Texte intégral
Mesdames,
Messieurs,
Chers Compatriotes,
Je suis très heureux de me retrouver aujourd'hui parmi vous, à Bogota, pour cette rencontre à laquelle j'attache toujours beaucoup d'importance avec la communauté française.
En effectuant cette visite en Colombie, j'ai voulu répondre à deux préoccupations essentielles qui sont - aujourd'hui plus que jamais - celles de votre communauté.
D'une part, marquer la confiance de notre pays en la Colombie et examiner les perspectives des relations bilatérales qui ont toujours été très denses
D'autre part, manifester le soutien constant de la France à tous les Français, où qu'ils soient, qui se trouvent en difficulté à l'étranger. C'est notamment le cas ici, en Colombie.
La confiance de notre pays en la Colombie, c'est avant tout, votre présence dans ce pays. Car l'action de la France, c'est aussi l'action des Français. Votre communauté, forte de plus de 3.000 personnes compte en effet 85 % d'expatriés, ce qui traduit une véritable volonté de venir travailler dans ce pays dont l'attractivité est ainsi plébiscitée par nos compatriotes.
Je me suis entretenu, avec plusieurs responsables d'entreprises françaises en Colombie et j'en ai retenu que ceux-ci croient profondément en l'avenir de ce pays dans lequel ils investissent de façon importante. Ces entrepreneurs sont nombreux, actifs et ils donnent de la France la meilleure des images.
Je saisis d'ailleurs cette occasion pour les remercier d'avoir aussi spontanément contribué au succès de la récente "Semaine française en Colombie" qui a montré une France moderne et compétitive, à travers tous les aspects de notre génie national.
Notre action en Colombie peut s'appuyer sur un réseau très étoffé et actif, qui traduit à la fois la grande vitalité de notre présence et l'attente que notre pays suscite.
Trois lycées français à Bogota, Cali et Pereira, bientôt un quatrième à Medellin qui sera franco-allemand, onze alliances franco-colombiennes qui ont réussi une véritable performance en doublant le nombre de leurs élèves de français depuis 5 ans, démontrent l'importance de notre présence culturelle et le dynamisme de notre coopération en matière éducative.
C'est pour moi un enjeu capital, car l'acquisition dès l'enfance de la langue française, des méthodes d'éducation françaises, sont le meilleur gage d'une influence future, profondément enracinée, de notre culture et de nos valeurs, chez ceux qui, pour beaucoup d'entre eux, auront demain en charge les destinées de ce pays et de son économie.
Les lycées français, mais aussi les alliances, sont aujourd'hui l'un des meilleurs vecteurs de l'action de la France à l'étranger et c'est pourquoi j'ai souhaité que soit lancée une nouvelle vague de lycées français en partenariat public-privé, sachant que 5 ou 6 projets pourraient démarrer très prochainement.
Je suis heureux de constater, également, la présence de plusieurs Français au sein d'ONG presque toutes d'initiative française qui accomplissent ici une tâche remarquable dans ce pays qui a connu et qui connaît encore tant de souffrances : Médecins du Monde, Médecins aux pieds nus, les Brigades de Paix internationales, la Délégation de Coopération catholique, "Abuelita Suzel", "Derecho a Caminar", et l'Ecole de la Paix de Grenoble. Je n'oublie évidemment pas de saluer le travail de nos sept consuls honoraires en Colombie, dont la plupart sont ici présents.
C'est la qualité de ce réseau, mais aussi votre action personnelle, à tous les niveaux, qui font la qualité des relations franco-colombiennes dont les perspectives sont très encourageantes.
Nous avons évoqué au cours de mes entretiens avec mes interlocuteurs, plusieurs projets importants pour nos relations bilatérales, en particulier la signature d'un accord de protection des investissements que je souhaite la plus rapide possible, car celui-ci contribuera à dynamiser fortement nos échanges. J'ai d'ailleurs proposé aux autorités colombiennes qu'une nouvelle session de négociation puisse se tenir d'ici la fin de ce trimestre.
La seconde raison, et elle est d'importance, de ma présence aujourd'hui en Colombie, est de manifester clairement le soutien de la France à tous ses ressortissants en difficulté.
C'est pour cette raison que j'ai souhaité être accompagné des représentants des familles qui depuis trop longtemps souffrent de l'absence de leurs proches, séquestrés ou disparus : la mère et l'époux d'Ingrid Betancourt, le mari et la fille d'Aïda Duvaltier, l'oncle de Marc Beltra.
Ainsi que vous le savez, mon ministère n'a de cesse, en liaison avec les autorités colombiennes, de poursuivre ses efforts pour obtenir des nouvelles de nos compatriotes et de faire en sorte qu'ils puissent revenir, rapidement, auprès de leurs familles et de leurs amis. C'est ce que la France fait partout, dans le monde, où nos compatriotes sont en danger, enlevés, disparus ou retenus en otages.
Notre détermination est totale et nous ne comptons pas nos efforts, car nous gardons toujours espoir. Cette attitude ne saurait se limiter à la seule libération de nos compatriotes.
C'est pourquoi j'ai reçu ce matin les représentants des familles d'otages colombiens. Nous continuerons sans relâche de convaincre les preneurs d'otages qu'un accord humanitaire est urgent, impératif et de l'intérêt de tous. Nul être humain ne peut être indifférent à la souffrance des innocents et ignorer durablement l'esprit de compassion.
La France n'est pas seule dans sa volonté farouche à y parvenir et je tiens absolument à remercier ici, et à saluer, nos amis espagnols et suisses qui nous accompagnent ce soir, en la personne de leurs Ambassadeurs respectifs en Colombie.
Mes Chers Compatriotes, permettez-moi en guise de conclusion de réaffirmer ma confiance dans l'avenir de la relation franco-colombienne.
En tant que représentant de notre pays, chacun de vous, au quotidien, à sa manière, contribue à renforcer la compréhension entre la France et la Colombie et conforte les liens entre nos deux pays.
Soyez-en assurés : la France estime cet engagement à sa juste valeur et continuera de vous soutenir dans cette belle entreprise.
Et puisque ce mois de janvier est celui des voeux pour l'année qui s'annonce, je formulerai celui du bonheur de tous les Français en Colombie et du prompt retour parmi nous, en bonne santé, des Français en Colombie aujourd'hui privés du bien le plus essentiel : la liberté.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 janvier 2006