Texte intégral
Q - (A propos de l'Iran, d'un possible compromis)
R - D'abord il faut rappeler le contexte. En 2002, la communauté internationale découvrait le programme nucléaire iranien colossal que l'Iran avait totalement caché à la communauté internationale et à l'Agence internationale de l'Energie atomique. En 2003, les Allemands, le Royaume-Uni et la France décident non pas d'aller devant le Conseil de sécurité mais de négocier, de tendre la main aux Iraniens en leur disant "négocions, ne développez pas l'arme nucléaire". C'est l'Accord de Paris qui suspend toute activité nucléaire sensible : les activités de conversion de l'usine d'Ispahan et les activités d'enrichissement de l'uranium.
Les Russes proposent d'enrichir l'uranium chez eux. C'est une proposition très positive et nous remercions les Russes d'avoir fait cela. Même cela, je ne suis pas sûr que les Iraniens l'acceptent. En tout cas, ils n'ont pas accepté le compromis. Alors que faire ? Parce qu'il y a deux constats : aucun programme nucléaire civil ne peut justifier des activités nucléaires dangereuses. D'autre part, M. El Baradeï, directeur de l'Agence internationale de l'Energie atomique, dit pour la huitième fois consécutive qu'il y a violation des obligations internationales de la part de l'Iran. Nous demandons que la communauté internationale soit la plus unie possible parce que les Iraniens cherchent la division de la communauté internationale. Les Russes, les Chinois, les Français, les Britanniques, les Américains doivent avec fermeté, rapidement, dire aux Iraniens : "Négociez et ne faites pas cela". Je crois que c'est important de le leur dire. Je considère qu'il faut qu'il y ait une communauté internationale réunie pour demander cela aux Iraniens.
Q ? (A propos des relations Russie-Ukraine)
R - D'abord, la différence entre vous et nous, c'est que vous produisez le gaz et que nous, nous en recevons. D'abord, nous sommes très heureux de voir qu'un accord a été signé rapidement entre la Russie et l'Ukraine. Nous souhaitons que l'accord soit durable. Nous pensons que c'est positif. Il faut donc bien comprendre que l'énergie est probablement un des plus grands sujets de la politique diplomatique de demain, avec la santé, l'environnement, le développement et l'énergie. Vous êtes d'accord.
Donc, oui, je suis heureux de voir que l'Ukraine et la Russie se sont entendues, heureux de voir que cet accord peut être durable mais surtout je voudrais insister sur la nécessité, pour l'Union européenne, de mener une réflexion sur sa politique énergétique.
Quelles garanties l'Union européenne peut avoir demain pour l'énergie ? La France reçoit 18 % du gaz de la Russie. C'est beaucoup, mais nous avons aussi d'autres possibilités. Nous avons besoin de réfléchir avec vous et c'est pourquoi, dès maintenant, nous devons travailler ensemble pour avoir une sorte de garantie énergétique. L'Union européenne et la Russie doivent vraiment travailler ensemble.
Q - (A propos de la présidence du G8, de la position des Etats-Unis)
R - Bon, tout d'abord, la France est très heureuse de voir que la Russie, le plus grand pays du monde, préside le G8. C'est une affaire excessivement importante. J'ai vu les thèmes que vous avez choisis, à la fois l'énergie, mais également l'éducation et la santé. Ce sont des thèmes absolument majeurs, sur lesquels la Russie, d'ailleurs, peut jouer un rôle excessivement moteur. Et nous souhaitons que le Sommet de Saint-Pétersbourg soit un succès. La France fera tout en ce sens, parce que la France est l'amie de la Russie. Nous considérons les Russes comme des amis. Vous êtes dans un processus de transition. Nous avons des relations de confiance avec vous. C'est la raison pour laquelle nous pouvons aborder des sujets de façon directe avec vous, y compris sur nos voisins et sur les rapports entre l'Union européenne et la Russie. Le président Poutine et le président Chirac sont tout à fait responsables de ces relations de confiance, et pourquoi ne pas le dire d'ailleurs, de ces relations amicales entre nos deux pays. Quand nous avons des choses à nous dire, nous nous les disons.
Q - (A propos de l'Iran)
R - J'ai d'excellentes relations avec quelqu'un que je respecte beaucoup, Serguei Lavrov. J'ai beaucoup parlé avec lui de ce sujet à New York, en septembre dernier. Nous en avons reparlé ensuite, lorsque nous nous sommes revus. Sur le dossier iranien, il ne faut pas évidemment que l'on brûle les étapes. La prochaine étape proposée par les trois Européens - l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France - et aussi tous les partenaires européens, c'est d'avoir le 2 et le 3 février une réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs de l'AIEA. Là, nous devons, je crois, dire aux Iraniens qu'avoir des activités nucléaires dangereuses qui n'ont aucun rapport avec les activités nucléaires civiles, cela n'est pas possible. Il ne faut pas qu'ils le fassent. Je crois que, plus nous serons nombreux à le dire, plus les Iraniens seront en mesure d'écouter ce que nous leur disons.
Q ? (A propos du froid à Moscou)
R - C'est vrai qu'il fait froid dehors, mais nos relations sont au beau fixe.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 janvier 2006
R - D'abord il faut rappeler le contexte. En 2002, la communauté internationale découvrait le programme nucléaire iranien colossal que l'Iran avait totalement caché à la communauté internationale et à l'Agence internationale de l'Energie atomique. En 2003, les Allemands, le Royaume-Uni et la France décident non pas d'aller devant le Conseil de sécurité mais de négocier, de tendre la main aux Iraniens en leur disant "négocions, ne développez pas l'arme nucléaire". C'est l'Accord de Paris qui suspend toute activité nucléaire sensible : les activités de conversion de l'usine d'Ispahan et les activités d'enrichissement de l'uranium.
Les Russes proposent d'enrichir l'uranium chez eux. C'est une proposition très positive et nous remercions les Russes d'avoir fait cela. Même cela, je ne suis pas sûr que les Iraniens l'acceptent. En tout cas, ils n'ont pas accepté le compromis. Alors que faire ? Parce qu'il y a deux constats : aucun programme nucléaire civil ne peut justifier des activités nucléaires dangereuses. D'autre part, M. El Baradeï, directeur de l'Agence internationale de l'Energie atomique, dit pour la huitième fois consécutive qu'il y a violation des obligations internationales de la part de l'Iran. Nous demandons que la communauté internationale soit la plus unie possible parce que les Iraniens cherchent la division de la communauté internationale. Les Russes, les Chinois, les Français, les Britanniques, les Américains doivent avec fermeté, rapidement, dire aux Iraniens : "Négociez et ne faites pas cela". Je crois que c'est important de le leur dire. Je considère qu'il faut qu'il y ait une communauté internationale réunie pour demander cela aux Iraniens.
Q ? (A propos des relations Russie-Ukraine)
R - D'abord, la différence entre vous et nous, c'est que vous produisez le gaz et que nous, nous en recevons. D'abord, nous sommes très heureux de voir qu'un accord a été signé rapidement entre la Russie et l'Ukraine. Nous souhaitons que l'accord soit durable. Nous pensons que c'est positif. Il faut donc bien comprendre que l'énergie est probablement un des plus grands sujets de la politique diplomatique de demain, avec la santé, l'environnement, le développement et l'énergie. Vous êtes d'accord.
Donc, oui, je suis heureux de voir que l'Ukraine et la Russie se sont entendues, heureux de voir que cet accord peut être durable mais surtout je voudrais insister sur la nécessité, pour l'Union européenne, de mener une réflexion sur sa politique énergétique.
Quelles garanties l'Union européenne peut avoir demain pour l'énergie ? La France reçoit 18 % du gaz de la Russie. C'est beaucoup, mais nous avons aussi d'autres possibilités. Nous avons besoin de réfléchir avec vous et c'est pourquoi, dès maintenant, nous devons travailler ensemble pour avoir une sorte de garantie énergétique. L'Union européenne et la Russie doivent vraiment travailler ensemble.
Q - (A propos de la présidence du G8, de la position des Etats-Unis)
R - Bon, tout d'abord, la France est très heureuse de voir que la Russie, le plus grand pays du monde, préside le G8. C'est une affaire excessivement importante. J'ai vu les thèmes que vous avez choisis, à la fois l'énergie, mais également l'éducation et la santé. Ce sont des thèmes absolument majeurs, sur lesquels la Russie, d'ailleurs, peut jouer un rôle excessivement moteur. Et nous souhaitons que le Sommet de Saint-Pétersbourg soit un succès. La France fera tout en ce sens, parce que la France est l'amie de la Russie. Nous considérons les Russes comme des amis. Vous êtes dans un processus de transition. Nous avons des relations de confiance avec vous. C'est la raison pour laquelle nous pouvons aborder des sujets de façon directe avec vous, y compris sur nos voisins et sur les rapports entre l'Union européenne et la Russie. Le président Poutine et le président Chirac sont tout à fait responsables de ces relations de confiance, et pourquoi ne pas le dire d'ailleurs, de ces relations amicales entre nos deux pays. Quand nous avons des choses à nous dire, nous nous les disons.
Q - (A propos de l'Iran)
R - J'ai d'excellentes relations avec quelqu'un que je respecte beaucoup, Serguei Lavrov. J'ai beaucoup parlé avec lui de ce sujet à New York, en septembre dernier. Nous en avons reparlé ensuite, lorsque nous nous sommes revus. Sur le dossier iranien, il ne faut pas évidemment que l'on brûle les étapes. La prochaine étape proposée par les trois Européens - l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France - et aussi tous les partenaires européens, c'est d'avoir le 2 et le 3 février une réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs de l'AIEA. Là, nous devons, je crois, dire aux Iraniens qu'avoir des activités nucléaires dangereuses qui n'ont aucun rapport avec les activités nucléaires civiles, cela n'est pas possible. Il ne faut pas qu'ils le fassent. Je crois que, plus nous serons nombreux à le dire, plus les Iraniens seront en mesure d'écouter ce que nous leur disons.
Q ? (A propos du froid à Moscou)
R - C'est vrai qu'il fait froid dehors, mais nos relations sont au beau fixe.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 janvier 2006