Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes, Chers Amis,
Laissez-moi tout d'abord vous exprimer la joie que j'éprouve à vous rencontrer ici, accompagné dans cette visite par mon collègue Jean-François PICHERAL, Sénateur des Bouches-du-Rhône et Président délégué pour la Suède du groupe d'amitié France - Europe du Nord du Sénat.
J'ai demandé à notre Ambassadeur de me ménager, comme je le souhaite toujours, un contact direct avec notre communauté expatriée. Je le remercie de son hospitalité. Je tiens en effet à ce contact qui répond au souci permanent du Sénat et des Sénateurs, souvent élus locaux, d'être en relation directe avec les Français et leurs préoccupations, dans l'hexagone comme à l'étranger.
Ce souci est constitutionnellement fondé car le Sénat, on l'oublie parfois, est l'instance suprême de représentation des Français établis hors de France, comme l'indique l'article 24 de la Constitution française.
Vous êtes ici une assez forte communauté : quelque 5 000 inscrits au registre des Français de l'étranger, mais près de 8 000 en réalité, qui résidez ici de façon permanente.
Nombre d'entre vous sont placés par leur travail au coeur de l'activité économique et sociale du pays, parfois à des postes de responsabilité.
Un certain nombre représentent de grandes entreprises françaises ou travaillent au sein des entreprises franco-suédoises. D'autres se sont lancés dans la création d'entreprise.
L'adhésion de la Suède à l'Union européenne en 1995 a donné un coup d'accélérateur à nos échanges commerciaux qui ont doublé depuis cette date, alors que les investissements se développaient.
L'intégration européenne a du bon, n'en déplaise à certains.
Je sais que de récents événements en France, dans les banlieues, autour du « Contrat première embauche » ou en matière de regroupement de sociétés ont pu, vu de l'étranger, donner l'impression que la France craignait la mondialisation et les réformes.
Sachez que le gouvernement et la majorité parlementaire continueront à oeuvrer à l'évolution des esprits et à traiter les problèmes pas à pas. Soyez en convaincus.
L'éducation est aussi un élément essentiel d'une expatriation réussie et les Français établis hors de France demandent l'animation d'un réseau scolaire français digne de ce nom. Vous êtes attachés à assurer à vos enfants la possibilité de suivre un parcours éducatif aussi proche que possible de la France, c'est-à-dire français, et vous avez pleinement raison.
La réputation du Lycée français, le Lycée Saint-Louis, est très bonne, avec d'excellents résultats notamment au Bac, même si, c'est vrai, ce critère est loin d'être le seul pour apprécier la qualité d'un établissement de 600 élèves. Il affronte aujourd'hui une sorte de crise de croissance et se pose dès lors, comme je l'ai constaté dans d'autres pays, la question toujours complexe de son agrandissement avec une deuxième implantation ou un déménagement complet.
La présence française dans le secteur éducatif et culturel, c'est également l'Institut français de Stockholm. Il rencontre lui aussi, installé depuis quelques mois dans de nouveaux locaux, le succès pour les cours de français qu'il organise. D'une manière générale, la situation de la francophonie s'est également améliorée depuis l'entrée de la Suède en Europe et je m'en réjouis.
Notre présence est aussi scientifique et des chercheurs français travaillent dans plusieurs laboratoires suédois (63 chercheurs en 2006). Cela traduit la reconnaissance des milieux scientifiques suédois pour la recherche française, ce qui n'est pas rien dans les pays des prix Nobel...
Des étudiants français suivent des cours en universités suédoises, le plus souvent grâce à des programmes européens (un millier environ dans le cadre d' « Erasmus »). Certains sont parmi nous et je les salue.
La France est en sens inverse le troisième pays d'accueil des étudiants suédois derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Permettez-moi à cet égard de mentionner un programme ancien qui depuis 20 années a assuré la venue en France de centaines d'étudiants suédois à Aix-en-Provence pour des séjours linguistiques et culturels. Le sénateur PICHERAL qui m'accompagne sait combien ces échanges contribuent au rapprochement des peuples et à la connaissance réciproque des sociétés.
Je vois aussi dans la présence à Paris du seul centre culturel que la Suède entretient à l'étranger l'illustration de l'intérêt que suscite encore la France ici. Il nous appartient d'entretenir et de faire fructifier cette image.
Notre présence en Suède bénéficie également de l'action de nos consuls honoraires qui font partout un travail digne d'éloges au profit de notre communauté et des nombreux touristes français de passage dans le pays.
Je voudrais, avant de terminer, saluer l'action de vos représentants, les Conseillers de l'Assemblée des Français de l'Étranger. Ils sont élus par vous. Leur rôle est de relayer vos intérêts, d'être auprès des autorités françaises vos interprètes. Des élections se tiennent le 18 juin.
Je souhaite, chers amis, vous appeler à participer en grand nombre à ce scrutin. C'est en effet le gage d'une saine démocratie, et je dis cela dans un pays où la démocratie est une marque forte. L'élection à l'Assemblée des Français de l'Étranger constituera en outre, cette année, le « banc d'essai » du vote électronique en France. Je suis certain qu'ici vous montrerez la voie pour cette expérience de modernisation de notre vie publique.
Pour conclure, laissez-moi vous dire que j'éprouve à titre personnel une affection toute spéciale pour les quelque deux millions de Français qui ont fait un jour le choix de vivre à l'étranger, celui de l'ouverture sur les autres et parfois du « grand large », au prix toujours méritoire de l'arrachement aux habitudes.
Le Sénat ne les oublie pas.
J'ai pris cette année l'initiative d'organiser au Sénat, le 4 mars 2006, une manifestation à l'intention de l'ensemble des Français établis hors de France, qui avait pour thème « L'expatriation une chance pour la France ».
Elle a rencontré un vif succès et j'en suis heureux. Mais au-delà, elle a mis le doigt sur les progrès qui restaient à réaliser pour que s'expatrier ou se réinsérer en France ne soient pas sur les plans administratif, fiscal et social des épreuves, mais des étapes normales et valorisantes de parcours professionnels et personnels. Il reste, j'en suis conscient, de nombreux chantiers à mener à bien. Tous ensemble, nous devons nous y atteler.
En formant des voeux pour votre épanouissement personnel et professionnel, je vous adresse, chers compatriotes, l'amical salut du Sénat.
Vive la France !
Vive la Suède !
Vive l'amitié franco-suédoise !Source http://www.senat.fr, le 28 avril 2006
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes, Chers Amis,
Laissez-moi tout d'abord vous exprimer la joie que j'éprouve à vous rencontrer ici, accompagné dans cette visite par mon collègue Jean-François PICHERAL, Sénateur des Bouches-du-Rhône et Président délégué pour la Suède du groupe d'amitié France - Europe du Nord du Sénat.
J'ai demandé à notre Ambassadeur de me ménager, comme je le souhaite toujours, un contact direct avec notre communauté expatriée. Je le remercie de son hospitalité. Je tiens en effet à ce contact qui répond au souci permanent du Sénat et des Sénateurs, souvent élus locaux, d'être en relation directe avec les Français et leurs préoccupations, dans l'hexagone comme à l'étranger.
Ce souci est constitutionnellement fondé car le Sénat, on l'oublie parfois, est l'instance suprême de représentation des Français établis hors de France, comme l'indique l'article 24 de la Constitution française.
Vous êtes ici une assez forte communauté : quelque 5 000 inscrits au registre des Français de l'étranger, mais près de 8 000 en réalité, qui résidez ici de façon permanente.
Nombre d'entre vous sont placés par leur travail au coeur de l'activité économique et sociale du pays, parfois à des postes de responsabilité.
Un certain nombre représentent de grandes entreprises françaises ou travaillent au sein des entreprises franco-suédoises. D'autres se sont lancés dans la création d'entreprise.
L'adhésion de la Suède à l'Union européenne en 1995 a donné un coup d'accélérateur à nos échanges commerciaux qui ont doublé depuis cette date, alors que les investissements se développaient.
L'intégration européenne a du bon, n'en déplaise à certains.
Je sais que de récents événements en France, dans les banlieues, autour du « Contrat première embauche » ou en matière de regroupement de sociétés ont pu, vu de l'étranger, donner l'impression que la France craignait la mondialisation et les réformes.
Sachez que le gouvernement et la majorité parlementaire continueront à oeuvrer à l'évolution des esprits et à traiter les problèmes pas à pas. Soyez en convaincus.
L'éducation est aussi un élément essentiel d'une expatriation réussie et les Français établis hors de France demandent l'animation d'un réseau scolaire français digne de ce nom. Vous êtes attachés à assurer à vos enfants la possibilité de suivre un parcours éducatif aussi proche que possible de la France, c'est-à-dire français, et vous avez pleinement raison.
La réputation du Lycée français, le Lycée Saint-Louis, est très bonne, avec d'excellents résultats notamment au Bac, même si, c'est vrai, ce critère est loin d'être le seul pour apprécier la qualité d'un établissement de 600 élèves. Il affronte aujourd'hui une sorte de crise de croissance et se pose dès lors, comme je l'ai constaté dans d'autres pays, la question toujours complexe de son agrandissement avec une deuxième implantation ou un déménagement complet.
La présence française dans le secteur éducatif et culturel, c'est également l'Institut français de Stockholm. Il rencontre lui aussi, installé depuis quelques mois dans de nouveaux locaux, le succès pour les cours de français qu'il organise. D'une manière générale, la situation de la francophonie s'est également améliorée depuis l'entrée de la Suède en Europe et je m'en réjouis.
Notre présence est aussi scientifique et des chercheurs français travaillent dans plusieurs laboratoires suédois (63 chercheurs en 2006). Cela traduit la reconnaissance des milieux scientifiques suédois pour la recherche française, ce qui n'est pas rien dans les pays des prix Nobel...
Des étudiants français suivent des cours en universités suédoises, le plus souvent grâce à des programmes européens (un millier environ dans le cadre d' « Erasmus »). Certains sont parmi nous et je les salue.
La France est en sens inverse le troisième pays d'accueil des étudiants suédois derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Permettez-moi à cet égard de mentionner un programme ancien qui depuis 20 années a assuré la venue en France de centaines d'étudiants suédois à Aix-en-Provence pour des séjours linguistiques et culturels. Le sénateur PICHERAL qui m'accompagne sait combien ces échanges contribuent au rapprochement des peuples et à la connaissance réciproque des sociétés.
Je vois aussi dans la présence à Paris du seul centre culturel que la Suède entretient à l'étranger l'illustration de l'intérêt que suscite encore la France ici. Il nous appartient d'entretenir et de faire fructifier cette image.
Notre présence en Suède bénéficie également de l'action de nos consuls honoraires qui font partout un travail digne d'éloges au profit de notre communauté et des nombreux touristes français de passage dans le pays.
Je voudrais, avant de terminer, saluer l'action de vos représentants, les Conseillers de l'Assemblée des Français de l'Étranger. Ils sont élus par vous. Leur rôle est de relayer vos intérêts, d'être auprès des autorités françaises vos interprètes. Des élections se tiennent le 18 juin.
Je souhaite, chers amis, vous appeler à participer en grand nombre à ce scrutin. C'est en effet le gage d'une saine démocratie, et je dis cela dans un pays où la démocratie est une marque forte. L'élection à l'Assemblée des Français de l'Étranger constituera en outre, cette année, le « banc d'essai » du vote électronique en France. Je suis certain qu'ici vous montrerez la voie pour cette expérience de modernisation de notre vie publique.
Pour conclure, laissez-moi vous dire que j'éprouve à titre personnel une affection toute spéciale pour les quelque deux millions de Français qui ont fait un jour le choix de vivre à l'étranger, celui de l'ouverture sur les autres et parfois du « grand large », au prix toujours méritoire de l'arrachement aux habitudes.
Le Sénat ne les oublie pas.
J'ai pris cette année l'initiative d'organiser au Sénat, le 4 mars 2006, une manifestation à l'intention de l'ensemble des Français établis hors de France, qui avait pour thème « L'expatriation une chance pour la France ».
Elle a rencontré un vif succès et j'en suis heureux. Mais au-delà, elle a mis le doigt sur les progrès qui restaient à réaliser pour que s'expatrier ou se réinsérer en France ne soient pas sur les plans administratif, fiscal et social des épreuves, mais des étapes normales et valorisantes de parcours professionnels et personnels. Il reste, j'en suis conscient, de nombreux chantiers à mener à bien. Tous ensemble, nous devons nous y atteler.
En formant des voeux pour votre épanouissement personnel et professionnel, je vous adresse, chers compatriotes, l'amical salut du Sénat.
Vive la France !
Vive la Suède !
Vive l'amitié franco-suédoise !Source http://www.senat.fr, le 28 avril 2006