Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur la Journée internationale de la femme, à Paris le 8 mars 2006.

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Circonstance : Journée internationale de la femme, à Paris le 8 mars 2006

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, Madame,
Quelques mots simplement pour vous dire que je suis très heureuse de vous accueillir, ici, au ministère des Affaires étrangères et à l'occasion de cette Journée de la femme, le 8 mars.
Nous avons toutes en commun de faire l'Europe, de la faire au quotidien, de la faire progresser, de nous efforcer de l'améliorer par notre travail et par nos activités et c'est à ce travail que je voulais rendre hommage en vous invitant aujourd'hui, ici. Je veux vous remercier de votre présence et, bien sûr, de votre travail. Merci à celles d'entre vous qui sont venues de loin, je sais qu'il y en a quelques-unes. Je suis très sensible à ce que tout le monde ait fait ce geste pour que nous puissions être toutes ensemble.
Comme nous avons en commun de connaître l'Europe et d'aider à la faire, ce n'est pas à vous que je dois dire ce qu'elle fait pour les femmes, pour la parité, pour l'égalité hommes femmes, puisque vous le savez autant que moi. Ce n'est pas non plus à vous que j'ai besoin de parler de la situation des femmes dans notre pays, ce qui marche et ce qui ne marche pas, ce qui progresse et ce qui ne progresse pas, parce que, toutes, nous le savons d'expérience.
Je dois d'ailleurs vous confier que j'ai des sentiments très ambivalents sur cette Journée de la femme. Je suppose que je ne suis pas ici la seule ! A titre personnel, je n'ai jamais aimé qu'on considère les femmes comme une catégorie à part, voire, parfois, comme une minorité, alors que nous sommes une majorité. Je sais bien que cette journée a aussi du bon : elle permet de mettre les femmes à l'honneur et c'est très bien. C'est aussi l'occasion de faire des évaluations, de donner des informations sur ce que sont les inégalités dans notre société ; cela peut donner à penser, à réfléchir et peut-être à inciter à faire mieux mais il y a aussi un côté "bonne conscience", "bonne action", pour dire le moins, qui peut faire sourire : une fois par an, on fait une Journée de la femme et puis, le reste du temps, on passe à autre chose et on reprend ses habitudes. On pense toutes, ici, la même chose, écoutez-nous Messieurs, on aimerait que ce soit 365 jours par an et pas un jour par an qu'on pense aux femmes et qu'on s'attache à donner à chacune et à chacun une égalité de chances et de responsabilités. 365 jours et même, parfois, 366 les années bissextiles !
Je ne vous ai pas invitées pour faire de grands discours et surtout pas sur ces sujets, mais pour vous dire ma reconnaissance et vous remercier. Je veux aussi rassurer les hommes qui sont ici avec nous : on les aime et on tient à eux, on constate juste qu'on n'est pas pareils, que nous n'avons pas les mêmes qualités ni les mêmes défauts, et c'est très bien comme cela, d'ailleurs ! On sait peut-être un peu mieux qu'eux que la société serait meilleure, qu'elle serait plus harmonieuse et sans doute plus saine, si elle s'appuyait davantage sur les hommes et les femmes avec, tout simplement, un meilleur équilibre entre nous.
Nous avons aujourd'hui la chance d'avoir une femme remarquable avec nous. Un prix Nobel et pas n'importe quel prix Nobel, un prix Nobel de la Paix. Mme Shirin Ebadi est aujourd'hui invitée par Philippe Douste-Blazy, que je remercie, dans le cadre de cette Journée de la femme. Nous savons combien le dossier difficile du nucléaire iranien préoccupe nos pays, mais aussi combien, dans la gestion de ce dossier, il est important d'écouter, aussi, différentes voix venant de ce pays. Je voudrais remercier Mme Ebadi de sa présence à Paris aujourd'hui, la remercier également de l'amitié qu'elle nous fait d'être avec nous dans ce salon et vous demander de l'accueillir et de l'applaudir chaleureusement.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2006