Entretien de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, avec TV5 le 2 février 2006 à Ankara, sur la construction d'établissement scolaire à l'étranger, les relations bilatérales franco-turques, le programme nucléaire iranien et la polémique sur les caricatures du prophète Mahomet.

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Circonstance : Voyage de Philippe Douste-Blazy en Turquie les 1er et 2 février 2006

Média : TV 5

Texte intégral

Q - Vous venez de poser la première pierre d'une école, est-ce important ?
R - Défendre le français dans le monde, c'est capital. C'est bien de faire des lycées français pour la communauté française qui vit à l'étranger évidemment, mais c'est bien aussi pour que les enfants des pays du monde entier puissent apprendre le français. Parce qu'après, ils servent la France, ils peuvent venir, après le bac, dans les universités françaises, dans l'enseignement supérieur français, universités ou grandes écoles.

Q - C'est comme cela que nous arriverons à faire rayonner notre pays.
R - Les Américains le font beaucoup, il faut que nous le fassions aussi. Il y a vraiment un combat à mener que je vais mener. Je vais présenter, prochainement, la création de dix nouveaux lycées français.

Q - Concernant ce voyage, quel bilan faites-vous sur ces rapports avec la Turquie ?
R - Je crois qu'il est important d'avoir, avec la Turquie, un discours très franc. Nous avons besoin de développer nos relations économiques, je suis venu ici avec quinze grands chefs d'entreprises ; il faut aussi dire aux Turcs qu'ils ont fait des réformes formidables depuis quinze années, avec beaucoup de courage, il faut qu'ils en fassent encore, notamment dans le domaine de la liberté, du culte religieux, dans l'égalité entre l'homme et la femme, dans la liberté d'expression, les Droits de l'homme.
Bref, il faut les accompagner et leur dire que l'Union européenne, ce n'est pas une zone de libre échange, ce n'est pas une zone économique, c'est une maison commune où nous partageons des valeurs.

Q - Avez-vous parlé de l'Iran avec vos homologues ?
R - Oui, j'ai abordé l'Iran. Au moment où nous parlons, il y a le Conseil des gouverneurs de l'AIEA. Nous souhaitons que la communauté internationale, face à la réaction iranienne de reprendre les activités de conversion de l'uranium et de l'enrichissement de l'uranium, ait une réponse ferme, rapide et reste unie. Je vois avec plaisir que les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies sont justement tous sur la même longueur d'onde.

Q - On vous a beaucoup questionné sur cette histoire de caricature ici en Turquie, quelle est votre appréciation ?
R - Un des principes fondamentaux de la République française, c'est la liberté d'expression. Mais il est vrai que ce principe doit s'exercer faire dans le cadre du respect des croyances et des religions.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 février 2006