Texte intégral
Q ? Sur l'annonce de l'ambassade de France à Vienne de la fermeture des cours de français dispensés par l'Institut français
R ?
Monsieur le Sénateur,
Vous avez bien voulu appeler mon attention sur la situation de l'Institut français de Vienne. Le ministère des Affaires étrangères est amené à adapter et moderniser son dispositif culturel dans les pays de l'Union européenne et je tiens à souligner notre volonté de maintenir notre présence à travers des formes d'action et de coopération plus efficaces.
Il ne s'agit, dans ce cas d'espèce, ni de fermer l'Institut français de Vienne, ni de renoncer à promouvoir la langue française dans un pays membre observateur de la Francophonie mais de moderniser notre politique. L'Institut axera désormais son activité pédagogique autour des priorités suivantes :
- la promotion de l'apprentissage du français en milieu scolaire et universitaire, en partenariat avec les autorités éducatives et les universités,
- le développement des enseignements bilingues en étroite collaboration avec le ministère autrichien de l'Education,
- le soutien aux projets de formation linguistique spécifique en direction des partenaires institutionnels,
- la promotion des études en France en partenariat avec l'agence Edufrance et avec les programmes communautaires encourageant la mobilité étudiante,
- l'organisation de manifestations liées à la Francophonie,
- et, dans le cadre de la Présidence autrichienne de l'Union européenne, la formation au français d'environ cinq cents fonctionnaires autrichiens.
L'Institut pourrait signer des conventions de partenariat avec certaines écoles locales afin d'apporter son expertise et un accompagnement pédagogique à l'organisation des cours de français général. L'Institut demeure également centre d'examen pour les certifications de français.
Par ailleurs, la France et l'Autriche soutiennent l'association autrichienne des professeurs de français à travers le ministère autrichien de l'Education, de la Science et de la Culture et l'ambassade de France à Vienne, dans l'organisation du premier Congrès européen des enseignants de français, qui aura lieu à Vienne en 2006, événement majeur dans le calendrier de la promotion du français.
Enfin, la médiathèque poursuivra sa transformation en un espace moderne avec un centre de ressources sur la France contemporaine et s'ouvrira davantage encore aux nouveaux publics.
Pour fortifier notre influence auprès des élites européennes, nos centres et instituts culturels en Europe doivent aujourd'hui renforcer leur offre de français de spécialité à l'attention de publics ciblés, aider à la promotion des établissements français d'enseignement supérieur afin d'attirer plus d'étudiants européens dans nos universités et écoles, valoriser le débat d'idées et les idées françaises et enfin promouvoir les industries culturelles françaises et la création contemporaine, en partenariat avec les institutions locales et dans le cadre de partenariats public-privé. L'institut français de Vienne aura à coeur de remplir ces missions nouvelles.
Pour répondre plus spécifiquement à votre inquiétude sur les cours de langue, seule est envisagée la suppression des cours de français général, qui ne présentent pas de valeur ajoutée avérée par rapport à l'offre pédagogique des institutions autrichiennes, publiques (universités populaires) ou privées, et qui sont aujourd'hui largement déficitaires. Quant aux cours de français "sur objectifs spécifiques", c'est-à-dire destinés à des publics particuliers (hauts fonctionnaires, professeurs de français, étudiants en mobilité, entreprises, etc?), ils sont bel et bien maintenus et si possible développés.
J'exprime le souhait, Monsieur le Sénateur, d'avoir répondu à vos interrogations.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2006