Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, lors de la conférence de presse conjointe avec Mme Antoinette Batumubwira, ministre burundaise des relations extérieures, et Mme Rima Salah, directrice générale adjointe de l'Unicef, sur le renforcement des relations entre la France et le Burundi en matière d'éducation et sur le soutien de la France au processus de paix dans ce pays, Bujumbura le 5 février 2006.

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Circonstance : Voyage de Philippe Douste-Blazy au Burundi les 4 et 5 février 2006

Texte intégral

Merci, Madame la Ministre et Chère Amie,

Je suis venu au Burundi pour développer les relations entre la France et le Burundi. J'ai rencontré, dans une réunion de travail hier soir, Mme la ministre des Affaires étrangères. Sur le terrain, j'ai rencontré ce matin M. le premier vice-président de la République et je viens d'être reçu, pour une réunion de travail, par M. le président de la République.
J'ai lu, ici ou là, que je venais au Burundi au sujet des enfants soldats, ce n'est pas du tout le cas : je suis venu ici pour parler des relations entre le Burundi et la France, pour les développer, et en particulier pour développer un grand investissement dans le domaine de l'éducation.
L'éducation, ce sera à la fois la formation des enseignants (pour 2,1 millions euros), et la construction de classes en dur (pour un million d'euros), et puis c'est également un grand programme pour les forces de sécurité (pour deux millions d'euros). Enfin, j'ai annoncé une aide d'urgence pour le Programme alimentaire mondial de 500 000 euros qui viennent en plus du million d'euros que nous avons donné au PAM en 2005.
Pourquoi je viens au Burundi ? Je viens au Burundi pour deux raisons : d'abord pour saluer la réussite de la transition et son caractère exemplaire pour l'ensemble de la région des Grands Lacs. Je veux apporter un message politique de soutien aux autorités burundaises, et je suis d'ailleurs porteur d'une lettre d'invitation du président de la République Jacques Chirac au président de la République du Burundi, lettre que je viens de lui remettre.
C'est un processus dans lequel la France s'est investie dès le début, et nous sommes fiers d'avoir défendu ce processus dans toutes les enceintes internationales : au Conseil de sécurité, à l'Union européenne, au FMI, et d'avoir ainsi contribué à sa réussite.
En effet, j'étais hier en Ouganda, dans le Nord de l'Ouganda, et j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur le problème spécifique des enfants soldats, c'est vrai.
Ce qui m'amène à la deuxième raison de ma venue au Burundi : c'est que je vois avec plaisir qu'ici la guerre est derrière vous, que vous reconstruisez, qu'on est dans la réinsertion, la formation, l'éducation. Donner un métier à ces enfants qui ont été soldats, c'est ce que j'ai vu dans la province où j'étais ce matin.
Je voudrais enfin dire que le Burundi est un pays où le défi de la reconversion de la population, en particulier des enfants victimes de la crise, est immense. La communauté internationale doit vous aider à le relever, et nous veillerons, au sein du groupe de travail du Conseil de sécurité, à ce que cela soit le cas.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2006