'éducation prioritaire actuelle, que l'on va laisser et que l'on va d'ailleurs aider dans ses méthodes et dans ses moyens ; et puis il y en aura d'autres, sûrement, et d'ailleurs, c'est tout le mérite de l'éducation prioritaire... Comme cela a bien réussi, ils peuvent en trois ans sortir de l'éducation prioritaire, puisqu'ils ont atteint le niveau des autres. Le but de tout cela, c'est de donner à chacun les mêmes chances. Car l'objectif est que, sur le territoire français, il doit y avoir en matière d'Education nationale, ce qui est la base de l'égalité des chances, les moyens différents en fonction des handicaps. Et là, l'égalité des chances, c'est donner plus de moyens là où il y a plus de besoins.
Q- Vous parlez de "moyens". Les syndicats disent qu'il n'y a pas plus d'argent sur la table et que donc, c'est une réforme qui va échouer.
R- Ce n'est pas une réforme qui va échouer. Je voudrais que les syndicats soient un peu positifs. Ils ont l'ambition, eux aussi, de la réussite pour les élèves. Là, on met des moyens considérables. Rendez-vous compte : 1.000 professeurs en plus dans ces collèges, 3.000 assistants !
Q- Mais pas d'argent en plus !
R- Le Budget 2006 permet ces 1.000 professeurs, c'est de l'argent cela ! 1.000 professeurs chevronnés ! On va donc fortifier, c'est une demande de tous les enseignants. Les 3.000 assistants pédagogiques, c'est un plus par rapport à 2005 ; les 200 infirmières que l'on va mettre - il y aura au moins une infirmière par collège -, c'est de l'argent en plus. On va demander, grâce notamment à ces assistants pédagogiques, que dans chacun de ces collèges, quatre fois par semaine, il y ait des études surveillées, il y ait des devoirs et des leçons accompagnés. Car une des inégalités, c'est vrai, ce sont les enfants qui, rentrés chez eux, n'ont pas un endroit tranquille, n'ont pas leur chambre, n'ont pas même un coin de table pour faire leurs devoirs et apprendre leurs leçons. Et là, ils vont pouvoir rester au collège, et suivis soit par des professeurs, soit par des assistants pédagogiques, apprendre leurs leçons et faire leurs devoirs. Je pense que là, il y a vraiment un handicap qui disparaîtra. Je précise encore une mesure : une des grandes inégalités dans notre pays, ce sont ceux qui ont accès au numérique, à leur ordinateur, au contenu pédagogique grâce à l'ordinateur. Je lance un appel à projets, avec la Caisse des dépôts etc., pour que tous les élèves puissent avoir, d'une façon ou d'une autre, cet accès au haut débit et au contenu pédagogique, soit sous forme d'un prêt, certainement sous forme d'un prêt, soit sous forme d'un accès de toute façon à l'ordinateur, pour avoir les mêmes chances que celles et ceux qui bénéficient de ce moyen moderne.
Q- Favoriser certains collèges de zones difficiles, est-ce une forme finalement de "discrimination positive" ?
R- La discrimination positive, cela dépend comment on l'entend. Il y en a qui l'entendent en disant : voilà, de certaines zones, on va sortir des jeunes, par exemple, et on va leur garantir l'accès à telle ou telle entreprise, ou telle ou telle administration. Nous, nous pensons que l'esprit républicain, c'est de mettre les moyens là où il y a des besoins. Et lorsqu'il y a plus de besoins, ici ou là, c'est de suivre individuellement les élèves et leur donner les moyens de la réussite. Je prends un exemple : tous les élèves devront savoir lire à l'entrée en CE1...
Q- On est loin d'en être là !
R- On est loin, hélas, d'en être là. En France, il y en a 15 % qui rentrent en 6ème sans savoir lire, c'est-à-dire que, dans des milieux difficiles, c'est plutôt 30 ou 40 %. Eh bien, dès la classe de CE1, il y aura un test et, tout de suite, des équipes pédagogiques, que l'on appelle "des programmes personnalisés de réussite éducative", vont permettre à ces jeunes en trois ou quatre mois d'apprendre à lire, à cause du retard qu'ils ont pris en cours préparatoire. C'est cela aussi l'esprit républicain, l'égalité des chances.
Q- L'autre dossier, c'est l'UDF. Ce matin, cela va être la grande explication entre vous et F. Bayrou. Vous voulez que l'UDF reste dans la majorité, F. Bayrou voudrait une UDF autonome. Que va-til se passer ?
R- L'UDF est déjà autonome, donc...
Q- Lui voudrait qu'elle soit plus autonome !
R- Elle ne peut pas être "plus autonome", elle est autonome. C'est-à-dire que nous sommes sous forme d'une association autonome, nous n'avons nos ordres à recevoir de personne, c'est clair et c'est net ! Seulement, il faut savoir simplement où on est. Et donc que l'autonomie, cela nous donne la possibilité et le droit de faire des choix. Alors, je crois que l'UDF doit être loyale par rapport à ses électeurs, donc plutôt dans la majorité. Si il n'y avait qu'une seule question à poser à F. Bayrou : est-ce que F. Bayrou peut m'assurer qu'il ne ferapas d'alliance avec le PS, avec le PC, c'est-à-dire avec l'opposition actuelle ? Si il y avait déjà cette réponse-là, les électeurs au moins seraient au courant. Et je lui demande de répondre à cette question simple : est-ce que l'UDF fera un jour alliance avec l'opposition actuelle, c'est-à-dire avec le PS et avec le PC ?
Q- Ce que disent les amis de F. Bayrou, c'est que vous êtes "un sous marin de l'UMP", que vous travaillez pour le compte de l'UMP au sein de l'UDF...
R- Je n'ai pas de preuves à donner sur mon appartenance à l'UDF. J'y suis depuis 1978, j'ai su m'opposer à mes propres amis, comme F. Léotard, lorsqu'ils ne faisaient pas la liste ou n'étaient pas candidats eux-mêmes à l'élection présidentielle. J'ai su m'opposer à F. Bayrou quand il soutenait au premier tour un candidat RPR aux élections présidentielles. J'ai su à chaque fois défendre la ligne UDF. Et j'ai su même faire la campagne de F. Bayrou en 2002. Alors, voyez-vous, je n'ai pas de leçon à recevoir sur mon appartenance et sur mon patriotisme UDF, je l'ai déjà démontré à maintes reprises.
Q- Si c'est la ligne Bayrou qui l'emporte, que faites-vous, vous le quittez ?
R- Il n'y a pas de "ligne Bayrou" ! Si la "ligne Bayrou", c'est l'autonomie, j'en suis !
Q- Mais si F. Bayrou l'emporte, êtes-vous prêt à la scission ? Une scission est-elle possible ?
R- Non, attendez, "l'emporte" sur quoi ? Si il pose la question de l'autonomie, je vote. Et s'il pose la question : pouvons-nous faire alliance à gauche ? Je votre contre.
Q- Et dans ce cas-là, vous quittez l'UDF, vous faites scission ?
R- S'il fait une alliance à gauche, évidemment, oui !
Q- Vous ferez une scission...
R- S'il fait une alliance à gauche et si il répond "oui, je peux faire et je ferai une alliance à gauche", oui. Donc je lui pose la question très simplement : sommes-nous dans la majorité ou dans l'opposition ? Et la seule question qui m'importe, réduite, c'est : est-il prêt ou pas à faire une alliance à gauche ? Je suis curieux du résultat, parce que je suis sûr que les électeurs, nos électeurs de l'UDF, n'apprécieraient pas.(Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 décembre 2005)
"zone" ?
R- C'est le mot "zone", "zonard"... Il vaut mieux parler de "collèges", il vaut mieux parler de "réseaux", et moi je parle de "collèges ambition réussite". C'est pour vous dire à quel point on veut concentrer des moyens et qu'il y ait une vraie réussite, comme dans le reste de la France, dans ces collèges, malgré un environnement social qui est peut-être un peu plus difficile - et quelquefois beaucoup plus difficile - qu'ailleurs.
Q- Justement, il s'agit de concentrer les moyens. Cela veut dire que jusqu'ici, c'était trop dilué ?
R- Au fur et à mesure, cette éducation prioritaire était quand même très saupoudrée sur le territoire, chacun essayait d'agrandir un peu ces zones. Maintenant, je crois qu'il faut vraiment avoir des éléments objectifs, comme par exemple, un critère social, un critère de handicap dans les études, un critère quelquefois d'absence de francophonie. Et avec ces critères-là, on va définir et labelliser 200 collèges au moins, et mettre là 1.000 professeurs chevronnés, mais des professeurs vraiment expérimentés, qui viendront s'ajouter aux professeurs enseignants, souvent jeunes, pleins d'ardeur et de générosité, mais qui ont besoin, qui me le disent, d'être épaulés, d'être conseillés, d'être accompagnés.
Q- Comment allez-vous attirer ces "professeurs expérimentés" ? Allez-vous les payer plus, comment cela va-t-il se passer ?
R- On va leur proposer une accélération de leur carrière, de cinq à dix ans d'accélération de leur carrière, en leur disant : "Voilà, vous avez une expérience de ZEP, vous êtes parti ensuite dans un autre collège, un autre établissement moins difficile, dans un milieu moins difficile, revenez nous restituer votre expérience, vos deux expériences. Et ainsi, on accélérera votre carrière". Tous les jeunes enseignants nous demandent d'être épaulés par des gens plus expérimentés. Et donc les uns et les autres, l'équipe pédagogique, sera mieux équipée, toujours dans une complète cohérence, pour élever le niveau de tous les élèves de ces collèges. C'est pour cela que l'on veut dire à la fois qu'il y a de l'ambition et, en même temps, il y aura évidemment de la réussite avec ces équipes pédagogiques.
Q- Concentrer les moyens sur un certain nombre de collèges limités,cela ne veut pas dire que les autres vont se retrouver sur la touche ?
R- Non, pas du tout. On crée beaucoup, cette année, d'assistants pédagogiques en plus. Il y en aura 3.000 pour ces collèges-là. Evidemment, les autres collèges de France, ils sont très nombreux - 9.000 ou 8.500 - auront les moyens qu'ils ont aujourd'hui, il ne faut pas penser que l'on va déshabiller Paul pour habiller Jacques...
Q- Il y en a certains qui vont sortir des ZEP quand même ?
R- Il y a trois catégories : il y a l'éducation prioritaire, avec les 200 collèges que je vais labelliser ; il y aura ensuite l'Education prioritaire II, c'est-à-dire, l'éducation prioritaire actuelle, que l'on va laisser et que l'on va d'ailleurs aider dans ses méthodes et dans ses moyens ; et puis il y en aura d'autres, sûrement, et d'ailleurs, c'est tout le mérite de l'éducation prioritaire... Comme cela a bien réussi, ils peuvent en trois ans sortir de l'éducation prioritaire, puisqu'ils ont atteint le niveau des autres. Le but de tout cela, c'est de donner à chacun les mêmes chances. Car l'objectif est que, sur le territoire français, il doit y avoir en matière d'Education nationale, ce qui est la base de l'égalité des chances, les moyens différents en fonction des handicaps. Et là, l'égalité des chances, c'est donner plus de moyens là où il y a plus de besoins.
Q- Vous parlez de "moyens". Les syndicats disent qu'il n'y a pas plus d'argent sur la table et que donc, c'est une réforme qui va échouer.
R- Ce n'est pas une réforme qui va échouer. Je voudrais que les syndicats soient un peu positifs. Ils ont l'ambition, eux aussi, de la réussite pour les élèves. Là, on met des moyens considérables. Rendez-vous compte : 1.000 professeurs en plus dans ces collèges, 3.000 assistants !
Q- Mais pas d'argent en plus !
R- Le Budget 2006 permet ces 1.000 professeurs, c'est de l'argent cela ! 1.000 professeurs chevronnés ! On va donc fortifier, c'est une demande de tous les enseignants. Les 3.000 assistants pédagogiques, c'est un plus par rapport à 2005 ; les 200 infirmières que l'on va mettre - il y aura au moins une infirmière par collège -, c'est de l'argent en plus. On va demander, grâce notamment à ces assistants pédagogiques, que dans chacun de ces collèges, quatre fois par semaine, il y ait des études surveillées, il y ait des devoirs et des leçons accompagnés. Car une des inégalités, c'est vrai, ce sont les enfants qui, rentrés chez eux, n'ont pas un endroit tranquille, n'ont pas leur chambre, n'ont pas même un coin de table pour faire leurs devoirs et apprendre leurs leçons. Et là, ils vont pouvoir rester au collège, et suivis soit par des professeurs, soit par des assistants pédagogiques, apprendre leurs leçons et faire leurs devoirs. Je pense que là, il y a vraiment un handicap qui disparaîtra. Je précise encore une mesure : une des grandes inégalités dans notre pays, ce sont ceux qui ont accès au numérique, à leur ordinateur, au contenu pédagogique grâce à l'ordinateur. Je lance un appel à projets, avec la Caisse des dépôts etc., pour que tous les élèves puissent avoir, d'une façon ou d'une autre, cet accès au haut débit et au contenu pédagogique, soit sous forme d'un prêt, certainement sous forme d'un prêt, soit sous forme d'un accès de toute façon à l'ordinateur, pour avoir les mêmes chances que celles et ceux qui bénéficient de ce moyen moderne.
Q- Favoriser certains collèges de zones difficiles, est-ce une forme finalement de "discrimination positive" ?
R- La discrimination positive, cela dépend comment on l'entend. Il y en a qui l'entendent en disant : voilà, de certaines zones, on va sortir des jeunes, par exemple, et on va leur garantir l'accès à telle ou telle entreprise, ou telle ou telle administration. Nous, nous pensons que l'esprit républicain, c'est de mettre les moyens là où il y a des besoins. Et lorsqu'il y a plus de besoins, ici ou là, c'est de suivre individuellement les élèves et leur donner les moyens de la réussite. Je prends un exemple : tous les élèves devront savoir lire à l'entrée en CE1...
Q- On est loin d'en être là !
R- On est loin, hélas, d'en être là. En France, il y en a 15 % qui rentrent en 6ème sans savoir lire, c'est-à-dire que, dans des milieux difficiles, c'est plutôt 30 ou 40 %. Eh bien, dès la classe de CE1, il y aura un test et, tout de suite, des équipes pédagogiques, que l'on appelle "des programmes personnalisés de réussite éducative", vont permettre à ces jeunes en trois ou quatre mois d'apprendre à lire, à cause du retard qu'ils ont pris en cours préparatoire. C'est cela aussi l'esprit républicain, l'égalité des chances.
Q- L'autre dossier, c'est l'UDF. Ce matin, cela va être la grande explication entre vous et F. Bayrou. Vous voulez que l'UDF reste dans la majorité, F. Bayrou voudrait une UDF autonome. Que va-til se passer ?
R- L'UDF est déjà autonome, donc...
Q- Lui voudrait qu'elle soit plus autonome !
R- Elle ne peut pas être "plus autonome", elle est autonome. C'est-à-dire que nous sommes sous forme d'une association autonome, nous n'avons nos ordres à recevoir de personne, c'est clair et c'est net ! Seulement, il faut savoir simplement où on est. Et donc que l'autonomie, cela nous donne la possibilité et le droit de faire des choix. Alors, je crois que l'UDF doit être loyale par rapport à ses électeurs, donc plutôt dans la majorité. Si il n'y avait qu'une seule question à poser à F. Bayrou : est-ce que F. Bayrou peut m'assurer qu'il ne ferapas d'alliance avec le PS, avec le PC, c'est-à-dire avec l'opposition actuelle ? Si il y avait déjà cette réponse-là, les électeurs au moins seraient au courant. Et je lui demande de répondre à cette question simple : est-ce que l'UDF fera un jour alliance avec l'opposition actuelle, c'est-à-dire avec le PS et avec le PC ?
Q- Ce que disent les amis de F. Bayrou, c'est que vous êtes "un sous marin de l'UMP", que vous travaillez pour le compte de l'UMP au sein de l'UDF...
R- Je n'ai pas de preuves à donner sur mon appartenance à l'UDF. J'y suis depuis 1978, j'ai su m'opposer à mes propres amis, comme F. Léotard, lorsqu'ils ne faisaient pas la liste ou n'étaient pas candidats eux-mêmes à l'élection présidentielle. J'ai su m'opposer à F. Bayrou quand il soutenait au premier tour un candidat RPR aux élections présidentielles. J'ai su à chaque fois défendre la ligne UDF. Et j'ai su même faire la campagne de F. Bayrou en 2002. Alors, voyez-vous, je n'ai pas de leçon à recevoir sur mon appartenance et sur mon patriotisme UDF, je l'ai déjà démontré à maintes reprises.
Q- Si c'est la ligne Bayrou qui l'emporte, que faites-vous, vous le quittez ?
R- Il n'y a pas de "ligne Bayrou" ! Si la "ligne Bayrou", c'est l'autonomie, j'en suis !
Q- Mais si F. Bayrou l'emporte, êtes-vous prêt à la scission ? Une scission est-elle possible ?
R- Non, attendez, "l'emporte" sur quoi ? Si il pose la question de l'autonomie, je vote. Et s'il pose la question : pouvons-nous faire alliance à gauche ? Je votre contre.
Q- Et dans ce cas-là, vous quittez l'UDF, vous faites scission ?
R- S'il fait une alliance à gauche, évidemment, oui !
Q- Vous ferez une scission...
R- S'il fait une alliance à gauche et si il répond "oui, je peux faire et je ferai une alliance à gauche", oui. Donc je lui pose la question très simplement : sommes-nous dans la majorité ou dans l'opposition ? Et la seule question qui m'importe, réduite, c'est : est-il prêt ou pas à faire une alliance à gauche ? Je suis curieux du résultat, parce que je suis sûr que les électeurs, nos électeurs de l'UDF, n'apprécieraient pas.(Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 décembre 2005)