Texte intégral
Q - Bonjour Madame la Ministre.
R - Bonjour.
Q - Vous allez vous rendre aujourd'hui à Saint-Ouen-l'Aumône dans le Val d'Oise. Vous avez choisi de visiter l'usine Lisi Aérospace, 330 salariés, numéro trois mondial du marché des fixations dans l'aéronautique. Pourquoi cette visite ?
R - Tout simplement parce que je veux montrer que l'Europe aide à l'emploi, très concrètement. Lisi Aérospace est une entreprise dynamique, performante et qui est en plein développement, et si elle peut se développer c'est notamment grâce aux fonds européens qu'elle reçoit pour la formation de ses salariés.
Q - Mais tout de même Lisi Aérospace c'est le numéro trois mondial, je le disais, dans son domaine. C'est pour cela que l'usine de Saint Ouen l'Aumône a reçu cette aide ?
R - C'est entre autre pour cela. C'est une entreprise qui peut bénéficier de fonds de la part de l'Europe pour la formation et l'emploi de ses salariés. Alors, pour parler très précisément : en 2005, elle a reçu 145 000 euros de fonds européens. Cela a permis à cette entreprise de pouvoir prendre en charge pratiquement la moitié du coût de formation de ses salariés. Cela lui permet de continuer à être dynamique et de continuer à être compétitive sur le plan mondial. Elle se défend très bien. Comme vous le dites, c'est le numéro trois mondial. Toutes les entreprises qui sont juste devant, ou juste derrière elle, sont des entreprises américaines, par exemple.
Q - Donc c'est un projet FSE, Fonds social européen. C'est ce que l'on appelle les aides de réinsertion à l'emploi ?
R - C'est ça. Il y a des fonds FSE que chaque région française reçoit, c'est le cas de l'Ile-de-France, et il y a d'autres fonds européens. Au total, une région comme l'Ile-de-France, c'est plus de 600 millions d'euros, cela commence à faire des vraies sommes, sur la période budgétaire 2000-2006. Pour le FSE, donc formation et emploi, mais aussi pour la reconversion de zones urbaines, ou d'autres zones en difficulté. Donc, ce que je veux essayer de montrer, c'est que la priorité du gouvernement, c'est l'emploi. La priorité de l'Europe est aussi l'emploi. On a plutôt tendance à assimiler l'Europe à des choses négatives, comme les délocalisations, par exemple. Cela n'est pas vrai, ce n'est pas la réalité. Bien souvent, c'est tout à fait autre chose. Et là, très concrètement, je vais montrer qu'elle fait des choses tous les jours pour les Françaises et les Français.
Q - Vous voulez dire qu'il y a le bon côté de la construction européenne : l'argent européen irrigue aussi une partie de l'économie francilienne ?
R - Beaucoup. On ne sait pas suffisamment que l'Europe nous aide dans notre développement économique et social, dans chacune des régions françaises. L'Ile-de-France, je vous le dis, reçoit plus de 600 millions d'euros. L'Europe nous aide bien dans notre vie quotidienne, croyez-moi !
Q ? Mais, Catherine Colonna, faut-il pour autant nécessairement être performant pour recevoir l'aide européenne, car encore une fois c'est une usine numéro trois mondial dans son domaine que vous allez visiter tout à l'heure ?
R - Il y a beaucoup d'aides, et beaucoup de projets différents qui sont subventionnés. Lisi Aérospace reçoit des fonds qui l'aident à rester tout à fait à niveau sur le plan mondial. Mais, en Ile-de-France, il y a plus de 500 projets différents qui sont aidés. Cela peut aller à ce type d'entreprises ou à des quartiers urbains en difficulté qu'il faut rénover: Plusieurs villes d'Ile-de-France en ont bénéficié. Et puis cela peut être d'autres projets : un centre de formation, un hôtel d'entreprise, une maison de quartier?
Q - Des associations également ?
R - Oui, une maison de quartier, une association d'aide à la personne ; des associations de réinsertion? La maison de quartier de Garges-les-Gonesse, c'est avec des fonds européens. Je vous le dis : dans la France entière, il y a des dizaines de milliers de projets qui sont aidés par l'Europe.
Q - De par votre titre, on vous imagine souvent à Bruxelles ou dans les différentes capitales européennes. Vous voulez prouver le contraire, vous vous rendez souvent sur le terrain ?
R - Je me rends aussi souvent que possible sur le terrain, oui. Dans nos régions, en Ile-de-France, et même à Paris, parce qu'il y a aussi des projets qui sont aidés à Paris par l'Europe. J'ai visité, par exemple, une association qui fait un travail formidable pour l'insertion de personnes en grande difficulté. Il faut essayer de parler plus concrètement d'Europe, de regarder tous les jours ce qu'elle fait. Il y a des mauvais côtés comme vous le dites, mais il y a surtout des bons côtés. Alors il faut les mettre en valeur.
Q - Mais est-ce que l'Europe pour autant vient suffisamment en aide à l'économie francilienne ?
R - Je le crois. Aide-toi le ciel t'aidera, dit-on. L'un ne va pas sans l'autre. Et justement, ce que nous essayons de montrer, c'est que de même que l'action prioritaire du gouvernement c'est l'emploi, et bien l'Europe nous aide aussi en matière d'emploi et de développement économique.
Q ? Merci, Madame la Ministre. Donc, je le rappelle, vous vous rendez cet après-midi à Saint-Ouen l'Aumône, dans le Val d'Oise, dans l'usine Lisi Aérospace. 330 salariés, numéro trois mondial du marché des fixations dans l'aéronautique. Bonne journée.
R - Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2006