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La ministre de la Défense voudrait, d'ici à 2007, remettre 20 000 jeunes sur les rails.
Ministre de la Défense depuis 2002, Michèle Alliot-Marie est la première femme à diriger les forces armées françaises. Pour « VSD », elle tire un premier bilan du programme des engagés initiaux de courte durée.
VSD : Le programme EICD a été lancé en 1996. Dix ans plus tard, quelles leçons en tirez-vous ?
Michèle Alliot-Marie : Nous recrutons de nombreux jeunes sans diplôme ni qualification, uniquement sur des critères d'aptitude et de motivation. L'opération a un double intérêt : la marine y trouve une ressource humaine supplémentaire et les jeunes, une formation et une première expérience professionnelle. A l'issue des trois premières années, 45% renouvellent leur engagement. Les autres se reconvertissent dans le privé.
Un passage par l'armée, stipulé dans un CV, permet-il de surmonter les discriminations ?
Dans l'armée, l'uniforme gomme les différences et chacun est évalué selon sa valeur. L'employeur a donc la garantie de recruter un collaborateur qui a acquis des valeurs civiques, comportementales et le goût de l'effort.
L'armée est-elle la dernière institution à donner à des jeunes à la dérive la possibilité de se réinsérer, quand l'école peine à le faire ?
Elle n'est pas la seule institution capable de le faire, mais les militaires sont probablement les seuls à avoir développé, dans le cadre de leur activité professionnelle, les compétences essentielles pour inculquer à des jeunes en difficulté les valeurs de rigueur, d'effort, d'esprit d'équipe nécessaires à leur insertion sociale et professionnelle.
L' « Opération Défense deuxième chance » devrait remettre 20 000 jeunes en difficultés sur les rails d'ici 2007. Où en est-elle ?
J'ai lancé le projet en juin dernier. Les textes législatifs et réglementaires de création de la structure ont été publiés en août. En septembre, le premier centre a accueilli ses premiers stagiaires à Montry (77). Fin 2005, trois centres étaient ouverts à plus de 400 jeunes. Au fur et à mesure de la mise en état des locaux, nous en ouvrirons d'autres. Nous avons négocié et obtenu les budgets pour accueillir, former 10 000 jeunes fin 2006 et 20 000 fin 2007.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 3 février 2006