Texte intégral
Q- Le CPE, c'est définitivement fini. L'Assemblée nationale a adopté, hier, le texte sur l'emploi des jeunes qui remplace le CPE. C'était une bonne ou une mauvaise mesure le CPE ?
R- Oh, je crois que c'était une mesure assez dérisoire, sans grande importance et autour de laquelle s'est montée une espèce de bulle extraordinaire, à la fois sur le plan politique et sur le plan de l'agitation. On s'apercevra que ce n'est rien du tout, en quelque sorte. Ça a été remplacé pratiquement par une de ces mesurettes par lesquelles se font connaître généralement, même pas en souvenir, les Premiers ministres ou les ministres du Travail.
Q- Le Gouvernement a-t-il eu raison de céder ?
R- Moi, je suis pour le maintien de la loi quand elle a été votée parce qu'il y a eu, là, quand même une crise grave. On a eu la démonstration qu'un gouvernement, appuyé pourtant sur une majorité écrasante dans toutes les assemblées, et on peut dire dans toutes les institutions de la République, capitulait en rase campagne devant des manifestations de rue dont on savait quand même qu'elles n'impliquaient que 2 ou 2,5 % de la population. Il s'agit là, me semble-t-il, d'un tournant dans l'histoire de la Vème République et nous allons connaître bientôt les conséquences de ces dérèglements.
Q- C'est-à-dire, quelles conséquences ?
R- Eh bien, je pense que ça ne va cesser de s'aggraver puisque la rue ayant reçu en quelque sorte la récompense de son action subversive, beaucoup de gens seront tentés de faire de même.
Q- Etes-vous hostile aux manifestations ? Faut-il les interdire ?
R- Je ne suis pas hostile aux manifestations, sauf quand elles prennent un tour qui est quelquefois et même parfaitement illégales. Je suis d'ailleurs contre la grève. Je rappelle que la grève, qui n'a pas un but économique ou professionnelle, est illégale. La grève politique est illégale. Et cela s'est accompagné d'un certain nombre d'actions de commandos qui, là, appartenaient véritablement à des activités subversives.
Q- Là, vous parlez des casseurs que l'on a vus à la fin des manifestations.
R- Non, non, non.
Q- Quelques dizaines de personnes.
R- Non, je ne parle pas des casseurs, je parle des étudiants et lycéens qui ont attaqué des voies publiques, des supermarchés, des bâtiments publics.
Q- Mais ce sont les casseurs, monsieur Le Pen.
R- Non, non, non.
Q- Ça été prouvé, interrogez les services de police, ils vous le diront.
R- Non, non, non.
Q- Ce ne sont pas des lycéens ?
R- Mais pas du tout, monsieur Weill.
Q- Les manifestations étaient autorisées, elles étaient autorisées par la police.
R- Non, les actions dont je parle là, ce sont des actions de commandos qui ont été revendiquées par les responsables étudiants et par les responsables lycéens comme une forme d'action nouvelle, différente de la grève et qui, à mon avis, aggravait le sentiment l'illégalité.
Q- Aucun syndicat d'étudiants n'a revendiqué des actions violentes, on n'entend pas la même chose. Mais, monsieur Le Pen, n'est-ce pas un peu contradictoire, vous dites que le CPE est une mesurette et en même temps, vous dites qu'il ne fallait pas l'abandonner. Je ne comprends pas très bien.
R- Non, c'est une question de principe. Une loi votée, dans un régime politique démocratique représentatif, a le pas sur toute autre forme d'action, et il est bien évident qu'on ne peut pas mettre en échec, en respectant les principes de la République et de la démocratie, une loi qui vient d'être votée et promulguée par une manifestation de rue qui en plus est mise en scène par une minorité infime de la population. Ou bien alors, c'est qu'on ne respecte pas la règle fondamentale de la République qui est la règle de la majorité.
Q- J.-M. Le Pen, vous voulez être président de la République. Le président c'est un symbole d'unité, de rassemblement. Quand il y a de grandes divisions, est-ce que son rôle n'est pas de rechercher l'apaisement et non l'affrontement ?
R- Oui, pas à n'importe quel prix. Le président de la République est le président de tous les Français. Or, quand il y a 2 % de manifestants, ça veut dire qu'il y a 98 % de gens qui ne manifestent pas. Cette majorité silencieuse a le droit aussi d'être représentée et de voir défendus ses
intérêts.
Q- Quelles sont vos propositions pour lutter contre le chômage des jeunes, la précarité, l'inquiétude des jeunes ?
R- La précarité est un fait qui découle d'un certain nombre de prémices, et s'attaquer au chômage ne veut strictement rien dire. Il faut s'attaquer aux causes du chômage. Les causes du chômage, c'est d'abord en France la perte de notre souveraineté nationale et l'ouverture de nos frontières, la suppression même de nos frontières qui nous livre totalement désarmés à la concurrence mondiale féroce ; c'est le poids énorme de l'immigration massive, qui coûte des centaines de milliards par an, puisqu'en l'espace de trente ans, il est entré plus de dix millions d'étrangers dont la plupart sont à la charge...
Q- C'est votre éternel discours. Je vous parle de droit du travail.
R- Oui, mais c'est le droit du travail !
Q- Est-ce qu'il faut la flexibilité, est-ce qu'il faut la sécurité ?
R- Pour qu'il y ait répartition des fruits du travail, il faut d'abord qu'il y ait du travail. Or, la France est le pays qui travaille le moins, d'abord. Et tout a été fait pour qu'elle travaille de moins en moins : par les 35 heures, par la retraite à 60 ans, etc. Et en plus de ça, il faut que ces fruits du travail soient le fruit d'un développement de l'activité, d'une croissance. Or, nous avons une croissance de plus en plus misérable. C'est à cela qu'il faut s'attaquer, c'est donc aux causes : la mauvaise qualité de notre enseignement, la fiscalité écrasante qui fait fuir les meilleurs et, malheureusement, nous fait rentrer des millions de gens qui ne participent pas à la richesse nationale.
Q- Que reprochez-vous à l'enseignement en France ?
R- Ah, tout ! 1,3 million fonctionnaires de l'Education nationale qui est là pour s'occuper un peu de leurs enfants. Il y a une inégalité de base quand même, c'est que les gens qui ne vont pas à l'université, eh bien ceux qui ont papa, maman comme fonctionnaire de l'Education nationale, ceux-là auront des précepteurs privés. Là, je lui reproche de ne pas être adapté du tout au monde du travail. Il y a des dizaines de milliers de gens qui se précipitent dans l'enseignement supérieur, après avoir reçu un bac dévalorisé, dans des spécialités qui sont absolument sans possibilité d'emploi. C'est absurde, n'est-ce pas. Il faut que l'enseignement s'adapte à la vie économique du pays, cette vie économique elle-même doit s'adapter à la situation mondiale de l'économie, et c'est ce qui n'a pas été fait.
Q- Alors, vous voulez, vous l'avez annoncé il y a quelques jours, une coalition des patriotes pour la présidentielle de 2007. Il y a des partis en France qui ne sont pas des patriotes véritables ?
R- Bien sûr, ceux qui portaient les valises du FNL ne peuvent pas revendiquer d'être des patriotes. Et ceux qui ne parlent plus de la patrie, ceux qui nient la dimension nationale de la France, les européistes, les mondialistes, tous ces gens-là ne sont pas des patriotes. Qu'est-ce que j'ai dit ? J'ai dit que le 1er mai, à l'Opéra, dans mon discours traditionnel, je ferai une exposition de la stratégie présidentielle et législative de 2007.
Q- Justement, J.-M. Le Pen, vous voulez une coalition avec P. de
Villiers...
R- Non, non, non.
Q- Vous voulez rassembler la droite de la droite. Est-ce que la ficelle n'est pas un peu grosse ? Vous tentez de neutraliser P. de Villiers qui vous prend des électeurs, c'est quand même un aveu de faiblesse, non ?
R- Ecoutez, je n'ai pas du tout dit ça, je n'ai pas parlé de P. de Villiers.
Q- Ah si, si, si.
R- Non, je n'ai pas parlé de P. de Villiers. J'ai dit que la stratégie politique générale devait permettre à la droite nationale d'arriver au pouvoir. Pour cela, il fallait une candidature unique à la présidence et une coalition, en quelque sorte, une union que j'ai appelée "union des patriotes", qui, aux élections législatives, pourrait revendiquer la possibilité d'une victoire électorale. Autrement dit, c'est un plan concerté, qui est cohérent. Je ne vois pas en quoi il a quelque chose d'extraordinaire. Alors, que monsieur de Villiers soit appelé à en faire partie, et d'autres, il y a des tas d'autres gens. Et puis surtout, je voudrais intéresser à la politique française les Français qui sont singulièrement désinformés, qui se désintéressent de la politique, et on les comprend, parce qu'ils sont trahis à chaque fois par les promesses des politiciens.
Q- Vous avez contacté P. de Villiers ?
R- Non, je ne l'ai pas contacté. Je n'ai pas à le contacter. Je prends une initiative. Si monsieur de Villiers veut répondre, il répondra, c'est ça mission, son devoir.
Q- Monsieur Le Pen, est-ce que vous pouvez me citer un pays européen qui applique vos recettes politiques ?
R- Mais de quelles recettes parlez-vous ?
Q- Les recettes de l'extrême droite.
R- Non, mais je suis pas l'extrême droite, je l'ai dit en de nombreuses circonstances.
Q- Vous ne vous sentez pas un petit peu seul ? Il n'y a aucun dirigeant d'extrême droite en Europe.
R- D'ailleurs, je crois que pour ça, la meilleure manière c'est de regarder notre programme, il est sur www.frontnational.com. Vous aurez les 300 ou les 400 pages du programme du Front National, et vous vous apercevrez que c'est un programme extrêmement raisonnable, qui n'a strictement rien d'extrémiste. Mais il est évident qu'il est alternatif de la politique qui est menée depuis trente ans par ceux que l'on pourrait l'UMPS, c'est-à-dire à la fois la gauche et la droite qui font pratiquement les mêmes politiques.
Q- Mais ça n'a pas de sens pour vous le fait qu'aucun pays européen n'applique ce genre de programme ?
R- C'est probablement pour ça que l'Europe est en décadence constante. Il n'y a pas que nous.
Q- Un point encore, H. Roselmack, il est antillais, il est noir, il présentera le 20 heures de TF1 à partir du 17 juillet. Votre réaction ? C'est une bonne chose ?
R- Je trouve ça tout à fait normal. Ce que je trouve regrettable, c'est que ce soit inscrit dans une espèce de programme de noircissement du PAF, si j'ose dire. Et pour vous rassurer tout de suite, je vous dis que quand j'ai été élu député la première fois, mon deuxième de liste était un Martiniquais.
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 avril 2006
R- Oh, je crois que c'était une mesure assez dérisoire, sans grande importance et autour de laquelle s'est montée une espèce de bulle extraordinaire, à la fois sur le plan politique et sur le plan de l'agitation. On s'apercevra que ce n'est rien du tout, en quelque sorte. Ça a été remplacé pratiquement par une de ces mesurettes par lesquelles se font connaître généralement, même pas en souvenir, les Premiers ministres ou les ministres du Travail.
Q- Le Gouvernement a-t-il eu raison de céder ?
R- Moi, je suis pour le maintien de la loi quand elle a été votée parce qu'il y a eu, là, quand même une crise grave. On a eu la démonstration qu'un gouvernement, appuyé pourtant sur une majorité écrasante dans toutes les assemblées, et on peut dire dans toutes les institutions de la République, capitulait en rase campagne devant des manifestations de rue dont on savait quand même qu'elles n'impliquaient que 2 ou 2,5 % de la population. Il s'agit là, me semble-t-il, d'un tournant dans l'histoire de la Vème République et nous allons connaître bientôt les conséquences de ces dérèglements.
Q- C'est-à-dire, quelles conséquences ?
R- Eh bien, je pense que ça ne va cesser de s'aggraver puisque la rue ayant reçu en quelque sorte la récompense de son action subversive, beaucoup de gens seront tentés de faire de même.
Q- Etes-vous hostile aux manifestations ? Faut-il les interdire ?
R- Je ne suis pas hostile aux manifestations, sauf quand elles prennent un tour qui est quelquefois et même parfaitement illégales. Je suis d'ailleurs contre la grève. Je rappelle que la grève, qui n'a pas un but économique ou professionnelle, est illégale. La grève politique est illégale. Et cela s'est accompagné d'un certain nombre d'actions de commandos qui, là, appartenaient véritablement à des activités subversives.
Q- Là, vous parlez des casseurs que l'on a vus à la fin des manifestations.
R- Non, non, non.
Q- Quelques dizaines de personnes.
R- Non, je ne parle pas des casseurs, je parle des étudiants et lycéens qui ont attaqué des voies publiques, des supermarchés, des bâtiments publics.
Q- Mais ce sont les casseurs, monsieur Le Pen.
R- Non, non, non.
Q- Ça été prouvé, interrogez les services de police, ils vous le diront.
R- Non, non, non.
Q- Ce ne sont pas des lycéens ?
R- Mais pas du tout, monsieur Weill.
Q- Les manifestations étaient autorisées, elles étaient autorisées par la police.
R- Non, les actions dont je parle là, ce sont des actions de commandos qui ont été revendiquées par les responsables étudiants et par les responsables lycéens comme une forme d'action nouvelle, différente de la grève et qui, à mon avis, aggravait le sentiment l'illégalité.
Q- Aucun syndicat d'étudiants n'a revendiqué des actions violentes, on n'entend pas la même chose. Mais, monsieur Le Pen, n'est-ce pas un peu contradictoire, vous dites que le CPE est une mesurette et en même temps, vous dites qu'il ne fallait pas l'abandonner. Je ne comprends pas très bien.
R- Non, c'est une question de principe. Une loi votée, dans un régime politique démocratique représentatif, a le pas sur toute autre forme d'action, et il est bien évident qu'on ne peut pas mettre en échec, en respectant les principes de la République et de la démocratie, une loi qui vient d'être votée et promulguée par une manifestation de rue qui en plus est mise en scène par une minorité infime de la population. Ou bien alors, c'est qu'on ne respecte pas la règle fondamentale de la République qui est la règle de la majorité.
Q- J.-M. Le Pen, vous voulez être président de la République. Le président c'est un symbole d'unité, de rassemblement. Quand il y a de grandes divisions, est-ce que son rôle n'est pas de rechercher l'apaisement et non l'affrontement ?
R- Oui, pas à n'importe quel prix. Le président de la République est le président de tous les Français. Or, quand il y a 2 % de manifestants, ça veut dire qu'il y a 98 % de gens qui ne manifestent pas. Cette majorité silencieuse a le droit aussi d'être représentée et de voir défendus ses
intérêts.
Q- Quelles sont vos propositions pour lutter contre le chômage des jeunes, la précarité, l'inquiétude des jeunes ?
R- La précarité est un fait qui découle d'un certain nombre de prémices, et s'attaquer au chômage ne veut strictement rien dire. Il faut s'attaquer aux causes du chômage. Les causes du chômage, c'est d'abord en France la perte de notre souveraineté nationale et l'ouverture de nos frontières, la suppression même de nos frontières qui nous livre totalement désarmés à la concurrence mondiale féroce ; c'est le poids énorme de l'immigration massive, qui coûte des centaines de milliards par an, puisqu'en l'espace de trente ans, il est entré plus de dix millions d'étrangers dont la plupart sont à la charge...
Q- C'est votre éternel discours. Je vous parle de droit du travail.
R- Oui, mais c'est le droit du travail !
Q- Est-ce qu'il faut la flexibilité, est-ce qu'il faut la sécurité ?
R- Pour qu'il y ait répartition des fruits du travail, il faut d'abord qu'il y ait du travail. Or, la France est le pays qui travaille le moins, d'abord. Et tout a été fait pour qu'elle travaille de moins en moins : par les 35 heures, par la retraite à 60 ans, etc. Et en plus de ça, il faut que ces fruits du travail soient le fruit d'un développement de l'activité, d'une croissance. Or, nous avons une croissance de plus en plus misérable. C'est à cela qu'il faut s'attaquer, c'est donc aux causes : la mauvaise qualité de notre enseignement, la fiscalité écrasante qui fait fuir les meilleurs et, malheureusement, nous fait rentrer des millions de gens qui ne participent pas à la richesse nationale.
Q- Que reprochez-vous à l'enseignement en France ?
R- Ah, tout ! 1,3 million fonctionnaires de l'Education nationale qui est là pour s'occuper un peu de leurs enfants. Il y a une inégalité de base quand même, c'est que les gens qui ne vont pas à l'université, eh bien ceux qui ont papa, maman comme fonctionnaire de l'Education nationale, ceux-là auront des précepteurs privés. Là, je lui reproche de ne pas être adapté du tout au monde du travail. Il y a des dizaines de milliers de gens qui se précipitent dans l'enseignement supérieur, après avoir reçu un bac dévalorisé, dans des spécialités qui sont absolument sans possibilité d'emploi. C'est absurde, n'est-ce pas. Il faut que l'enseignement s'adapte à la vie économique du pays, cette vie économique elle-même doit s'adapter à la situation mondiale de l'économie, et c'est ce qui n'a pas été fait.
Q- Alors, vous voulez, vous l'avez annoncé il y a quelques jours, une coalition des patriotes pour la présidentielle de 2007. Il y a des partis en France qui ne sont pas des patriotes véritables ?
R- Bien sûr, ceux qui portaient les valises du FNL ne peuvent pas revendiquer d'être des patriotes. Et ceux qui ne parlent plus de la patrie, ceux qui nient la dimension nationale de la France, les européistes, les mondialistes, tous ces gens-là ne sont pas des patriotes. Qu'est-ce que j'ai dit ? J'ai dit que le 1er mai, à l'Opéra, dans mon discours traditionnel, je ferai une exposition de la stratégie présidentielle et législative de 2007.
Q- Justement, J.-M. Le Pen, vous voulez une coalition avec P. de
Villiers...
R- Non, non, non.
Q- Vous voulez rassembler la droite de la droite. Est-ce que la ficelle n'est pas un peu grosse ? Vous tentez de neutraliser P. de Villiers qui vous prend des électeurs, c'est quand même un aveu de faiblesse, non ?
R- Ecoutez, je n'ai pas du tout dit ça, je n'ai pas parlé de P. de Villiers.
Q- Ah si, si, si.
R- Non, je n'ai pas parlé de P. de Villiers. J'ai dit que la stratégie politique générale devait permettre à la droite nationale d'arriver au pouvoir. Pour cela, il fallait une candidature unique à la présidence et une coalition, en quelque sorte, une union que j'ai appelée "union des patriotes", qui, aux élections législatives, pourrait revendiquer la possibilité d'une victoire électorale. Autrement dit, c'est un plan concerté, qui est cohérent. Je ne vois pas en quoi il a quelque chose d'extraordinaire. Alors, que monsieur de Villiers soit appelé à en faire partie, et d'autres, il y a des tas d'autres gens. Et puis surtout, je voudrais intéresser à la politique française les Français qui sont singulièrement désinformés, qui se désintéressent de la politique, et on les comprend, parce qu'ils sont trahis à chaque fois par les promesses des politiciens.
Q- Vous avez contacté P. de Villiers ?
R- Non, je ne l'ai pas contacté. Je n'ai pas à le contacter. Je prends une initiative. Si monsieur de Villiers veut répondre, il répondra, c'est ça mission, son devoir.
Q- Monsieur Le Pen, est-ce que vous pouvez me citer un pays européen qui applique vos recettes politiques ?
R- Mais de quelles recettes parlez-vous ?
Q- Les recettes de l'extrême droite.
R- Non, mais je suis pas l'extrême droite, je l'ai dit en de nombreuses circonstances.
Q- Vous ne vous sentez pas un petit peu seul ? Il n'y a aucun dirigeant d'extrême droite en Europe.
R- D'ailleurs, je crois que pour ça, la meilleure manière c'est de regarder notre programme, il est sur www.frontnational.com. Vous aurez les 300 ou les 400 pages du programme du Front National, et vous vous apercevrez que c'est un programme extrêmement raisonnable, qui n'a strictement rien d'extrémiste. Mais il est évident qu'il est alternatif de la politique qui est menée depuis trente ans par ceux que l'on pourrait l'UMPS, c'est-à-dire à la fois la gauche et la droite qui font pratiquement les mêmes politiques.
Q- Mais ça n'a pas de sens pour vous le fait qu'aucun pays européen n'applique ce genre de programme ?
R- C'est probablement pour ça que l'Europe est en décadence constante. Il n'y a pas que nous.
Q- Un point encore, H. Roselmack, il est antillais, il est noir, il présentera le 20 heures de TF1 à partir du 17 juillet. Votre réaction ? C'est une bonne chose ?
R- Je trouve ça tout à fait normal. Ce que je trouve regrettable, c'est que ce soit inscrit dans une espèce de programme de noircissement du PAF, si j'ose dire. Et pour vous rassurer tout de suite, je vous dis que quand j'ai été élu député la première fois, mon deuxième de liste était un Martiniquais.
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 avril 2006