Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur les préoccupations et les réactions suscitées par la reprise des activités nucléaires en Iran, Berlin le 12 janvier 2006.

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Texte intégral

Merci, Frank. Nous avons, il y a deux ans et demi, essayé d'écrire une nouvelle page des relations entre la communauté internationale et l'Iran. Nous souhaitions une relation de confiance. C'est tout le travail qui a été fait avec le Royaume-Uni, avec l'Allemagne, la France, pour que cette relation de confiance aboutisse. Les Iraniens, la communauté internationale avaient accepté qu'il y ait une suspension des activités nucléaires sensibles en Iran. Nous sommes allés loin dans les négociations, y compris dans les domaines politique, commercial, technologique, y compris dans le domaine de l'activité nucléaire civile.
Malheureusement, de manière unilatérale, l'Iran est revenu sur ces accords. Malheureusement, depuis quelques heures, les scellés sont levés, l'enrichissement est proclamé, et devant cela, il nous paraît aujourd'hui important de considérer que l'Iran ne souhaite plus discuter ; dans ces conditions, la réunion du 18 janvier qui était prévue n'a plus lieu d'être. D'autre part, nous avons décidé de demander une réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs, et cette réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs jugera ce que Frank et Jack viennent de dire, c'est-à-dire de la remise du rapport de l'Agence internationale de l'Energie atomique au Conseil de sécurité des Nations unies.
Plus que jamais, je pense que seul un consensus politique peut aboutir dans ce dossier très sensible. Je dirai pour conclure que la communauté internationale dans son ensemble doit être la plus unie possible, que la communauté internationale est très gravement préoccupée par le dossier nucléaire iranien. Dans ces conditions, nous demandons une réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs, et voir à quel moment le rapport de l'Agence internationale pour l'Energie atomique passera au Conseil de sécurité des Nations unies.
Q - Mr Minister, are you confident that you will be able to secure the support of Russia from Vienna to New York ? (Monsieur le Ministre, êtes-vous sûr de pouvoir vous assurer le soutien de la Russie de Vienne à New York ?)
R - Je dirais qu'en effet, la chose peut-être la plus importante pour nous, c'est à la fois d'expliquer aux Iraniens que, après leur décision unilatérale, nous demandons cette réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs, avec demande, de la part de la communauté internationale, de voir le rapport de l'Agence passer au Conseil de sécurité. A partir de là, l'unité de la communauté internationale est majeure. Et donc, bien sûr, les Russes et les Chinois doivent évidemment être totalement sensibilisés. Je voudrais d'ailleurs rendre hommage à la Russie, qui a fait des propositions très concrètes sur l'enrichissement de l'uranium, y compris en Russie ; malheureusement, ces propositions russes n'ont pas été acceptées par les Iraniens. Et donc, il me semble que les propositions que nous allons faire, nous Européens, doivent être faites évidemment aux Russes, aux Chinois et au reste de la communauté internationale pour qu'ensemble nous réagissions. Ce n'est que si nous sommes ensemble qu'il y aura une force suffisante pour que les Iraniens reviennent à la raison.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 janvier 2006