Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur les relations franco-lettones et la construction européenne, à Riga le 30 mars 2006.

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Circonstance : Déplacement en Lettonie et en Estonie les 30 et 31 mars -point de presse conjoint avec M. Artis Pabriks, ministre des affaires étrangères de Lettonie, à Riga (Lettonie) le 30 mars 2006

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, merci de votre présence. A mon tour de vous saluer. Je tiens aussi à remercier les autorités lettones, et particulièrement M. Artis Pabriks, pour la qualité de la visite qui a été organisée et la chaleur de l'accueil qui m'est réservé. Une visite qui, me concernant, n'avait eu lieu qu'une seule fois auparavant, puisqu'il y a un peu plus de quatre ans j'avais eu l'honneur d'accompagner le président de la République à l'occasion de sa visite d'Etat, en juillet 2001. Je vois les changements et les progrès faits en quelques années par la Lettonie. Nous nous efforçons, à notre place, de mener aussi quelques réformes et nous poursuivrons parce que c'est la voie de l'avenir pour chacun d'entre nous.
Ce matin, j'ai eu l'honneur d'être reçue par la présidente de la République, Mme Vaira Vike Freiberga, dont chacun, en France, connaît et apprécie les qualités et le parcours personnel qui en font une autorité unanimement respectée, et je dois dire, aimée de tous les Français. J'ai également eu des entretiens avec votre ministre de l'économie, M. Krisjanis Karins, et avec Artis. Cet après-midi, je me rendrai dans une autre partie du pays, à Daugavpils, pour voir d'autres aspects de la Lettonie et voir aussi les investissements français, avec l'entreprise Axon Cables.
Nous avons, pendant ces entretiens, évidemment très largement parlé des questions européennes après l'accord qui est intervenu au Conseil européen de décembre sur les perspectives financières, sur le futur budget de l'Union européenne, qui est un bon budget, mais aussi après le Conseil européen de la semaine dernière qui a permis de faire faire à l'Europe un certain nombre de pas concrets, utiles et attendus dans les domaines de l'énergie, de la recherche et de l'innovation, des échanges de jeunes ou du rôle que l'on souhaite donner aux entreprises et en particulier aux petites et moyennes entreprises.
Il y a encore beaucoup de défis à relever, mais nous sommes décidés à les relever tous ensemble. L'Europe concerne chacun de nos pays, nous avons tous notre part de responsabilité dans les avancées que doit faire l'Europe. Je suis heureuse de voir que la Lettonie est résolument engagée dans la construction d'une Europe politique, ambitieuse, solidaire et je l'en remercie.
Sur le plan bilatéral, nous avons d'excellentes relations sur le plan politique, qui sont à la fois des relations denses et de qualité. Nous nous voyons de plus fréquemment. Votre ministre était venu me voir à Paris au mois de novembre et nous nous voyons plusieurs fois par mois à Bruxelles, au Conseil Affaires générales, où les interventions du ministre sont toujours précises, sages et appréciées de tous, comme celles de tous les ministres, par définition, mais les siennes un peu plus que la moyenne !
Sur nos relations, le seul sujet sur lequel notre insatisfaction doit être soulignée est celui de nos relations économiques. La France est trop peu présente ici, nos investissements, en particulier, sont trop faibles et j'espère que ma visite sera, avec d'autres signaux, le signe de la volonté de la France de s'investir davantage en Lettonie.
Q - L'année dernière, le festival "Etonnante Lettonie" a eu lieu en France, l'année prochaine aura lieu le festival français "Le Printemps français en Lettonie". De tels festivals ne sont pas organisés souvent dans ces deux pays. Que cela signifie-t-il concernant les relations entre nos pays ?
Q - En effet, nous n'organisons pas tous les jours en France une saison culturelle pour un pays étranger et j'imagine qu'il en va de même pour votre pays. "L'étonnante Lettonie" avait été, l'an dernier, un grand succès en France. L'inauguration en avait été faite par le président de la République française et par votre présidente. Cela a permis à de nombreux Français de découvrir la Lettonie. Je disais tout à l'heure que l'insuffisance de nos relations économiques vient en partie du fait que nous ne nous connaissons pas suffisamment. L'organisation de ces deux saisons nous a permis de mieux nous connaître, de mieux faire connaître ce que sont nos cultures et nos peuples, de voir que l'Europe se fait "unie dans la diversité", comme le dit la devise européenne, et qu'elle ne se fait pas contre nos identités, mais qu'au contraire elle les aide à mieux se diffuser. Derrière cette meilleure connaissance mutuelle, je pense qu'il y aura aussi un peu de curiosité supplémentaire, comme il y en a eu de la part des Français à l'égard de la Lettonie, et je l'espère à partir du printemps prochain de la part des Lettons pour la France, ce qui nous permettra de densifier encore nos relations politiques et économiques. Je ne néglige en rien l'aspect culturel. J'en parlais tout à l'heure notamment avec la présidente de la République et nous avons réfléchi ensemble au projet d'éditer en français un certain nombre de Dainas (courtes compositions poétiques de tradition orale, production caractéristique et très abondante de la culture populaire lettonne) de votre pays qui expriment, mieux qu'aucun autre art, le génie culturel qui vous est propre.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 avril 2006