Déclarations de Mme Catherine Tasca, ministre de la culture et de la communication, sur la décentralisation culturelle, notamment dans le domaine cinématographique, Angers le 19 janvier 2001.

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Circonstance : Déplacement à Angers, inauguration de la 5ème salle du cinéma "les 400 coups", ouverture du festival "Premiers plans", clôture du colloque "le cinéma à l'école, l'école au cinéma" le 19 janvier 2001

Texte intégral

Inauguration de la 5e salle du cinéma les " 400 coups "
Monsieur le Maire,
Monsieur l'Adjoint au Maire,
Monsieur le Directeur général
Mesdames, Messieurs,
Les circonstances et le calendrier font bien les choses puisqu'ils me permettent aujourd'hui de participer à l'inauguration de la cinquième salle du complexe les " 400 coups ". Je ne dirai que quelques mots pour cette occasion. Mais je tiens à souligner le dynamisme d'un cinéma indépendant, à la programmation tout à la fois exigeante et populaire.
L'extension des " 400 coups " est une belle histoire de volontés qui se sont réunies. Celle de son exploitant, Claude-Eric Poiroux, qui a fait le pari d'un investissement pour répondre au défi de la récente ouverture du multiplexe Gaumont dans le centre ville. Elle illustre aussi le soutien de la ville d'Angers, notamment de son maire Jean-Claude Antonini et de son équipe municipale, particulièrement de Gérard Pilet, adjoint chargé de la culture. Elle souligne enfin l'accompagnement naturel des pouvoirs publics, et notamment du CNC, dans le soutien qu'ils apportent pour garantir la diversité culturelle.
J'ajoute que la ville d'Angers atteste que deux types d'exploitation peuvent cohabiter de manière harmonieuse, dès lors que Gaumont et les " 400 coups " font le choix de ne pas s'affronter dans une concurrence frontale et stérile.
Cela me conduit à reprendre, devant vous, le fil des propos que j'avais tenus au Congrès de l'exploitation à Poitiers en septembre dernier. Les mesures que j'y avais alors annoncées ont été suivies d'effet.
J'ai fait adopter au Sénat les dispositions permettant d'assurer un plus strict encadrement de l'ouverture et de l'activité des multiplexes.
Par ailleurs, les engagements de programmation devant être souscrits par les 14 circuits d'exploitation les plus importants sont entrés en vigeur à la fin décembre 2000. Je profite pour vous informer que, s'agissant de Gaumont et de Pathé, dont la fusion du parc de salles a été récemment annoncé, je suis très attentive à ce que ce regroupement s'opère dans le respect des règles de la concurrence et du pluralisme.
C'est la raison pour laquelle j'ai écrit à Laurent Fabius, ministre de l'économie et des finances, pour lui demander de diligenter une enquête de la direction générale de la concurrence. Nous en tirerons les conséquences tant au regard de la concentration des salles qu'éventuellement en matière de distribution et de production.

Par ailleurs, l'encadrement des cartes d'abonnement illimité a fait l'objet de mesures législatives, qui seront débattues à l'Assemblée nationale la semaine prochaine. Je sais que vous êtes particulièrement vigilants à ce que des garanties supplémentaires soient accordées aux indépendants situés dans la zone de chalandise d'un initiateur de la carte. C'est dans ce sens que je viens, au nom du Gouvernement, de déposer un amendement.
Enfin, pour revenir à la spécificité des salles indépendantes, je mesure à quel point les salles sont fragiles dans leur fonctionnement. C'est pourquoi, conformément à ce que j'avais annoncé à Poitiers, le Parlement examinera, dans un prochain texte de loi portant diverses mesures d'ordre économique et financier, le relèvement des seuils de la loi Sueur permettant l'intervention financière, à l'instar de la ville d'Angers, des collectivités locales dans le fonctionnement des salles de cinéma indépendantes et leur offrant aussi la possibilité de les exonérer de la taxe professionnelle. Cher Claude-Eric Poiroux, je tiens à souligner votre attachement au cinéma indépendant et d'art et essai, que vous témoignez par votre appartenance au réseau de l'AFCAE et des Cinémas de recherche et par votre affiliation, bien naturelle puisque vous en êtes l'initiateur, à Europa-Cinéma. Votre réussite me conforte dans les choix d'action de notre gouvernement.
Je souhaite longue vie aux " 400 coups ".
(source http://www.culture.gouv.fr, le 24 janvier 2001)
Ouverture du festival Premiers Plan
Mesdames,
Messieurs,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Président du Festival, (Gérard Pilet)
Ma présence à Angers, aujourd'hui, répond au souhait de rendre, dans le domaine cinématographique, trois hommages.
1. Tout à l'heure, j'ai eu l'occasion de clôturer le colloque " l'école au cinéma, le cinéma à l'école ". Cette intervention m'a donné l'occasion de rappeler toute l'attention que je porte à l'éducation à l'image et d'affirmer l'implication croissante de mon ministère dans une politique que je juge prioritaire à la fois pour l'avenir du cinéma et pour la formation du goût des jeunes publics, en leur qualité de futurs citoyens. Je vous ai confirmé la place de premier plan que la salle de cinéma ne cessera de jouer dans l'éducation à l'image aux côtés de ce que avec Jack Lang nous développons dans le milieu scolaire.
2. Mais, ce colloque est aussi le prologue de la 13ème édition du Festival " Premiers Plans " qui se déroule jusqu'au 28 janvier, et je souhaite lui rendre un hommage particulier à cette occasion. Venir au Festival " Premiers Plans " à Angers, c'est se retrouver au cur de l'Europe, l'Europe du cinéma, dans sa composante la plus dynamique, la plus créatrice, la plus porteuse d'avenir : celle de ses jeunes talents qui viennent ici à la rencontre de leur premier public.
En 13 ans, le Festival d'Angers a connu une expansion soutenue, en quintuplant le nombre de ses spectateurs sans pour autant s'écarter de son objectif essentiel : présenter le meilleur de la jeune création européenne. Pendant une dizaine de jours , il nous offre le remarquable panorama d'une jeune cinématographie européenne étonnamment riche et diversifiée. Plus de 1.000 films de court et de long métrage ont été visionnés, et parmi eux, 60 uvres seront présentées en compétition, sous la présidence de Pavel Lounguine, dont je salue ce soir la remarquable filmographie. C'est dire la notoriété du Festival d'Angers qui met en valeur cette richesse et donne à des uvres originales la possibilité de circuler mieux sur le marché européen. Chaque année, en effet, environ une dizaine de films trouvent ainsi des distributeurs et leurs auteurs sont encouragés par les nombreux prix attribués à l'issue de la manifestation.
Chaque année, Angers révèle de nouveaux talents, Eric Zonca, Xavier Beauvois, Arnaud Depleschin, Emmanuelle Bercot, Patricia Mazuy, et aussi hors de France Thomas Vinterberg [Festen], Jim Sherindan [My left foot] ... Angers nous permet également de suivre les premiers pas de futurs réalisateurs, encore élèves des écoles de cinéma européennes. Tout en étant résolument tourné vers l'avenir, le Festival " Premiers Plans " s'est également donné pour mission de transmettre la riche histoire du cinéma en nous offrant, grâce aux hommages et rétrospectives, l'occasion de revoir les oeuvres des plus grands cinéastes. Je partage avec Michel Piccoli [présent dans la salle] le plaisir que cette 13ème édition soit dédiée à l'immense Marco Ferreri.
Je veux saluer ici toute l'équipe organisatrice du Festival " Premiers Plans " qui fut créé à l'initiative de Claude-Eric Poiroux, avec le soutien dynamique de son président, Gérard Pilet, adjoint à la culture à la Mairie d'Angers et de Daniel Gélin, originaire de la ville.
Mon dernier propos s'adresse à Claude-Eric Poiroux dont l'engagement pour le cinéma européen est connu de tous et se manifeste non seulement à travers son activité d'exploitant du cinéma " Les 400 coups ", salle membre de l'AFCAE et aussi dans la mise en place en 1991 du réseau de salles Europa-Cinéma.
2001 est une année importante pour les " 400 coups " puisqu'il vient de se doter d'une cinquième salle. Cette extension, aidée par la ville d'Angers et par le CNC, est une preuve de dynamisme et d'une volonté de proposer aux Angevins la plus grande diversité de films, dans les meilleures conditions d'exploitation. C'est une réponse positive aux mutations souvent brutales que connaît actuellement le secteur de l'exploitation avec le développement des multiplexes.
Aujourd'hui, alors que vient de s'achever la Présidence française de l'Union européenne, je mesure concrètement à quel point nous avons eu raison de nous battre sans relâche en faveur du budget du programme Media Plus. Europa-Cinéma, présidé par Claude Miller, qui est intégré à Media, forme un réseau de 1000 salles qui s'engagent à promouvoir le cinéma européen en menant des actions communes en matière d'animation et de sensibilisation, notamment en direction du jeune public. Le succès de cette initiative a permis que soient franchies les frontières de l'Union européenne et d'associer les pays d'Europe centrale et orientale et plus récemment 12 pays de la Méditerranée. Un tel dynamisme repose sur la mobilisation des exploitants, sur le soutien de nombreuses instances européennes et nationales mais aussi sur une structure associative qu'il importe de préserver dans l'ensemble de ses missions.
Pour conclure, bravo à tous ceux qui y concourent et je vous souhaite un très fructueux festival.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 24 janvier 2001)
Clôture du colloque "le cinéma à l'école, l'école au cinéma "
Mesdames,
Messieurs,
chers amis,
C'est avec un très grand plaisir que je suis parmi vous, aujourd'hui, à l'issue de ce colloque, " l'école au cinéma, le cinéma à l'école ", soutenu et coordonné par le Centre national de la cinématographie, et organisé par le Festival " Premiers plans " d'Angers. Je pourrais ajouter à ce titre évocateur celui de " l'école du cinéma ". Vos débats d'aujourd'hui, nous ont rappelé à quel point le 7e art peut apporter à chacun d'entre nous une meilleure appréhension de notre environnement et une plus grande ouverture vers les autres, c'est-à-dire que l'art du cinéma nous donne des leçons esthétiques et de vie.
Aujourd'hui, les images occupent une place essentielle dans nos pratiques culturelles et dans notre vie quotidienne, et plus particulièrement dans celle des jeunes. Aussi, devons nous faciliter l'accès de la jeunesse à cet art et à ces leçons de vie. Et nous avons le devoir de lui permettre d'en comprendre la portée et d'en tirer un enseignement. La conservation du patrimoine culturel, auquel appartient le cinéma, sa transmission, et le soutien à la création sont des missions fondamentales du Ministère de la culture et de la communication. Pour mener à bien ces missions, je souhaite renforcer l'implication du Ministère dans la sensibilisation et l'éveil à l'art et à la culture. Former, aujourd'hui, à l'image et au cinéma les publics de demain, leur inspirer l'exigence de qualité et de diversité culturelles, c'est former des futurs citoyens plus libres et mieux informés. Eduquer, aujourd'hui, à l'image et au cinéma les publics de demain, les ouvrir à une diversité de goûts, à une liberté de choix, à une plus grande autonomie, c'est résister à l'uniformisation culturelle et à une production dominante de plus en plus servie par une distribution et une exploitation intégrées. Enseigner, aujourd'hui, l'image et le cinéma aux publics de demain, c'est renouveler l'approche du 7e art, c'est renouveler le vivier de talents et de professionnels. Tels sont les objectifs du Ministère de la culture et de la communication pour le domaine qui nous concerne aujourd'hui.
L'éducation à l'image et au cinéma constitue donc une action ambitieuse, pour laquelle j'ai appelé à la mobilisation des pouvoirs publics et des institutions culturelles, notamment celle du Centre national de la cinématographie. Mais cette action ne peut être menée à bien sans vous, les créateurs, les professionnels, les enseignants, les parents d'élèves, sans les élus des collectivités territoriales, et sans vous, les exploitants de salles de cinéma.
Annonce du plan : Pour introduire mon propos, je dirais que :
1. La salle de cinéma est l'élément fondamental de ma politique.
2. Les dispositifs mis en place par le Centre national de la cinématographie doivent être étendus et modernisés.
1. La salle de cinéma est l'élément fondamental de ma politique.
La salle n'est pas seulement un lieu où l'on voit des films. C'est aussi un espace d'accueil, un espace de vie et d'animation, un espace d'émotions, surtout s'il est au coeur de la ville, dans la Cité. Les élus présents aujourd'hui, au cours de ce débat, ont rappelé les enjeux que constituent l'existence et le maintien de ces lieux de vie et d'échanges au centre de leur ville, et combien ils contribuent au bien-être de la population et à l'appartenance vivante à une communauté, à l'heure d'une mondialisation trop présente. Ceci justifie l'effort fructueux de communes parfois de taille modeste qui soutiennent des salles sur leur territoire : Condé-sur-Noireau, Argenton-sur-Creuse, Trappes etc... La vitalité et l'énergie que vous, les exploitants, vous déployez pour préserver la diversité culturelle, pour résister à l'uniformisation ambiante, nous sont plus que précieuses. Elles nous sont, à tous, indispensables, vitales.
Au delà de l'accueil du public et de l'animation de la ville, vous participez à l'exigence démocratique que constitue aujourd'hui plus encore qu'hier l'éducation artistique, socle indispensable de l'action de mon ministère.
Vous y participez par la programmation que vous proposez aux spectateurs, par le souci constant que vous avez de leur faire découvrir des oeuvres de qualité, différentes et diverses. Vous permettez à chacun d'entre nous, plus particulièrement aux jeunes, d'avoir ce regard éclairé, essentiel à la liberté, au développement du sens critique et à l'ouverture au monde. Vous représentez ce pour quoi je veux agir aujourd'hui, et, demain : préserver la diversité culturelle, la diversité des lieux de cinéma, la diversité de la production cinématographique, la diversité d'expression en images. En résumé, vous représentez la diversité de choix qui est au cur de notre exigence démocratique. Au delà de la possibilité de choix, vous préservez la magie du cinéma, vous transmettez au public le savoir et le respect de l'image cinématographique, et sa proximité. Car vous savez, comme moi, que la salle de cinéma est le lieu privilégié pour une certaine pédagogie et l'initiation au cinéma. C'est là, que le jeune public apprend le rapport à l'image, développe son imagination. C'est là, hors de son quotidien, dans l'obscurité " théâtrale ", en compagnie d'autres spectateurs, qu'il participe à la découverte d'un autre monde, et se crée un imaginaire et des émotions personnels.
Je souhaite vous remercier pour votre action et votre engagement. Quelques chiffres en témoignent : plus de 1 200 salles de cinéma sur l'ensemble du territoire français participent à l'accueil de 700 000 élèves dans le cadre des actions de formation et d'éducation à l'image et au cinéma. Ici même, à Angers, Claude-Eric Poiroux avec sa salle les " 400 coups " dont nous allons inaugurer la modernisation dans quelques instants, mène un travail exemplaire. Qu'il en soit lui aussi particulièrement remercié.
2. Nous devons encore faire mieux. Nous devons étendre et moderniser les dispositifs mis en place par le Centre national de la cinématographie.
Celui-ci s'emploie, d'ores et déjà, en partenariat avec les collectivités locales, les exploitants de salles, les professionnels du cinéma et le Ministère de l'éducation nationale, à développer sur une plus grande partie du territoire, une sensibilisation forte au cinéma grâce aux 3 programmes initiés dans le cadre scolaire : " Ecole au cinéma ", " Collège et cinéma " et " Lycéens au cinéma ". Permettez-moi, pour mieux mesurer l'importance des actions engagées de vous donner quelques chiffres, quelques résultats que je souhaite voir progresser encore.
En 1999, dans 49 départements, plus de 500 communes, 1 500 écoles ont bénéficié du programme " Ecole et cinéma ", avec la participation de 300 salles de cinéma.
Pour " Collège et cinéma ", ce sont 66 départements, c'est-à-dire, 2 300 collèges et 17 000 classes, qui sont impliqués dans ce dispositif. Le programme " Lycéens au cinéma " concerne, aujourd'hui près de 400 lycées et plus de 53 000 lycéens. 15 régions sont désormais partenaires de cette action.
Ce sont là, vous en conviendrez, des résultats qui nous encouragent, tous, à poursuivre dans cette voie.
C'est pourquoi, parallèlement à l'effort nouveau et spécifique du Ministère de l'Education nationale, j'ai annoncé, en décembre dernier, un plan de développement sur 5 ans, de " l'éducation artistique et culturelle pour tous ", dont " l'éducation à l'image et au cinéma " est un axe essentiel. Cette action prioritaire associera le patrimoine cinématographique, la production et la création audiovisuelle et multimedia. Ce plan portera d'abord sur le renforcement des actions de sensibilisation au cinéma menées par le CNC en direction du milieu scolaire.
En étendant ces dispositifs, fondés sur le spectacle cinématographique en salle, partout où existent à la fois une volonté des établissements scolaires et des exploitants motivés, il accompagnera la démarche du Ministère de l'éducation nationale, les deux actions devant être complémentaires et intensément concertées comme nous nous y engageons Jack Lang et moi-même.
Mais mon ministère ira au-delà en renforçant les lieux-ressources de l'image : ainsi, le projet de Bercy, auquel je veux donner, outre sa fonction patrimoniale, une forte dimension pédagogique constituera une tête de réseau des pôles ressources-images actuellement mis en place dans les régions. Ces lieux ressources ont pour mission de devenir des points d'appui utiles pour les enseignants mais aussi pour tous ceux qui participent à l'initiation à l'image, aussi bien dans le champ de l'information que de la formation ou de la pratique amateur.
Enfin, le Ministère de la culture et de la communication et ses partenaires - et vous êtes de ceux-là - participeront activement à l'effort de formation des enseignants, notamment dans le cadre des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). Je tiens, ici, à saluer les enseignants qui, malgré les difficultés qu'ils peuvent rencontrer quotidiennement, mettent en uvre un engagement constant et une pugnacité sans égal pour transmettre à leurs élèves, leur savoir et surtout leur passion du cinéma.
Pour l'école, l'image est un nouveau langage qui s'appuie l'acquisition des autres langages, écrits et oraux, et s'en nourrit. Il faut soutenir aussi les dispositifs à vocation culturelle et sociale mis en place en dehors du contexte scolaire. Ils permettent aux jeunes d'accéder à l'éducation à l'image et au cinéma, l'école ne pouvant être le lieu exclusif de cet apprentissage ni celui de l'ouverture sur la cité.
Depuis 1991, dans le cadre " d'Un été au ciné ", près de 150 000 spectateurs sont ainsi allés dans une salle de cinéma, 15 000 ont assisté à 185 séances spéciales, plus de 160 000 personnes ont assisté aux séances de cinéma en plein air.
Plus de 2 500 jeunes ont participé à des ateliers où ils ont pu s'initier aux techniques et à la création sous la conduite de professionnels, que ce soit l'écriture de scénarios, la réalisation de courts métrages documentaires et de fiction, l'initiation au jeu d'acteur. Je ne doute pas que des vocations naissent lors de ces rencontres, et je suis sûre, que certains des bénéficiaires de ces actions, seront, demain, des bénévoles agissants ou des professionnels efficaces. La découverte du cinéma ne se fait pas seulement l'été ou dans le cadre scolaire mais aussi toute l'année, grâce au programme " Cinéville ", qui assure un meilleur accès des jeunes issus de milieux marginalisés à l'offre cinématographique.
Vous le voyez, ces actions constituent les fondements d'une véritable éducation à l'image et au cinéma, dont le rôle social et culturel est essentiel dans la vie de la Cité. C'est le rôle des pouvoirs publics, en concertation avec les différents acteurs, de proposer des réflexions, de susciter des partenariats, d'accompagner la mise en place d'actions concrètes et de les soutenir financièrement. Ainsi, nous devons, tous ensemble, en assurer le développement mais aussi la pérennité. C'est dans cette perspective que demain, Jean-Pierre Hoss, au nom du CNC, signera une convention avec la Région Pays de Loire.
On ne peut d'ailleurs pas clore cette réflexion sans évoquer le rôle spécifique de la télévision dans l'offre cinématographique. Elle est quantitativement notable et cependant si sélective, si marginalisée et, dans sa programmation si souvent tardive, qu'elle ne contribue que peu à nos objectifs.
Action tournée vers les succès de masse, elle appelle un effort de diversité de ses programmateurs, une curiosité, un appétit que reflètent bien mieux vos actions. C'est à ce titre que je veux les renforcer. La tenue de ce colloque aujourd'hui est un exemple de la réflexion et de la concertation que je souhaite développer.
Vos conclusions sont fort utiles au renforcement et à la création des actions sur le terrain. J'y serai particulièrement attentive.
Je m'y engage.
Je vous remercie.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 24 janvier 2001)