Texte intégral
La menace terroriste, nous le constatons depuis quelques années, a changé de nature. Elle n'a jamais été aussi présente, et elle en est d'autant plus inquiétante. L'organisation en réseaux des groupes terroristes, leur implantation parfois au coeur même de nos sociétés, leurs systèmes de communication et de financement complexes, le recours à l'attentat-suicide comme mode opératoire : ce sont autant de facteurs qui, ne nous le cachons pas, rendent notre lutte difficile.
Or, ces dernières années, le terrorisme n'a épargné aucun continent. Le risque d'actes terroristes sur le territoire national est bien réel. Chacun en est conscient.
Le premier devoir de l'Etat est d'assurer la sécurité de ses citoyens. Notre vigilance doit être une vigilance de tous les instants. Cette exigence place naturellement la Défense au coeur du dispositif anti-terroriste de notre pays. Il nous revient d'adapter en permanence ses moyens pour y faire face.
Le ministère de la défense occupe une place centrale dans le dispositif de lutte anti-terroriste de la France.
La lutte contre le terrorisme commence loin de nos frontières. Prévenir les attaques ou désamorcer des situations qui pourraient favoriser son émergence : c'est encore la meilleure protection. Les militaires et les civils de la Défense sont ainsi mobilisés au quotidien, sur tous les continents, pour des missions de renseignement, de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, ou des opérations extérieures.
Autour et sur le territoire national, la Défense mobilise également des moyens considérables pour dissuader et contrer d'éventuelles attaques, aérienne, maritime, terrestre, qui utiliseraient des explosifs, des armes chimiques ou biologiques. L'aviation et la marine sont en veille permanente. Le ministère participe à la mise en oeuvre de l'ensemble des plans gouvernementaux, comme les plans Vigipirate ou Biotox. Au total et au quotidien, ce sont près de 35 000 militaires des trois armées, ainsi que la gendarmerie nationale, qui assurent la protection de notre territoire. A cette posture permanente de protection, s'ajoute une importante capacité de réaction en cas d'attaque.
La disponibilité des militaires, leur capacité et leur expérience de gestion des crises, alliant planification, commandement et soutien : tout ceci confère aux forces armées une aptitude toute particulière à déployer une réponse forte, rapide et adaptée.
Face à un adversaire en constante évolution, l'engagement continu et résolu du ministère dans la lutte antiterroriste s'adapte sans cesse pour améliorer notre réponse.
L'évolution de la menace terroriste nous oblige à consolider notre dispositif.
Nos moyens de renseignement, de prévention, d'action, qu'ils soient humains, techniques, juridiques, doivent faire l'objet d'une adaptation permanente.
Nous l'avons vu aujourd'hui, au-delà des matériels, l'imagination des hommes et des femmes de la Défense permet d'améliorer continuellement nos savoir-faire. La Défense multiplie également les investissements pour développer des technologies de pointe qui permettront d'assurer demain notre sécurité. De nombreux programmes, achevés ou en cours, témoignent de l'excellence technologique de la France dans ce domaine. C'est le cas du nouveau bâtiment de la Marine, le DUPUY DE LOME, que j'ai visité en octobre dernier. C'est aussi le cas des systèmes de renseignement satellitaire comme Hélios II, de surveillance avec les drones MALE, ou encore de transmissions sécurisées avec Syracuse III.
Cette nécessité de renforcer en permanence notre efficacité et notre réactivité face à la menace terroriste est aussi ce qui nous a conduits à mettre en place le détachement d'hélicoptères qui a été présenté ce matin.
Composé de moyens de l'armée de terre, mis à disposition du GSIGN, sur une base de l'armée de l'air, ce détachement est exemplaire de la mobilisation collective et coordonnée de tous les militaires dans la lutte contre le terrorisme.
Les gendarmes du GIGN travaillent déjà de longue date avec l'armée de terre ou l'armée de l'air. L'intervention du 27 septembre 2005 avait démontré l'efficacité de cette collaboration.
J'ai voulu fédérer durablement les compétences et les matériels en créant une structure spécialisée. L'alliance des savoir-faire déjà reconnus du GIGN dans la lutte anti-terroriste, et de ceux des pilotes de l'ALAT et de l'armée de l'air, acquis notamment en opérations extérieures, permettra d'améliorer notre réactivité et notre capacité d'intervention.
Le détachement a été opérationnel dans un délai record, dès le 1er février. Cet été, il évoluera en une escadrille interarmées permanente, rassemblant des moyens de l'armée de terre et de l'armée de l'air susceptibles d'appuyer les missions du GSIGN.
Les capacités qui vous ont été présentées aujourd'hui témoignent de notre détermination à opposer au risque terroriste une réponse forte et immédiate.
Nous avons rendu à la Défense les moyens d'assurer pleinement ses missions, au service de la sécurité des Français. Nous la dotons au fur et à mesure des outils à la hauteur des nouvelles menaces.
Je sais la Défense capable d'être toujours plus efficace contre le terrorisme. Elle l'est d'autant plus qu'elle puise sa force dans la détermination et le courage d'hommes et de femmes résolument engagés au service de la France.Source http://www.defense.gouv.fr, le 6 mars 2006