Texte intégral
Le journaliste - Le débat du jour, ? Faut-il, ou non, taxer la valeur ajoutée ? ?. C'est l'une des principales propositions exposées par Jacques CHIRAC. L'instauration d'une cotisation sur la valeur ajoutée en basculant, je cite le président français, ? une fraction des cotisations patronales sur une cotisation assise sur l'ensemble de la valeur ajoutée des entreprises ?. Pour en débattre avec nous, Bernard Van CRAEYNEST. Vous allez nous expliquer pourquoi la CGC juge cette idée incohérente et contre-productive
Bernard VAN CRAEYNEST - Nous partons tous d'un constat qui est que la masse salariale, comme base pour financer notre protection sociale est un système qui n'est pas pérenne dans la mesure où, notamment pour le financement de la protection sociale, nous avons des dépenses qui croissent plus vite que la richesse nationale et que l'inflation et, malgré la volonté de maîtrise des dépenses, nous sommes confrontés à une augmentation plus rapide liée au vieillissement de la population. A partir de là, il faut que nous trouvions de nouvelles assiettes et c'est pour ça que la CFE-CGC réclame, depuis plusieurs années, une cotisation sociale sur la consommation qui aurait le mérite, d'une part, de diminuer le coût du travail en baissant les charges, tant patronales que salariées?
Le journaliste - C'est ce qu'on appelle ? la TVA sociale ? ? C'est ça ?
Bernard VAN CRAEYNEST - Non? Une TVA, par définition, est un impôt qui n'est pas affecté. Il peut servir aussi bien à faire des routes qu'à construire des écoles, qu'à construire un porte-avions. Nous parlons de cotisation car nous voulons qu'elle soit affectée, bien entendu, au financement de la protection sociale. Le fait que le président de la République ait lancé cette idée d'asseoir une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises n'est pas quelque chose que nous rejetons a priori. Nous voulons simplement souligner (?) qu'il y a des effets qui peuvent s'avérer incohérents et contre-productifs.
Le journaliste - Le danger, c'est que cette idée-là irait à l'encontre de l'investissement, découragerait les entreprises à innover ?
Bernard VAN CRAEYNEST - A l'heure où on essaye de mettre en oeuvre une loi programme sur la recherche, où on met en place les pôles de compétitivité, où on crée une Agence de l'innovation industrielle et où donc on veut mettre l'accent sur cet aspect recherche-développement-innovation, il est bien évident que nous avons tout un tas d'entreprises, et en particulier des petites et moyennes, qui sont celles qui pourront, dans les années à venir, fournir l'effort pour aller plus loin en terme d'innovation et qui, à l'heure qu'il est, n'ont pas une masse salariale très importante puisque, justement, elles travaillent sur des projets, elles veulent se développer. Elles ont besoin, par contre, de capitaux pour accompagner le développement de leurs projets. Eh bien, si on les taxe, on risque ni plus ni moins, non seulement de les décourager, mais de les faire fuir.(?)
Le journaliste - ça va accélérer probablement, peu ou prou, le rythme des délocalisations. C'est bien ce que vous laissez entendre ?
Bernard VAN CRAEYNEST - C'est un risque non négligeable.(?)source http://www.cfecgc.org, le 16 janvier 2006
Bernard VAN CRAEYNEST - Nous partons tous d'un constat qui est que la masse salariale, comme base pour financer notre protection sociale est un système qui n'est pas pérenne dans la mesure où, notamment pour le financement de la protection sociale, nous avons des dépenses qui croissent plus vite que la richesse nationale et que l'inflation et, malgré la volonté de maîtrise des dépenses, nous sommes confrontés à une augmentation plus rapide liée au vieillissement de la population. A partir de là, il faut que nous trouvions de nouvelles assiettes et c'est pour ça que la CFE-CGC réclame, depuis plusieurs années, une cotisation sociale sur la consommation qui aurait le mérite, d'une part, de diminuer le coût du travail en baissant les charges, tant patronales que salariées?
Le journaliste - C'est ce qu'on appelle ? la TVA sociale ? ? C'est ça ?
Bernard VAN CRAEYNEST - Non? Une TVA, par définition, est un impôt qui n'est pas affecté. Il peut servir aussi bien à faire des routes qu'à construire des écoles, qu'à construire un porte-avions. Nous parlons de cotisation car nous voulons qu'elle soit affectée, bien entendu, au financement de la protection sociale. Le fait que le président de la République ait lancé cette idée d'asseoir une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises n'est pas quelque chose que nous rejetons a priori. Nous voulons simplement souligner (?) qu'il y a des effets qui peuvent s'avérer incohérents et contre-productifs.
Le journaliste - Le danger, c'est que cette idée-là irait à l'encontre de l'investissement, découragerait les entreprises à innover ?
Bernard VAN CRAEYNEST - A l'heure où on essaye de mettre en oeuvre une loi programme sur la recherche, où on met en place les pôles de compétitivité, où on crée une Agence de l'innovation industrielle et où donc on veut mettre l'accent sur cet aspect recherche-développement-innovation, il est bien évident que nous avons tout un tas d'entreprises, et en particulier des petites et moyennes, qui sont celles qui pourront, dans les années à venir, fournir l'effort pour aller plus loin en terme d'innovation et qui, à l'heure qu'il est, n'ont pas une masse salariale très importante puisque, justement, elles travaillent sur des projets, elles veulent se développer. Elles ont besoin, par contre, de capitaux pour accompagner le développement de leurs projets. Eh bien, si on les taxe, on risque ni plus ni moins, non seulement de les décourager, mais de les faire fuir.(?)
Le journaliste - ça va accélérer probablement, peu ou prou, le rythme des délocalisations. C'est bien ce que vous laissez entendre ?
Bernard VAN CRAEYNEST - C'est un risque non négligeable.(?)source http://www.cfecgc.org, le 16 janvier 2006