Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, sur les établissements français d'enseignement à l'étranger, notamment au Maroc, à Mohammedia le 27 janvier 2006.

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  • Brigitte Girardin - Ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie

Circonstance : Déplacement au Maroc les 27 et 28 janvier-inauguration du groupe scolaire Claude Monnet, à Mohammedia le 27 janvier 2006

Texte intégral


Monsieur le Principal,
Monsieur le Directeur,
Madame le Sénateur,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais tout d'abord vous dire le réel plaisir que j'ai à être parmi vous aujourd'hui. Bien sûr, parce qu'il est toujours agréable de se retrouver dans un pays ami, et tout particulièrement au Maroc qui constitue le premier partenaire de la France en matière de coopération, mais aussi et surtout parce qu'il s'agit pour moi d'inaugurer un établissement scolaire, symbole de renouveau et de confiance dans l'avenir.
Avec près de 270 établissements à travers les cinq continents, le réseau des écoles françaises est de loin le plus dense du monde, et scolarise plus de 160.000 enfants, dont la moitié d'origine étrangère. Il constitue un axe essentiel de notre politique culturelle, et le gouvernement français y consacre un budget régulièrement en hausse.
Les établissements français à l'étranger, et le groupe scolaire "Claude Monet" en est un bon exemple, sont devenus des lieux d'excellence, comme en témoignent notamment leurs résultats aux examens. Mais ils sont peut-être plus encore des lieux privilégiés où est offerte à des élèves étrangers la possibilité de connaître et d'apprécier notre pays, de s'épanouir au contact de notre culture, puis de poursuivre, s'ils le souhaitent, leurs études supérieures en France. C'est ce contact entre des élèves d'horizons différents, c'est cette opportunité qui leur est offerte de se côtoyer, de se comprendre et de s'apprécier, qui font de ces écoles des espaces d'intégration où les différences sont respectées, où la tolérance devient un mode de vie et de pensée, où la diversité culturelle s'épanouit au sein de notre communauté francophone.
A cet égard, l'exemple du Maroc est saisissant : en cette année où est célébré le cinquantenaire de l'indépendance du Royaume, mais où l'on célèbre aussi cinquante ans d'amitié et de coopération avec la France, je me réjouis de pouvoir relever que le réseau d'enseignement français au Maroc est le plus important de par le monde, rassemblant 23.000 élèves dont une majorité de Marocains, mobilisant plus de 2.000 professeurs et personnels administratifs, et bénéficiant d'une contribution du gouvernement français de plus de 30 millions d'euros.
C'est le choix généreux - et je le crois, opportun - fait par les autorités de ce pays, qui, en autorisant l'ouverture de notre réseau d'enseignement à leurs enfants, a ainsi permis le partage des langues, des cultures et des valeurs, dans un creuset où se forment les amitiés qui durent.
Ce réseau des établissements d'enseignement peut s'enorgueillir d'avoir su s'adapter à la culture arabo-musulmane, afin de permettre aux enfants marocains, français mais aussi de nombreuses autres nationalités liées à la francophonie, d'en découvrir toute la richesse. Il ne s'agit ni d'opposer ni de confronter ces diversités, mais bien de les faire vivre ensemble, et en harmonie.
C'est ce qu'a bien compris le ministère de l'Education nationale marocain, qui met à disposition des élèves qui étudient dans ce réseau près de 250 professeurs titulaires. Permettez-moi ici de remercier les autorités de votre pays pour ce geste, manifestation vivante d'une volonté de partenariat, mais aussi marque de confiance.
Le groupe scolaire Claude Monet est un exemple de cette coopération et de cette amitié, à laquelle Sa Majesté le Roi Mohamed VI accorde une attention toute particulière.
Je ne veux pas retracer l'histoire de la petite école, qui devient collège en 1972, mais qui n'est alors qu'une simple "annexe" du lycée Lyautey, avant qu'elle ne devienne le véritable groupe scolaire d'aujourd'hui.
Je souhaite néanmoins revenir un instant sur la terrible épreuve évoquée tout à l'heure par Monsieur le Principal. Car cette catastrophe n'a pas entamé la confiance de la communauté scolaire, qui a su au contraire surmonter l'épreuve avec beaucoup de courage et de détermination.
Je sais que la mobilisation pour la reconstruction a été particulièrement forte, tant de la partie marocaine que de la partie française. Aujourd'hui, votre communauté éducative se trouve plus soudée que jamais par les difficultés surmontées ensemble.
Mais au-delà de la reconstruction matérielle, c'est un véritable mouvement de fond qui s'est produit. Votre groupe scolaire s'est en effet engagé dans une large démarche participative qui a permis d'aboutir en juin 2005 à la finalisation d'un projet d'établissement conforme aux nouvelles dispositions de la loi d'orientation sur l'école, et comportant des actions pédagogiques en prise sur la coopération entre nos deux pays.
Je tiens donc à adresser toutes mes félicitations à l'ensemble de la communauté scolaire, depuis l'équipe de direction jusqu'aux agents de service, en passant par les enseignants, les élèves bien sûr, et leurs parents. J'associe à ces remerciements bien sûr Monsieur le Ministre de l'Education et les autorités locales, qui ont tout mis en oeuvre pour permettre la reconstruction de cette école.
Pour conclure, j'ai le sentiment que l'inauguration d'aujourd'hui concrétise un nouvel élan pour votre groupe scolaire. Voyez donc dans mon passage parmi vous un très amical encouragement à poursuivre dans cette voie d'ouverture et d'excellence que vous avez vous-même choisie. J'émets le voeu sincère que votre établissement continue à faire connaître et aimer les valeurs humaines et intellectuelles qui sont les nôtres, qui sont les vôtres.
Je vous remercie.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 janvier 2006