Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, sur la coopération culturelle et artistique franco-marocaine, à Rabat le 27 janvier 2006.

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Intervenant(s) : 
  • Brigitte Girardin - Ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie

Circonstance : Déplacement au Maroc, les 27 et 28 janvier-inauguration de l'Institut français à Rabat le 27 janvier 2006

Texte intégral


Monsieur le Ministre,
Monsieur le Wali,
Madame et Monsieur les Parlementaires,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Directeur de l'Institut,
Monsieur le Commissaire de l'exposition,
Mesdames et Messieurs,
Cher Abdelatif Bennazzi,
Chers Amis,

Je suis particulièrement heureuse d'être avec vous ce soir, à l'occasion de l'inauguration des nouveaux locaux de l'Institut français de Rabat. Cet événement signe la profonde reconfiguration de notre dispositif de coopération et de diffusion culturelle dans la capitale du Maroc.

Le magnifique bâtiment dans lequel nous nous trouvons symbolise à la fois :

  • la renaissance réussie d'un élément important du patrimoine architectural de Rabat,
  • la vitalité de la coopération culturelle française au Maroc,
  • et une relation franco-marocaine exemplaire, fondée sur l'échange et le dialogue. L'Année du Maroc en France, en 1999, fut une saison culturelle brillante qui a démontré avec éclat la profondeur de notre relation bilatérale.

C'est donc aussi aujourd'hui un nouvel institut, ouvert aux acteurs du développement de votre pays, qui ouvre ses portes.

Ce nouvel institut de Rabat est constitué de deux unités :

  • un édifice patrimonial rénové, grâce au talent d'un architecte, M. Molato, et de son équipe, et grâce au travail des entreprises qui ont participé à cette opération. Permettez-moi de les saluer tout particulièrement. Leur réalisation accueille désormais l'ensemble des services de la médiathèque, ainsi que les salles d'exposition dans lesquelles nous nous trouvons.
  • Cet édifice est complété par un bâtiment neuf de trois étages, où sont installées l'administration de l'établissement ainsi qu'une cafétéria.

Au total, c'est plus de 7 millions de dirhams (700 000 euros) qui ont été consacrés à ce projet dont les travaux, entrepris en juillet 2004, se sont achevés en novembre 2005. Le choix de la réhabilitation d'un patrimoine ancien plutôt qu'une construction de prestige nouvelle n'est pas innocent. La situation (en plein centre ville) et la qualité architecturale du bâtiment proposé constituaient en effet une magnifique opportunité à saisir. Il convenait aussi d'afficher combien, entre le Maroc et la France, l'histoire commune était assumée dans la sérénité. Le Maroc le démontre avec force et amitié, au moment même où nous célébrons ensemble le cinquantième anniversaire de son indépendance.
Le choix a donc été fait de rester au c?ur de Rabat et, qui plus est, dans un ancien édifice religieux, reconverti en lieu de culture et d'échanges. Quel plus beau symbole, dans un pays qui montre avec constance et sagesse que pour mieux lutter contre tous les fanatismes et intégrismes, c'est la tolérance comme ciment social, le dialogue comme pratique de vie commune, l'ouverture assumée et non subie, qui doivent guider le politique dans ses choix de société.
L'inauguration qui nous réunit ne marque pas la fin de la reconfiguration de notre institut de Rabat. En effet, dans un futur très proche, l'immeuble de la rue Al Yanboua, libéré par la médiathèque et l'administration, fera l'objet de travaux de restructuration qui débuteront dans le courant de l'année 2006. Outre une rénovation en profondeur, cette seconde et dernière phase permettra de réunir les autres services de l'Institut français de Rabat que sont les cours de langues, la coopération éducative et le nouveau centre pour les études en France (CEF). Au total, notre dispositif culturel et de coopération disposera ainsi d'un véritable pôle de compétences autour de l'éducation, de la formation et de l'enseignement supérieur.
Naturellement, le Maroc ne se réduit pas à sa capitale. Je souhaite donc souligner que cette réorganisation complète de l'Institut français de Rabat n'est que la première phase d'un processus de rénovation plus global, qui concernera l'ensemble du réseau des établissements culturels français au Maroc. Avec quelque neuf implantations principales que sont Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech, Mekhnès, Oujda, Rabat, Tétouan, Tanger, et trois alliances franco-marocaines à Essaouira, El Jadida et demain à Safi, ce réseau est, aujourd'hui, le plus dense du monde. C'est dire l'importance que mon ministère attache aux relations franco-marocaines dans le domaine culturel et artistique.
Car au-delà de son rôle traditionnel de diffusion des cultures française et francophone, ce réseau d'instituts et d'alliances est, sur tout le territoire marocain, le visage de la vitalité et de la modernité de la France, de sa conception de l'échange avec la société marocaine d'aujourd'hui. Les Instituts et les Alliances sont là pour tous les Marocains, et ils doivent être des lieux de rencontre, de débat, d'osmose et de synthèse, de découverte sans exclusivité. J'en veux pour preuve les Nuits de la Méditerranée, ou encore le Salon du Livre de Tanger, qui illustrent déjà cette belle vocation de notre réseau culturel.
Monsieur le Ministre, nous savons que Sa Majesté le Roi, dans le cadre de la réhabilitation du centre patrimonial de Rabat, a porté à ce projet une attention particulière et bienveillante. Nous Lui en sommes profondément reconnaissant. Je sais combien vous-même et vos services apportent au quotidien votre soutien et votre coopération à l'action de nos instituts. Votre aide précieuse a permis la réalisation de bien des projets. Je voudrais ici vous en remercier très chaleureusement, et, à travers vous, l'Etat marocain. Permettez-moi également de remercier Monsieur le Wali et son administration qui nous apportent, en bien des circonstances, leur concours efficace.
Je voudrais aussi saluer la contribution essentielle du mécénat d'entreprises au développement de la culture, dans ses différentes formes d'expression, ici comme en France. Je tiens à saluer en particulier la clairvoyance des banques et des grandes entreprises marocaines qui ont fait le choix de constituer de grandes collections en aidant les artistes contemporains.
La magnifique exposition que nous découvrons ce soir a ainsi été réalisée avec l'appui de la Société générale marocaine de banques, qu'il convient de féliciter à un double titre. D'abord, pour avoir pris, à l'instar d'autres institutions financières, l'initiative de constituer une collection qui s'avère être aujourd'hui l'une des plus prestigieuses du Maroc. Ensuite pour avoir bien voulu accepter de prêter quelques-unes de ses oeuvres les plus significatives pour en faire profiter le plus grand nombre. Que son président et ceux qui ont la charge de faire vivre cette collection en soient remerciés, comme je tiens à rendre hommage à la créativité du travail des artistes ici présents et au travail réalisé par le commissaire de l'exposition, M. Aziz Daki. J'émets d'ailleurs le v?u que cette belle exposition puisse, un jour prochain, être montrée en France !
Pour conclure, je souhaite adresser mes remerciements à l'ensemble de l'équipe de l'Institut français de Rabat, pour son engagement et son dévouement au service du public marocain. Je ne doute pas qu'elle saura faire de ce nouvel espace un lieu de rencontre et d'enrichissement mutuel, et je lui adresse mes plus chaleureux encouragements en ce sens.
Au-delà, je formule des voeux très sincères pour la vitalité de la relation forte et amicale qui unit la France au Maroc : puisse ce nouvel Institut français de Rabat l'incarner avec éclat !
Je vous remercie.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 janvier 2006