Texte intégral
Europe 1
le 13 mars 2006
Q- Les propositions de D. de Villepin ne passent pas. Fin de non recevoir partout, sauf à l'UMP. Cela risque de dégénérer ?
R- Vous savez, le Gouvernement et le Premier ministre, nous avons une seule préoccupation, c'est de faciliter l'accès des jeunes à l'emploi. C'est tout. Alors, les réponses stéréotypées, de l'UNEF à la CGT en passant par le Parti socialiste, cela ne change rien et cela n'avance rien.
Q- Ce sont des interlocuteurs ! Ces gens-là existent !
R- Bien sûr, mais quelles sont les propositions. Nous leur proposons de parler formation ; le Premier ministre, hier soir, a proposé, quand un CPE se passe mal, qu'il y ait un surcroît de formation pour faciliter encore l'accès à l'emploi. Voilà ce dont on doit parler.
Q- La FSU répond "usine à gaz" !
R- Oui, bien sûr, mais tout cela est concret ; ce sont des propositions
concrètes et nous n'entendons aucune autre proposition.
Q- La vraie proposition concrète, est-ce que ce ne serait pas, par exemple, ce que dit E. Balladur, ce matin dans les Échos, que la motivation du licenciement soit précisée. C'est concret, c'est
simple !
R- Mais on ne peut pas licencier n'importe comment. L'intégralité du droit du travail s'applique au CPE comme aux autres contrats de travail. La situation est tout de même assez grave. Et que disent les syndicats aux jeunes des banlieues qui connaissent à 40% ou à 50% le chômage ? Le problème est bien là. Que fait-on pour eux ? Nous proposons une formule nouvelle d'accès à l'emploi, d'acquisition d'une expérience professionnelle. Nous proposons de parler formation. Et la formation, c'est essentiel. Nous proposons par exemple aux organisations étudiantes de parler des formations universitaires pour améliorer l'accès à l'emploi des étudiants. Voilà des sujets concrets, voilà des sujets qui permettent de progresser.
Q- Ce qui est troublant, c'est que, à la fois les syndicats d'enseignants, les syndicats d'étudiants et même les présidents d'universités prennent position contre le CPE, Toulouse, Nantes, Rennes et Nanterre notamment. Est-ce que cela vous choque ?
R- Il y a eu en effet trois présidents d'université qui ont pris position contre le CPE. Moi, je leur répond la même chose...
Q- Est-ce qu'ils ont eu tort ? Est-ce qu'ils sortent du droit de réserve de leur fonction ?
R- Je leur réponds la même chose que beaucoup de leurs collègues présidents d'université. C'est qu'en effet ils sortent de leur rôle. En tant que présidents d'université, il sont un rôle éminent, celui de faire en sorte que les formations qui sont dispensées dans leurs universités conduisent les étudiants à l'emploi. C'est cela, leur travail. Et en se prononçant sur le CPE, il sortent de leur rôle, alors qu'ils ont du travail à faire, alors que nous sommes avec eux pour améliorer les formations dans notre pays, pour faire en sorte que les jeunes accèdent plus facilement à l'emploi. Telle est notre préoccupation, telle est notre unique préoccupation.
Q- Est-ce que le Premier ministre doit recevoir les étudiants - ce qu'il n'a pas proposé d'ailleurs jusqu'à présent ?
R- Mais le Premier ministre a reçu des syndicats d'enseignants, d'étudiants, a reçu le présidents d'universités, a discuté avec tous les syndicats quels qu'ils soient sur ces sujets d'emploi, sur ces sujets de formation. Nous sommes prêts évidemment à le faire, à condition de parler de choses concrètes, à condition de sortir des slogans qui ne débouchent sur rien.
Q- Mais vous n'avez rien de plus à proposer ? Ce sera "pas de retrait du CPE" ?
R- Mais le CPE est une mesure qui est favorable à l'emploi des jeunes, qui permet un première acquisition d'expérience professionnelle. Nous serions en contradiction avec nous-mêmes en disant que cette mesure n'est pas bonne. Cette mesure est positive.
Q- D'autres ont su revenir sur des projets lorsqu'ils ne passaient pas dans l'opinion publique ?
R- Mais ont-ils bien fait ? Ce qui compte, c'est l'intérêt général. Le Premier ministre est là pour servir l'intérêt général. Nous proposons de faire un bilan au bout de six mois, n'est-ce pas une ouverture pour faire la preuve que le CPE était utile. Nous proposons d'en parler avec les syndicats. Nous proposons d'en parler en permanence. Nous proposons d'améliorer les conditions notamment de formation, d'indemnisation du chômage. Ainsi, le CPE devient un contrat qui est LE contrat le plus favorable pour un jeune qui est à la recherche d'un emploi.
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 mars 2006RMC Info
le 15 mars 2006
Q- D. de Villepin a réaffirmé hier, à l'Assemblée nationale, que le contrat "première embauche" marchera et permettra de faire baisser le chômage. Il est donc maintenu. Peut-on penser à d'autres aménagements que ceux annoncés par le Premier ministre dimanche ? Par exemple, pourrait-on revenir sur le délai de deux ans ?
R- Il n'est pas question de modifier la loi et ce délai de deux ans est dans la loi. Il est d'ailleurs la condition de la réussite du contrat "première embauche". S'il s'agissait de continuer comme avant, nous aurions la même situation qu'aujourd'hui, c'est-à-dire un taux de chômage ahurissant pour les jeunes, parce qu'il est le double de la moyenne nationale et ce n'est pas tolérable. Il faut donc naturellement faire le contrat "première embauche" et des mesures d'accompagnement sont possibles. Il y a des améliorations, il y a de la formation à apporter. Je vous ai entendu, il y a quelques instants, vous avez tout à fait raison. En réalité, il y a un vrai malaise des universités qui n'est pas lié exclusivement au contrat "première embauche", qui est lié à l'inquiétude d'un certain nombre d'étudiants, pour leur avenir professionnel. Nous ne parlons que de cela depuis un certain nombre de mois. Nous parlons d'amélioration de la formation universitaire pour mieux coller à l'emploi, pour améliorer les chances des jeunes d'entrer rapidement dans la vie active. C'est un vrai sujet, c'est un sujet de fond et il faut travailler là-dessus, parce que, aujourd'hui, la situation n'est pas tolérable.
Q- Mais alors pourquoi, en France, dépense-t-on plus pour un lycéen que pour un étudiant ?
R- C'est vrai que c'est un paradoxe. Quand on regarde les chiffres de près, on dépense plus que la moyenne quand on prend un cursus complet. C'est-à-dire que nos études sont plus longues que la moyenne et, année par année, elles sont un peu moins coûteuses. On a surtout un taux d'échec ahurissant. En premier cycle, il y a 40 % des étudiants qui échouent et cela, c'est une profonde anomalie. Il faut absolument que nous travaillions à la réussite en premier cycle. Il faut éviter que des étudiants s'engagent dans des études supérieures et n'aboutissent à rien. Et ceux-là sont les plus touchés par le chômage.
Q- L'information professionnelle est pratiquement nulle au lycée, ni très importante dans les facs.
R- Cela dépend. Dans les lycées, il y a des bacs qui préparent très bien à la vie professionnelle.
Q- Mais pourquoi vont-on tant d'étudiants se diriger vers les Sciences humaines ou vers les Lettres, alors que l'on sait très bien que les débouchés sont rares ?
Q- J'ai demandé que l'on informe totalement les étudiants des débouchés de toutes les filières. C'est-à-dire que désormais, et ce sera accessible sur Internet, quand on commence des études, par exemple en Sciences humaines, on sait quel est, au bout d'un an, le taux d'emploi, de chômage, à quels emplois on peut aboutir, dans telle ou telle filière. L'information est un préalable absolu à une bonne orientation des jeunes. Deuxièmement, y compris en Lettres, dans les filières qui, apparemment, ne préparent pas à l'entreprise, on peut faire des stages, on peut se préparer à d'autres métiers que les métiers traditionnels de ces filières, pour élargir le champ des possibilités pour les jeunes. Il y a beaucoup de travail à faire ; c'est ce que nous proposons aux universités depuis plusieurs mois, nous travaillons là-dessus et il faut naturellement continuer dans cette voie.
Q- On doit se bouger aujourd'hui et j'écoutais hier le "patron" - j'utilise volontairement ce terme - de Sophia-Antipolis, près de Nice, qui disait qu'il avait mis en place un système qui permet d'accompagner ses étudiants à intégrer l'entreprise. C'est du service après-vente, en quelque sorte.
R- C'est exactement ce qu'il faut faire.
Q- Pourquoi est-ce que ce n'est pas généralisé dans toutes les universités françaises ?
R- Parce que cela dépend de l'initiative de toutes les universités. Vous avez dit "le patron" de telle université. Il faut en effet que les responsables universitaires se mobilisent sur cet objectif. Beaucoup le font. Il y a 85 universités en France, elles ne sont pas toutes comparables ; certaines ont pris à bras le corps ce problème de l'échec en premier cycle, ce problème de l'insertion professionnelle. Nous sommes optimistes sur l'évolution de l'université, mais il est urgent d'agir parce qu'il faut en effet faire en sorte que les étudiants trouvent rapidement un emploi.
Q- Je prends un exemple, celui des Staps, que vous suivez de près. On leur a promis, depuis des années des postes au Capes, notamment au Cappas. On les a poussés à s'engager dans ces filières, et aujourd'hui, ils voient les portes se fermer devant eux.
R- Mais là, c'est aussi la question de l'information que j'évoquais il y a quelques instants. Depuis toujours, il est clair que tous les étudiants en éducation physique et sportive ne pourront pas être professeurs, puisqu'il y a beaucoup plus d'étudiants que de débouchés dans l'enseignement. Mais il y a d'autres métiers possibles. Pensons aux collectivités locales, où il y a beaucoup d'activités sportives et d'interventions dans le secteur sportif, pensons aux fédérations sportives qui peuvent également être des employeurs, il faut travailler à l'élargissement des possibilités professionnelles dans toutes les filières. Il n'y pas que les sciences et les technologies qui aient de débouchés professionnels. C'est vrai dans toutes les disciplines. On peut faire mieux qu'aujourd'hui mais il faut y travailler très concrètement.Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 15 mars 2006
le 13 mars 2006
Q- Les propositions de D. de Villepin ne passent pas. Fin de non recevoir partout, sauf à l'UMP. Cela risque de dégénérer ?
R- Vous savez, le Gouvernement et le Premier ministre, nous avons une seule préoccupation, c'est de faciliter l'accès des jeunes à l'emploi. C'est tout. Alors, les réponses stéréotypées, de l'UNEF à la CGT en passant par le Parti socialiste, cela ne change rien et cela n'avance rien.
Q- Ce sont des interlocuteurs ! Ces gens-là existent !
R- Bien sûr, mais quelles sont les propositions. Nous leur proposons de parler formation ; le Premier ministre, hier soir, a proposé, quand un CPE se passe mal, qu'il y ait un surcroît de formation pour faciliter encore l'accès à l'emploi. Voilà ce dont on doit parler.
Q- La FSU répond "usine à gaz" !
R- Oui, bien sûr, mais tout cela est concret ; ce sont des propositions
concrètes et nous n'entendons aucune autre proposition.
Q- La vraie proposition concrète, est-ce que ce ne serait pas, par exemple, ce que dit E. Balladur, ce matin dans les Échos, que la motivation du licenciement soit précisée. C'est concret, c'est
simple !
R- Mais on ne peut pas licencier n'importe comment. L'intégralité du droit du travail s'applique au CPE comme aux autres contrats de travail. La situation est tout de même assez grave. Et que disent les syndicats aux jeunes des banlieues qui connaissent à 40% ou à 50% le chômage ? Le problème est bien là. Que fait-on pour eux ? Nous proposons une formule nouvelle d'accès à l'emploi, d'acquisition d'une expérience professionnelle. Nous proposons de parler formation. Et la formation, c'est essentiel. Nous proposons par exemple aux organisations étudiantes de parler des formations universitaires pour améliorer l'accès à l'emploi des étudiants. Voilà des sujets concrets, voilà des sujets qui permettent de progresser.
Q- Ce qui est troublant, c'est que, à la fois les syndicats d'enseignants, les syndicats d'étudiants et même les présidents d'universités prennent position contre le CPE, Toulouse, Nantes, Rennes et Nanterre notamment. Est-ce que cela vous choque ?
R- Il y a eu en effet trois présidents d'université qui ont pris position contre le CPE. Moi, je leur répond la même chose...
Q- Est-ce qu'ils ont eu tort ? Est-ce qu'ils sortent du droit de réserve de leur fonction ?
R- Je leur réponds la même chose que beaucoup de leurs collègues présidents d'université. C'est qu'en effet ils sortent de leur rôle. En tant que présidents d'université, il sont un rôle éminent, celui de faire en sorte que les formations qui sont dispensées dans leurs universités conduisent les étudiants à l'emploi. C'est cela, leur travail. Et en se prononçant sur le CPE, il sortent de leur rôle, alors qu'ils ont du travail à faire, alors que nous sommes avec eux pour améliorer les formations dans notre pays, pour faire en sorte que les jeunes accèdent plus facilement à l'emploi. Telle est notre préoccupation, telle est notre unique préoccupation.
Q- Est-ce que le Premier ministre doit recevoir les étudiants - ce qu'il n'a pas proposé d'ailleurs jusqu'à présent ?
R- Mais le Premier ministre a reçu des syndicats d'enseignants, d'étudiants, a reçu le présidents d'universités, a discuté avec tous les syndicats quels qu'ils soient sur ces sujets d'emploi, sur ces sujets de formation. Nous sommes prêts évidemment à le faire, à condition de parler de choses concrètes, à condition de sortir des slogans qui ne débouchent sur rien.
Q- Mais vous n'avez rien de plus à proposer ? Ce sera "pas de retrait du CPE" ?
R- Mais le CPE est une mesure qui est favorable à l'emploi des jeunes, qui permet un première acquisition d'expérience professionnelle. Nous serions en contradiction avec nous-mêmes en disant que cette mesure n'est pas bonne. Cette mesure est positive.
Q- D'autres ont su revenir sur des projets lorsqu'ils ne passaient pas dans l'opinion publique ?
R- Mais ont-ils bien fait ? Ce qui compte, c'est l'intérêt général. Le Premier ministre est là pour servir l'intérêt général. Nous proposons de faire un bilan au bout de six mois, n'est-ce pas une ouverture pour faire la preuve que le CPE était utile. Nous proposons d'en parler avec les syndicats. Nous proposons d'en parler en permanence. Nous proposons d'améliorer les conditions notamment de formation, d'indemnisation du chômage. Ainsi, le CPE devient un contrat qui est LE contrat le plus favorable pour un jeune qui est à la recherche d'un emploi.
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 mars 2006RMC Info
le 15 mars 2006
Q- D. de Villepin a réaffirmé hier, à l'Assemblée nationale, que le contrat "première embauche" marchera et permettra de faire baisser le chômage. Il est donc maintenu. Peut-on penser à d'autres aménagements que ceux annoncés par le Premier ministre dimanche ? Par exemple, pourrait-on revenir sur le délai de deux ans ?
R- Il n'est pas question de modifier la loi et ce délai de deux ans est dans la loi. Il est d'ailleurs la condition de la réussite du contrat "première embauche". S'il s'agissait de continuer comme avant, nous aurions la même situation qu'aujourd'hui, c'est-à-dire un taux de chômage ahurissant pour les jeunes, parce qu'il est le double de la moyenne nationale et ce n'est pas tolérable. Il faut donc naturellement faire le contrat "première embauche" et des mesures d'accompagnement sont possibles. Il y a des améliorations, il y a de la formation à apporter. Je vous ai entendu, il y a quelques instants, vous avez tout à fait raison. En réalité, il y a un vrai malaise des universités qui n'est pas lié exclusivement au contrat "première embauche", qui est lié à l'inquiétude d'un certain nombre d'étudiants, pour leur avenir professionnel. Nous ne parlons que de cela depuis un certain nombre de mois. Nous parlons d'amélioration de la formation universitaire pour mieux coller à l'emploi, pour améliorer les chances des jeunes d'entrer rapidement dans la vie active. C'est un vrai sujet, c'est un sujet de fond et il faut travailler là-dessus, parce que, aujourd'hui, la situation n'est pas tolérable.
Q- Mais alors pourquoi, en France, dépense-t-on plus pour un lycéen que pour un étudiant ?
R- C'est vrai que c'est un paradoxe. Quand on regarde les chiffres de près, on dépense plus que la moyenne quand on prend un cursus complet. C'est-à-dire que nos études sont plus longues que la moyenne et, année par année, elles sont un peu moins coûteuses. On a surtout un taux d'échec ahurissant. En premier cycle, il y a 40 % des étudiants qui échouent et cela, c'est une profonde anomalie. Il faut absolument que nous travaillions à la réussite en premier cycle. Il faut éviter que des étudiants s'engagent dans des études supérieures et n'aboutissent à rien. Et ceux-là sont les plus touchés par le chômage.
Q- L'information professionnelle est pratiquement nulle au lycée, ni très importante dans les facs.
R- Cela dépend. Dans les lycées, il y a des bacs qui préparent très bien à la vie professionnelle.
Q- Mais pourquoi vont-on tant d'étudiants se diriger vers les Sciences humaines ou vers les Lettres, alors que l'on sait très bien que les débouchés sont rares ?
Q- J'ai demandé que l'on informe totalement les étudiants des débouchés de toutes les filières. C'est-à-dire que désormais, et ce sera accessible sur Internet, quand on commence des études, par exemple en Sciences humaines, on sait quel est, au bout d'un an, le taux d'emploi, de chômage, à quels emplois on peut aboutir, dans telle ou telle filière. L'information est un préalable absolu à une bonne orientation des jeunes. Deuxièmement, y compris en Lettres, dans les filières qui, apparemment, ne préparent pas à l'entreprise, on peut faire des stages, on peut se préparer à d'autres métiers que les métiers traditionnels de ces filières, pour élargir le champ des possibilités pour les jeunes. Il y a beaucoup de travail à faire ; c'est ce que nous proposons aux universités depuis plusieurs mois, nous travaillons là-dessus et il faut naturellement continuer dans cette voie.
Q- On doit se bouger aujourd'hui et j'écoutais hier le "patron" - j'utilise volontairement ce terme - de Sophia-Antipolis, près de Nice, qui disait qu'il avait mis en place un système qui permet d'accompagner ses étudiants à intégrer l'entreprise. C'est du service après-vente, en quelque sorte.
R- C'est exactement ce qu'il faut faire.
Q- Pourquoi est-ce que ce n'est pas généralisé dans toutes les universités françaises ?
R- Parce que cela dépend de l'initiative de toutes les universités. Vous avez dit "le patron" de telle université. Il faut en effet que les responsables universitaires se mobilisent sur cet objectif. Beaucoup le font. Il y a 85 universités en France, elles ne sont pas toutes comparables ; certaines ont pris à bras le corps ce problème de l'échec en premier cycle, ce problème de l'insertion professionnelle. Nous sommes optimistes sur l'évolution de l'université, mais il est urgent d'agir parce qu'il faut en effet faire en sorte que les étudiants trouvent rapidement un emploi.
Q- Je prends un exemple, celui des Staps, que vous suivez de près. On leur a promis, depuis des années des postes au Capes, notamment au Cappas. On les a poussés à s'engager dans ces filières, et aujourd'hui, ils voient les portes se fermer devant eux.
R- Mais là, c'est aussi la question de l'information que j'évoquais il y a quelques instants. Depuis toujours, il est clair que tous les étudiants en éducation physique et sportive ne pourront pas être professeurs, puisqu'il y a beaucoup plus d'étudiants que de débouchés dans l'enseignement. Mais il y a d'autres métiers possibles. Pensons aux collectivités locales, où il y a beaucoup d'activités sportives et d'interventions dans le secteur sportif, pensons aux fédérations sportives qui peuvent également être des employeurs, il faut travailler à l'élargissement des possibilités professionnelles dans toutes les filières. Il n'y pas que les sciences et les technologies qui aient de débouchés professionnels. C'est vrai dans toutes les disciplines. On peut faire mieux qu'aujourd'hui mais il faut y travailler très concrètement.Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 15 mars 2006