Texte intégral
Jean-Michel Aphatie : Bonjour, François Chérèque.
François Chérèque : Bonjour.
Q- On est un peu perdu. Qui est votre interlocuteur, aujourd'hui, au sein de la majorité ?
R- Visiblement, les députés UMP et le président du groupe UMP.
Q- Le président du groupe UMP, pas Nicolas Sarkozy ? Spontanément, vous ne le citez pas, ce matin.
R- Spontanément, Nicolas Sarkozy m'a téléphoné comme il a téléphoné aux autres responsables syndicaux.
Q- C'était quand ? Samedi ?
R- C'était samedi matin.
Q- Et depuis ?
R- Et depuis, non. Nous attendons.
Q- Ah, tiens !
R- Il n'y a pas de harcèlement, comme on dit. On en dit beaucoup sur les coups de téléphone. Depuis non. Mais, pour le moment, on attend la fameuse lettre de Monsieur Accoyer qui nous invitera à "un dialogue sans tabou", comme ils disent.
Q- Pour faire le point, vous n'avez plus de nouvelles de Jean-Louis Borloo ?
R- Plus de nouvelles de Jean-Louis Borloo. Mais on nous dit que nos interlocuteurs seraient le président du groupe UMP et Jean-Louis Borloo. On attend pour voir.
Q- Du coup, Nicolas Sarkozy disparaît, un peu, du paysage...
R- Pas vraiment, je ne crois pas.
Q- Non, mais en tout cas, vous, vous n'avez pas de contact avec lui ?
R- Là, pour le moment, les contacts ont eu lieu une fois avec lui et depuis, non.
Q- Nicolas Sarkozy - quand même - parle beaucoup, hier. Il dit : "Je suis totalement d'accord avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin". Il l'a dit. Cela vous inquiète, quand vous entendez cela, François Chérèque ?
R- Bien évidemment, parce que, l'objectif de la manifestation d'aujourd'hui, est d'obtenir, par cette fameuse loi - qui va être discutée maintenant - la disparition du CPE pour que l'on puisse passer à autre chose. Donc, si Nicolas Sarkozy nous demande de débattre des adaptions que propose le président de la république, on les refuse à Monsieur de Villepin depuis maintenant deux mois : on ne va pas les accepter à Nicolas Sarkozy.
Q- Et, aujourd'hui, dans votre esprit, quand vous avez des interlocuteurs de la majorité au téléphone, vous avez toujours l'impression qu'ils sont sur la ligne : "Il faut adapter le CPE".
R- On nous dit, très clairement, que l'on pourra débattre de tout, y compris du retrait.
Q- Attendez ! "On vous dit" : qui vous a dit cela ?
R- Nicolas Sarkozy, dans son entretien, nous dit : "Je suis prêt à débattre de tout sans tabou". Bernard Accoyer dit : "On pourra débattre de tout. Vous pourrez venir m'expliquer aussi pourquoi vous demandez le retrait du CPE". Donc, si c'est cette démarche-là, on ira pour débattre, bien évidemment, et expliquer pourquoi on veut le retrait, et ce qu'on veut à la place.
Q- Mais cela, vous l'avez déjà dit à Dominique de Villepin : "On veut le retrait !". Lui vous a dit : "Je ne veux pas retirer". Et puis, voilà : vous êtes parti !
R- Sauf que la réponse de Dominique de Villepin a été définitivement - ni retrait, ni suspension, ni dénaturation. Maintenant, j'espère que ce qui va arriver, après ces entretiens que l'on devrait avoir dans les jours qui viennent, c'est une réponse claire sur le fait que le CPE ne s'appliquera jamais.
Q- Vous attendez pour aujourd'hui, François Chérèque, la lettre que Bernard Accoyer doit vous envoyer pour quoi : une invitation à un dialogue, une rencontre qui pourrait se tenir d'ici la fin de la semaine, d'après vous ?
R- D'après moi, la rencontre devrait se faire dans les jours qui viennent. Mais je tiens à préciser que nous irons - bien évidemment, si l'ouverture au dialogue est la plus large possible - rencontrer les députés UMP, mais nous irons, aussi, rencontrer les autres groupes parlementaires qui ont, je pense - dans un débat démocratique au Parlement - leur mot à dire.
Q- Oui, mais celui qui a la clé de sortie de tout cela, c'est le groupe UMP, ce n'est pas le groupe socialiste. Vous le savez !
R- Vous pensez tout de suite au groupe socialiste...
Q- Au groupe UDF ?
R- Pour le moment, j'ai reçu une invitation du groupe UDF. J'irai voir les autres mais, bien évidemment, on sait très bien que la clé vient à la majorité, comme toujours.
Q- Dans vos contacts, hier, par exemple, vous a-t-on donné une indication sur le jour où vous pourriez vous rencontrer ?
R- Non. Aucune indication. Ce que je sais, c'est que nous aurons la lettre, normalement, ce soir. Et que l'on va se positionner, comme on fait d'habitude, en se concertant avec les autres organisations syndicales pour voir ce que l'on va faire.
Q- De votre point de vue, François Chérèque, cette rencontre : il y a beaucoup de choses qui circulent. Certains disent : "Elle se fera à l'Assemblée Nationale, avec le groupe UMP". Nicolas Sarkozy souhaitait qu'elle se fasse au siège de l'UMP. Pourriez-vous aller au siège de l'U.M.P voir les députés de ce groupe ?
R- Cela me semblerait assez étonnant ! Il me semble que les lieux sont où l'Assemblée Nationale ou, bien évidemment, Grenelle, si Monsieur Borloo est mis dans le coup. Mais, en même temps, la situation dans laquelle on est ne tient pas aux organisations syndicales.
Cette situation vient du choix qu'a fait le président de la république, en désignant le chef de parti numéro 2 du gouvernement. Alors qu'il nous avait expliqué, il y a un an et demi, qu'on ne pouvait pas avoir un ministre chef de parti. Il est revenu sur cette décision, contraire aux institutions de la Vème république et, maintenant, on est dans cette confusion-là. Donc, la confusion vient de là, au départ. Donc, maintenant, nous irons vers l'interlocuteur qui a le pouvoir de nous écouter, et de faire en sorte que le CPE ne s'applique pas.
Q- Vous avez dit, François Chérèque, juste au détour d'une phrase : "Si on a des nouvelles de Jean-Louis Borloo". L'effacement du gouvernement est spectaculaire. Vous inquiète-t-il ? Vous amuse-t-il ? Qu'en dites-vous, François Chérèque ?
R- Il est inquiétant dans une démocratie. Quand même, on est face à un conflit qui concerne, en particulier, les jeunes étudiants. On leur a expliqué, pendant deux mois, qu'il y avait un respect des institutions, un respect de la loi. Et le président de la république d'une part, décide d'appliquer ce que la constitution lui permet et, après, dit : "On n'applique pas la loi". Déjà, on a une forme de transgression vis-à-vis de notre système démocratique.
Et maintenant, il nous amène à débattre non pas avec un parti, et non pas avec un gouvernement. Donc, comment allons-nous expliquer le fonctionnement des institutions, le fonctionnement de la démocratie, si les plus hauts personnages de l'Etat ne respectent pas le fonctionnement des institutions.
Q- Votre force jusqu'ici, François Chérèque, c'était la participation massive aux manifestations. Ce matin, on voit que le trafic est normal, à la RATP, que deux tiers des TGV circulent : peut-être que votre mouvement s'essouffle. Cela vous inquiète-t-il ?
R- Tout d'abord, le mouvement ne cesse de nous surprendre. Et tout ce qui se passe ne cesse de nous surprendre. Et, au moment où on l'attend le moins, c'est le moment où il est le plus fort.
Q- Et au moment où on l'attend le plus, il pourrait être le plus faible. Vous commencer à faiblir ?
R- Non, parce que cela fait deux mois que cela dure. C'est le mouvement le plus important depuis la libération : deux mois de mouvement dans l'unité syndicale avec un objectif clair sur un point très clair. C'est pour cela que ça marche. Donc, maintenant, on va être dans un autre rythme, puisqu'on va rentrer dans un rythme sur une loi qui va être débattue à l'Assemblée nationale. Bien évidemment, il faut que ce mouvement puisse s'appliquer dans le temps en fonction des débats à l'Assemblée nationale.
Q- Le mouvement le plus important depuis la libération : là, vous êtes un peu emporté par votre enthousiasme, ce matin !
R- En terme de la durée ! Cinq manifestations unitaires sur deux mois : c'est la première fois depuis ce moment-là.
Q- Cela coûte cher à un syndicat de faire autant de manifestations, François Chérèque ? On ne parle jamais du financement des syndicats, ou si peu ? Cela coûte cher ?
R- Oui, cela coûte sur nos budgets mais, comme on fait des manifestations dans toutes les villes de province, cela ne coûte pas particulièrement cher. Mais, par contre - et c'est peut-être une des raisons pour lesquelles il y aura moins de grève aujourd'hui - cela coûte cher en jours de grève.
Q- Et cela vous coûte combien, à vous syndicat ?
R- Je ne peux pas vous dire.
Q- Ce conflit vous change, François Chérèque. Change quelque chose, chez vous : on avait le sentiment, l'image d'un syndicaliste très conciliant. Et là, on vous découvre très combatif. En deux mots.
R- Surtout, cela montre que le syndicalisme réformiste de la CFDT n'est pas un syndicalisme mou et conciliant, qui se contente d'accompagner les adaptations de la société. C'est un syndicalisme qui, par la négociation, obtient des choses et est capable de soutenir des réformes. Mais un syndicalisme, aussi, quand des réformes sont mauvaises ou qu'elles ne sont pas construites par le dialogue, est capable de s'opposer jusqu'au bout. Donc, on montre, là, qu'on tient les deux bouts du syndicalisme : la contestation et l'engagement. Je crois que c'est la force de la CFDT qui se révèle dans ce mouvement-là.
François Chérèque - dont, peut-être, Nicolas Sarkozy a perdu le numéro de téléphone - était l'invité de RTL, ce matin. Bonne journée !
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 avril 2006
François Chérèque : Bonjour.
Q- On est un peu perdu. Qui est votre interlocuteur, aujourd'hui, au sein de la majorité ?
R- Visiblement, les députés UMP et le président du groupe UMP.
Q- Le président du groupe UMP, pas Nicolas Sarkozy ? Spontanément, vous ne le citez pas, ce matin.
R- Spontanément, Nicolas Sarkozy m'a téléphoné comme il a téléphoné aux autres responsables syndicaux.
Q- C'était quand ? Samedi ?
R- C'était samedi matin.
Q- Et depuis ?
R- Et depuis, non. Nous attendons.
Q- Ah, tiens !
R- Il n'y a pas de harcèlement, comme on dit. On en dit beaucoup sur les coups de téléphone. Depuis non. Mais, pour le moment, on attend la fameuse lettre de Monsieur Accoyer qui nous invitera à "un dialogue sans tabou", comme ils disent.
Q- Pour faire le point, vous n'avez plus de nouvelles de Jean-Louis Borloo ?
R- Plus de nouvelles de Jean-Louis Borloo. Mais on nous dit que nos interlocuteurs seraient le président du groupe UMP et Jean-Louis Borloo. On attend pour voir.
Q- Du coup, Nicolas Sarkozy disparaît, un peu, du paysage...
R- Pas vraiment, je ne crois pas.
Q- Non, mais en tout cas, vous, vous n'avez pas de contact avec lui ?
R- Là, pour le moment, les contacts ont eu lieu une fois avec lui et depuis, non.
Q- Nicolas Sarkozy - quand même - parle beaucoup, hier. Il dit : "Je suis totalement d'accord avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin". Il l'a dit. Cela vous inquiète, quand vous entendez cela, François Chérèque ?
R- Bien évidemment, parce que, l'objectif de la manifestation d'aujourd'hui, est d'obtenir, par cette fameuse loi - qui va être discutée maintenant - la disparition du CPE pour que l'on puisse passer à autre chose. Donc, si Nicolas Sarkozy nous demande de débattre des adaptions que propose le président de la république, on les refuse à Monsieur de Villepin depuis maintenant deux mois : on ne va pas les accepter à Nicolas Sarkozy.
Q- Et, aujourd'hui, dans votre esprit, quand vous avez des interlocuteurs de la majorité au téléphone, vous avez toujours l'impression qu'ils sont sur la ligne : "Il faut adapter le CPE".
R- On nous dit, très clairement, que l'on pourra débattre de tout, y compris du retrait.
Q- Attendez ! "On vous dit" : qui vous a dit cela ?
R- Nicolas Sarkozy, dans son entretien, nous dit : "Je suis prêt à débattre de tout sans tabou". Bernard Accoyer dit : "On pourra débattre de tout. Vous pourrez venir m'expliquer aussi pourquoi vous demandez le retrait du CPE". Donc, si c'est cette démarche-là, on ira pour débattre, bien évidemment, et expliquer pourquoi on veut le retrait, et ce qu'on veut à la place.
Q- Mais cela, vous l'avez déjà dit à Dominique de Villepin : "On veut le retrait !". Lui vous a dit : "Je ne veux pas retirer". Et puis, voilà : vous êtes parti !
R- Sauf que la réponse de Dominique de Villepin a été définitivement - ni retrait, ni suspension, ni dénaturation. Maintenant, j'espère que ce qui va arriver, après ces entretiens que l'on devrait avoir dans les jours qui viennent, c'est une réponse claire sur le fait que le CPE ne s'appliquera jamais.
Q- Vous attendez pour aujourd'hui, François Chérèque, la lettre que Bernard Accoyer doit vous envoyer pour quoi : une invitation à un dialogue, une rencontre qui pourrait se tenir d'ici la fin de la semaine, d'après vous ?
R- D'après moi, la rencontre devrait se faire dans les jours qui viennent. Mais je tiens à préciser que nous irons - bien évidemment, si l'ouverture au dialogue est la plus large possible - rencontrer les députés UMP, mais nous irons, aussi, rencontrer les autres groupes parlementaires qui ont, je pense - dans un débat démocratique au Parlement - leur mot à dire.
Q- Oui, mais celui qui a la clé de sortie de tout cela, c'est le groupe UMP, ce n'est pas le groupe socialiste. Vous le savez !
R- Vous pensez tout de suite au groupe socialiste...
Q- Au groupe UDF ?
R- Pour le moment, j'ai reçu une invitation du groupe UDF. J'irai voir les autres mais, bien évidemment, on sait très bien que la clé vient à la majorité, comme toujours.
Q- Dans vos contacts, hier, par exemple, vous a-t-on donné une indication sur le jour où vous pourriez vous rencontrer ?
R- Non. Aucune indication. Ce que je sais, c'est que nous aurons la lettre, normalement, ce soir. Et que l'on va se positionner, comme on fait d'habitude, en se concertant avec les autres organisations syndicales pour voir ce que l'on va faire.
Q- De votre point de vue, François Chérèque, cette rencontre : il y a beaucoup de choses qui circulent. Certains disent : "Elle se fera à l'Assemblée Nationale, avec le groupe UMP". Nicolas Sarkozy souhaitait qu'elle se fasse au siège de l'UMP. Pourriez-vous aller au siège de l'U.M.P voir les députés de ce groupe ?
R- Cela me semblerait assez étonnant ! Il me semble que les lieux sont où l'Assemblée Nationale ou, bien évidemment, Grenelle, si Monsieur Borloo est mis dans le coup. Mais, en même temps, la situation dans laquelle on est ne tient pas aux organisations syndicales.
Cette situation vient du choix qu'a fait le président de la république, en désignant le chef de parti numéro 2 du gouvernement. Alors qu'il nous avait expliqué, il y a un an et demi, qu'on ne pouvait pas avoir un ministre chef de parti. Il est revenu sur cette décision, contraire aux institutions de la Vème république et, maintenant, on est dans cette confusion-là. Donc, la confusion vient de là, au départ. Donc, maintenant, nous irons vers l'interlocuteur qui a le pouvoir de nous écouter, et de faire en sorte que le CPE ne s'applique pas.
Q- Vous avez dit, François Chérèque, juste au détour d'une phrase : "Si on a des nouvelles de Jean-Louis Borloo". L'effacement du gouvernement est spectaculaire. Vous inquiète-t-il ? Vous amuse-t-il ? Qu'en dites-vous, François Chérèque ?
R- Il est inquiétant dans une démocratie. Quand même, on est face à un conflit qui concerne, en particulier, les jeunes étudiants. On leur a expliqué, pendant deux mois, qu'il y avait un respect des institutions, un respect de la loi. Et le président de la république d'une part, décide d'appliquer ce que la constitution lui permet et, après, dit : "On n'applique pas la loi". Déjà, on a une forme de transgression vis-à-vis de notre système démocratique.
Et maintenant, il nous amène à débattre non pas avec un parti, et non pas avec un gouvernement. Donc, comment allons-nous expliquer le fonctionnement des institutions, le fonctionnement de la démocratie, si les plus hauts personnages de l'Etat ne respectent pas le fonctionnement des institutions.
Q- Votre force jusqu'ici, François Chérèque, c'était la participation massive aux manifestations. Ce matin, on voit que le trafic est normal, à la RATP, que deux tiers des TGV circulent : peut-être que votre mouvement s'essouffle. Cela vous inquiète-t-il ?
R- Tout d'abord, le mouvement ne cesse de nous surprendre. Et tout ce qui se passe ne cesse de nous surprendre. Et, au moment où on l'attend le moins, c'est le moment où il est le plus fort.
Q- Et au moment où on l'attend le plus, il pourrait être le plus faible. Vous commencer à faiblir ?
R- Non, parce que cela fait deux mois que cela dure. C'est le mouvement le plus important depuis la libération : deux mois de mouvement dans l'unité syndicale avec un objectif clair sur un point très clair. C'est pour cela que ça marche. Donc, maintenant, on va être dans un autre rythme, puisqu'on va rentrer dans un rythme sur une loi qui va être débattue à l'Assemblée nationale. Bien évidemment, il faut que ce mouvement puisse s'appliquer dans le temps en fonction des débats à l'Assemblée nationale.
Q- Le mouvement le plus important depuis la libération : là, vous êtes un peu emporté par votre enthousiasme, ce matin !
R- En terme de la durée ! Cinq manifestations unitaires sur deux mois : c'est la première fois depuis ce moment-là.
Q- Cela coûte cher à un syndicat de faire autant de manifestations, François Chérèque ? On ne parle jamais du financement des syndicats, ou si peu ? Cela coûte cher ?
R- Oui, cela coûte sur nos budgets mais, comme on fait des manifestations dans toutes les villes de province, cela ne coûte pas particulièrement cher. Mais, par contre - et c'est peut-être une des raisons pour lesquelles il y aura moins de grève aujourd'hui - cela coûte cher en jours de grève.
Q- Et cela vous coûte combien, à vous syndicat ?
R- Je ne peux pas vous dire.
Q- Ce conflit vous change, François Chérèque. Change quelque chose, chez vous : on avait le sentiment, l'image d'un syndicaliste très conciliant. Et là, on vous découvre très combatif. En deux mots.
R- Surtout, cela montre que le syndicalisme réformiste de la CFDT n'est pas un syndicalisme mou et conciliant, qui se contente d'accompagner les adaptations de la société. C'est un syndicalisme qui, par la négociation, obtient des choses et est capable de soutenir des réformes. Mais un syndicalisme, aussi, quand des réformes sont mauvaises ou qu'elles ne sont pas construites par le dialogue, est capable de s'opposer jusqu'au bout. Donc, on montre, là, qu'on tient les deux bouts du syndicalisme : la contestation et l'engagement. Je crois que c'est la force de la CFDT qui se révèle dans ce mouvement-là.
François Chérèque - dont, peut-être, Nicolas Sarkozy a perdu le numéro de téléphone - était l'invité de RTL, ce matin. Bonne journée !
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 avril 2006