Texte intégral
Dans votre édition du 27 janvier 2006, M. Roland CASTRO, s'est indigné de l'injustice qui frapperait, selon lui, les anciens combattants ressortissants des pays l'ex-Union française.
Ceux qui ont servi la France, se sont battus contre la barbarie et pour la liberté de l'Europe, ceux qui ont sacrifié leur jeunesse, parfois leur vie ou leur intégrité physique pour la défense de nos valeurs, méritent, en effet, notre respect, notre considération et notre gratitude.
Se préoccuper du sort matériel de ces soldats est une noble cause.
Précisément, consciente de l'injustice qui prévalait depuis 40 ans, dès son arrivée, la majorité actuelle s'est employée à rétablir l'équité vis-à-vis de ces combattants ressortissants des pays anciennement sous souveraineté française.
Aussi, lorsque M. CASTRO écrit que "les deux derniers gouvernements (Jospin, Raffarin) n'ont rien fait", est-il mal renseigné. C'est quasiment de la désinformation. Il est exact qu'en mai 2002, la retraite du combattant de ces anciens soldats de l'armée française (ainsi que les pensions militaires d'invalidité et la pension de retraite pour ceux qui en bénéficient) était bloquée ("cristallisée" selon le jargon en usage) au taux qui était le sien à la date d'accession à l'indépendance de chacun des pays. Les gouvernements qui se sont succédés n'avaient pas pu ou n'avaient pas voulu "décristalliser" ces pensions.
En 2002, la majorité actuelle a eu le courage de le faire. Elle a été la première. Elle est la seule.
Par la loi de finances rectificative de 2002, nous avons décidé que la retraite du combattant que touchaient les anciens soldats de l'armée française appartenant aux pays anciennement sous souveraineté française serait réévaluée en prenant comme principe le taux de parité du pouvoir d'achat, établi annuellement par l'ONU pour chaque pays.
Ainsi, désormais, chacun de nos anciens combattants - qu'ils soient Français, Sénégalais, Marocains, Cambodgiens ou ressortissants des autres pays anciennement sous souveraineté française - reçoivent aujourd'hui une somme qui leur confère un pouvoir d'achat absolument identique.
Il s'agit d'une vaste opération de rétablissement de l'équité. Nous y avons consacré 130 millions d'euros.
De plus, quotidiennement, tous les personnels relevant de ma compétence, en France et à l'étranger, servent, avec compétence et dévouement, la cause de nos anciens combattants.
Beaucoup appelaient cette décristallisation de leurs voeux. Certains l'avaient évoquée. Nous l'avons fait.
Nous le devions à ces soldats. Car nous leur sommes redevables de notre dignité et de notre liberté.
J'ajoute que nous avons veillé à les associer à toutes les cérémonies de commémoration de notre libération, en Corse, en Provence, en Alsace et sur tous les théâtres où ils se sont illustrés. Nos compatriotes, qui n'ont pas oublié leurs sacrifices, leur ont rendu un vibrant et chaleureux hommage.Source http://www.defense.gouv.fr, le 7 mars 2006