Texte intégral
Q ? L'Union européenne a-t-elle les moyens d'infléchir la politique du Hamas ?
R ? Après ces élections palestiniennes, dont personne ne peut contester le caractère libre, démocratique et souverain, tous les acteurs doivent prendre leur part de responsabilité : l'autorité palestinienne, le Hamas, les Israéliens, ainsi que les Américains et les Européens. L'Union européenne, principal bailleur de fonds, doit plus que jamais jouer un rôle politique au Proche-Orient. D'un côté, nous devons continuer à soutenir Mahmoud Abbas et aider à la consolidation d'un état de droit dans les Territoires palestiniens. De l'autre, nous ne pouvons pas aider un mouvement qui n'accepterait pas de lâcher les armes et figure sur la liste des mouvements terroristes de l'union. C'est cet équilibre qu'il faut trouver.
Q ? Qu'attendez-vous concrètement du Hamas ?
R ? Qu'il renonce publiquement et explicitement à toute forme de violence, et reconnaisse l'existence de l'Etat d'Israël.
Q ? Et qu'il abroge sa charte ?
R ? Il faudra sans doute la modifier car le Hamas doit reconnaître les accords d'Oslo entre l'OLP et Israël. Je le dis au Hamas : faites face à vos nouvelles responsabilités, choisissez le dialogue et non la violence. Le Hamas était une force de protestation, il doit se muer en force de proposition. C'est la condition sine qua non pour arriver à processus de paix.
Q ? Combien de temps lui accordez-vous pour qu'il se conforme à ces exigences ?
R ? Nous attendons la constitution du nouveau gouvernement. J'ai noté ses propositions de coalition avec d'autres forces politiques. C'est l'affaire de quelques semaines.
Q ? Dès hier, l'un de ses responsables, Khaled Mechaal, a rejeté le "chantage" de l'Europe et des Etats-Unis...
R ? Je regrette cette réaction. Ce n'est pas du chantage, mais un appel à la responsabilité. Rien ne se fera sans la transformation des mouvements armés en mouvements politiques.
Q ? Seriez-vous prêt à rencontrer des dirigeants du Hamas ?
R ? J'aurais l'occasion prochainement de rencontrer l'autorité palestinienne et Mahmoud Abbas, comme l'a fait lundi Angela Merkel. Pour le reste, nos conditions sont claires. Nous sommes intransigeants sur les principes.
Q ? Craignez-vous une contagion islamiste dans la région ?
R ? Au Moyen-Orient, il faut combattre les mouvements armés au profit du débat démocratique. Mais gardons-nous des positions faciles qui viseraient à humilier, par exemple en jouant de l'aide financière ou en laissant croire que, après une élection démocratique, on pourrait stopper tout contact. Car cela pourrait braquer tout un peuple.
Q ? La transmission du dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU signifie-t-il qu'on rentre dans un processus à l'irakienne, avec sanctions, voire menace d'intervention ?
R ? L'Iran pose un défi à la communauté internationale, à la sécurité internationale et à la stabilité du Moyen-Orient. Nous devons répondre avec fermeté, efficacité et unité. Nous nous sommes mis d'accord, entre membres permanents du Conseil de sécurité et en association avec l'Allemagne, pour présenter une résolution très ferme le 2 février. Dans un deuxième temps, en mars, le Conseil de sécurité pourra agir, si nécessaire. Toute la panoplie des sanctions est envisageable.
Q ? Les Américains n'excluent pas une action armée : qu'en pensez-vous ?
R ? Ce n'est absolument pas d'actualité. Je ne peux pas croire que les Iraniens, face à l'unité de la communauté internationale, ne reviennent pas à la raison.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 février 2006
R ? Après ces élections palestiniennes, dont personne ne peut contester le caractère libre, démocratique et souverain, tous les acteurs doivent prendre leur part de responsabilité : l'autorité palestinienne, le Hamas, les Israéliens, ainsi que les Américains et les Européens. L'Union européenne, principal bailleur de fonds, doit plus que jamais jouer un rôle politique au Proche-Orient. D'un côté, nous devons continuer à soutenir Mahmoud Abbas et aider à la consolidation d'un état de droit dans les Territoires palestiniens. De l'autre, nous ne pouvons pas aider un mouvement qui n'accepterait pas de lâcher les armes et figure sur la liste des mouvements terroristes de l'union. C'est cet équilibre qu'il faut trouver.
Q ? Qu'attendez-vous concrètement du Hamas ?
R ? Qu'il renonce publiquement et explicitement à toute forme de violence, et reconnaisse l'existence de l'Etat d'Israël.
Q ? Et qu'il abroge sa charte ?
R ? Il faudra sans doute la modifier car le Hamas doit reconnaître les accords d'Oslo entre l'OLP et Israël. Je le dis au Hamas : faites face à vos nouvelles responsabilités, choisissez le dialogue et non la violence. Le Hamas était une force de protestation, il doit se muer en force de proposition. C'est la condition sine qua non pour arriver à processus de paix.
Q ? Combien de temps lui accordez-vous pour qu'il se conforme à ces exigences ?
R ? Nous attendons la constitution du nouveau gouvernement. J'ai noté ses propositions de coalition avec d'autres forces politiques. C'est l'affaire de quelques semaines.
Q ? Dès hier, l'un de ses responsables, Khaled Mechaal, a rejeté le "chantage" de l'Europe et des Etats-Unis...
R ? Je regrette cette réaction. Ce n'est pas du chantage, mais un appel à la responsabilité. Rien ne se fera sans la transformation des mouvements armés en mouvements politiques.
Q ? Seriez-vous prêt à rencontrer des dirigeants du Hamas ?
R ? J'aurais l'occasion prochainement de rencontrer l'autorité palestinienne et Mahmoud Abbas, comme l'a fait lundi Angela Merkel. Pour le reste, nos conditions sont claires. Nous sommes intransigeants sur les principes.
Q ? Craignez-vous une contagion islamiste dans la région ?
R ? Au Moyen-Orient, il faut combattre les mouvements armés au profit du débat démocratique. Mais gardons-nous des positions faciles qui viseraient à humilier, par exemple en jouant de l'aide financière ou en laissant croire que, après une élection démocratique, on pourrait stopper tout contact. Car cela pourrait braquer tout un peuple.
Q ? La transmission du dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU signifie-t-il qu'on rentre dans un processus à l'irakienne, avec sanctions, voire menace d'intervention ?
R ? L'Iran pose un défi à la communauté internationale, à la sécurité internationale et à la stabilité du Moyen-Orient. Nous devons répondre avec fermeté, efficacité et unité. Nous nous sommes mis d'accord, entre membres permanents du Conseil de sécurité et en association avec l'Allemagne, pour présenter une résolution très ferme le 2 février. Dans un deuxième temps, en mars, le Conseil de sécurité pourra agir, si nécessaire. Toute la panoplie des sanctions est envisageable.
Q ? Les Américains n'excluent pas une action armée : qu'en pensez-vous ?
R ? Ce n'est absolument pas d'actualité. Je ne peux pas croire que les Iraniens, face à l'unité de la communauté internationale, ne reviennent pas à la raison.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 février 2006