Déclaration à la presse de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur les relations entre la France et la Macédoine et sur l'hypothèse d'un nouvel élargissement de l'OTAN, Paris le 10 février 1999.

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Circonstance : Entretien de M. Védrine avec M. Aleksandar Dimitrov, ministre macédonien des affaires étrangères, à Paris le 10 février 1999

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, après avoir offert hier soir un dîner en lhonneur du président de la République de Macédoine, jai eu le plaisir de revoir et daccueillir cet après-midi, ici au Quai dOrsay, mon homologue, le ministre des Affaires étrangères macédonien.
Nous venons davoir un entretien au cours duquel nous avons passé en revue les relations bilatérales, politiques, économiques et culturelles. Jai redit, à cette occasion, que la France était tout à fait désireuse de soutenir et dencourager la politique sage et raisonnable de la Macédoine qui est un facteur de paix et de stabilité dans une région difficile.
Cette volonté de coopération a déjà commencé à se traduire concrètement mais nous nous sommes décidés à aller plus loin. Nous avons donc passé en revue ces différents projets pour voir comment les faire avancer. Nous avons également parlé de la situation dans la région et naturellement du Kossovo et jai indiqué au ministre quelle était la situation en ce qui concerne les efforts du Groupe de contact et les efforts franco-britanniques. Le ministre a insisté sur le fait que les orientations de ce pays par rapport à lEurope et par rapport à lOTAN étaient des orientations de fond, des orientations structurelles. Je lui ai dit que nous étions favorables à ce que lUnion européenne puisse développer, à travers différents instruments, sa coopération avec la Macédoine et quen ce qui concerne lOTAN, nous étions favorables à une attitude douverture.
Voilà les points principaux dont nous avons parlé ; vous voyez que ce sont tous des sujets importants. Je souhaite beaucoup, et par ailleurs jen suis convaincu, que cette visite à Paris beaucoup renforcé et donné un nouvel élan aux relations entre la France et la Macédoine.
Q - Au mois davril à Washington, nous aurons un Sommet à loccasion du cinquantième anniversaire des pays membres de lOTAN. Peut-on sattendre à une décision concrète concernant lélargissement de lOTAN ?
Ma deuxième question est liée à la Macédoine : Tout à lheure, vous avez mentionné que la Macédoine avait des portes ouvertes. Peut-elle sattendre à une aide concrète de la France pour quelle puisse entrer dans la deuxième vague de lélargissement ?
R - Concernant lélargissement de lOTAN, la seule décision qui a été prise jusquà maintenant est celle qui concerne la Pologne, la Hongrie et la République tchèque. En ce qui concerne des élargissements supplémentaires, comme vous le savez, il y a plusieurs points de vues dans lOTAN. Je ne peux pas répondre à la place des autres. Je peux simplement vous dire que la France, en ce qui la concerne, est pour une attitude douverture.
Q - Et pour la Macédoine dans la deuxième vague ?
R - Mais la réponse est la même.
Q - Mais peut-on sattendre à un soutien du côté français ?
R - Pour le moment, il ny a pas de deuxième vague, il ny a quune première vague. Il ny a pas daccord au sein de lOTAN ni pour une deuxième ni pour une troisième vague. Je ne peux que vous répéter que la France, en ce qui la concerne, est précisément pour le maintien dune attitude ouverte, mais ce nest pas la position de tous les pays.
Q - Je souhaite encore une fois entendre votre opinion Monsieur Védrine concernant la position du Conseil de sécurité pour la prorogation du mandat de la FORPRONU. Ma deuxième question concerne votre mission demain avec M. Cook à Rambouillet.
R - En ce qui concerne la FORPRONU, il ny a aucun problème de notre part, nous sommes pour la poursuite.
Pour Rambouillet, M. Cook et moi-même suivons les choses heure par heure, soit en allant sur place, soit en étant informé par nos représentants mais je ne peux rien dire de plus quhier. Cest extrêmement difficile, mais les négociateurs travaillent darrache-pied et nous maintenons la pression maximale. Nous ne pouvons pas en dire plus à ce stade. Cest pour maintenir cette pression que M. Cook et moi-même allons y repasser demain.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 1999)