Texte intégral
Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Jean-Louis Debré.
Jean-Louis Debré : Bonjour.
QJean-Michel Aphatie : Le président de la république a promulgué la loi qui institue le C.P.E en demandant au gouvernement je cite Jacques Chirac, vendredi soir "De prendre toutes les dispositions pour, qu'en pratique, aucun contrat ne puisse être signé". N'est-ce pas ainsi, Jean-Louis Debré, que la politique perd la confiance des gens ?
RJean-Louis Debré : D'abord, il n'a pas promulgué la loi sur le C.P.E : il a promulgué la loi sur "l'égalité des chances". Vous savez que, dans cette loi, c'est 50 articles dont le C.P.E est un article.
QJean-Michel Aphatie : Donc, il a promulgué 49 articles, et il a demandé que le C.P.E ne s'applique pas.
RJean-Louis Debré : Il y avait des dispositions très importantes, notamment concernant la discrimination à l'embauche et il fallait, impérativement, que ce soit promulgué. Première remarque.
Deuxième remarque, si vous permettez. Dès le départ, et le Premier ministre lui-même, avait dit que, sur le C.P.E et sur 2 dispositions du C.P.E, il était possible de modifier un certain nombre de choses. Il avait indiqué modifier le délai puisque c'était un délai dans lequel le jeune pouvait être licencié pendant 2 ans. On était d'accord pour le ramener à 1 an, mais il fallait une modification législative. Et, deuxièmement, en ce qui concerne le droit de savoir pourquoi il était licencié, là-aussi, le premier ministre avait indiqué qu'il fallait donner ce droit de savoir.
QJean-Michel Aphatie : Je ne comprends pas pourquoi les parlementaires ont-ils voté une loi ? Ils venaient de la voter au mois de mars, si elle n'était pas bien faite ? Les parlementaires font n'importe quoi, alors ?
RJean-Louis Debré : Non. Ne prenez pas votre air naïf, monsieur.
QJean-Michel Aphatie : Jean-Louis Debré !
RJean-Louis Debré : C'est très souvent qu'on s'aperçoit qu'il faut adapter et modifier une loi.
QJean-Michel Aphatie : Tout de suite ! Avant même qu'elle entre en application ?
RJean-Louis Debré : Cela arrive. Je peux vous citer aussi des lois qui n'ont jamais été appliquées. Alors, dans ce cas-là, il vaut mieux ne pas se buter. Y voir qu'il y avait 2 dispositions qui posaient problème, et qui ont motivé un certain nombre de revendications. Le Premier ministre, lui-même le gouvernement, à de multiples reprises a dit qu'il était prêt à modifier ces 2 dispositions. Il s'avère que ces modifications doivent se faire par voie législative, et non pas par voie réglementaire. On en tire les conséquences et, sur ces 2 points, on modifie le texte comme on l'avait annoncé.
QJean-Michel Aphatie : Et alors, le sauveur celui qui a téléphoné aux syndicats, samedi. Celui qui cherche maintenant la porte de sortie à cette grave crise c'est Nicolas Sarkozy. Merci, Nicolas Sarkozy !
RJean-Louis Debré : C'est vous qui dites cela ?
QJean-Michel Aphatie : Oui. Et vous, que dites-vous ?
RJean-Louis Debré : D'abord, je pense que les téléphones des syndicalistes ont dû beaucoup sonner, samedi, parce que j'entends ici, j'entends là. On a appelé. Tout le monde appelle. C'est fantastique !
QJean-Michel Aphatie : Vous les avez appelés ?
RJean-Louis Debré : Non. Mais le problème n'est pas là. Permettez-moi de dire que je ne ferai pas de polémique.
QJean-Michel Aphatie : On est d'accord ! Ce n'est pas de la polémique, Jean-Louis Debré. Reconnaissez-vous le rôle essentiel de Nicolas Sarkozy dans la sortie de la crise ?
RJean-Louis Debré : Ce n'est pas le problème. Qu'il en est, ici ou là, qui veuille s'auto-proclamer responsable de la fin de crise, profiter de la crise pour jouer un rôle personnel : il en a toujours été comme cela, et c'est, hélas, le lot de la politique.
QJean-Michel Aphatie : Nicolas Sarkozy profite de cela pour jouer un rôle personnel ?
RJean-Louis Debré : Vous n'avez qu'à prendre le titre du "Figaro" : il y a marqué "auto-proclamation". Le problème n'est pas là !
QJean-Michel Aphatie : Il sera content Nicolas Sarkozy !
RJean-Louis Debré : Je ne vais pas polémiquer et donc, on va évacuer cette question. Vous pourrez y revenir 10 fois de suite, je ne dirai pas de mal de qui que ce soit. C'est clair ?
QJean-Michel Aphatie : D'accord !
RJean-Louis Debré : Alors, ce qui est en cause, c'est de savoir si nous sommes capables de réformer notre pays. Alors, il y a 2 attitudes. Soit, on dit : "Il ne faut rien faire", et on continue à penser que le chômage des jeunes n'est pas un problème. D'ailleurs, ceux-là, ils blablatèrent. Et il y a une autre façon, c'est de dire : "Il faut essayer de réduire le chômage des jeunes et on ne peut pas se contenter de la situation".
Alors, le C.P.E qui va être modifié, qui va être amélioré, qui va rassurer les uns et les autres, est peut-être une solution qui doit permettre la diminution du chômage des jeunes. Je ne vois pas pourquoi on resterait dans la situation actuelle. Et je constate simplement que la gauche dont Alain Duhamel parlait à l'instant a beaucoup critiqué. Je n'ai pas vu une proposition. Ils se contentent de la situation actuelle.
Et bien, moi, je ne peux pas me contenter qu'un certain nombre de jeunes, dans ma ville d'Evreux, comme ailleurs, continuent à accumuler petits boulots sur petits boulots, et finalement, voient leur situation se dégrader et se marginaliser.
QJean-Michel Aphatie : Etes-vous toujours gaulliste, Jean-Louis Debré ?
RJean-Louis Debré : Je suis profondément gaulliste.
QJean-Michel Aphatie : "Que le gouvernement s'efface au profit du président du parti c'est François Bayrou qui l'a dit, hier, au Grand Jury qu'il y ait, par ailleurs, le numéro 2 du gouvernement". C'est un système qui n'a jamais existé, que le général de Gaulle aurait condamné avec la plus extrême violence.
RJean-Louis Debré : D'abord, je ne donne pas un brevet de gaullisme à Monsieur Bayrou qui a toujours condamné le général de Gaulle et qui l'a toujours critiqué.
QJean-Michel Aphatie : Là, il en appelle à de Gaulle !
RJean-Louis Debré : Je ne vais pas polémiquer.
QJean-Michel Aphatie : C'est vrai que le général de Gaulle dénonçait le régime des partis.
RJean-Louis Debré : Laissez-le là où il est ! Et le régime des partis, Monsieur Bayrou ferait mieux de regarder comment il avait fonctionné sous la IVème république, parce que l'attitude de l'U.D.F est exactement le jeu des partis politiques. Mais le problème n'est pas là, encore ! Pas de polémique !
QJean-Michel Aphatie : Je sais où est le problème !
RJean-Louis Debré : Essayons de régler le problème sur le fond. Arrêtez de poser, les uns et les autres : nous sommes nombreux à essayer et à vouloir sortir de cette crise pour l'intérêt des jeunes.
QJean-Michel Aphatie : Quand la proposition de loi sera-t-elle déposée, Jean-Louis Debré ?
RJean-Louis Debré : Interrogez Monsieur Accoyer ! Je le souhaite le plus rapidement possible.
QJean-Michel Aphatie : Alors, Monsieur Accoyer a dit : "Début mai, probablement". Et Henri Cuq, ministre chargé des relations avec le Parlement dit, dans "Le Parisien" de ce matin : "Dans une semaine".
RJean-Louis Debré : Je souhaite que cela soit dans 10 jours.
QJean-Michel Aphatie : Voilà une réponse claire !
RJean-Louis Debré : Je suis un homme de consensus. Je suis gaulliste et je suis pour le consensus.
Jean-Michel Aphatie : Et donc, la proposition de loi c'est Jean-Louis Debré qui le dit sur RTL, ce matin dans 10 jours !
Jean-Louis Debré : Non : j'espère, dans 10 jours ! Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas envie de dire.
Jean-Michel Aphatie : Dominique de Villepin sort-il renforcé de cet épisode, Jean-Louis Debré ?
Jean-Louis Debré : Mais vous savez, la politique ! La semaine dernière, c'était Monsieur Sarkozy qui était vilipendé par ses attitudes qui étaient anti-gouvernementales.
Jean-Michel Aphatie : Par vous ? C'est vous qui l'avez vilipendé ?
Jean-Louis Debré : Non ! Je ne dis rien ! Aujourd'hui, vous en faites le héros. Demain, on verra ce que demain sera fait.
Jean-Michel Aphatie : Ma question était : Dominique de Villepin sort-il renforcé de cet épisode, Jean-Louis Debré ?
Jean-Louis Debré : Il a montré sa capacité de vouloir réformer. Je suis plutôt, dans mon attitude gaulliste, ceux qui sont "On avance, on réforme, même si on prend des risques" plutôt que de ceux qui disent "On attend". Il y a 2 sortes de politiques : il y a des politiques sans chance, mais il n'y a pas de politique sans risques.
Jean-Michel Aphatie : Vous dites, ce matin, dans "Le Figaro" : "On ne progresse jamais dans la chienlit". Vous pensez que les manifestants, qui seront, demain, dans les rues de France c'est la chienlit, Jean-Louis Debré ?
Jean-Louis Debré : J'ai été très frappé, hier soir, en regardant la télévision, en écoutant les uns et les autres. On ne parle plus du C.P.E : maintenant, on parle de renverser le gouvernement. Je me demande où nous allons ! Les gens qui manifestent, et qui organisent ces manifestations, veulent-ils vraiment la modification du C.P.E, comme ils l'annonçaient il y a 15 jours, ou est-ce qu'aujourd'hui ils veulent aller vers la révolution ? Qu'ils le disent ! Alors qu'ils n'entraînent pas les jeunes, qui sont sincères, et qui cherchent à améliorer leur situation, dans les voies de la chienlit.
Jean-Michel Aphatie : Jean-Louis Debré qui ne polémique avec personne.
Jean-Louis Debré : Naturellement, vous l'avez remarqué ! Même pas avec vous !
Jean-Michel Aphatie : Jean-Louis Debré qui ne polémique avec personne était l'invité de RTL, ce matin. Bonne journée !
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 avril 2006
Jean-Louis Debré : Bonjour.
QJean-Michel Aphatie : Le président de la république a promulgué la loi qui institue le C.P.E en demandant au gouvernement je cite Jacques Chirac, vendredi soir "De prendre toutes les dispositions pour, qu'en pratique, aucun contrat ne puisse être signé". N'est-ce pas ainsi, Jean-Louis Debré, que la politique perd la confiance des gens ?
RJean-Louis Debré : D'abord, il n'a pas promulgué la loi sur le C.P.E : il a promulgué la loi sur "l'égalité des chances". Vous savez que, dans cette loi, c'est 50 articles dont le C.P.E est un article.
QJean-Michel Aphatie : Donc, il a promulgué 49 articles, et il a demandé que le C.P.E ne s'applique pas.
RJean-Louis Debré : Il y avait des dispositions très importantes, notamment concernant la discrimination à l'embauche et il fallait, impérativement, que ce soit promulgué. Première remarque.
Deuxième remarque, si vous permettez. Dès le départ, et le Premier ministre lui-même, avait dit que, sur le C.P.E et sur 2 dispositions du C.P.E, il était possible de modifier un certain nombre de choses. Il avait indiqué modifier le délai puisque c'était un délai dans lequel le jeune pouvait être licencié pendant 2 ans. On était d'accord pour le ramener à 1 an, mais il fallait une modification législative. Et, deuxièmement, en ce qui concerne le droit de savoir pourquoi il était licencié, là-aussi, le premier ministre avait indiqué qu'il fallait donner ce droit de savoir.
QJean-Michel Aphatie : Je ne comprends pas pourquoi les parlementaires ont-ils voté une loi ? Ils venaient de la voter au mois de mars, si elle n'était pas bien faite ? Les parlementaires font n'importe quoi, alors ?
RJean-Louis Debré : Non. Ne prenez pas votre air naïf, monsieur.
QJean-Michel Aphatie : Jean-Louis Debré !
RJean-Louis Debré : C'est très souvent qu'on s'aperçoit qu'il faut adapter et modifier une loi.
QJean-Michel Aphatie : Tout de suite ! Avant même qu'elle entre en application ?
RJean-Louis Debré : Cela arrive. Je peux vous citer aussi des lois qui n'ont jamais été appliquées. Alors, dans ce cas-là, il vaut mieux ne pas se buter. Y voir qu'il y avait 2 dispositions qui posaient problème, et qui ont motivé un certain nombre de revendications. Le Premier ministre, lui-même le gouvernement, à de multiples reprises a dit qu'il était prêt à modifier ces 2 dispositions. Il s'avère que ces modifications doivent se faire par voie législative, et non pas par voie réglementaire. On en tire les conséquences et, sur ces 2 points, on modifie le texte comme on l'avait annoncé.
QJean-Michel Aphatie : Et alors, le sauveur celui qui a téléphoné aux syndicats, samedi. Celui qui cherche maintenant la porte de sortie à cette grave crise c'est Nicolas Sarkozy. Merci, Nicolas Sarkozy !
RJean-Louis Debré : C'est vous qui dites cela ?
QJean-Michel Aphatie : Oui. Et vous, que dites-vous ?
RJean-Louis Debré : D'abord, je pense que les téléphones des syndicalistes ont dû beaucoup sonner, samedi, parce que j'entends ici, j'entends là. On a appelé. Tout le monde appelle. C'est fantastique !
QJean-Michel Aphatie : Vous les avez appelés ?
RJean-Louis Debré : Non. Mais le problème n'est pas là. Permettez-moi de dire que je ne ferai pas de polémique.
QJean-Michel Aphatie : On est d'accord ! Ce n'est pas de la polémique, Jean-Louis Debré. Reconnaissez-vous le rôle essentiel de Nicolas Sarkozy dans la sortie de la crise ?
RJean-Louis Debré : Ce n'est pas le problème. Qu'il en est, ici ou là, qui veuille s'auto-proclamer responsable de la fin de crise, profiter de la crise pour jouer un rôle personnel : il en a toujours été comme cela, et c'est, hélas, le lot de la politique.
QJean-Michel Aphatie : Nicolas Sarkozy profite de cela pour jouer un rôle personnel ?
RJean-Louis Debré : Vous n'avez qu'à prendre le titre du "Figaro" : il y a marqué "auto-proclamation". Le problème n'est pas là !
QJean-Michel Aphatie : Il sera content Nicolas Sarkozy !
RJean-Louis Debré : Je ne vais pas polémiquer et donc, on va évacuer cette question. Vous pourrez y revenir 10 fois de suite, je ne dirai pas de mal de qui que ce soit. C'est clair ?
QJean-Michel Aphatie : D'accord !
RJean-Louis Debré : Alors, ce qui est en cause, c'est de savoir si nous sommes capables de réformer notre pays. Alors, il y a 2 attitudes. Soit, on dit : "Il ne faut rien faire", et on continue à penser que le chômage des jeunes n'est pas un problème. D'ailleurs, ceux-là, ils blablatèrent. Et il y a une autre façon, c'est de dire : "Il faut essayer de réduire le chômage des jeunes et on ne peut pas se contenter de la situation".
Alors, le C.P.E qui va être modifié, qui va être amélioré, qui va rassurer les uns et les autres, est peut-être une solution qui doit permettre la diminution du chômage des jeunes. Je ne vois pas pourquoi on resterait dans la situation actuelle. Et je constate simplement que la gauche dont Alain Duhamel parlait à l'instant a beaucoup critiqué. Je n'ai pas vu une proposition. Ils se contentent de la situation actuelle.
Et bien, moi, je ne peux pas me contenter qu'un certain nombre de jeunes, dans ma ville d'Evreux, comme ailleurs, continuent à accumuler petits boulots sur petits boulots, et finalement, voient leur situation se dégrader et se marginaliser.
QJean-Michel Aphatie : Etes-vous toujours gaulliste, Jean-Louis Debré ?
RJean-Louis Debré : Je suis profondément gaulliste.
QJean-Michel Aphatie : "Que le gouvernement s'efface au profit du président du parti c'est François Bayrou qui l'a dit, hier, au Grand Jury qu'il y ait, par ailleurs, le numéro 2 du gouvernement". C'est un système qui n'a jamais existé, que le général de Gaulle aurait condamné avec la plus extrême violence.
RJean-Louis Debré : D'abord, je ne donne pas un brevet de gaullisme à Monsieur Bayrou qui a toujours condamné le général de Gaulle et qui l'a toujours critiqué.
QJean-Michel Aphatie : Là, il en appelle à de Gaulle !
RJean-Louis Debré : Je ne vais pas polémiquer.
QJean-Michel Aphatie : C'est vrai que le général de Gaulle dénonçait le régime des partis.
RJean-Louis Debré : Laissez-le là où il est ! Et le régime des partis, Monsieur Bayrou ferait mieux de regarder comment il avait fonctionné sous la IVème république, parce que l'attitude de l'U.D.F est exactement le jeu des partis politiques. Mais le problème n'est pas là, encore ! Pas de polémique !
QJean-Michel Aphatie : Je sais où est le problème !
RJean-Louis Debré : Essayons de régler le problème sur le fond. Arrêtez de poser, les uns et les autres : nous sommes nombreux à essayer et à vouloir sortir de cette crise pour l'intérêt des jeunes.
QJean-Michel Aphatie : Quand la proposition de loi sera-t-elle déposée, Jean-Louis Debré ?
RJean-Louis Debré : Interrogez Monsieur Accoyer ! Je le souhaite le plus rapidement possible.
QJean-Michel Aphatie : Alors, Monsieur Accoyer a dit : "Début mai, probablement". Et Henri Cuq, ministre chargé des relations avec le Parlement dit, dans "Le Parisien" de ce matin : "Dans une semaine".
RJean-Louis Debré : Je souhaite que cela soit dans 10 jours.
QJean-Michel Aphatie : Voilà une réponse claire !
RJean-Louis Debré : Je suis un homme de consensus. Je suis gaulliste et je suis pour le consensus.
Jean-Michel Aphatie : Et donc, la proposition de loi c'est Jean-Louis Debré qui le dit sur RTL, ce matin dans 10 jours !
Jean-Louis Debré : Non : j'espère, dans 10 jours ! Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas envie de dire.
Jean-Michel Aphatie : Dominique de Villepin sort-il renforcé de cet épisode, Jean-Louis Debré ?
Jean-Louis Debré : Mais vous savez, la politique ! La semaine dernière, c'était Monsieur Sarkozy qui était vilipendé par ses attitudes qui étaient anti-gouvernementales.
Jean-Michel Aphatie : Par vous ? C'est vous qui l'avez vilipendé ?
Jean-Louis Debré : Non ! Je ne dis rien ! Aujourd'hui, vous en faites le héros. Demain, on verra ce que demain sera fait.
Jean-Michel Aphatie : Ma question était : Dominique de Villepin sort-il renforcé de cet épisode, Jean-Louis Debré ?
Jean-Louis Debré : Il a montré sa capacité de vouloir réformer. Je suis plutôt, dans mon attitude gaulliste, ceux qui sont "On avance, on réforme, même si on prend des risques" plutôt que de ceux qui disent "On attend". Il y a 2 sortes de politiques : il y a des politiques sans chance, mais il n'y a pas de politique sans risques.
Jean-Michel Aphatie : Vous dites, ce matin, dans "Le Figaro" : "On ne progresse jamais dans la chienlit". Vous pensez que les manifestants, qui seront, demain, dans les rues de France c'est la chienlit, Jean-Louis Debré ?
Jean-Louis Debré : J'ai été très frappé, hier soir, en regardant la télévision, en écoutant les uns et les autres. On ne parle plus du C.P.E : maintenant, on parle de renverser le gouvernement. Je me demande où nous allons ! Les gens qui manifestent, et qui organisent ces manifestations, veulent-ils vraiment la modification du C.P.E, comme ils l'annonçaient il y a 15 jours, ou est-ce qu'aujourd'hui ils veulent aller vers la révolution ? Qu'ils le disent ! Alors qu'ils n'entraînent pas les jeunes, qui sont sincères, et qui cherchent à améliorer leur situation, dans les voies de la chienlit.
Jean-Michel Aphatie : Jean-Louis Debré qui ne polémique avec personne.
Jean-Louis Debré : Naturellement, vous l'avez remarqué ! Même pas avec vous !
Jean-Michel Aphatie : Jean-Louis Debré qui ne polémique avec personne était l'invité de RTL, ce matin. Bonne journée !
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 avril 2006