Texte intégral
Madame la Présidente,
Mesdames les Ministres,
Mesdames les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je me réjouis tout particulièrement de vous recevoir, à l'occasion de cette Journée internationale de la Femme, et je vous souhaite la bienvenue au ministère délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie.
Je voudrais remercier très chaleureusement Mme Ellen Johnson Sirleaf, présidente de la République du Liberia, qui nous fait l'immense honneur d'être parmi nous pour le lancement de cet après-midi de débats et de réflexions. Votre présence, Madame la Présidente, à Paris, en ce jour du 8 mars, est pour notre pays un encouragement à poursuivre son action en faveur des droits des femmes dans le monde. Votre vie, en effet, a été un combat incessant pour la justice, la liberté et la dignité. Vous avez souffert la prison et l'exil avant d'être portée par les élections à la présidence de votre pays, incarnant ainsi le symbole de la lutte des femmes africaines qui nous réunit aujourd'hui.
Je salue également la présence parmi nous de Mme Chandrika Bandaranaike Kumaratunga, ancienne présidente du Sri Lanka qui avait, si je puis dire, ouvert la voie.
Je tiens enfin à saluer les femmes ambassadeurs du Kenya, de l'Ethiopie, d'Afrique du Sud et du Mozambique dont la collaboration a été précieuse pour la conception et l'organisation de cette journée.
Aujourd'hui, les femmes du Sud veulent prendre en main leur avenir, participer au développement de leur continent, et défendre leurs droits. Elles ont des leçons à nous donner, car leurs priorités sont aussi les nôtres. D'où cette idée de réunir ce forum "femmes et développement" à Paris, avec des femmes du Nord et du Sud, pour construire ensemble un véritable partenariat autour de la question de la promotion de l'égalité des sexes dans les actions de coopération et de solidarité internationale.
Dans les pays en développement, les femmes sont les plus exposées à la pauvreté, à la maladie, aux épidémies, et aux difficultés d'accès à l'éducation et à la formation. Certains chiffres sont terribles : en Afrique, près de 60 % des personnes infectées par le virus du sida sont des femmes et 75 % des jeunes de moins de 24 ans atteints par cette maladie sont de sexe féminin ; 2/3 des analphabètes sont des femmes et plus de la moitié des enfants non scolarisés sont des filles.
Premières victimes du sous-développement, des conflits ou des violences, les femmes s'affirment pourtant comme des forces de changement extraordinaires, elles sont surtout les premières actrices du développement : au sein de la famille, de la société ou de l'entreprise. Quand on sait par exemple le rôle que joue la micro-finance dans les pays en développement pour améliorer la vie quotidienne de chacun, on doit savoir aussi que 80 % des personnes qui accèdent au micro-crédit sont des femmes.
L'égalité entre les sexes, qui figure d'ailleurs dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement, est enfin reconnue comme un facteur de croissance économique durable.
La France entend traduire de façon plus affirmée son action en faveur des femmes, dans la ligne des engagements de la Conférence internationale des Nations unies sur les femmes à Pékin en 1995 :
- en améliorant leur situation sociale par la mise en oeuvre de micro-crédits, par le renforcement de la protection sociale, et par le soutien à l'éducation des filles ;
- en renforçant leurs droits en matière de santé et de maîtrise des naissances ;
- en développant la lutte contre toutes les violences faites aux femmes.
Je souhaite voir inscrire ces priorités dans les actions concrètes de développement et de coopération conduites par mon ministère : cette question de la promotion de la femme et de l'égalité des sexes doit être considérée comme un axe central de notre approche du développement, et une dimension nouvelle du partenariat nord-sud.
Madame la Présidente,
Mesdames, Messieurs,
Je forme le voeu que cette rencontre avec des femmes du Sud et du Nord, de tous les horizons, soit l'occasion d'enrichir la réflexion sur la relation entre femmes et développement.
Nous commencerons cet après-midi nos travaux autour de trois tables rondes qui déclineront cette approche autour des thèmes du développement, de la santé puis de l'entreprise.
Nous aurons à coeur de montrer, j'en suis sûre, pour reprendre une expression célèbre, que "les femmes sont la moitié du ciel".
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 mars 2006