Texte intégral
Pierre de Coubertin disaient des Français : « S'ils savaient le rôle de l'intelligence et de la volonté, la part de l'esprit et du caractère dans la plupart des sports ; avec quel entrain ils y pousseraient leurs enfants ! ».
Le métier militaire et la pratique du sport se retrouvent de longue date dans les mêmes valeurs : le courage moral et physique, l'esprit de discipline dans l'entraînement et la préparation, le goût de l'effort et du dépassement de soi, le respect de l'adversaire, le sens de l'honneur, la fierté d'appartenir à une équipe, la défense de nos couleurs.
Depuis mon arrivée au ministère de la Défense, j'ai à coeur de développer ces liens qui unissent les armées au monde sportif.
Ce n'est bien sûr pas étranger au fait que j'occupais moi-même il y a quelques années le poste de Jean-François Lamour.
Le sport constitue une dimension fondamentale de la formation militaire, qui se prolonge tout au long de la carrière.
La capacité de remplir à tout moment des missions opérationnelles est une exigence du métier des armes.
C'est ce qui en fonde la spécificité, et cela requiert un entraînement physique et sportif adapté et permanent.
Le sport, c'est aussi aujourd'hui un moyen pour le monde militaire de montrer l'exemple, de susciter des vocations, d'entretenir sa relation avec la société.
Ces raisons m'ont conduite à renforcer le partenariat avec le ministère des sports.
Le Centre National des Sports de la Défense en sera un instrument privilégié.
Un partenariat Défense ? Jeunesse et sports s'est renforcé ces dernières années.
Il repose sur un accord-cadre signé en 2003 par Jean-François Lamour et moi-même pour le développement de la pratique sportive de haut niveau et du sport de masse au sein des armées.
Nous avons également signé en avril 2005 le protocole d'accord pour le développement de l'Ecole interarmées des sports à Fontainebleau.
Ce dispositif a notamment permis de créer le statut de sportifs de haut niveau de la Défense qui nous a donné depuis de nombreuses occasion d'être fiers.
Ils sont aujourd'hui 150, ce qui constitue la plus importante contribution au sport d'élite français.
Grâce à eux, en 2005, la Marseillaise a retenti dix-neuf fois, en individuels ou par équipe, dans les compétitions internationales.
Cette riche collaboration entre la Défense et le ministère de la Jeunesse et des Sports peut désormais s'appuyer sur le Centre national des sports de la défense.
Le CNSD, que nous inaugurons aujourd'hui, a vocation à devenir le point d'ancrage privilégié de la coopération entre sport militaire et sport civil.
Il est appelé à devenir la maison-mère de l'entraînement physique militaire et sportif.
La création du CNSD regroupe dans une même entité le Commissariat aux sports militaires et l'Ecole interarmées des sports.
Il accueillera la formation des moniteurs et aide-moniteurs.
Il sera le centre du sport de haut niveau de la défense.
Il aura également un volet études et recherche, dans les domaines médicaux ou psychologiques liés au sport.
Le CNSD apporte ainsi plus de cohérence à la politique du sport de la Défense, en la replaçant au niveau interarmées, et en lui donnant une structure plus opérationnelle.
Plus largement, il offrira davantage d'efficacité et de lisibilité au partenariat entre monde militaire et monde sportif.
Le CNSD sera très rapidement amené à se développer vers l'extérieur.
* vers la communauté du sport :
Le Centre a déjà signé des conventions avec les fédérations de ski, de triathlon, d'équitation, de tir, de voile et de parachutisme.
Ce sont là les disciplines dans lesquelles les équipes de la Défense défendent haut les couleurs de la France.
Je viens moi-même d'apposer ma signature au bas de la convention avec la fédération française d'athlétisme.
Une convention lie également le CNSD à l'INSEP dans les domaines de la formation, des moyens pédagogiques, de la médecine sportive et de l'accueil de délégations étrangères.
Des crédits sont prévus pour que le CNSD mette à niveau ses infrastructures et accueille prochainement des sportifs civils.
Deux à trois pôles « espoirs » pourraient ainsi s'installer dès la fin de l'année 2006.
* vers les collectivités locales :
Le CNSD a vocation, bien entendu, à s'intégrer dans la politique du développement sportif de l'Ile-de-France.
Il pourra offrir aux structures territoriales, locales et scolaires, l'utilisation de ses infrastructures sportives.
* vers l'international :
Je souhaite que le CNSD accueille un nombre croissant de stagiaires militaires étrangers, et qu'il s'ouvre à d'autres fédérations internationales.
Des potentialités sont aussi à exploiter au niveau de l'Union européenne, aux plans civil ou militaire.
Comme nous sommes encore en janvier, vous me permettrez de terminer ce discours par quelques voeux.
Avant tout, des voeux de santé, de bonheur et surtout de réussite pour nos sportifs.
Je sais que la Défense sera bien représentée aux JO de TURIN, et que des espoirs de médailles sont raisonnablement autorisés avec notre superbe équipe de France militaire de ski.
Je sais aussi que la préparation pour les JO de PEKIN a commencé au sein des équipes de France, et j'espère que là aussi elles nous ramèneront de nombreuses médailles.
Je fais le voeu aussi que ce projet ambitieux et enthousiasmant qu'est le CNSD prenne l'ampleur qu'il mérite et qu'il mobilise le plus grand nombre.
C'est une nouvelle occasion de tisser des liens forts entre les armées et la Nation, de favoriser le rapprochement des milieux civil et militaire.
C'est une chance pour la Défense, comme pour le monde sportif.
C'est une nécessité pour la France.Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 janvier 2006