Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Le séminaire scientifique organisé par la cellule nationale de coordination des recherches sur le chikungunya confirme la mobilisation des chercheurs et des organismes et établissements de recherche. En effet, plus d'une centaine de chercheurs sont présents depuis hier pour échanger leurs avancées et leurs idées. Ce séminaire est d'ailleurs pour moi l'occasion de souligner le dynamisme des participants à cette cellule qui, sous la conduite du Professeur Antoine Flahaut, a déjà mobilisé tous les acteurs concernés afin d'apporter des réponses concrètes et rapides aux Réunionnais et aux Mahorais.
Ce séminaire joue un rôle essentiel dans la lutte contre les maladies émergentes ou réemergentes. En effet, la recherche et la veille sanitaire constituent la clef pour progresser face à ces risques sanitaires, afin de détecter le plus tôt possible les épidémies et de disposer de ressources thérapeutiques.
Le dispositif qui a été mis en place est exceptionnel puisque, en plus des moyens mobilisés pour soigner les malades et limiter les risques d'extension de la maladie et de récidives de l'épidémie, il vise, comme l'a souhaité le Premier ministre, à créer un centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes dans l'Océan Indien.
Lors de la journée d'hier ont été discutées les orientations du programme de recherche. Les thèmes qui ont été abordés regroupent les différents aspects de la recherche :
- diagnostics et traitements ;
- écologie rurale, lutte anti-vectorielle, impacts environnementaux ;
- épidémiologie, modélisation, sciences humaines et sociales.
En ce qui concerne le diagnostic et les traitements, je veux saluer l'intérêt des recherches déjà engagées et souligner l'importance d'améliorer la rapidité du diagnostic. Cela doit permettre de juguler les épidémies dès leur début.
L'articulation entre épidémiologie et sciences humaines et sociales doit également être renforcée. Je suis en effet convaincu qu'une étude approfondie des interactions entre les hommes, le vecteur et l'environnement permettra de faire reculer ces maladies. La recherche sur les causes d'une épidémie ne peut se limiter à l'étude du virus et de son vecteur. Les comportements humains, l'environnement sont essentiels pour comprendre sa propagation. Les recherches en matière de développement durable, qui prennent en compte ces paramètres d'organisations sociales, de rapport au milieu et les questions sanitaires doivent nous permettre de trouver des solutions pérennes pour faire reculer ces maladies vectorielles. Cela est le cas pour le chikungunya bien sûr, mais aussi pour des fléaux comme le paludisme.
Cette journée a permis de montrer que le dispositif que nous avons mis en place avec François Goulard a déjà donné des résultats. Je pense aux essais cliniques sur un médicament peut-être actif qui vont être mis en place très rapidement. Je pense également aux études sur un vaccin.
D'autres études proposées dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique sont en cours d'évaluation scientifique et j'ai débloqué une avance de 300 000 euros pour qu'elles puissent se mettre en place.
Des espoirs sont déjà nés des travaux réalisés, mais nous devons avoir conscience que la traduction clinique applicable ne se fera pas avant plusieurs mois. C'est pourquoi je salue la continuité de votre engagement et je vous redis que nous restons mobilisés à vos côtés.
Les réunions comme celle que vous avez tenue hier sont importantes car le suivi d'un programme de recherche nécessite des aménagements constants et éventuellement des changements de stratégies en fonction des résultats des recherches et de l'environnement comme de l'évolution de l'épidémie.
Cette journée sera consacrée à la définition des objectifs et des missions du Centre de recherche et de veille. Il est important que votre réflexion prenne en compte les nécessités d'une veille épidémiologique pour dépister les épidémies, mais aussi d'une veille scientifique permettant de connaître le plus rapidement possible les nouvelles découvertes scientifiques en matière de prévention, de diagnostic et de traitement.
Je crois en effet que nous avons à faire face à un nouveau défi en matière de risques sanitaires. Le XXIe siècle ne sera pas un siècle de certitudes en matière de sécurité sanitaire ; nous avons à l'heure actuelle trop de questions sans réponses concernant les nombreuses maladies émergentes ou réémergentes, et souvent pas encore de traitement. Nous devons nous faire à cette idée : ce qui se passe tant avec le chikungunya qu'avec la dengue peut devenir régulier, en raison du changement de climat et de la biodiversité. Nous devons nous adapter à cette situation, et développer une conception nouvelle de la sécurité sanitaire. Ne pas vivre dans la peur des crises sanitaires, c'est avant tout intégrer la notion de risque, et apprendre à le mesurer et à l'anticiper. Cela passe par la nécessaire révolution dont notre système de surveillance sanitaire a besoin, mais aussi par une nouvelle approche de la recherche davantage fondée sur l'anticipation.
Je suis certain que la création de ce centre représente une avancée dans cette nouvelle approche des risques liés à ces maladies : d'une part il met en oeuvre la nécessaire coopération régionale face à des virus qui ne connaissent pas de frontières ; d'autre part il met en avant l'anticipation tant en matière de veille et de recherche. Il est donc fondamental que ce centre maintienne un lien constant entre les observations de terrain, la communauté scientifique nationale et internationale et les agences de surveillance épidémiologique des différents pays concernés. L'association de la recherche et de la veille nous permettra à terme de construire un véritable Observatoire sur les maladies émergentes. Car, en matière sanitaire, nous n'avons pas seulement besoin d'un thermomètre qui nous apporte des informations fiables et rapides, nous devons aussi pouvoir disposer d'un baromètre pour savoir ce qui peut se passer, même si, en matière d'épidémiologie, les prévisions sont forcément limitées dans le temps.
Avec François Goulard, c'est cette nouvelle approche que nous voulons porter avec l'ensemble de la communauté scientifique. C'est pourquoi nous vous remercions de votre participation à ce séminaire.Source http://www.sante.gouv.fr, le 19 avril 2006
Le séminaire scientifique organisé par la cellule nationale de coordination des recherches sur le chikungunya confirme la mobilisation des chercheurs et des organismes et établissements de recherche. En effet, plus d'une centaine de chercheurs sont présents depuis hier pour échanger leurs avancées et leurs idées. Ce séminaire est d'ailleurs pour moi l'occasion de souligner le dynamisme des participants à cette cellule qui, sous la conduite du Professeur Antoine Flahaut, a déjà mobilisé tous les acteurs concernés afin d'apporter des réponses concrètes et rapides aux Réunionnais et aux Mahorais.
Ce séminaire joue un rôle essentiel dans la lutte contre les maladies émergentes ou réemergentes. En effet, la recherche et la veille sanitaire constituent la clef pour progresser face à ces risques sanitaires, afin de détecter le plus tôt possible les épidémies et de disposer de ressources thérapeutiques.
Le dispositif qui a été mis en place est exceptionnel puisque, en plus des moyens mobilisés pour soigner les malades et limiter les risques d'extension de la maladie et de récidives de l'épidémie, il vise, comme l'a souhaité le Premier ministre, à créer un centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes dans l'Océan Indien.
Lors de la journée d'hier ont été discutées les orientations du programme de recherche. Les thèmes qui ont été abordés regroupent les différents aspects de la recherche :
- diagnostics et traitements ;
- écologie rurale, lutte anti-vectorielle, impacts environnementaux ;
- épidémiologie, modélisation, sciences humaines et sociales.
En ce qui concerne le diagnostic et les traitements, je veux saluer l'intérêt des recherches déjà engagées et souligner l'importance d'améliorer la rapidité du diagnostic. Cela doit permettre de juguler les épidémies dès leur début.
L'articulation entre épidémiologie et sciences humaines et sociales doit également être renforcée. Je suis en effet convaincu qu'une étude approfondie des interactions entre les hommes, le vecteur et l'environnement permettra de faire reculer ces maladies. La recherche sur les causes d'une épidémie ne peut se limiter à l'étude du virus et de son vecteur. Les comportements humains, l'environnement sont essentiels pour comprendre sa propagation. Les recherches en matière de développement durable, qui prennent en compte ces paramètres d'organisations sociales, de rapport au milieu et les questions sanitaires doivent nous permettre de trouver des solutions pérennes pour faire reculer ces maladies vectorielles. Cela est le cas pour le chikungunya bien sûr, mais aussi pour des fléaux comme le paludisme.
Cette journée a permis de montrer que le dispositif que nous avons mis en place avec François Goulard a déjà donné des résultats. Je pense aux essais cliniques sur un médicament peut-être actif qui vont être mis en place très rapidement. Je pense également aux études sur un vaccin.
D'autres études proposées dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique sont en cours d'évaluation scientifique et j'ai débloqué une avance de 300 000 euros pour qu'elles puissent se mettre en place.
Des espoirs sont déjà nés des travaux réalisés, mais nous devons avoir conscience que la traduction clinique applicable ne se fera pas avant plusieurs mois. C'est pourquoi je salue la continuité de votre engagement et je vous redis que nous restons mobilisés à vos côtés.
Les réunions comme celle que vous avez tenue hier sont importantes car le suivi d'un programme de recherche nécessite des aménagements constants et éventuellement des changements de stratégies en fonction des résultats des recherches et de l'environnement comme de l'évolution de l'épidémie.
Cette journée sera consacrée à la définition des objectifs et des missions du Centre de recherche et de veille. Il est important que votre réflexion prenne en compte les nécessités d'une veille épidémiologique pour dépister les épidémies, mais aussi d'une veille scientifique permettant de connaître le plus rapidement possible les nouvelles découvertes scientifiques en matière de prévention, de diagnostic et de traitement.
Je crois en effet que nous avons à faire face à un nouveau défi en matière de risques sanitaires. Le XXIe siècle ne sera pas un siècle de certitudes en matière de sécurité sanitaire ; nous avons à l'heure actuelle trop de questions sans réponses concernant les nombreuses maladies émergentes ou réémergentes, et souvent pas encore de traitement. Nous devons nous faire à cette idée : ce qui se passe tant avec le chikungunya qu'avec la dengue peut devenir régulier, en raison du changement de climat et de la biodiversité. Nous devons nous adapter à cette situation, et développer une conception nouvelle de la sécurité sanitaire. Ne pas vivre dans la peur des crises sanitaires, c'est avant tout intégrer la notion de risque, et apprendre à le mesurer et à l'anticiper. Cela passe par la nécessaire révolution dont notre système de surveillance sanitaire a besoin, mais aussi par une nouvelle approche de la recherche davantage fondée sur l'anticipation.
Je suis certain que la création de ce centre représente une avancée dans cette nouvelle approche des risques liés à ces maladies : d'une part il met en oeuvre la nécessaire coopération régionale face à des virus qui ne connaissent pas de frontières ; d'autre part il met en avant l'anticipation tant en matière de veille et de recherche. Il est donc fondamental que ce centre maintienne un lien constant entre les observations de terrain, la communauté scientifique nationale et internationale et les agences de surveillance épidémiologique des différents pays concernés. L'association de la recherche et de la veille nous permettra à terme de construire un véritable Observatoire sur les maladies émergentes. Car, en matière sanitaire, nous n'avons pas seulement besoin d'un thermomètre qui nous apporte des informations fiables et rapides, nous devons aussi pouvoir disposer d'un baromètre pour savoir ce qui peut se passer, même si, en matière d'épidémiologie, les prévisions sont forcément limitées dans le temps.
Avec François Goulard, c'est cette nouvelle approche que nous voulons porter avec l'ensemble de la communauté scientifique. C'est pourquoi nous vous remercions de votre participation à ce séminaire.Source http://www.sante.gouv.fr, le 19 avril 2006