Texte intégral
Le retrait du CPE est acquis, c'est un fait. Mais une victoire sur le libéralisme ambiant ne signifie pas avoir gagné la guerre contre la précarité du travail et des revenus que l'on cherche à nous présenter comme inéluctable.
Les commentaires qui ont accompagné l'issue de la campagne anti-CPE ont souligné la solidarité intergénérationnelle autour de la question.
Les parents (voire les grands-parents) ont manifesté avec leurs enfants contre une mesure injuste. Elle est d'autant plus ressentie comme injuste qu'elle consiste à dénier à la jeune génération des droits que les anciens avaient conquis et préservé pendant des décennies: un emploi, une protection sociale, une retraite.
Le succès - encore une fois, il ne s'agit pas de pavoiser au-delà du raisonnable - contre le CPE, provoque l'incompréhension des partisans du libéralisme : «après le "non" du référendum, voilà que les salariés remettent cela ; décidément, ils ne comprennent rien».
Pourtant, ce que nous comprenons, c'est qu'au moment où nous défilions, les Allemands manifestaient dans les services publics, la métallurgie, les Britanniques étaient en grève contre la tentative d'imposer la retraite à 69 ans, etc.
Et des syndicalistes de tous les pays nous ont manifesté leur solidarité sur le thème : «Nous sommes confrontés aux mêmes conséquences de la déréglementation. Tenez bon !»
Le mouvement syndical sort conforté de cet affrontement. Pour autant, il nous faut maintenant continuer, posément, et pousser en avant nos revendications :
- contre la précarité, ce qui pose la question de la survie du CNE, dont nous souhaitons qu'il meure «dans d'atroces souffrances judiciaires», c'est-à-dire en faisant respecter les dispositions du Code du travail ;
- contre la flexibilité, les horaires à la convenance du patron, le temps partiel imposé ;
- pour l'ouverture de négociations sur des domaines choisis par les organisations syndicales et non imposés au gré des projets patronaux ou gouvernementaux : parlons de la sous-traitance, de l'insertion professionnelle, des maladies professionnelles liées aux nouvelles formes de travail, etc ;
- et puis nous allons reparler des salaires dans un contexte où les prix des hydrocarbures augmentent sans cesse, du SMIC, etc.
Bref, pas question de baisser la garde au prétexte que nous avons mis une touche. Ce sera aussi une façon de commencer à se préparer au rendez-vous des retraites en 2008 !
En attendant, que chacun retourne dans son union départementale pour préparer un 1er Mai combatif et revendicatif!
Bon courage. Source http://www.force-ouvriere.fr, le 28 avril 2006
Les commentaires qui ont accompagné l'issue de la campagne anti-CPE ont souligné la solidarité intergénérationnelle autour de la question.
Les parents (voire les grands-parents) ont manifesté avec leurs enfants contre une mesure injuste. Elle est d'autant plus ressentie comme injuste qu'elle consiste à dénier à la jeune génération des droits que les anciens avaient conquis et préservé pendant des décennies: un emploi, une protection sociale, une retraite.
Le succès - encore une fois, il ne s'agit pas de pavoiser au-delà du raisonnable - contre le CPE, provoque l'incompréhension des partisans du libéralisme : «après le "non" du référendum, voilà que les salariés remettent cela ; décidément, ils ne comprennent rien».
Pourtant, ce que nous comprenons, c'est qu'au moment où nous défilions, les Allemands manifestaient dans les services publics, la métallurgie, les Britanniques étaient en grève contre la tentative d'imposer la retraite à 69 ans, etc.
Et des syndicalistes de tous les pays nous ont manifesté leur solidarité sur le thème : «Nous sommes confrontés aux mêmes conséquences de la déréglementation. Tenez bon !»
Le mouvement syndical sort conforté de cet affrontement. Pour autant, il nous faut maintenant continuer, posément, et pousser en avant nos revendications :
- contre la précarité, ce qui pose la question de la survie du CNE, dont nous souhaitons qu'il meure «dans d'atroces souffrances judiciaires», c'est-à-dire en faisant respecter les dispositions du Code du travail ;
- contre la flexibilité, les horaires à la convenance du patron, le temps partiel imposé ;
- pour l'ouverture de négociations sur des domaines choisis par les organisations syndicales et non imposés au gré des projets patronaux ou gouvernementaux : parlons de la sous-traitance, de l'insertion professionnelle, des maladies professionnelles liées aux nouvelles formes de travail, etc ;
- et puis nous allons reparler des salaires dans un contexte où les prix des hydrocarbures augmentent sans cesse, du SMIC, etc.
Bref, pas question de baisser la garde au prétexte que nous avons mis une touche. Ce sera aussi une façon de commencer à se préparer au rendez-vous des retraites en 2008 !
En attendant, que chacun retourne dans son union départementale pour préparer un 1er Mai combatif et revendicatif!
Bon courage. Source http://www.force-ouvriere.fr, le 28 avril 2006