Texte intégral
C'est avec plaisir que je viens ici en Russie pour cette première visite officielle comme ministre des Affaires étrangères, rencontrer personnellement, longuement, pour un dîner informel ce soir mon homologue Sergueï Lavrov, avec lequel je m'entends très bien, et avec lequel nous parlons souvent des affaires du monde.
Je peux vous dire que, bien sûr, pour moi, il n'y a pas de stabilité dans l'Union européenne s'il n'y a pas de stabilité en Russie.
Donc, ce sont des relations amicales entre nos deux pays dont il s'agira tout d'abord, puis des sujets d'actualité internationale aussi importants notamment que les ressources énergétiques, les garanties énergétiques pour l'Union européenne, et l'Iran, bien sûr, qui est un sujet d'actualité important.
J'aurai l'occasion de vous voir lors du point de presse officiel demain.
Q - Quelle est la place que l'Iran occupera dans vos discussions ?
R - Comme vous le savez, la communauté internationale est très préoccupée par les activités nucléaires sensibles de l'Iran. Comme vous le savez aussi, en 2002 la communauté internationale a découvert un programme nucléaire clandestin qui avait été dissimulé à l'Agence internationale de l'Energie atomique.
En 2003, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont décidé, non pas d'aller au Conseil de sécurité des Nations unies, mais d'ouvrir une négociation diplomatique. Il y a eu ainsi l'Accord de Paris en novembre 2004, accord par lequel l'Iran a décidé de suspendre ses activités nucléaires sensibles.
Puis, de manière unilatérale, les Iraniens ont décidé de reprendre les activités nucléaires dangereuses. D'abord les activités de conversion au début du mois d'août 2005 dans l'usine d'Ispahan. Ensuite, les activités d'enrichissement il y a quelques jours à l'usine de Natanz.
Donc, devant cette reprise d'activités nucléaires dangereuses, on peut faire deux constats. Le premier constat, c'est qu'aucun programme nucléaire civil ne peut justifier des activités nucléaires dangereuses. Le deuxième constat, c'est que M. El Baradeï, le directeur de l'Agence internationale de l'Energie atomique, souligne, pour la huitième fois consécutive, dans son rapport, que l'Iran est en violation des ses obligations internationales.
Nous avons donc aujourd'hui une nécessité, qui est de nous réunir le plus vite possible. Il faut que la communauté internationale soit la plus unie possible, mais également qu'elle puisse réagir rapidement et fermement afin que les Iraniens puissent reprendre la voie de la négociation.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2006