Texte intégral
Q- Vous êtes ministre déléguée au Commerce, en direct depuis Hong Kong, où débute demain la conférence ministérielle de l'OMC. Selon un sondage publié par Libération, ce matin, plus de la moitié des Français voient la mondialisation comme une source de crainte. Comprenez-vous cette attitude ?
R- Je crois qu'elle est souvent associée à l'idée des dé localisations et mal perçue comme étant, en fait, un terrain d'opportunité pour les entreprises françaises, pour l'économie française en général, puisque nous bénéficions considérablement des exportations pour notre croissance, en sachant qu'à peu près un français sur cinq aujourd'hui travaille directement ou indirectement pour l'exportation.
Q- Quelle est votre priorité à Hong Kong ? Obtenir un succès sur la libéralisation des services ou bien des fonds de l'agriculture française ?
R- La priorité des priorités pour la France, comme pour l'Union européenne, c'est surtout d'obtenir d'abord ce qu'on appelle un "paquet développement", c'est-à-dire une série de mesures qui soient destinées à véritablement aider les pays les moins avancés, les pauvres des pauvres, à monter dans l'échelle du développement, pour arriver à résoudre un certain nombre de leurs problèmes.
Q- En même temps, les agriculteurs français, eux, sont quand même très inquiets...
R- Je ne pense pas qu'ils soient très inquiets...
Q- Ils ont quand même manifesté la semaine dernière !
R- Bien sûr, mais la position française a toujours été très claire de ce point de vue-là : nous souhaitons que la proposition européenne respecte, bien entendu, les paramètres de la Politique agricole commune réformée en 2003, qui était une des façons pour l'Europe de se mettre en marche pour le cycle du développement. Nous avons été très fermes à ce sujet, nous le resterons.
Q- Mais concrètement, ce n'est pas vous qui négociez, c'est le Commissaire européen qui négocie au nom de l'Europe. Les intérêts des agriculteurs seront-ils bien défendus par un commissaire européen britannique ?
R- C'est la Commission qui négocie pour le compte des 25 Etats membres et le Commissaire intervient dans le cadre d'une mission qui lui est donnée, il est l'agent qui représente les Etats membres. Et donc dans ce cadre-là, il respecte les principes qui lui sont donnés pour la
négociation.
Q- Je vous pose cette question, parce que les dirigeants français ont accusé P. Mandelson d'avoir outrepassé son mandat, en proposant une diminution des subventions agricoles...
R- Il est dans le cadre d'un mandat qui lui est fixé par les Vingt-Cinq. Nous sommes extrêmement vigilants, nous, pour nous assurer qu'il reste bien dans les termes de son mandat. Et cela lui a été rappelé à plusieurs reprises par un certain nombre d'Etat membres. Nous étions une quinzaine à le lui rappeler récemment et les autorités françaises plus récemment encore le lui ont rappelé aussi.
Q- Autre possibilité pour la France, utiliser son veto, si l'accord à l'OMC remettait en cause la PAC. C'est en tout cas ce qu'a affirmé J. Chirac...
R- Cela fait ben entendu partie des mesures qui sont à la disposition de chacun des Etats membres. Aujourd'hui, ce n'est pas vraiment le sujet qui nous occupe. Le sujet qui nous occupe en priorité, c?est d'arriver à ce paquet développement. L'Europe a poussé dans cette direction, la France était à l'initiative... Nous sommes ravis de constater, d'après les déclarations du Premier ministre japonais, que le Japon va lui aussi faire une offre dans ce sens-là. Donc on a bon espoir que ces offres dans le domaine du développement, en tout cas, correspondent aux objectifs de la France.
Q- Excusez-moi de revenir tout de même sur ma question, mais quelles instructions avez vous reçues concrètement de J. Chirac concernant le dossier agricole ?
R- Concernant le dossier agricole, nous sommes dans les paramètres de la PAC et nous le restons. Pour le reste, je garde mes instructions pour moi, puisque vous savez qu'on est dans une négociation et il est évident qu'on n'a pas envie de mettre toutes ses cartes sur la table. On attend pour l'instant que nos partenaires mettent leurs cartes sur table.
Q- On dit que cette réunion de Hong Kong a très peu de chance d'aboutir. Est -ce grave ?
R- Mais je ne pense pas qu'elle ait très peu de chance d'aboutir...
Q- Etes-vous optimiste ?
R- Oui, je suis résolument et désespérément optimiste ! De toute évidence, dans le domaine du développement et pour aider les pays les moins avancés à monter en développement, un certain nombre de progrès sont en train de se réaliser et il y a véritablement un mouvement qui est en route, ce qui est une excellente chose.(Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 décembre 2005)
R- Je crois qu'elle est souvent associée à l'idée des dé localisations et mal perçue comme étant, en fait, un terrain d'opportunité pour les entreprises françaises, pour l'économie française en général, puisque nous bénéficions considérablement des exportations pour notre croissance, en sachant qu'à peu près un français sur cinq aujourd'hui travaille directement ou indirectement pour l'exportation.
Q- Quelle est votre priorité à Hong Kong ? Obtenir un succès sur la libéralisation des services ou bien des fonds de l'agriculture française ?
R- La priorité des priorités pour la France, comme pour l'Union européenne, c'est surtout d'obtenir d'abord ce qu'on appelle un "paquet développement", c'est-à-dire une série de mesures qui soient destinées à véritablement aider les pays les moins avancés, les pauvres des pauvres, à monter dans l'échelle du développement, pour arriver à résoudre un certain nombre de leurs problèmes.
Q- En même temps, les agriculteurs français, eux, sont quand même très inquiets...
R- Je ne pense pas qu'ils soient très inquiets...
Q- Ils ont quand même manifesté la semaine dernière !
R- Bien sûr, mais la position française a toujours été très claire de ce point de vue-là : nous souhaitons que la proposition européenne respecte, bien entendu, les paramètres de la Politique agricole commune réformée en 2003, qui était une des façons pour l'Europe de se mettre en marche pour le cycle du développement. Nous avons été très fermes à ce sujet, nous le resterons.
Q- Mais concrètement, ce n'est pas vous qui négociez, c'est le Commissaire européen qui négocie au nom de l'Europe. Les intérêts des agriculteurs seront-ils bien défendus par un commissaire européen britannique ?
R- C'est la Commission qui négocie pour le compte des 25 Etats membres et le Commissaire intervient dans le cadre d'une mission qui lui est donnée, il est l'agent qui représente les Etats membres. Et donc dans ce cadre-là, il respecte les principes qui lui sont donnés pour la
négociation.
Q- Je vous pose cette question, parce que les dirigeants français ont accusé P. Mandelson d'avoir outrepassé son mandat, en proposant une diminution des subventions agricoles...
R- Il est dans le cadre d'un mandat qui lui est fixé par les Vingt-Cinq. Nous sommes extrêmement vigilants, nous, pour nous assurer qu'il reste bien dans les termes de son mandat. Et cela lui a été rappelé à plusieurs reprises par un certain nombre d'Etat membres. Nous étions une quinzaine à le lui rappeler récemment et les autorités françaises plus récemment encore le lui ont rappelé aussi.
Q- Autre possibilité pour la France, utiliser son veto, si l'accord à l'OMC remettait en cause la PAC. C'est en tout cas ce qu'a affirmé J. Chirac...
R- Cela fait ben entendu partie des mesures qui sont à la disposition de chacun des Etats membres. Aujourd'hui, ce n'est pas vraiment le sujet qui nous occupe. Le sujet qui nous occupe en priorité, c?est d'arriver à ce paquet développement. L'Europe a poussé dans cette direction, la France était à l'initiative... Nous sommes ravis de constater, d'après les déclarations du Premier ministre japonais, que le Japon va lui aussi faire une offre dans ce sens-là. Donc on a bon espoir que ces offres dans le domaine du développement, en tout cas, correspondent aux objectifs de la France.
Q- Excusez-moi de revenir tout de même sur ma question, mais quelles instructions avez vous reçues concrètement de J. Chirac concernant le dossier agricole ?
R- Concernant le dossier agricole, nous sommes dans les paramètres de la PAC et nous le restons. Pour le reste, je garde mes instructions pour moi, puisque vous savez qu'on est dans une négociation et il est évident qu'on n'a pas envie de mettre toutes ses cartes sur la table. On attend pour l'instant que nos partenaires mettent leurs cartes sur table.
Q- On dit que cette réunion de Hong Kong a très peu de chance d'aboutir. Est -ce grave ?
R- Mais je ne pense pas qu'elle ait très peu de chance d'aboutir...
Q- Etes-vous optimiste ?
R- Oui, je suis résolument et désespérément optimiste ! De toute évidence, dans le domaine du développement et pour aider les pays les moins avancés à monter en développement, un certain nombre de progrès sont en train de se réaliser et il y a véritablement un mouvement qui est en route, ce qui est une excellente chose.(Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 décembre 2005)