Texte intégral
Cest un privilège, pour moi, dêtre ici à loccasion de cette journée. Dabord parce que je peux prolonger avec José Maria Aznar des conversations que nous nouons pour ce qui me concerne maintenant depuis vingt mois, à loccasion des Sommets bilatéraux franco-espagnols, à loccasion des Conseils européens, ou des Sommets européens. Je pense que le faire avec plus de temps, avec un effet de concentration sur la relation franco-espagnole ou sur le regard que la France et lEspagne peuvent porter ensemble sur la construction européenne et sur un certain nombre dévénements ou de crises internationaux, est évidemment quelque chose de tout à fait nécessaire.
Le but de ce voyage est donc cette rencontre entre le président du gouvernement et moi-même dans le cadre de la relation franco-espagnole, mais cest une chance bien sûr que de pouvoir le faire à loccasion de cette manifestation artistique extrêmement importante quest ARCO. Je suis un visiteur fidèle de la FIAC à Paris et jai retrouvé ici, avec des accents particuliers et une couleur particulière à cette manifestation espagnole et internationale, lesprit et le plaisir quon éprouve à être dans ces lieux. Cest une chance pour nous qui avons à conduire des discussions sur des sujets extrêmement importants mais parfois plus austères que davoir eu cette forme de récréation artistique et douverture. Dautant que lEurope est avant tout et a été historiquement, avant même quelle se forme comme une Union européenne, une civilisation et un espace déchange de cultures. De ce point de vue, que la France soit linvitée dhonneur cette année dARCO était une chance pour moi. Cela ma permis de voir ici le travail des jeunes artistes français et de jeter aussi un regard sur dimmenses peintres, notamment espagnols, je suis donc heureux que le public espagnol puisse prendre la mesure de ce quest leffervescence artistique dans les jeunes générations en France.
Vous nous prenez à la mi-temps de ce qui nest pas un match, je dis cela parce la France a battu lAngleterre hier à Wembley en football. Je sais que les Espagnols sont sensibles naturellement comme nous au football. Cela ne sétait jamais produit sur un terrain anglais, alors pardonnez-moi de céder un instant à ce plaisir sportif.
Vous nous prenez à la mi-temps, parce que nous avons commencé à discuter et nous allons continuer à le faire pendant un déjeuner de travail. Nous avons planté le décor et commencé à entrer un peu plus dans la substance du problème dit « Agenda 2000 », mais il y a dautres questions bilatérales et internationales que nous avons énumérées, et dont nous parlerons peut-être ultérieurement. Je pense que pour que vous puissiez faire votre travail dans des bonnes conditions il fallait que cette conférence de presse ait lieu maintenant. Vous nous rencontrez donc, alors que nous navons pas fait la totalité de notre parcours de travail commun.
Voilà ce que je pouvais dire pour accompagner les propos douverture et damitié de José Maria Aznar :
La relation avec lEspagne est très importante pour la France. Nos relations bilatérales, effectivement, sont excellentes et je crois que nous allons aborder les uns et les autres, en tout cas les Espagnols et nous mêmes, le rendez-vous dAgenda 2000 avec des différences, mais aussi avec de grandes convergences quil ne faut pas oublier, et je crois avec une volonté commune de compromis pour déboucher sur des solutions.
Voilà lessentiel de ce que je voulais vous dire, je pense que le plus important est sans doute maintenant vos questions.
Q - Ma question sadresse aux deux chefs de gouvernement. Le Sommet de Berlin se réunit dans un peu plus de cinq semaines. Il y a des manifestations dagriculteurs en France contre une petite réforme de la PAC ; lEspagne nentend pas voir réduite son aide communautaire sur les fonds de cohésion et en fonds structurels. Vous parlez de compromis, M. le Premier Ministre : où se situe la limite dun compromis, jusquoù on peut aller ?
R - Au sommet informel de Petersberg dans quinze jours, je crois que nous devrons discuter de tout, sans doute des problèmes agricoles mais aussi de lensemble des éléments qui permettront à lUnion européenne de tracer les grandes lignes dun compromis possible. Nous devons pour résoudre la question de lAgenda 2000, à la fois préparer le nouvel état de la construction européenne, et donc établir ce que seront ses ressources propres, et pas seulement ou pas tellement les différentes contributions nationales, mais les ressources propres de quelque chose qui reste une communauté. Nous devrons les établir pour la période qui vient, le faire en respectant les principes-mêmes, les fondements de lUnion européenne.
Cest pourquoi, par exemple, dans le domaine agricole, nous nacceptons pas, - et cest une position je crois commune à lEspagne et à la France -, lidée dun cofinancement, dune renationalisation des PAC. Je voudrais à cet égard évoquer une idée simple : quand on veut construire un étage nouveau pour une maison, là pour la construction européenne, on ne commence pas par remettre en cause les fondations-mêmes de la maison.
Les principes de cette Union européenne doivent donc être respectés. Un compromis signifie quil faudra que chacun des pays participant à la négociation accepte de bouger par rapport à sa position initiale, sans quaucun des pays ne considère quil perde à la nouvelle situation qui sera définie.
Voilà, cela se trouvera dans le domaine agricole, dans le domaine des fonds structurels, comme dans le domaine dautres politiques.
Q - Lévolution du processus de paix au Pays basque concerne les deux pays. Croyez-vous que la constitution dune Assemblée de communes basques puisse entrer en collision avec la souveraineté française sur les territoires basques français ?.
R - Nous navons pas encore parlé au fond de ces questions. Nous nous sommes simplement réjouis dentrée de jeu en nous retrouvant, du fait que la coopération entre la France et lEspagne, et particulièrement la coopération policière et judiciaire, continuerait à se développer dans lesprit de ce que javais eu loccasion de dire au Sommet bilatéral de la Rochelle, avec la même efficacité et avec la même détermination. Quant aux évolutions politiques qui peuvent se produire en Espagne, cest celle-ci quelles concernent.
Vous parliez de la souveraineté française. Je naurais garde dabord de porter atteinte à la souveraineté espagnole et de discuter de ces problèmes. Le gouvernement maîtrise, fait ses choix politiques et pour ce qui nous concerne, nous poursuivrons la coopération établie maintenant depuis des longues années, efficace et qui ne sest pas relâchée, en dehors du contexte politique.
Les initiatives quont pu être prises par un certain nombre de collectivités territoriales en Espagne, regardent lEspagne. Pour ce qui nous concerne, nous navons pas lintention, en particulier le gouvernement - mais je ne crois pas non plus que ce soit lintention du président de la République, jai eu loccasion dévoquer cette question avec lui -, nous navons pas lintention de toucher à la réalité administrative française.
Voilà lessentiel de ce que je peux vous dire :
· respect des décisions souveraines de lEspagne ;
· attention aux débats politiques et aux évolutions si elles vont dans le sens de la renonciation à la violence, qui se produisent dans un pays qui est voisin pour nous et qui est surtout un pays ami ;
· refus dinterférer dans les débats politiques qui se conduisent dans votre pays ;
· coopération déterminée et attentive sur le plan policier et judiciaire ;
· et pour le reste, la France reste fidèle à ses structures départementales, dune part, et puis si elle a des débats à mener, elle les mène.
Que des coopérations puissent se nouer dans le cadre de lEurope future ou qui puissent se créer des liens amicaux, cest très bien, mais les questions qui touchent aux structures relèvent de chacun des deux Etats, et ils les règlent comme ils le souhaitent.
Q - La France appliquera-t-elle les mêmes thèses quelle défend pour la Politique agricole commune, cest-à-dire, défendre les principes de base de lUnion européenne ?
R - Je sais quil y a eu des gloses au sujet du Conseil ECOFIN, la récente réunion du Conseil des ministres de Finances. Cela touche bien au coeur de ce que je disais.
Dans quinze jours nous aurons le Conseil informel de Petersberg ; dans un mois et demi il serait souhaitable, si nous voulons conclure la négociation Agenda 2000 sous présidence allemande, - ce qui est le souhait de la France -, que nous trouvions un compromis.
Or, daprès le compte rendu qui ma été fait et qui a été fait en Conseil des ministres du dernier Conseil de lECOFIN, les délégations présentes nont fait que rappeler leurs positions initiales. Dans ce contexte, le ministre de lEconomie et des Finances a adopté la même attitude. Mais je pense que si on est dans une démarche de compromis, où chacun fait des efforts, mais où chacun obtient quelque chose comme il est normal, nous devrons trouver une solution positive à cette question du Fonds de cohésion dont je sais quelle est très importante pour lEspagne, et aussi pour dautres pays, notamment le Portugal.
Dans une approche dynamique et de compromis, la France prendra en compte ces préoccupations, même si naturellement lobjectif à terme et grâce à la qualité, à la force et au dynamisme du travail des Espagnols, - cest la direction dans laquelle vous vous êtes engagés - vous navez plus besoin de ces apports financiers, dans la mesure où vous êtes en train de rattraper avec force, avec ardeur, avec beaucoup de capacité dinnovation un certain retard de développement.
Mais cela cest la perspective future. Dans lAgenda 2000 je pense quon trouvera un compromis, y compris sur cette question, mais à condition quon commence à bouger.
La France a bougé. Elle a dit « non, nous nacceptons pas le cofinancement », cest-à-dire la renationalisation des politiques agricoles. Pourquoi faire leuro, pourquoi adopter des directives sur nos services publics, donc faire des nouveaux pas en avant dans lintégration européenne, si on recule sur la question agricole qui a été au fondement même de la construction européenne ? Nous avons dit que nous sommes prêts à faire des efforts, des concessions, et nous avons avancé lidée qui intéresse, je crois, un certain nombre de nos partenaires, dune dégressivité progressive de ces aides. Nous faisons donc un effort sur le plan agricole, qui est très important pour nous.
Nous disons : tout le monde doit faire des efforts pour trouver un compromis et, dans le cadre de ce compromis, du point de vue français, nous aurons une attitude ouverte sur cette question des fonds de cohésion.
Q - Avez-vous prévu dévoquer un certain nombre de dossiers portant en particulier sur les infrastructures et notamment sur linterconnexion ferroviaire à grande vitesse ?
R - Nous avons dit que nous dirions un mot de ce dossier, dun certain nombre de dossiers bilatéraux et notamment de celui-là qui avance normalement. Une commission a été mise en place, - je ne sais pas même si elle ne se réunit pas aujourdhui-même à Perpignan. Ensuite, il va y avoir une réunion sur ce thème.
Les discussions sont menées de façon à ce que les études puissent être poursuivies. Le fait que ce projet soit un projet que lon envisage mixte, cest-à-dire à la fois sur le trafic de voyageurs et le trafic de marchandises, impose un certain nombre dautres études. Lidée est de continuer pour déboucher vers 2004 ou 2005 sur ce tronçon, notamment entre Figueras et Perpignan.
Vous constatez que le travail se poursuit selon les décisions arrêtées.
Q - (Réunion des ministres de lIntérieur à Berlin. Possibilité dune action commune en matière dimmigration).
R - Il y a eu une suggestion espagnole, reprise à Poertschach, dune réunion ad-hoc des chefs dEtat et de gouvernement que nous consacrions à ces problèmes de sécurité et de mouvement de populations, sous présidence finlandaise. Indépendamment du travail qui est accompli dans le cadre des traités existants, des nouvelles possibilités que donne le Traité dAmsterdam lorsquil aura été ratifié par tous les Etats membres, des discussions qui existent, bilatérales et multilatérales, dans le cadre de lUnion, il y a effectivement cette réunion des ministres de lIntérieur à Berlin. Cest une perspective sur laquelle nous allons continuer à travailler.
Ces questions relèvent aussi de la dimension de la souveraineté nationale et il continuera à se produire que des décisions différentes puissent être prises dans des pays où les problèmes sont différents.
Par exemple, lItalie a été historiquement depuis un siècle au moins un pays démigration et non pas un pays dimmigration. Cest un pays qui a essaimé sa population plutôt quil nen a reçue. La tradition française est, vous le savez, tout à fait différente. Donc les situations ne peuvent pas être comparées et, de toute façon, les gouvernements prennent les décisions quils croient devoir prendre à un moment ou à un autre. Je pense quil est nécessaire que dans lavenir, au-delà des accords nationaux, nous puissions travailler en commun et dans le cadre de lUnion sur ces problèmes.
Donc la réponse à votre question est positive.
Q - (A propos du Fonds de cohésion, sa régulation et son montant)
R - Le but du Fonds de cohésion est quil disparaisse puisque sa mission est de faire quà terme les pays qui en ont bénéficié sur la base de critères, rattrapent un certain retard de développement ou de richesse par habitant et, donc, quils puissent sen passer./.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr)
Le but de ce voyage est donc cette rencontre entre le président du gouvernement et moi-même dans le cadre de la relation franco-espagnole, mais cest une chance bien sûr que de pouvoir le faire à loccasion de cette manifestation artistique extrêmement importante quest ARCO. Je suis un visiteur fidèle de la FIAC à Paris et jai retrouvé ici, avec des accents particuliers et une couleur particulière à cette manifestation espagnole et internationale, lesprit et le plaisir quon éprouve à être dans ces lieux. Cest une chance pour nous qui avons à conduire des discussions sur des sujets extrêmement importants mais parfois plus austères que davoir eu cette forme de récréation artistique et douverture. Dautant que lEurope est avant tout et a été historiquement, avant même quelle se forme comme une Union européenne, une civilisation et un espace déchange de cultures. De ce point de vue, que la France soit linvitée dhonneur cette année dARCO était une chance pour moi. Cela ma permis de voir ici le travail des jeunes artistes français et de jeter aussi un regard sur dimmenses peintres, notamment espagnols, je suis donc heureux que le public espagnol puisse prendre la mesure de ce quest leffervescence artistique dans les jeunes générations en France.
Vous nous prenez à la mi-temps de ce qui nest pas un match, je dis cela parce la France a battu lAngleterre hier à Wembley en football. Je sais que les Espagnols sont sensibles naturellement comme nous au football. Cela ne sétait jamais produit sur un terrain anglais, alors pardonnez-moi de céder un instant à ce plaisir sportif.
Vous nous prenez à la mi-temps, parce que nous avons commencé à discuter et nous allons continuer à le faire pendant un déjeuner de travail. Nous avons planté le décor et commencé à entrer un peu plus dans la substance du problème dit « Agenda 2000 », mais il y a dautres questions bilatérales et internationales que nous avons énumérées, et dont nous parlerons peut-être ultérieurement. Je pense que pour que vous puissiez faire votre travail dans des bonnes conditions il fallait que cette conférence de presse ait lieu maintenant. Vous nous rencontrez donc, alors que nous navons pas fait la totalité de notre parcours de travail commun.
Voilà ce que je pouvais dire pour accompagner les propos douverture et damitié de José Maria Aznar :
La relation avec lEspagne est très importante pour la France. Nos relations bilatérales, effectivement, sont excellentes et je crois que nous allons aborder les uns et les autres, en tout cas les Espagnols et nous mêmes, le rendez-vous dAgenda 2000 avec des différences, mais aussi avec de grandes convergences quil ne faut pas oublier, et je crois avec une volonté commune de compromis pour déboucher sur des solutions.
Voilà lessentiel de ce que je voulais vous dire, je pense que le plus important est sans doute maintenant vos questions.
Q - Ma question sadresse aux deux chefs de gouvernement. Le Sommet de Berlin se réunit dans un peu plus de cinq semaines. Il y a des manifestations dagriculteurs en France contre une petite réforme de la PAC ; lEspagne nentend pas voir réduite son aide communautaire sur les fonds de cohésion et en fonds structurels. Vous parlez de compromis, M. le Premier Ministre : où se situe la limite dun compromis, jusquoù on peut aller ?
R - Au sommet informel de Petersberg dans quinze jours, je crois que nous devrons discuter de tout, sans doute des problèmes agricoles mais aussi de lensemble des éléments qui permettront à lUnion européenne de tracer les grandes lignes dun compromis possible. Nous devons pour résoudre la question de lAgenda 2000, à la fois préparer le nouvel état de la construction européenne, et donc établir ce que seront ses ressources propres, et pas seulement ou pas tellement les différentes contributions nationales, mais les ressources propres de quelque chose qui reste une communauté. Nous devrons les établir pour la période qui vient, le faire en respectant les principes-mêmes, les fondements de lUnion européenne.
Cest pourquoi, par exemple, dans le domaine agricole, nous nacceptons pas, - et cest une position je crois commune à lEspagne et à la France -, lidée dun cofinancement, dune renationalisation des PAC. Je voudrais à cet égard évoquer une idée simple : quand on veut construire un étage nouveau pour une maison, là pour la construction européenne, on ne commence pas par remettre en cause les fondations-mêmes de la maison.
Les principes de cette Union européenne doivent donc être respectés. Un compromis signifie quil faudra que chacun des pays participant à la négociation accepte de bouger par rapport à sa position initiale, sans quaucun des pays ne considère quil perde à la nouvelle situation qui sera définie.
Voilà, cela se trouvera dans le domaine agricole, dans le domaine des fonds structurels, comme dans le domaine dautres politiques.
Q - Lévolution du processus de paix au Pays basque concerne les deux pays. Croyez-vous que la constitution dune Assemblée de communes basques puisse entrer en collision avec la souveraineté française sur les territoires basques français ?.
R - Nous navons pas encore parlé au fond de ces questions. Nous nous sommes simplement réjouis dentrée de jeu en nous retrouvant, du fait que la coopération entre la France et lEspagne, et particulièrement la coopération policière et judiciaire, continuerait à se développer dans lesprit de ce que javais eu loccasion de dire au Sommet bilatéral de la Rochelle, avec la même efficacité et avec la même détermination. Quant aux évolutions politiques qui peuvent se produire en Espagne, cest celle-ci quelles concernent.
Vous parliez de la souveraineté française. Je naurais garde dabord de porter atteinte à la souveraineté espagnole et de discuter de ces problèmes. Le gouvernement maîtrise, fait ses choix politiques et pour ce qui nous concerne, nous poursuivrons la coopération établie maintenant depuis des longues années, efficace et qui ne sest pas relâchée, en dehors du contexte politique.
Les initiatives quont pu être prises par un certain nombre de collectivités territoriales en Espagne, regardent lEspagne. Pour ce qui nous concerne, nous navons pas lintention, en particulier le gouvernement - mais je ne crois pas non plus que ce soit lintention du président de la République, jai eu loccasion dévoquer cette question avec lui -, nous navons pas lintention de toucher à la réalité administrative française.
Voilà lessentiel de ce que je peux vous dire :
· respect des décisions souveraines de lEspagne ;
· attention aux débats politiques et aux évolutions si elles vont dans le sens de la renonciation à la violence, qui se produisent dans un pays qui est voisin pour nous et qui est surtout un pays ami ;
· refus dinterférer dans les débats politiques qui se conduisent dans votre pays ;
· coopération déterminée et attentive sur le plan policier et judiciaire ;
· et pour le reste, la France reste fidèle à ses structures départementales, dune part, et puis si elle a des débats à mener, elle les mène.
Que des coopérations puissent se nouer dans le cadre de lEurope future ou qui puissent se créer des liens amicaux, cest très bien, mais les questions qui touchent aux structures relèvent de chacun des deux Etats, et ils les règlent comme ils le souhaitent.
Q - La France appliquera-t-elle les mêmes thèses quelle défend pour la Politique agricole commune, cest-à-dire, défendre les principes de base de lUnion européenne ?
R - Je sais quil y a eu des gloses au sujet du Conseil ECOFIN, la récente réunion du Conseil des ministres de Finances. Cela touche bien au coeur de ce que je disais.
Dans quinze jours nous aurons le Conseil informel de Petersberg ; dans un mois et demi il serait souhaitable, si nous voulons conclure la négociation Agenda 2000 sous présidence allemande, - ce qui est le souhait de la France -, que nous trouvions un compromis.
Or, daprès le compte rendu qui ma été fait et qui a été fait en Conseil des ministres du dernier Conseil de lECOFIN, les délégations présentes nont fait que rappeler leurs positions initiales. Dans ce contexte, le ministre de lEconomie et des Finances a adopté la même attitude. Mais je pense que si on est dans une démarche de compromis, où chacun fait des efforts, mais où chacun obtient quelque chose comme il est normal, nous devrons trouver une solution positive à cette question du Fonds de cohésion dont je sais quelle est très importante pour lEspagne, et aussi pour dautres pays, notamment le Portugal.
Dans une approche dynamique et de compromis, la France prendra en compte ces préoccupations, même si naturellement lobjectif à terme et grâce à la qualité, à la force et au dynamisme du travail des Espagnols, - cest la direction dans laquelle vous vous êtes engagés - vous navez plus besoin de ces apports financiers, dans la mesure où vous êtes en train de rattraper avec force, avec ardeur, avec beaucoup de capacité dinnovation un certain retard de développement.
Mais cela cest la perspective future. Dans lAgenda 2000 je pense quon trouvera un compromis, y compris sur cette question, mais à condition quon commence à bouger.
La France a bougé. Elle a dit « non, nous nacceptons pas le cofinancement », cest-à-dire la renationalisation des politiques agricoles. Pourquoi faire leuro, pourquoi adopter des directives sur nos services publics, donc faire des nouveaux pas en avant dans lintégration européenne, si on recule sur la question agricole qui a été au fondement même de la construction européenne ? Nous avons dit que nous sommes prêts à faire des efforts, des concessions, et nous avons avancé lidée qui intéresse, je crois, un certain nombre de nos partenaires, dune dégressivité progressive de ces aides. Nous faisons donc un effort sur le plan agricole, qui est très important pour nous.
Nous disons : tout le monde doit faire des efforts pour trouver un compromis et, dans le cadre de ce compromis, du point de vue français, nous aurons une attitude ouverte sur cette question des fonds de cohésion.
Q - Avez-vous prévu dévoquer un certain nombre de dossiers portant en particulier sur les infrastructures et notamment sur linterconnexion ferroviaire à grande vitesse ?
R - Nous avons dit que nous dirions un mot de ce dossier, dun certain nombre de dossiers bilatéraux et notamment de celui-là qui avance normalement. Une commission a été mise en place, - je ne sais pas même si elle ne se réunit pas aujourdhui-même à Perpignan. Ensuite, il va y avoir une réunion sur ce thème.
Les discussions sont menées de façon à ce que les études puissent être poursuivies. Le fait que ce projet soit un projet que lon envisage mixte, cest-à-dire à la fois sur le trafic de voyageurs et le trafic de marchandises, impose un certain nombre dautres études. Lidée est de continuer pour déboucher vers 2004 ou 2005 sur ce tronçon, notamment entre Figueras et Perpignan.
Vous constatez que le travail se poursuit selon les décisions arrêtées.
Q - (Réunion des ministres de lIntérieur à Berlin. Possibilité dune action commune en matière dimmigration).
R - Il y a eu une suggestion espagnole, reprise à Poertschach, dune réunion ad-hoc des chefs dEtat et de gouvernement que nous consacrions à ces problèmes de sécurité et de mouvement de populations, sous présidence finlandaise. Indépendamment du travail qui est accompli dans le cadre des traités existants, des nouvelles possibilités que donne le Traité dAmsterdam lorsquil aura été ratifié par tous les Etats membres, des discussions qui existent, bilatérales et multilatérales, dans le cadre de lUnion, il y a effectivement cette réunion des ministres de lIntérieur à Berlin. Cest une perspective sur laquelle nous allons continuer à travailler.
Ces questions relèvent aussi de la dimension de la souveraineté nationale et il continuera à se produire que des décisions différentes puissent être prises dans des pays où les problèmes sont différents.
Par exemple, lItalie a été historiquement depuis un siècle au moins un pays démigration et non pas un pays dimmigration. Cest un pays qui a essaimé sa population plutôt quil nen a reçue. La tradition française est, vous le savez, tout à fait différente. Donc les situations ne peuvent pas être comparées et, de toute façon, les gouvernements prennent les décisions quils croient devoir prendre à un moment ou à un autre. Je pense quil est nécessaire que dans lavenir, au-delà des accords nationaux, nous puissions travailler en commun et dans le cadre de lUnion sur ces problèmes.
Donc la réponse à votre question est positive.
Q - (A propos du Fonds de cohésion, sa régulation et son montant)
R - Le but du Fonds de cohésion est quil disparaisse puisque sa mission est de faire quà terme les pays qui en ont bénéficié sur la base de critères, rattrapent un certain retard de développement ou de richesse par habitant et, donc, quils puissent sen passer./.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr)