Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, en réponse à une question sur la manifestation turque anti-arménienne à Lyon, à l'Assemblée nationale le 22 mars 2006.

A la suite des incidents violents que vous venez de rappeler Monsieur le Député, et qui ont suscité à juste titre beaucoup d'émotion auprès de nos compatriotes d'origine arménienne, dont nous sommes solidaires, je voudrais tout d'abord vous indiquer que notre ambassadeur à Ankara est immédiatement intervenu auprès des autorités turques pour souligner le tort que portaient à l'image de leur pays ces manifestations, qui avaient fait une large place aux mouvements nationalistes turcs.
Nous regrettons en particulier, si l'on se réfère aux propos rapportés par la presse régionale, que le nouveau consul général turc à Lyon n'ait pas tenu compte des appels à la retenue lancés par le ministre turc des Affaires étrangères.
Je voudrais ensuite souligner que les autorités françaises ne manquent jamais une occasion d'inviter la Turquie à effectuer un authentique travail de mémoire sur son passé. C'est d'autant plus nécessaire que la Turquie a marqué publiquement sa volonté d'adhérer aux valeurs de l'Union européenne, et qui reposent sur l'idée de réconciliation. Le ministre des Affaires étrangères l'a encore rappelé aux autorités turques lors de sa visite à Ankara début février.
Enfin, ces incidents sont d'autant plus regrettables que ce travail de mémoire semble avoir commencé, avec l'organisation de conférences qui ont eu lieu récemment sur la question arménienne en Turquie. Il y a donc là les premiers signes d'un débat qu'il appartient aux autorités turques d'encourager et vis-à-vis duquel nous serons bien évidemment très attentifs et vigilants.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 mars 2006