Texte intégral
G. Morin On va vous faire dire vos vérités en quatre points, peut-être une appréciation globale, Paris, les autres villes et puis peut-être une projection sur l'union de la droite, si vous voulez bien. D'abord une appréciation globale, ce que vous disiez hier n'a pas varié pendant la nuit ?
- "Non au contraire, les nouvelles sont plutôt bonnes globalement. D'abord globalement la droite dépasse la gauche au plan national, c'est une nouveauté puisque depuis 1997, nous avons refait une partie du chemin. Alors Paris dissimule un peu cette situation car nous sommes en difficulté à Paris, c'est bien vrai, mais globalement la droite a beaucoup progressé et on s'aperçoit d'ailleurs qu'un certain nombre de villes sont déjà passées à droite, je pense à Montluçon, Sens, Saint-Quentin, Saint-Denis-de-la-Réunion, quelques autres, beaucoup sont sur le point d'y arriver, je pense à Nîmes, Strasbourg, un certain nombre d'autres villes, Blois où M. Lang est très en difficulté. Les ministres sortants (sic) ont souvent reçu une défaite humiliante, je pense à madame Guigou, je pense aussi à M. Gayssot."
D'autres ont gagné : Sapin, Glavany, Bartolone...
- "Oui... sortants dans des fiefs, alors ce n'est pas un exploit."
Mais à droite comme à gauche les sortants gagnent et les nouveaux sont en difficulté.
- "C'est vrai, mais vous vous souvenez quand même que par exemple, à Avignon il y a deux ans qu'on nous expliquait que madame Guigou allait battre madame Roig. Or elle se fait écraser, madame Guigou, à Avignon."
C'est dû à quoi selon vous ? Une bonne implantation de madame Roig qui a travaillé à son secteur ?
- "C'est dû d'abord au fait qu'on a subi une campagne d'intoxication par les sondages, qui n'ont d'ailleurs toujours pas fait leur mea culpa, parce qu'ils nous ont vraiment raconté des histoires pendant vraiment de longs mois et de longues semaines. Alors, à l'arrivée, on s'aperçoit que finalement ceux qui ont vraiment travaillé résistent bien. C'est vrai qu'il y a une prime aux bons maires et la droite en profite mieux que la gauche."
Alors prenons le cas de Paris, Lyon, Toulouse, où la droite quand même a du travail à faire.
- "Absolument."
Alors sur Paris, fusion, demande Tiberi, retrait, demande P. Séguin. Est-ce qu'on va trouver une solution aujourd'hui ?
- "Je l'espère, en tous les cas c'est en train de se décider. Les résultats sont d'hier, alors ce matin il est un peu tôt. Je pense qu'il faut qu'on trouve le moyen de s'unir contre la gauche et si on s'unit contre la gauche, on peut y arriver, c'est difficile hein ! C'est vraiment difficile."
C'est pas perdu ?
- "Mais on peut y arriver."
Donc vous ne dites pas si c'est Séguin ou si c'est Tiberi qui a raison. ? L'UDF dit clairement : " il faut le retrait républicain ".
- "Moi je suis aussi pour le retrait républicain, mais je laisse P. Séguin mener la manuvre, en lui donnant notre investiture nous lui avons donné notre confiance, et c'est à lui de trouver les voies et moyens de rassembler l'opposition pour faire barrage à la gauche."
Son score personnel dans le 18ème arrondissement ?
- "Indiscutablement il n'est pas bon. Le fait que sans doute il ait changé a été mal compris, il est vrai que sa campagne aura été difficile."
Lyon, l'union de la droite d'un côté, les listes Millon à égalité pour empêcher éventuellement le socialiste Collomb d'être maire de Lyon, comment faire là ?
- "Ce qui me frappe quand même, c'est qu'à Lyon la gauche a beaucoup de prétention, or elle fait le tiers des voix. Il faudrait donc que l'électorat soit particulièrement bête à droite pour laisser passer la gauche alors qu'elle ne fait que le tiers des voix. Moi j'espère qu'on va trouver une solution. Alors M. Mercier s'est retiré, pour le RPR j'espère que J.-M. Dubernard va pouvoir jouer un rôle important de rassemblement dans cette affaire et si nous trouvons le moyen de rassembler la droite lyonnaise, nous battrons la gauche."
C. Millon n'est plus un pestiféré ?
- "Charles Million, je n'approuve pas ce qu'il avait fait avec le Front national. Mais enfin il l'a regretté lui-même, il ne va pas traîner ça toute sa vie."
Toulouse, P. Douste-Blazy aura du travail avant le deuxième tour, tout dépend de ce que feront les listes, notamment " Motivé-e-s ".
- "Les divisions au sein de la gauche sont très fortes à Toulouse. Il y a surtout la présence de l'extrême gauche, d'une extrême gauche très irresponsable, et normalement P. Douste-Blazy devrait y arriver."
Très irresponsable dites-vous, mais est-ce que ça ne représente pas quelque chose quand même ces listes " Motivé-e-s " à Toulouse et ailleurs ?
- "Je pense que ça devrait inquiéter le parti socialiste. On voit sur sa gauche pousser des mouvements dissidents, même les Verts qui prennent de l'influence. A terme, la division est là dans le camp de la gauche. A nous à droite de savoir nous rassembler face à cela."
Une dernière chose justement, est-ce que le travail pour l'union à droite doit commencer, se poursuivre et maintenant s'accélérer ?
- "Ecoutez, partout en province ça a marché."
Je parle de la recomposition même de l'ensemble des forces de droite.
- "Oui, je parle de la recomposition, à part Paris et un peu Lyon, qui sont emblématiques, j'en conviens volontiers, mais 92% des villes de plus de 9000 habitants avaient une liste d'union. On n'a pas perçu cela, mais dans les résultats ont le voit."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 12 mars 2001)
- "Non au contraire, les nouvelles sont plutôt bonnes globalement. D'abord globalement la droite dépasse la gauche au plan national, c'est une nouveauté puisque depuis 1997, nous avons refait une partie du chemin. Alors Paris dissimule un peu cette situation car nous sommes en difficulté à Paris, c'est bien vrai, mais globalement la droite a beaucoup progressé et on s'aperçoit d'ailleurs qu'un certain nombre de villes sont déjà passées à droite, je pense à Montluçon, Sens, Saint-Quentin, Saint-Denis-de-la-Réunion, quelques autres, beaucoup sont sur le point d'y arriver, je pense à Nîmes, Strasbourg, un certain nombre d'autres villes, Blois où M. Lang est très en difficulté. Les ministres sortants (sic) ont souvent reçu une défaite humiliante, je pense à madame Guigou, je pense aussi à M. Gayssot."
D'autres ont gagné : Sapin, Glavany, Bartolone...
- "Oui... sortants dans des fiefs, alors ce n'est pas un exploit."
Mais à droite comme à gauche les sortants gagnent et les nouveaux sont en difficulté.
- "C'est vrai, mais vous vous souvenez quand même que par exemple, à Avignon il y a deux ans qu'on nous expliquait que madame Guigou allait battre madame Roig. Or elle se fait écraser, madame Guigou, à Avignon."
C'est dû à quoi selon vous ? Une bonne implantation de madame Roig qui a travaillé à son secteur ?
- "C'est dû d'abord au fait qu'on a subi une campagne d'intoxication par les sondages, qui n'ont d'ailleurs toujours pas fait leur mea culpa, parce qu'ils nous ont vraiment raconté des histoires pendant vraiment de longs mois et de longues semaines. Alors, à l'arrivée, on s'aperçoit que finalement ceux qui ont vraiment travaillé résistent bien. C'est vrai qu'il y a une prime aux bons maires et la droite en profite mieux que la gauche."
Alors prenons le cas de Paris, Lyon, Toulouse, où la droite quand même a du travail à faire.
- "Absolument."
Alors sur Paris, fusion, demande Tiberi, retrait, demande P. Séguin. Est-ce qu'on va trouver une solution aujourd'hui ?
- "Je l'espère, en tous les cas c'est en train de se décider. Les résultats sont d'hier, alors ce matin il est un peu tôt. Je pense qu'il faut qu'on trouve le moyen de s'unir contre la gauche et si on s'unit contre la gauche, on peut y arriver, c'est difficile hein ! C'est vraiment difficile."
C'est pas perdu ?
- "Mais on peut y arriver."
Donc vous ne dites pas si c'est Séguin ou si c'est Tiberi qui a raison. ? L'UDF dit clairement : " il faut le retrait républicain ".
- "Moi je suis aussi pour le retrait républicain, mais je laisse P. Séguin mener la manuvre, en lui donnant notre investiture nous lui avons donné notre confiance, et c'est à lui de trouver les voies et moyens de rassembler l'opposition pour faire barrage à la gauche."
Son score personnel dans le 18ème arrondissement ?
- "Indiscutablement il n'est pas bon. Le fait que sans doute il ait changé a été mal compris, il est vrai que sa campagne aura été difficile."
Lyon, l'union de la droite d'un côté, les listes Millon à égalité pour empêcher éventuellement le socialiste Collomb d'être maire de Lyon, comment faire là ?
- "Ce qui me frappe quand même, c'est qu'à Lyon la gauche a beaucoup de prétention, or elle fait le tiers des voix. Il faudrait donc que l'électorat soit particulièrement bête à droite pour laisser passer la gauche alors qu'elle ne fait que le tiers des voix. Moi j'espère qu'on va trouver une solution. Alors M. Mercier s'est retiré, pour le RPR j'espère que J.-M. Dubernard va pouvoir jouer un rôle important de rassemblement dans cette affaire et si nous trouvons le moyen de rassembler la droite lyonnaise, nous battrons la gauche."
C. Millon n'est plus un pestiféré ?
- "Charles Million, je n'approuve pas ce qu'il avait fait avec le Front national. Mais enfin il l'a regretté lui-même, il ne va pas traîner ça toute sa vie."
Toulouse, P. Douste-Blazy aura du travail avant le deuxième tour, tout dépend de ce que feront les listes, notamment " Motivé-e-s ".
- "Les divisions au sein de la gauche sont très fortes à Toulouse. Il y a surtout la présence de l'extrême gauche, d'une extrême gauche très irresponsable, et normalement P. Douste-Blazy devrait y arriver."
Très irresponsable dites-vous, mais est-ce que ça ne représente pas quelque chose quand même ces listes " Motivé-e-s " à Toulouse et ailleurs ?
- "Je pense que ça devrait inquiéter le parti socialiste. On voit sur sa gauche pousser des mouvements dissidents, même les Verts qui prennent de l'influence. A terme, la division est là dans le camp de la gauche. A nous à droite de savoir nous rassembler face à cela."
Une dernière chose justement, est-ce que le travail pour l'union à droite doit commencer, se poursuivre et maintenant s'accélérer ?
- "Ecoutez, partout en province ça a marché."
Je parle de la recomposition même de l'ensemble des forces de droite.
- "Oui, je parle de la recomposition, à part Paris et un peu Lyon, qui sont emblématiques, j'en conviens volontiers, mais 92% des villes de plus de 9000 habitants avaient une liste d'union. On n'a pas perçu cela, mais dans les résultats ont le voit."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 12 mars 2001)