Déclaration de M. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, sur la stratégie de la CGT sur le CNE et le CPE, la sécurité sociale professionnelle, le syndicalisme et l'engagement syndical, Lille le 24 avril 2006.

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Circonstance : 48ème congrès de la CGT à Lille du 24 au 28 avril 2006

Texte intégral

Bonjour à toutes et à tous !
Chers camarades,
Voici un an, exactement en mars 2005, notre CCN convoquait notre 48ème congrès.
Celui-ci s'ouvre aujourd'hui à Lille et vous y êtes, vous les délégués.
Je vous souhaite donc à tous la bienvenue.
Je veux saluer en votre nom les nombreuses personnalités, les dirigeants de syndicats et d'organisations qui nous ont fait l'amitié de répondre à votre invitation et, tout particulièrement, les syndicalistes de plusieurs continents ayant fait le voyage à Lille.
Soyez vous aussi les bienvenus au 48ème congrès de la CGT.
La préparation de notre congrès s'est effectuée de façon vraiment inédite, au coeur de conflits et d'événements dont nous mesurons ensemble la portée.
Pour cette préparation, nous avons privilégié le contact avec le plus grand nombre de nos adhérents, en la rythmant de temps forts.
Nous avons tout d'abord organisé 7 forums nationaux, qui ont réuni 2 500 militants, sur les sujets les plus brûlants pour confronter nos analyses avant l'écriture de nos documents.
Nous avons lancé - en coopération avec l'Institut CSA - une grande enquête parmi les adhérents. Plus de 38 000 d'entre eux y ont répondu. Pour une première dans le monde syndical cela représente, selon les spécialistes, un total très honorable et cela nous donne une vue précise de notre organisation et des attentes de nos syndiqués. Ces résultats, dont vous avez peut être déjà découvert des extraits dans notre NVO, vous seront présentés demain matin.
Plus de 1 000 initiatives se sont tenues dans des entreprises ciblées. Des centaines de débats ont eu lieu dans nos syndicats, nos organisations professionnelles et territoriales. 161 contributions écrites nous sont parvenues pour publication dans la presse confédérale.
Le congrès de la CGT est celui des syndicats. Vous êtes leurs délégués. Il vous appartient de débattre sur nos orientations et de prendre toutes les décisions qui sont nécessaires au renforcement, au déploiement et au rayonnement de la CGT. C'est une grande responsabilité.
Chers camarades,
L'objectif fondamental de la CGT est de travailler à la cohésion et à la convergence revendicatives de l'ensemble des salariés. Cohésion et convergence revendicatives sont les principes mêmes de notre organisation confédérée, ceux qui ont présidé à sa naissance et ne l'ont jamais quittée au cours de sa longue histoire. Le progrès social est la raison d'être de son combat. La solidarité est le coeur de l'engagement de ses militants, le noyau dur de la confiance ou du respect qu'elle inspire.
Ensemble, nous avons patiemment travaillé à l'unité des salariés quels que soient leur âge, leur origine, leur métier. Nous avons travaillé, quelles qu'aient pu être les difficultés, au rassemblement du syndicalisme.
Ensemble, nous avons fait de la démocratie sociale, de la démocratie syndicale, de la consultation le socle de notre démarche syndicale.
Ensemble, nous avons au quotidien articulé contestation, mobilisation avec négociations et propositions pour être résolument à l'offensive.
En Europe et dans le monde, en relation étroite avec nos homologues syndicaux, nous nous sommes efforcés de battre en brèche le libéralisme financier pour réorienter la mondialisation autour de valeurs de paix, de justice, d'égalité, de respect des droits fondamentaux.
La direction confédérale vous propose de confirmer cette stratégie validée depuis 3 congrès. Elle vous demande de prendre les décisions pour accélérer et généraliser sa mise en oeuvre afin d'être à la hauteur de nos ambitions et de notre potentiel, à la hauteur de ce que les salariés attendent de nous.
Nous avons besoin d'avancer, pour nous-mêmes mais aussi parce que la situation nous oblige à trouver les solutions pertinentes pour gagner en efficacité. Nous prétendons « intervenir librement sur tous les champs de la vie sociale » et « participer au mouvement de transformation sociale », conformément au préambule de nos Statuts. Nous devons pour cela continuer de construire une CGT plus fortement ancrée dans la société, présente et organisée partout où il est nécessaire et possible de contrecarrer les choix du patronat et des pouvoirs publics.
La pertinence et l'efficacité de notre démarche syndicale sont validées dans la vie, dans nos luttes.
La mise en oeuvre de notre démarche, son déploiement dans nos syndicats est à la base du formidable succès que nous venons de remporter avec le retrait du Contrat première embauche !
Nous avons toutes les raisons d'en être fiers.
Rien ne pourra ternir ce qui restera une belle page écrite par le syndicalisme français.
Ce formidable succès est celui de l'unité des lycéens, étudiants, salariés et du rassemblement de leurs organisations sur des objectifs clairs et partagés, contre la flexibilité et la démolition organisée des droits sociaux.
Il a été rendu possible, par le fantastique courant de sympathie dont il a bénéficié parmi les citoyens de tout âge et de toute situation et par le soutien inédit et la solidarité que lui ont apporté les syndicats de nombreux pays.
Cher(e)s camarades, ce succès n'est pas tombé du ciel.
Il est d'abord un succès collectif des forces syndicales.
La CGT y a mis son énergie, son expérience en privilégiant, à chaque étape, l'articulation d'une campagne de terrain avec des rassemblements coordonnés au plan national.
Nous n'étions pas si nombreux, dès le 21 juin 2005, lorsque nous avons décidé d'organise une première riposte aux annonces du Premier Ministre Dominique De VILLEPIN.
Nous avons pris nos responsabilités.
Notre analyse était juste. C'est durant le mois d'août, par voie d'ordonnance, que le Premier ministre instaure le CNE.
Le 4 octobre il y avait déjà plus d'un million de manifestants et de très nombreux arrêts de travail. Mais, malgré tous nos efforts, nous avons été bien seuls pour proposer une suite et bien seuls pour organiser deux journées d'action, les 9 et 10 novembre. Rappelez-vous. C'était en pleine crise dite « des banlieues », crise qui, à sa manière, révélait les plaies majeures de notre société.
«Cette crise - avons-nous déclaré en novembre - n'est ni celle de l'immigration, ni celle de la jeunesse, ni celle des banlieues. Elle est avant tout révélatrice d'une crise sociale creusée depuis 20 ans ».
Nous ajoutions : « Quand dans une démocratie, pouvoir et direction d'entreprise refusent de prendre en compte ce qui s'exprime dans les manifestations et dans les grèves, lorsque les gouvernements refusent d'écouter et d'interpréter comme il le faudrait des consultations politiques, cela nourrit fatalisme, désespérance et violence ».
La CGT mettait aussi en garde contre les tentatives de récupération de l'extrême droite. Une extrême droite qui, ces dernières semaines, a défendu le CPE et le respect de la loi contre la « chienlit » dont les jeunes et les syndicats seraient responsables. Au racisme anti-immigrés, l'extrême droite ajoute le procès anti-jeunes ! Mettons la barre encore plus haut dans le combat contre ces deux formes de haine sociale !
La démocratie, les libertés sont constitutives du patrimoine social que des générations de militants ont contribué à construire.
Lorsque, en novembre, le Premier ministre décrète la France en Etat d'urgence ne cherche-t-il pas, avant tout, à créer un climat empêchant les revendications de s'exprimer ? En même temps qu'il met au ban des accusés ceux qui luttent à la SNCF, à la RTM, à la SNCM ?
Dans ces circonstances, il a été préjudiciable que notre proposition d'une nouvelle action nationale interprofessionnelle unitaire n'ait eu que peu d'écho.
Le 16 janvier, de VILLEPIN annonce le CPE. La mesure est alors l'objet d'un élogieux concert médiatique, du style JUPPE en 95. Notre riposte est immédiate.
La première journée d'action contre le CPE, le 31 janvier, c'est la CGT qui l'a construite avec les seules organisations étudiante et lycéenne l'UNEF et UNL.
La suite a été une montée en puissance irrésistible du mouvement pour arriver aux manifestations historiques des 28 mars et 4 avril qui ont scellé le sort du CPE.
C'est un long et patient travail militant dans les entreprises qui a permis de faire toute la lumière sur la nocivité du CPE. Nous avons choisi aussi de travailler à l'élargissement du mouvement plutôt qu'à nous gargariser de slogans définitifs et réducteurs.
Nous avons choisi de travailler toutes les dimensions unitaires face à un projet qui, s'il concernait en priorité la jeunesse, avait un impact sur tous les salariés et leurs garanties collectives.
Les liens étroits que nous avons établis avec les organisations de jeunesse dans le conflit lui-même, nous les avions d'abord tissés en participant, à leur demande, aux congrès de l'UNEF et de l'UNL fin 2005, puis en poursuivant des contacts réguliers dans les départements.
Chacune des nos organisation a apporté sa pierre et c'est bien la conjonction de la mobilisation des salariés et d'une grande partie de la jeunesse, sur un objectif commun, qui a été décisive.
Ensemble, nous étions plus forts pour déjouer les provocations, dénoncer les mensonges, mettre au jour les manoeuvres visant à discréditer le mouvement.
Je voudrais souligner le rôle essentiel des organisations étudiantes et lycéennes dans ce conflit, saluer leur détermination et leur sens des responsabilités.
En votre nom, je voudrais dire notre plaisir d'ouvrir notre congrès en comptant parmi nous Bruno JULLIARD, président de l'UNEF, Karl STOECKEL, président de l'UNL et Tristan ROUQUIER, dirigeant de la FIDL.
Nous exigeons, avec leurs organisations, que toutes les sanctions frappant les jeunes manifestants soient levées. Nous exigeons que d'autres dispositions de la loi dite « Egalité des chances » soient revues et notamment l'apprentissage dès 14 ans.
Que les étudiants, les lycéens s'engagent dans l'action, s'organisent syndicalement c'est une chance pour la jeunesse, c'est une chance pour le monde du travail, la promesse du renouveau pour tout le syndicalisme.
Cette jeunesse est disponible pour l'action collective, pour l'action syndicale. Nous avons le devoir d'y faire écho en allant à leur rencontre, en ouvrant plus largement nos organisations à leur présence, en leur permettant de s'y investir, en leur donnant la possibilité d'y prendre des responsabilités.
Les manifestations étudiantes nous ont aussi donné à voir ce qu'était la mixité en marche. Les jeunes femmes représentent maintenant la moitié des étudiants comme les femmes représentent la moitié des salariés. C'est une transformation fondamentale de notre société dont nous n'avons pas encore pris la mesure et que nous avons tous intérêt à prendre en compte dans notre organisation à tous les niveaux de responsabilité. Là encore, la jeunesse, et c'est normal, nous montre la voie.
La dimension intergénérationnelle du mouvement lui a donné sa force en même tant que sa lucidité. Voir manifester côte à côte des retraités, des jeunes étudiants et lycéens, des salariés du public ou du privé, nous incite à poursuivre dans des luttes solidaires entre toutes les générations.
Je veux, à cet égard, féliciter nos sections de retraités pour leur contribution à cette dimension de l'action.
Cette victoire contre le CPE est celle du syndicalisme rassemblé. Disons-le franchement, après l'épisode des retraites de 2003 plus d'un d'entre nous a pu désespérer d'en voir la couleur !
Pendant deux mois et demi de conflit, les douze organisations syndicales lycéennes, étudiantes et de salariés ont maintenu une unité syndicale sans faille, contribuant ainsi à ancrer le mouvement et à augmenter son audience sur l'ensemble du territoire.
Cette unité victorieuse est le plus beau démenti apporté à tous ceux qui, plus ou moins bien intentionnés, s'évertuent à segmenter le syndicalisme, ce qui ne sert qu'à le diviser pour le plus grand profit des seuls employeurs.
L'unité, qui a prévalu pour résister, pour s'opposer au gouvernement, devrait aussi prévaloir pour porter la revendication, pour proposer des solutions alternatives. Ainsi le MEDEF ne dicterait plus sa loi.
Il y a des obstacles à une telle ambition. J'ai néanmoins le sentiment qu'ils ne sont pas insurmontables. La démonstration de la force de l'unité a été si évidente ces dernières semaines que cela laisse l'envie d'y revenir. Nous devons nous y atteler, dès maintenant.
Pour un syndicalisme efficace, la contestation, la proposition, la mobilisation, la négociation, la consultation, sont des dimensions indissociables de l'action revendicative.
La mobilisation permet de déterminer ce qui est souhaitable et ce qui est possible dans la négociation. La consultation permet d'apprécier ce qui est positif, ce qui est amendable, ce qui est inacceptable.
Nous venons de faire la peau au CPE, nous devons obtenir celle du contrat nouvelle embauche !
Le CNE, appliqué dans les entreprises de moins de 20 salariés, a les principales tares du CPE : l'absence de motivation pour le licenciement, une période de mise à l'essai des salariés bien au-delà des règles conventionnelles. S'il y avait un demi million d'emplois créés par le CNE, ça devrait se voir dans les chiffres du chômage ! La démonstration est déjà faite que ce sont surtout des contrats de substitution aux CDD et CDI existants. Tous les syndicats sont contre le CNE !
Je propose que, dans les tous prochains jours, tous les syndicats se concertent avec, pour cible, le Contrat Nouvelle Embauche.
D'ores et déjà, cette revendication sera au coeur des manifestations du 1er mai.
Mais cet affrontement autour du CPE a montré aussi que nous vivons une crise de la démocratie.
Je ne parle pas là de la comédie institutionnelle à laquelle nous avons assisté : les ordonnances pour imposer le CNE, le 49.3 pour couper tout débat, une loi promulguée pour ne pas être appliquée mais révisée, des parlementaires qui épluchent le dictionnaire pour que l'ego du Premier ministre soit préservé. En français UMP ? « Abrogé » se dit maintenant « remplacé ». On n'arrête pas le progrès !
La République est sans doute malade mais c'est surtout nos gouvernants qui ne se portent pas bien !
Les ambitions présidentielles au sein de l'UMP ont pris comme terrain de manoeuvre l'avenir de la jeunesse et du Code du Travail ! Son président, vice-Premier ministre apôtre du Karcher et prophète de la rupture, fait mine de se convertir au dialogue social après avoir retapé sur sa calculette électorale.
Et pourtant, non, il n'a pas changé comme en témoigne le contenu inacceptable de sa loi sur l'immigration.
Un gouvernement libéral, fort de sa majorité au Parlement entendait tout régenter sans consultation ni négociation. Pas l'ombre d'un débat, encore moins d'une négociation, même lorsque l'on touche le coeur du droit du travail.
Pour nous, une démocratie moderne doit s'appuyer sur une articulation nouvelle entre démocratie représentative, démocratie sociale et démocratie participative. Elle est incompatible avec des oukases sociaux, des attitudes autoritaires, la mise en cause des droits et libertés des salariés et des syndiqués.
Une militante, à cette tribune, témoigne de toute la hargne dont sont victimes, chaque année, plusieurs milliers de militants sanctionnés pour leur activité syndicale.
Sandrine, cadre du groupe BOUYGUES, est aujourd'hui licenciée ; Nous avons l'intime conviction que son licenciement est en relation avec sa désignation, par ses camarades, pour être déléguée à ce 48ème congrès.
Je veux saluer son courage qui l'a conduit à assurer sa présence malgré cette décision scandaleuse.
Notre pays a besoin de réformes profondes. Non seulement nous n'en avons pas peur mais nous les revendiquons !
Il est risible, qui plus est indigne, de voir tous ces élus des beaux quartiers, dont les électeurs viennent de bénéficier de 8 milliards d'allégements fiscaux, traiter les jeunes, les salariés de « privilégiés », de « frileux », de « conservateurs » voire de « nantis » quand ceux-ci ne font que défendre leurs droits sociaux, leur droit de vivre dignement, leur aspiration à construire leur propre avenir.
La vérité, Messieurs, c'est que nous voulons des réformes et vite, mais nous ne voulons pas des vôtres ! Nous ne voulons pas de votre soi-disant « rupture » qui se résume à toujours plus d'opulence pour les uns et toujours plus de précarité pour les autres. Nous récusons l'idée même du « déclin » de notre pays brandie par de prétendus experts économiques et politiques. Elle ne sert qu'à justifier de nouveaux sacrifices sociaux. Les contrevérités sont nombreuses alors que les problèmes qui devraient susciter une vraie inquiétude sont ignorés.
Nous voulons des changements profonds qui répondent aux revendications et aspirations des salariés et qui soient le résultat de négociations sérieuses et transparentes.
Pour cela, il est urgent de revoir les règles de la démocratie sociale dans notre pays.
Nous avons deux revendications essentielles sur ce point.
? Que tous les salariés, quelle que soit la taille de l'entreprise dans laquelle ils travaillent, puissent s'exprimer dans des élections professionnelles.
? Que seuls soient validés les accords approuvés par les syndicats qui représentent la majorité des salariés concernés.
Lorsque nous nous adresserons publiquement, comme nous le faisons chaque fois, aux futurs candidats et candidates à l'élection présidentielle, ces revendications pour la démocratie sociale seront en bonne place et nous saurons juger des engagements pris par les uns et les autres en la matière.
La CGT tient fermement à son indépendance vis-à-vis des partis politiques, des pouvoirs publics et du patronat. Elle accueille tous les salariés dans le respect de leurs opinions citoyennes.
Nous ne sommes pas, nous ne serons jamais indifférents au contexte politique dans lequel nous assurons notre rôle et nos prérogatives de syndicat. Nous sommes exigeants envers la politique, nous jugeons aux actes et nous savons faire la différence entre ceux qui nous écoutent et nous soutiennent et ceux qui nous combattent.
Il n'appartient pas au syndicat de chercher à combler ce qui apparaît à certains comme un vide politique. A partir de notre expérience et aux termes d'une réflexion approfondie, nous avons décidé de rompre avec l'idée selon laquelle l'action syndicale serait surplombée par l'action politique et devrait s'inscrire dans le temps et dans la logique de ses objectifs.
La meilleure attitude qu'entend adopter la CGT, pour que de véritables alternatives politiques soient au coeur du débat public, c'est de faire son travail syndical, et occuper mieux encore la place qui est la sienne où personne ne peut nous remplacer.
La victoire contre le CPE est aussi une victoire contre le MEDEF qui veut remettre à plat l'ensemble du Code du Travail.
Ce Code du travail est d'ailleurs loin d'être partout respecté comme viennent de le rappeler les Etats généraux des inspecteurs du travail.
La présidente du MEDEF, il y a quelques mois, avait eu cette sortie : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette règle ? ».
Vraiment ! Il n'y a que les patrons pour penser au Code du Travail et à l'amour en même temps !
Dernièrement, et parce qu'en toute défaite il faut bien trouver du réconfort, la première patronne a déclaré « Le Premier ministre a permis que le débat sur la flexibilité dans notre pays soit enfin ouvert ». Oui ce débat est ouvert et nous nous sentons plus forts aujourd'hui pour l'affronter.
La flexibilité sauce MEDEF, ce sont les conventions UNEDIC qui indemnisent de moins en moins de chômeurs, de moins en moins d'intermittents du spectacle, c'est le « contrat dernière embauche » pour les seniors.
La flexibilité sauce MEDEF, c'est le chantage aux licenciements, aux délocalisations, pour imposer tantôt une remise en cause de la durée du temps de travail, tantôt le gel des salaires comme monnaie d'échange. C'est le refus de réparer les conséquences des travaux pénibles sur les salariés, par un départ à la retraite anticipé.
Une seule chose doit demeurer inflexible dans l'entreprise, c'est la rentabilité financière exigée par les actionnaires.
Chers camarades,
Nous parlerons longtemps des enseignements de ce conflit que nous venons de vivre !
Parmi ceux-ci, il en est un dernier que je voudrais souligner, c'est la résonance internationale du mouvement. : CPE est un sigle mondialement connu... « Contrat Précaire en Europe », se prononce maintenant dans toutes les langues.
La CES a coordonné le soutien et la solidarité de tous les syndicats. Les uns ont déposé des pétitions de milliers de salariés à l'Ambassade de France par exemple à Stockholm avec le syndicat LO Suède ; d'autres ont manifesté comme à Ljubljana en Slovénie. En Allemagne, le DGB et les fédérations VER.di et IG-Metall, confrontés à un projet identique de la part du gouvernement allemand, ont organisé la mobilisation, de même aux Pays-Bas.
De nombreux représentants syndicaux européens : italiens, portugais, polonais, grecs, belges ont participé à nos manifestations. John MONKS, secrétaire général de la CES, était en tête de la manifestation parisienne, le 4 avril dernier.
Au nom de la CGT, je voudrais remercier une nouvelle fois tous ces syndicalistes pour leur engagement, certains sont parmi nous aujourd'hui ! Ils ont ainsi affirmé que notre combat était le leur. Nous saurons renvoyer l'ascenseur.
La flexibilité n'est pas qu'une affaire française ! Face au libéralisme, nous pouvons construire des alternatives pour combattre les délocalisations, les mises en concurrence des salariés européens.
Le Comité exécutif de la CES fait le constat suivant : « La pauvreté est en hausse. Des emplois précaires, rapportant des salaires de misère et ne donnant accès ni à la formation ni à des perspectives de meilleur emploi, se répandent dans toute l'Europe. Dans de nombreux pays, ils représentent un quart voire un tiers de l'ensemble des emplois. Beaucoup d'entre eux sont forcés, par le chantage, d'accepter des baisses de salaires et un allongement de leurs heures de travail, alors que les bénéfices montent en flèche et que quelques « heureux élus » profitent d'incroyables avantages ».
Pour chouchouter leurs actionnaires, les entreprises européennes ont taillé dans le vif en jetant des milliers d'emplois par-dessus bord.
Dans l'Italie de Silvio, dans l'Allemagne d'Angela, dans le Royaume-Uni de Tony, les actionnaires reçoivent désormais davantage de profits que les sociétés n'investissent. En France, nous en sommes très proches... Dans notre pays, entre 1991 et 2004, les revenus distribués aux actionnaires ou dirigeants sont passés de 41 à 146 milliards d'euros !
Le gouvernement a fait l'impasse sur le référendum du 29 mai. Il ignore le vaste débat social qui s'est développé à cette occasion et auquel la CGT a contribué à sa manière. La majorité des français a rejeté la version libérale de l'Europe qui lui était proposée. Les salariés exigent une construction européenne plus sociale. Cette exigence doit être entendue. Elle est celle de tous les européens dont un récent sondage vient de confirmer qu'ils étaient 67% à le demander.
C'est cette exigence qu'a portée la belle manifestation européenne de Strasbourg, le 14 février dernier, contre la directive BOLKESTEIN avec, en prime, de premiers reculs à confirmer. Ne perdons pas de vue cette directive !
C'est avec cette même exigence d'Europe sociale que les dockers ont fait échec à la directive portuaire.
C'est elle que portera aussi l'initiative du 5 mai prochain de la fédération européenne des transports (ETF), contre la libéralisation du secteur des transports de voyageurs par fer et par route et pour la défense du service public.
Le débat que nous avons souhaité dans l'organisation pour définir ce qui devait être la contribution de la CGT au référendum sur la Constitution européenne a provoqué une secousse dans la CGT. Des différences d'appréciation se sont exprimées, tant sur la qualité du travail confédéral que sur l'attitude qui devait être la nôtre. Le Comité confédéral a tranché ce débat le 2 février 2005. La direction confédérale a su ensuite analyser cette période et se rassembler pour rester unie dans sa volonté de mener le combat pour une Europe sociale.
Ce qui vaut pour l'Europe vaut, de la même manière, au plan international. Les soutiens à notre lutte contre le CPE sont aussi venus d'autres continents. Sans doute parce que dans la mondialisation les politiques libérales prédominent. A coup d'OPA et d'OPE gigantesques, la puissance des entreprises multinationales s'est vertigineusement développée jusqu'à constituer des oligopoles aux pouvoirs souvent supérieurs à ceux des Etats. Face à ces réseaux d'entreprises, les salariés sont traités comme des variables d'ajustement vouées à la mise en concurrence.
Reconnaissons-le, nous ne sommes pas encore suffisamment armés pour affronter cette réalité, ni d'ailleurs pour peser concrètement tant sur les choix de gestion des grandes entreprises que sur les institutions internationales comme l'OMC ou le FMI qui organisent le libéralisme à l'échelle internationale. Ce constat est très largement partagé par nos adhérents qui souhaitent que la CGT soit plus active au plan international.
Hier, dans une réunion au caractère inédit par la diversité des confédérations syndicales qui y participaient avec le Comité confédéral national, nous avons évalué cette situation.
En introduction à cette rencontre je précisais : « Il est clair qu'isolés ou exclusivement cantonnés dans leurs territoires nationaux les syndicats ne pourrons pleinement relever le défi de la mondialisation, ni peser sur le cours des évènements. L'unification du syndicalisme à l'échelle mondiale est donc une absolue nécessité ».
Notre but est de parvenir à la construction d'une organisation ouverte à tous, sans exclusive, qui se fixe pour objectifs les droits sociaux fondamentaux, le progrès social, la démocratie, la paix et contribuer à des alternatives à la mondialisation actuelle.
Les choses avancent dans le bon sens et je crois pouvoir dire que notre réunion d'hier y aura contribué.
Notre Congrès doit se prononcer pour la poursuite de l'engagement de la CGT dans ce processus de création d'une nouvelle internationale syndicale qui pourrait voir le jour en novembre prochain.
Conformément à nos règles statutaires, dès que le projet sera finalisé l'ensemble des syndicats seront en possession de tous les éléments afin qu'un Comité confédéral national se prononce sur notre participation au congrès fondateur de cette nouvelle internationale syndicale.
Tous les syndicalistes sont forcément attentifs à la situation internationale.
Celle-ci se caractérise par l'accroissement des inégalités de développement dans le monde, l'émergence de nouvelles puissances économiques comme la Chine, l'Inde ou le Brésil, mais aussi par la persistance de foyers de conflits.
L'aspiration des peuples israélien et palestinien à la paix n'a jamais été aussi forte mais personne ne peut prédire comment évoluera cette situation équivoque et dangereuse. Gardons le contact avec nos camarades palestiniens de la PGFTU et israéliens de l'Histadrout car, le plus important, c'est de prendre le parti de ceux qui travaillent activement pour une paix juste et durable, garantissant l'affirmation de la légitimité de deux états et le développement conjoint de deux sociétés qui n'ont pas véritablement d'autre choix que la coexistence.
Pour les palestiniens, le soutien économique et financier, notamment celui de l'Union européenne, est indispensable et vital, pour le présent et pour l'avenir.
Notre précédent congrès se tenait alors que l'administration américaine venait de déclencher la guerre sur le territoire irakien. Nous avions dit alors que « le renforcement de l'implantation militaire et politique des Etats unis dans cette région du monde serait une source de recrudescence du terrorisme ». Trois ans après, les faits nous ont malheureusement donné raison. L'Irak est le théâtre d'une guerre civile larvée et le peuple irakien paie très cher la disparition d'un dictateur sur lequel il n'y a aucune larme à verser. Tandis qu'ils cherchent à se tirer du bourbier irakien qu'ils ont largement contribué à créer, un jeu dangereux se joue entre les Etats-Unis et le nouveau président de l'Iran à propos de l'arme nucléaire.
Une nouvelle fois, le risque d'une escalade existe. Ce n'est pas dans une course effrénée au surarmement et à l'arme nucléaire que l'avenir de l'humanité peut s'envisager.
La CGT soutient le Traité de non prolifération mais il faut viser une tout autre ambition : la destruction, à terme, de tous les armements nucléaires.
Nos camarades du GEFONT du Népal se sont excusés de ne pas pouvoir être des nôtres compte tenu de la situation actuelle dans leur pays. Je leur adresse toute notre solidarité syndicale dans la lutte courageuse qu'ils mènent pour la démocratie.
Chers camarades,
Le mouvement syndical de notre pays vient de remporter une manche.
La confiance doit désormais changer de camp. Il est devenu urgent et réaliste de passer de la résistance à l'offensive libérale à la libération de notre potentiel syndical. Elle doit s'opérer à la fois pour et par la conquête de nouveaux droits sociaux, économiques et humains sans lesquels la revalorisation du travail ne peut être qu'un serpent de mer ou une supercherie.
À ceux qui prétendent que les transformations de l'économie obligent à affaiblir le droit du travail, les statuts, les conventions collectives et les protections sociales, nous répondons qu'elles imposent au contraire de leur donner une nouvelle dimension.
L'évolution du tissu productif ne doit pas être synonyme de précarité professionnelle et d'instabilité sociale. Ce que l'on nous présente comme une fatalité n'est que le choix de gestion fait par la très grande majorité des employeurs, le choix de la renonciation à leur responsabilité collective, le choix de faire peser tous les risques sur le salarié, le choix de se défausser sur la solidarité nationale au nom de la liberté d'entreprendre.
L'instabilité et la précarité ne sont pas les conditions de la croissance et de la création d'emplois. Elles en sont l'obstacle.
Personne ne peut raisonnablement penser que l'on puisse bâtir l'avenir économique de la France et de l'Europe sur un modèle aussi bancal, aussi brutal et injuste. Au contraire, il faut assortir les vies professionnelles de nouvelles sécurités. C'est le sens de notre proposition de sécurité sociale professionnelle, explicitement définie par une résolution de notre précédent congrès.
On peut se féliciter que notre revendication soit maintenant au coeur du débat public au point que de nombreuses personnalités en discutent.
Mais pour la Sécurité sociale professionnelle, c'est comme pour le Canada Dry. Vous pouvez avoir le goût, la couleur, l'odeur mais vous n'avez pas le bon produit.
La Sécurité sociale professionnelle ne supporte pas les contrefaçons. Elle est « brevetée CGT ».
Notre objectif, tel qu'il est réaffirmé dans le projet de document d'orientation qui vous est soumis, est que « tout salarié bénéficie quelles que soient les circonstances, d'un ensemble de droits individuels, garantis au plan interprofessionnel, opposables à tout employeur et transférables d'une entreprise à une autre : droit à l'intégration dans un emploi, droit à la formation continue, droit à une carrière professionnelle, droit au maintien d'un contrat de travail en cas de suppression d'emploi, continuité des droits pour le calcul de la retraite, droit à l'expression syndicale. »
Les entreprises, au lieu de miser, comme elles le font depuis une vingtaine d'années, sur la compression des salaires et la précarité, doivent renforcer leur capacité d'innovation et la qualité de leurs emplois.
Il faut mieux comprendre et mieux investir la relation entre formation et emploi. Elle est au centre d'un champ revendicatif très important et qui le deviendra de plus en plus, en raison de la tendance lourde au développement de l'économie fondée sur la connaissance. Il faut bannir les processus de production qui confinent, tout au long de leur vie, ouvriers et employés dans des zones de faible qualification et des conditions de travail indignes de notre époque.
L'entreprise est un terrain économique et idéologique que nous devons disputer au patronat qui en use, aux actionnaires qui en abusent. Les salariés doivent être habilités à intervenir sur les choix stratégiques et financiers qui font l'avenir de l'entreprise. L'octroi de droits à l'information et à la consultation plus étendus assortis d'un devoir pour les dirigeants d'en tenir compte dans leur décision, la présence de représentants des salariés dans le conseil d'administration doivent contribuer à des stratégies prenant en compte l'intérêt général.
Nos Assises, à Villepinte en 2004, ont mis en avant nos potentiels pour le développement d'une politique industrielle et de l'emploi.
Il faut raisonner en terme de filières, identifier les cohérences, repérer ce qui freine le développement, apprécier les effets de diffusion et d'entraînement, encadrer la rivalité entre les firmes, préserver ou développer des outils publics, orienter l'effort de recherche et de développement, évaluer l'opportunité des innovations.
Chacun d'entre nous a pu mesurer l'importance des luttes menées par les chercheurs, l'impact qu'elles ont eu sur le débat politique, notamment en révélant clairement l'état préoccupant de la recherche française et européenne.
Depuis le début des années 80 les tenants de l'idéologie libérale plaident inlassablement pour le retrait de l'État, pour la réduction des ressources et des dépenses publiques et pour la réduction des dépenses de sécurité sociale. Des politiques publiques vitales sont directement affectées par cette orientation. Il en est ainsi notamment de la politique de santé et de l'hôpital public, mettant en péril un des fleurons de notre système social.
Le capitalisme est dominé par la finance, par de grands investisseurs internationaux - en premier lieu les fonds de pensions - et par des firmes multinationales de plus en plus concentrées et puissantes.
Notre présence dans les groupes multinationaux doit être un point fort de notre activité syndicale. En premier lieu il faut contenir l'extension de leur emprise sur des secteurs mettant en cause les services publics ; en deuxième lieu, il faut les contraindre à assumer leur responsabilité sociale, territoriale et environnementale.
Les services publics de réseau, en particulier, correspondent à d'énormes marchés dont certains sont rentables et promis à une belle expansion. Certains voient de bonnes raisons pour que les capitaux privés, à la recherche de nouveaux espaces, s'en emparent.
La privatisation des autoroutes, l'ouverture du capital d'EDF, l'ouverture à la concurrence du fret ferroviaire participent de cette politique. Aujourd'hui même, le gouvernement met en oeuvre la privatisation d'Aéroports de Paris.
Nous les avons combattues et allons continuer à les combattre car nous ne nous résignons pas à la situation actuelle.
Pour être efficaces, il nous faut mieux confédéraliser cette bataille de fond contre les privatisations et pour la modernisation des services publics.
C'est la démarche que nous avons commencé à mettre en oeuvre pour repousser le projet de fusion GDF/SUEZ qui, par la privatisation de fait de GDF, va à l'encontre des besoins des usagers et de notre pays, à l'encontre de l'emploi.
Oui, il nous faut des réformes !
Il faut une réforme de l'Etat qui assure une nouvelle cohésion sociale en réhabilitant les politiques publiques en engageant une vaste réforme fiscale, en renforçant et en redéployant le service public. Mais elle ne peut pas le faire en marchant à cloche-pied sur une démocratie représentative affaiblie par l'asphyxie des finances publiques.
La démocratie participative reste largement à conquérir. Elle suppose l'exercice du droit de chaque citoyen à être informé et à se prononcer aux différents niveaux (communal et régional, national et européen) sur les politiques publiques.
La CGT défend vigoureusement ces principes associant solidarité nationale et exercice des libertés et des responsabilités au niveau local. La conception de la nouvelle étape de la décentralisation impulsée en 2002 et 2003 a, au contraire, fait le choix de la mise en concurrence des territoires. Elle conduit à faire éclater les solidarités, dévoyant ainsi la réponse au besoin légitime de rapprocher les décisions du citoyen. Les conséquences sont aussi importantes sur les personnels concernés. Nous avons raison de nous y opposer !
Notre syndicalisme se fixe comme objectif fondamental de satisfaire les revendications des salariés. J'en ai déjà évoqué un certain nombre dans cette introduction mais je voudrais m'attarder quelques instants sur trois revendications qui sont au centre des préoccupations des salariés et au coeur de notre activité depuis plusieurs mois. Je veux parler du pouvoir d'achat, de la protection sociale et de l'emploi.
Pour les salaires et retraites, c'est peu dire que la situation n'est pas satisfaisante. Selon l'INSEE, les trois dernières années se sont traduites par des reculs significatifs. Dans le même temps, les prix ont explosé pour les produits de consommation courante, pour le logement ou encore pour l'essence, le fioul ou le gaz. Concernant le carburant, on attend toujours la mise à contribution des compagnies pétrolières qui engrangent des bénéfices considérables, et la fameuse prime transport que le gouvernement avait évoquée, du bout des lèvres, à l'automne 2005.
Les coûts de transports, liées à la hausse des prix du carburant, atteignent un niveau insupportable pour des millions de familles. Le gouvernement doit agir et vite !
Salaires en berne et prix en hausse et c'est le pouvoir d'achat de tous les salariés, de tous les retraités qui est entamé.
Notre pays devient un pays de bas salaires en comparaison des autres pays développés. 1,7 millions de salariés gagnent moins que le SMIC. 1 salarié sur 10 fait partie des travailleurs pauvres. Les négociations de branches sont au point mort. Les salaires évoluent trois fois moins vite que les profits bruts des entreprises.
Concernant les retraites, nous avions dit en 2003 que le dossier n'était pas clos pour nous et que nous y reviendrions en permanence dans notre bataille revendicative. Le 3ème rapport du Conseil d'orientation des retraites, portant sur les perspectives 2020/2050 rendu public le 30 mars dernier, conforte l'appréciation de la CGT sur la loi FILLON de 2003. Il montre, en effet, que cette réforme conduit à une dégradation importante du niveau des retraites sans pour autant résoudre les problèmes de financement à long terme. De nouvelles menaces pèsent dès lors sur l'avenir du système des retraites. C'est dire l'urgence de remettre au coeur du débat et de nos luttes, les propositions de la CGT pour une réforme durable et juste du financement des retraites.
Cette dégradation des salaires et des retraites pèse sur la croissance et donc sur l'emploi. Elle nuit à la cohésion sociale.
La revendication d'une augmentation des salaires et des retraites dans le secteur privé comme dans le secteur public est plus que jamais d'actualité. Nous avons commencé à débloquer la situation dans les entreprises où nous avons fait des Négociations Annuelles Obligatoires un enjeu de mobilisation.
La défense de la sécurité sociale et l'amélioration générale de la protection le sont aussi.
En dépit de ses insuffisances actuelles la Sécurité sociale est un remarquable système de solidarité. Ce qui est à l'ordre du jour ce n'est pas d'en limiter le champ pour laisser place aux intérêts privés mais de l'améliorer pour mieux répondre à la croissance et à la diversification des besoins de protection.
Notre activité syndicale concerne les salariés et donc aussi les salariés privés d'emploi. Depuis plusieurs années déjà nous menons dans nos organisations territoriales, dans nos fédérations et avec notre comité national des privés d'emploi un travail souvent de fourmi parmi eux pour les organiser afin qu'ils puissent défendre leurs droits et revenir à des situations d'emploi. Nous avons même enregistré en ce domaine un grand succès en 2004. Plus d'un million de « recalculés » ont bénéficié, par notre action, d'une réparation financière de leurs droits.
Cela n'enlève rien à l'urgence de réformer en profondeur le système d'assurance chômage afin que celui-ci soit réellement solidaire.
Chers camarades,
Une partie importante de nos travaux va être consacrée à notre organisation.
Plusieurs aspects essentiels, tels que notre propre développement, notre implantation, nos modes de fonctionnement et la structuration de notre activité, nécessitent de nouvelles délibérations de votre part.
Nous devons, dans un même mouvement et à tous les échelons de la CGT, asseoir l'ensemble de notre démarche revendicative et consacrer autant d'énergie à la syndicalisation à la CGT et à son ancrage dans l'ensemble du salariat.
Nous pouvons y travailler avec d'autant plus de confiance que le potentiel de syndicalisation à la CGT est très important. Il l'est beaucoup plus que nous ne l'estimons nous-mêmes.
Nous nous sommes fixé le cap du million de syndiqués. Nous n'y sommes pas encore parvenu. Pourtant cela demeure un objectif déterminant pour notre démarche et le rapport de force à construire.
Les syndicats ont déclaré 711 049 syndiqués pour l'exercice clos de 2004.
Nous avons donc gagné plus de 25 000 syndiqués depuis notre dernier congrès. Nous pouvons en être fiers !
53 % des adhérents 2004 étaient du secteur privé. 47 % étaient du secteur public ou des fonctions publiques. Moins d'un tiers sont des femmes, ce qui souligne l'ampleur de la tâche en leur direction alors qu'elles représentent, je le rappelle, la moitié des salariés et la majorité des salariés précaires.
61 départements ont vu leur effectif progresser en 2004 par rapport à l'année précédente.
Le rythme des adhésions était de l'ordre de 30 000 en 2002, pour passer à 46 000 en 2003 et 2004, puis à plus 48 000 en 2005. Près de 10 000 ont été réalisées dans des bases syndicales nouvelles.
70 000 livrets d'accueil confédéral ont été diffusés en 2 ans, ce qui témoigne d'une réelle volonté de nos organisations d'inviter chaque nouveau syndiqué à être acteur dans son syndicat. Ayons aussi à l'esprit que, ces dernières années, des militants déjà engagés dans le syndicalisme ont fait le choix de la CGT. Ils nous ont rejoints avec leurs expériences, leur propre histoire syndicale et sont venus renforcer l'assise de la CGT.
En moyenne, sur les années 2002 à 2005, il faut faire 3 adhésions pour qu'au final nos effectifs augmentent d'un syndiqué.
Ce n'est pas là la conséquence de démissions de nos adhérents, mais de nos difficultés à suivre leurs évolutions professionnelles, à nous organiser pour des salariés plus mobiles et plus précaires, à assurer un suivi individuel au moment du départ à la retraite.
L'essentiel des adhésions se fait par l'action militante de terrain dans les entreprises et les territoires.
Nous évaluons à plus de 100 000 le nombre des syndiqués qui ne disposent pas d'un syndicat CGT digne de ce nom, c'est-à-dire avec les effectifs, des moyens et une direction syndicale en capacité d'animer une activité collective, de conduire une campagne sur les revendications et de faire circuler l'information CGT.
Le Plan national de syndicalisation, lancé à l'automne 2004, nous a permis de changer de braquet, avions-nous dit.
200 cibles professionnelles et locales ont concentré nos efforts de syndicalisation.
En s'appuyant sur les expériences que vous relaterez sans doute, le 48ème congrès doit nous aider à passer à une vitesse supérieure.
Aujourd'hui, il ne suffit plus d'être fort dans une entreprise voire une branche professionnelle pour gagner des avancées sociales, il faut être fort partout.
Louis VIANNET, dans un livre intitulé « Les défis du syndicalisme évoquait déjà « la nécessité de repenser et de bousculer nos pratiques, nos comportements et à coup sûr certaines de nos structures ».
Il ajoutait « Si nous ne prenons pas en compte l'impératif d'appréhender autrement la territorialité de l'implantation du salariat, avec la création de syndicats locaux, de site, de zone - peut importe le nom de baptême - avec des formes nouvelles de coopération entre nos fédérations, nos syndicats nationaux, nos structures locales et départementales, le tout accompagné d'une refonte de nos conceptions d'intervention en direction des différentes catégories, je dis que si nous ne gagnons pas cette bataille, nous courons droit à la marginalisation ».
Nous étions à l'automne 95, à quelques semaines du 45ème congrès.
Aujourd'hui, au 48ème congrès, nous pouvons voir que la marginalisation ne s'est heureusement pas produite. Mais l'essentiel reste à faire pour relever l'un des défis posés au syndicalisme.
Il faut être structuré pour répondre à chaque situation particulière dans laquelle se trouvent les salariés, qu'ils soient ouvriers, employés, ingénieurs ou cadres, qu'ils soient privés d'emploi ou retraités.
Et pour relever ce défi, il n'y a pas de secret. Nous n'allons pas demander aux salariés de s'adapter à la CGT, mais nous allons bouger la CGT pour aller vers eux.
Nous connaissons tous ce réflexe assez répandu dès lors qu'il s'agit d'opérer des transformations dans l'organisation, il y a comme une réaction spontanée : « Touche pas à ma CGT ».
Et bien si, il faut y toucher, pas pour la défigurer ou lui faire perdre son âme, mais pour qu'elle réponde mieux encore aux besoins des salariés dans les conditions d'aujourd'hui.
Je ferais ici référence à une contribution à la tribune de discussion de notre camarade Richard, secrétaire d'une Union départementale. Richard n'est pas un débutant, il a déjà 20 ans de syndicat derrière lui, essentiellement à Charbonnages de France. « Depuis 2003 », écrit-il, « nous avons mis en place le déploiement dans une zone de commerces où la plupart des salariés sont dans la plus grande précarité... La difficulté que j'ai rencontrée était de comprendre ce salariat, avec mes idées arrêtées d'un salarié avec un statut et mieux payé par rapport à ceux qui perçoivent entre 500 et 900 euros. L'expérience qui était mienne ne correspondait pas au monde qui m'entourait, il fallait donc que je change et que je sois capable d'être à l'écoute ; là, j'ai compris que le marché du travail avait changé et qu'il fallait que la CGT s'adapte ».
Cette prise de conscience de notre camarade, c'est celle que doivent avoir collectivement et solidairement toutes les organisations de la CGT, qu'elles soient professionnelles ou interprofessionnelles, territoriales ou nationales.
Créer des structures de site ou des syndicats locaux, ce n'est ni un gadget ni un luxe, c'est faire en sorte qu'un salarié, quel que soit son employeur, sache que la CGT est là, que des militants peuvent intervenir, qu'il n'y a aucune zone de non droit syndical.
Au-delà des entreprises donneuses d'ordre, il faut que l'intervention syndicale pénètre dans les entreprises de sous-traitance. Il faut créer le climat qui permet d'en imposer pour s'imposer.
Nous avons des expériences concrètes avec l'exemple des chantiers de Saint-Nazaire. Chacun se souvient notamment de la grève des ouvriers indiens en février 2003 et, l'été dernier, la lutte des électriciens polonais pour qu'ils recouvrent leurs salaires impayés. Ceci n'est pas arrivé par hasard. C'est le résultat d'une coordination syndicale fonctionnant en réseau, mise en place en 1998.
Nous avons d'autres exemples, ici même à Lille au Centre commercial EuraLille, à la centrale nucléaire de Flamanville, sur le site d'Eurotunnel... Plusieurs de nos fédérations, de nos unions départementales sont maintenant mobilisées sur cet enjeu. Je pense aussi aux initiatives prises en direction des salariés saisonniers.
Aujourd'hui, dans le secteur public comme dans la grande entreprise privée, la défense des « droits acquis » devient illisible ou illusoire si elle ne s'accompagne pas de la prise en compte de la précarité qui étouffe ou gangrène l'expression des solidarités et l'unité d'action de tous les salariés sur le lieu de travail.
Notre syndicalisme est avant tout un syndicalisme de terrain.
Toutes nos organisations professionnelles et territoriales, tous nos syndicats doivent s'occuper de l'état et des moyens de nos structures de proximité.
L'organisation qui vous est proposée d'une conférence sur les unions locales, a pour objectif de faire l'évaluation des expériences en cours et de prendre les dispositions pour une meilleure couverture des bassins d'emploi et des concentrations de salariés. Cette conférence, qui sera l'affaire de toute la CGT, permettra en outre de nous mettre en ordre de bataille pour les élections prud'homales de 2008.
J'ai noté l'importance des contributions des camarades retraités aux différentes tribunes de discussion. Elles témoignent d'un engagement qui se fonde sur la prise de conscience du caractère proprement « stratégique » d'une activité syndicale s'adressant à 10 millions de retraités, soit 17% de la population.
J'y vois un signe de la vitalité nouvelle qu'a réussi à insuffler notre Union confédérale des Retraités, qui se traduit maintenant par une augmentation du nombre de nos syndiqués retraités. Des camarades ont souvent reproché au projet de document d'orientation un traitement insuffisant de l'activité syndicale chez les retraités. Au fond, dans son état premier, notre projet reflétait lui-même le décalage entre l'enjeu de société que représentent les retraités, la prise de conscience collective que nous en avons et les mesures d'organisation qu'il appelle. Des amendements corrigeront sans doute cela.
Soyons beaucoup plus rigoureux sur la continuité de l'engagement syndical.
Sachons offrir aux retraités des structures de proximité leur permettant de renouer ou d'accéder à une activité syndicale ambitieuse.
C'est à ce prix que l'objectif de 200 000 syndiqués retraités, que s'est donné l'UCR, peut être atteint et sera atteint.
Il y a un enjeu de société majeur à mêler de fortes solidarités professionnelles et de fortes solidarités sociales entre les générations et entre les différentes catégories de salariés.
J'ai d'ailleurs aussi noté dans les contributions, une attention particulière portée au développement de notre activité parmi les ingénieurs, cadres et techniciens. Cela se justifie, non seulement compte tenu des mutations du salariat, mais aussi parce que ces catégories expriment de plus en plus leur besoin de syndicalisme, et particulièrement de celui que la CGT est en mesure de leur offrir.
Si nous voulons être forts, nous devons unir le salariat en respectant les revendications et les approches de chacune des catégories de salariés.
Les congrès de l'UGICT en mars 2007, comme celui de l'UCR en janvier prochain doivent donner lieu à un investissement de toutes les structures de la CGT ; Bien sûr, ce sera aux délégués des syndicats UGICT et UCR de définir les orientations, mais celles-ci se traduiront d'autant plus en actes que le plus grand nombre de nos organisations territoriales et professionnelles y auront été associées en amont. Avec cette dynamique, ces structures spécifiques seront ainsi pleinement des outils au service du déploiement et du renforcement de toute la CGT.
J'ai également noté le souci légitime que la CGT s'ouvre encore plus au monde associatif.
Depuis notre dernier congrès, nous avons activement participé aux forums sociaux. Nous avons développé des actions communes avec de grandes associations, dans le domaine de la pauvreté avec le réseau ALERTE, dans le domaine des droits de l'homme, dans celui du logement, de l'environnement, du développement durable, de la consommation grâce à INDECOSA-CGT et de la solidarité avec notre association L'AVENIR SOCIAL. Nous allons poursuivre dans cette voie.
Notre Charte de la vie syndicale, adoptée au précédent congrès, prévoit de donner un élan sans précédent à la formation syndicale.
C'est indispensable pour permettre aux militants d'exercer leurs mandats, aux dirigeants d'organisation d'acquérir les connaissances et les capacités pour maîtriser leurs missions.
La Confédération a recensé 38 000 stagiaires ayant participé à une formation syndicale sur les années 2003 à 2005, dont 5 000 au Centre Benoît Frachon et 17 500 en stages organisés par les unions locales et les unions départementales. C'est à la fois un niveau important, mais encore en dessous de nos besoins.
La formation pour les directions d'unions départementales et de fédérations se développe maintenant à un rythme soutenu : 950 militants pour les deux dernières années.
Nos efforts en matière de formation doivent être proportionnels à nos objectifs de syndicalisation et de qualité de vie syndicale.
Ils doivent contribuer à l'accession rapide des militantes aux responsabilités dans toutes nos structures.
Le congrès doit également se prononcer sur la résolution concernant le nouveau système de répartition des cotisations, conformément aux décisions prises lors du 47ème congrès de Montpellier.
Je laisse à Michel DONEDDU, notre administrateur, ainsi qu'à Denis BAUDEQUIN, président de la Commission financière et de contrôle, le soin de revenir plus en détail sur les éléments de notre politique financière et les nouvelles dispositions soumises à votre appréciation.
J'insisterai, pour ma part, sur quelques aspects qui ont traversé à ce propos les débats préparatoires, parfois passionnés, sur cette question.
D'abord pour rappeler qu'il ne s'agit pas là, comme sur d'autres sujets, d'un caprice de la direction confédérale qui chercherait à imposer quoi que ce soit aux syndicats. Cela fait maintenant 3 congrès - depuis février 99 - que le chantier a été ouvert, à la demande des syndicats réunis en congrès à Strasbourg.
Un long processus de maturation s'est alors engagé pour concevoir des propositions qui soient conformes aux demandes exprimées par une majorité d'organisations de la CGT, dans le cadre des statuts de la CGT.
Le Comité confédéral national a été associé à la conception des propositions. Il a décidé, en septembre dernier, à 76 % des voix, de les soumettre aux syndicats réunis à ce 48ème congrès. Sept ans après l'ouverture de la réflexion, les syndicats doivent maintenant se prononcer.
Les débats et les décisions que vous prendrez cette semaine seront le reflet de la conception que les syndicats de la CGT ont de leur appartenance à une même confédération, du degré de solidarité qu'ils veulent développer entre organisations de taille et de profession différentes.
C'est à vous, délégués de syndicats, qu'il revient de définir les outils permettant de corriger des pratiques qui ne sont pas conformes à l'esprit de l'organisation commune qu'est la CGT.
Le statu quo est toujours possible. Certains camarades ont d'ailleurs dit une nouvelle fois qu'ils préféraient maintenir le système actuel. Nous renoncerions alors à faire bouger ce qui peut l'être et qui dépend de nous.
Ce serait une formidable occasion manquée puisque, dans l'hypothèse du maintien du système actuel, il faudrait admettre que le débat serait clos pour une longue période.
On n'imagine pas, en effet, qu'à chaque congrès la même question lancinante revienne sans que les syndicats ne parviennent jamais à s'accorder sur ce qu'il convient de changer, dans les règles qu'ils se donnent en commun.
Je souhaite vraiment que les travaux de cette semaine nous permettent de déminer les procès d'intention, de lever les ambiguïtés s'il y en a, d'amender le projet si vous le souhaitez, et de conclure ensemble.
Nous avons bien conscience que vous ne réglerez pas toutes les questions par l'adoption de cette résolution.
Chaque syndicat de la CGT est la base de toute la CGT.
C'est vrai pour l'activité revendicative, pour la construction des solidarités de luttes, pour la conquête des moyens financiers, dont la collecte des cotisations et leur ventilation à tous les niveaux.
C'est dire que beaucoup de réponses se trouvent dans les pratiques développées dans chacune des organisations.
L'autonomie des syndicats est jalousement surveillée. Elle n'est pas incompatible avec des règles communes s'agissant des cotisations. Ces règles communes participent à cimenter une confédération faite d'organisations distinctes.
Le nouveau système veut garantir un niveau de ressources minimal pour l'activité des syndicats, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Il crée les conditions pour que chaque cotisation reversée par le syndicat alimente automatiquement les structures professionnelles et territoriales, ce qui est loin d'être garanti aujourd'hui.
C'est un des moyens de renforcer la dimension solidaire de l'engagement dans la CGT.
Il n'est pas normal que plusieurs milliers de syndiqués, qui règlent leurs cotisations à leur syndicat, se voient privés de droit de vote au congrès parce que leur organisation n'a pas rempli les obligations financières vis-à-vis de l'ensemble de la CGT.
Nous avons recensé près de 2 000 syndicats sur 17 000 qui, suivant leur humeur du moment, décident de se mettre en congé sabbatique, pour des périodes plus ou moins longues, en ne réglant pas les cotisations, tantôt à leur fédération, tantôt à leur union départementale ou à leur union locale.
Le nouveau système de répartition de la cotisation - et ce n'est pas le moindre de ses mérites - peut nous permettre de financer la publication d'un journal mensuel destiné à nos 711 000 syndiqués, édité par la Nouvelle Vie Ouvrière. J'insiste sur l'importance politique que représente la perspective d'un lien régulier pour informer et mobiliser, chaque mois, tous les adhérents de la CGT.
C'est un projet immense et enthousiasmant qui doit nous permettre, pour la première fois, de diffuser en grand les idées de la CGT. Indirectement, ce serait aussi un ballon d'oxygène pour notre journal dont la situation est précaire.
La diffusion du journal s'est stabilisée aux alentours de 40 000 exemplaires chaque semaine. Nous sommes trop loin de l'objectif de 70 000, fixé par le CCN de juin 2000, pour assurer l'équilibre économique. Tout ceci malgré les efforts de l'équipe NVO et du comité de parrainage. Nous visons aussi une plus large diffusion de notre hebdomadaire.
Le nouveau système de cotisation est conçu pour s'adapter aux évolutions de structures que décideront les syndicats, tant pour leur champ professionnel que pour leur champ territorial.
Il permettra également, toujours si les syndicats le décident, de modifier la part de cotisation destinée à telle ou telle structure, en fonction de choix et de priorités politiques définis en commun.
J'insisterai, enfin, sur la mise en place d'un comité de gestion - élu par le congrès confédéral - pour gérer le système de répartition de la cotisation. Il n'y a donc aucune confusion des genres à redouter entre la gestion du budget confédéral qui relève de la responsabilité de la direction confédérale et la répartition des cotisations.
Chers camarades,
On ne fait pas du syndicalisme avec des verbes hauts, des formules à l'emporte-pièce. On fait du syndicalisme avec du dévouement, de la franchise, de la simplicité, de la détermination, du travail, de l'échange d'idées et d'expériences avec tous les syndiqués ou celles et ceux qui souhaitent le devenir.
Même validée dans la vie, notre démarche peut encore susciter des interrogations, des hésitations voire des critiques. Osons prendre en compte tout ce qui nous fait avancer ensemble, mieux et plus loin, dès lors que c'est dans un esprit constructif.
Faisons en sorte d'être toujours plus en prise avec la société dans toutes ses dimensions, de promouvoir des rapports de force susceptibles de déboucher sur des succès revendicatifs pour les salariés. Tout ce qui nous détourne de ces questions de fond s'apparente à une diversion, à un gaspillage de temps et d'énergie.
Ceux qui rêvent de nous voir cantonné à un syndicalisme de posture hors du temps et du monde, comme ceux qui voudraient que la CGT s'accommode d'un capitalisme triomphant et destructeur, peuvent attendre longtemps.
La CGT est une organisation respectée, consciente de ses responsabilités. Elle compte plus que jamais dans le paysage social de notre pays. Les salariés nous font de plus en plus confiance. Nous gagnons en audience aux élections, nous gagnons des adhérents. Nous avons des résultats. Nous sommes unis sur l'essentiel.
Alors, ayons confiance. Ayons confiance en notre force et celle des salariés.
Nous n'avons plus le temps pour les hésitations.
Bougeons !
Bougeons et avançons pour une CGT proche, solidaire, efficace !
Bougeons et avançons tous ensemble pour d'autres victoires !
Vive le 48ème congrès de la CGT !
Vive la CGT !Source http://www.cgt.fr, le 25 avril 2006