Texte intégral
Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout d'abord remercier le Qatar pour son accueil et la qualité de l'organisation de ce 10e Forum.
Le Forum International de l'Energie a été créé en 1991 à la suite de la crise pétrolière liée à la guerre du Golfe. Nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation très différente. Je voudrais si vous me le permettez vous faire part des mesures utiles qui selon nous devraient être prises pour répondre à cette situation.
Tout d'abord, il me paraît essentiel de mettre en place des cadres juridiques simples, et plus important encore, stables dans le temps. C'est une condition nécessaire pour rétablir la confiance et faciliter les investissements. Je constate que cet objectif n'est pas encore atteint dans tous les pays.
Il me parait également indispensable de mieux prévoir l'offre et la demande à moyen terme. L'initiative JODI que je soutiens constitue un réel progrès. Nous avons néanmoins besoin d'avoir une vision dynamique, qui permette de donner aux investisseurs la visibilité sur le moyen terme dont ils ont besoin pour investir.
En France, nous procédons régulièrement à ce genre d'exercice. Concrètement, nous avons besoin des prévisions de consommation ainsi que de production de l'ensemble des pays, sans oublier les pays en développement. Je demande donc le lancement d'une réflexion sur un plan énergétique prospectif sous l'égide du Forum International de l'Energie avec l'appui conjoint de l'AIE et de l'OPEP.
Pour améliorer la transparence à court terme, je propose en outre, a minima à l'échelle européenne, la publication de l'état de nos stocks tous les quinze jours, voire toutes les semaines, au lieu d'une fois par mois comme actuellement.
Bien entendu, la sécurité énergétique concerne l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.
1) Pour garantir les conditions du transport des hydrocarbures et la sécurité des installations, j'appelle de mes voeux la mise en oeuvre de la charte de l'énergie et de son protocole transit.
2) Pour répondre à la saturation des capacités de raffinage et à l'évolution des différents marchés régionaux, un effort important d'investissement est également attendu au niveau mondial. En France, nous avons demandé aux raffineurs d'engager des investissements dans des unités de conversion et des augmentations de capacité. Je me félicite donc du projet d'étude sur les goulots d'étranglement dans le raffinage prévue par le Forum, et je souhaite que les conclusions de cette étude puissent être connues rapidement.
Pour préparer l'avenir, un effort accru doit par ailleurs être fait par les opérateurs dans trois directions : la prospection, pour faire reculer l'horizon d'épuisement des réserves, l'encouragement des métiers liés au pétrole pour le renouvellement des compétences, et l'amélioration continue des technologies, pour extraire le maximum de ressources sur un maximum de gisements.
Je voudrais pour terminer répondre aux préoccupations concernant la sécurité de la demande.
En France, nous souhaitons à terme limiter les usages du pétrole aux secteurs des transports et de l'industrie chimique, dans lesquels le pétrole est encore difficilement substituable.
En outre nous disposons d'une très bonne visibilité sur notre demande interne à 10 ans.
De cette visibilité découlent des objectifs à moyen-long terme fixés par le Parlement en 2005. Ainsi notre politique énergétique s'appuie sur le développement des biocarburants et plus largement des énergies renouvelables, mais aussi sur les économies d'énergie, qui bénéficient d'incitations de l'Etat ou des collectivités locales.
Au niveau mondial, je constate que le secteur des transports représente déjà 60 % de la consommation de pétrole et 80 % de la croissance de la demande. La place du pétrole dans le mix énergétique des pays consommateurs n'est donc pas menacée.
Cependant, la maîtrise des émissions de CO2 constitue une vraie préoccupation, notamment à partir de 2012 pour la période post-Kyoto. Les scénarios présentés hier sont incompatibles avec ceux que les ministres de l'environnement projettent à l'ONU. Nous devons donc approfondir nos échanges dans ce domaine.
A ce stade, et sans préjuger des choix énergétiques futurs de chacun, il me parait nécessaire que l'ensemble des pays affichent rapidement leurs ambitions en matière d'efficacité énergétique.
Finalement, la sécurité d'approvisionnement nécessite l'intervention des Etats à de nombreux niveaux : réglementaire, prospectif, et le management de la production mondiale n'est pas possible mais les instruments d'une meilleure visibilité, d'une meilleure anticipation doivent être mis en place pour guider les investisseurs et rassurer les marchés.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.industrie.gouv.fr, le 3 mai 2006
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout d'abord remercier le Qatar pour son accueil et la qualité de l'organisation de ce 10e Forum.
Le Forum International de l'Energie a été créé en 1991 à la suite de la crise pétrolière liée à la guerre du Golfe. Nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation très différente. Je voudrais si vous me le permettez vous faire part des mesures utiles qui selon nous devraient être prises pour répondre à cette situation.
Tout d'abord, il me paraît essentiel de mettre en place des cadres juridiques simples, et plus important encore, stables dans le temps. C'est une condition nécessaire pour rétablir la confiance et faciliter les investissements. Je constate que cet objectif n'est pas encore atteint dans tous les pays.
Il me parait également indispensable de mieux prévoir l'offre et la demande à moyen terme. L'initiative JODI que je soutiens constitue un réel progrès. Nous avons néanmoins besoin d'avoir une vision dynamique, qui permette de donner aux investisseurs la visibilité sur le moyen terme dont ils ont besoin pour investir.
En France, nous procédons régulièrement à ce genre d'exercice. Concrètement, nous avons besoin des prévisions de consommation ainsi que de production de l'ensemble des pays, sans oublier les pays en développement. Je demande donc le lancement d'une réflexion sur un plan énergétique prospectif sous l'égide du Forum International de l'Energie avec l'appui conjoint de l'AIE et de l'OPEP.
Pour améliorer la transparence à court terme, je propose en outre, a minima à l'échelle européenne, la publication de l'état de nos stocks tous les quinze jours, voire toutes les semaines, au lieu d'une fois par mois comme actuellement.
Bien entendu, la sécurité énergétique concerne l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.
1) Pour garantir les conditions du transport des hydrocarbures et la sécurité des installations, j'appelle de mes voeux la mise en oeuvre de la charte de l'énergie et de son protocole transit.
2) Pour répondre à la saturation des capacités de raffinage et à l'évolution des différents marchés régionaux, un effort important d'investissement est également attendu au niveau mondial. En France, nous avons demandé aux raffineurs d'engager des investissements dans des unités de conversion et des augmentations de capacité. Je me félicite donc du projet d'étude sur les goulots d'étranglement dans le raffinage prévue par le Forum, et je souhaite que les conclusions de cette étude puissent être connues rapidement.
Pour préparer l'avenir, un effort accru doit par ailleurs être fait par les opérateurs dans trois directions : la prospection, pour faire reculer l'horizon d'épuisement des réserves, l'encouragement des métiers liés au pétrole pour le renouvellement des compétences, et l'amélioration continue des technologies, pour extraire le maximum de ressources sur un maximum de gisements.
Je voudrais pour terminer répondre aux préoccupations concernant la sécurité de la demande.
En France, nous souhaitons à terme limiter les usages du pétrole aux secteurs des transports et de l'industrie chimique, dans lesquels le pétrole est encore difficilement substituable.
En outre nous disposons d'une très bonne visibilité sur notre demande interne à 10 ans.
De cette visibilité découlent des objectifs à moyen-long terme fixés par le Parlement en 2005. Ainsi notre politique énergétique s'appuie sur le développement des biocarburants et plus largement des énergies renouvelables, mais aussi sur les économies d'énergie, qui bénéficient d'incitations de l'Etat ou des collectivités locales.
Au niveau mondial, je constate que le secteur des transports représente déjà 60 % de la consommation de pétrole et 80 % de la croissance de la demande. La place du pétrole dans le mix énergétique des pays consommateurs n'est donc pas menacée.
Cependant, la maîtrise des émissions de CO2 constitue une vraie préoccupation, notamment à partir de 2012 pour la période post-Kyoto. Les scénarios présentés hier sont incompatibles avec ceux que les ministres de l'environnement projettent à l'ONU. Nous devons donc approfondir nos échanges dans ce domaine.
A ce stade, et sans préjuger des choix énergétiques futurs de chacun, il me parait nécessaire que l'ensemble des pays affichent rapidement leurs ambitions en matière d'efficacité énergétique.
Finalement, la sécurité d'approvisionnement nécessite l'intervention des Etats à de nombreux niveaux : réglementaire, prospectif, et le management de la production mondiale n'est pas possible mais les instruments d'une meilleure visibilité, d'une meilleure anticipation doivent être mis en place pour guider les investisseurs et rassurer les marchés.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.industrie.gouv.fr, le 3 mai 2006