Texte intégral
Q - Une crise humanitaire menace les Territoires palestiniens, privés de l'aide économique internationale depuis l'élection du Hamas. L'Europe s'active pour trouver un moyen de débloquer les fonds sans toutefois financer les islamistes. Le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, explique pourquoi.
R - Il faut à tout prix éviter qu'à la crise économique et sociale se rajoute une crise humanitaire, et donc un chaos sécuritaire. L'aide internationale, et tout particulièrement européenne, doit être maintenue dans sa totalité. La population palestinienne ne doit pas faire les frais de la victoire électorale du Hamas. Le Quartet a donné mandat à l'Union européenne d'élaborer un mécanisme international qui assurera l'acheminement de l'aide directe à la population palestinienne. Le président Chirac a proposé à Mahmoud Abbas, lors de sa récente visite à Paris, la possibilité d'un fonds fiduciaire qui permette de payer les fonctionnaires, sans lesquels il n'y a pas de début d'Etat de droit dans les Territoires palestiniens. Il faut que les médecins, les infirmières, les instituteurs, les professeurs, les magistrats anti-corruption puissent être payés, sinon ce sera le chaos. Un million de personnes en dépendent.
Q - Mais techniquement, comment faire ?
R - Il nous paraît important que l'aide internationale puisse être versée à un fonds fiduciaire, soit par l'intermédiaire de la Banque mondiale, soit par un autre système, mais qu'ensuite ce fonds soit à la disposition de l'Autorité palestinienne et de son président Mahmoud Abbas, auquel nous devons réitérer notre soutien et donner toute sa légitimité. Je vous rappelle que l'Autorité palestinienne a été une grande avancée institutionnelle dans cette région au cours de la dernière décennie.
Q - Mahmoud Abbas paierait donc les fonctionnaires ; le gouvernement Hamas n'aurait donc pas de contrôle sur cet argent ?
R - Dans le même temps, nous devons continuer d'agir pour amener le Hamas à accepter ces trois principes que sont la renonciation à la violence, la reconnaissance de l'Etat d'Israël et l'acceptation des Accords d'Oslo. Il faut maintenir une pression forte sur le plan politique, et qu'également les Européens formulent une position commune, solide et cohérente, sur la question des contacts avec le gouvernement et les responsables du Hamas, ainsi que sur l'attribution des visas. L'Union européenne doit convaincre le gouvernement du Hamas d'évoluer, et faire comprendre par ailleurs à Israël que toute politique unilatérale ne peut se substituer à un dialogue avec l'autre.
Q - Mais est-ce que la décision de créer ce fonds peut être prise rapidement ?
R - Au niveau européen, la décision de principe sera confirmée demain. Nous souhaitons que nos autres partenaires, en particulier les Américains, puissent donner à leur tour un accord à ce fonds fiduciaire. Il faut aller le plus vite possible.
Q - Sur le dossier du nucléaire iranien, est-ce toujours l'opposition des Russes et des Chinois qui bloque l'adoption d'une résolution musclée ?
R - Lundi à New York, nous avons tous été d'accord pour dire que nous voulions la suspension des activités nucléaires sensibles de l'Iran. La seule question a porté sur la façon d'inclure cette demande dans la résolution. Nous ne sommes pas rentrés dans le détail du texte, mais nous avons chargé nos directeurs politiques de trouver un accord pour présenter un ensemble de mesures incitatives mais aussi dissuasives. La France souhaite que l'Iran prenne alors ses responsabilités.
Q - Visiblement, il n'y a toujours pas d'accord sur ces mesures dissuasives...
R - Aujourd'hui non. Mais le règlement du problème nucléaire iranien doit être trouvé par une solution négociée dans le cadre du système multilatéral. Il faut explorer toutes les possibilités diplomatiques pour éviter une déstabilisation du Moyen-Orient. L'unité de la communauté internationale est essentielle. Pour la préserver, nous entendons travailler en étroite concertation avec nos partenaires et, tout particulièrement avec les Russes.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mai 2006
R - Il faut à tout prix éviter qu'à la crise économique et sociale se rajoute une crise humanitaire, et donc un chaos sécuritaire. L'aide internationale, et tout particulièrement européenne, doit être maintenue dans sa totalité. La population palestinienne ne doit pas faire les frais de la victoire électorale du Hamas. Le Quartet a donné mandat à l'Union européenne d'élaborer un mécanisme international qui assurera l'acheminement de l'aide directe à la population palestinienne. Le président Chirac a proposé à Mahmoud Abbas, lors de sa récente visite à Paris, la possibilité d'un fonds fiduciaire qui permette de payer les fonctionnaires, sans lesquels il n'y a pas de début d'Etat de droit dans les Territoires palestiniens. Il faut que les médecins, les infirmières, les instituteurs, les professeurs, les magistrats anti-corruption puissent être payés, sinon ce sera le chaos. Un million de personnes en dépendent.
Q - Mais techniquement, comment faire ?
R - Il nous paraît important que l'aide internationale puisse être versée à un fonds fiduciaire, soit par l'intermédiaire de la Banque mondiale, soit par un autre système, mais qu'ensuite ce fonds soit à la disposition de l'Autorité palestinienne et de son président Mahmoud Abbas, auquel nous devons réitérer notre soutien et donner toute sa légitimité. Je vous rappelle que l'Autorité palestinienne a été une grande avancée institutionnelle dans cette région au cours de la dernière décennie.
Q - Mahmoud Abbas paierait donc les fonctionnaires ; le gouvernement Hamas n'aurait donc pas de contrôle sur cet argent ?
R - Dans le même temps, nous devons continuer d'agir pour amener le Hamas à accepter ces trois principes que sont la renonciation à la violence, la reconnaissance de l'Etat d'Israël et l'acceptation des Accords d'Oslo. Il faut maintenir une pression forte sur le plan politique, et qu'également les Européens formulent une position commune, solide et cohérente, sur la question des contacts avec le gouvernement et les responsables du Hamas, ainsi que sur l'attribution des visas. L'Union européenne doit convaincre le gouvernement du Hamas d'évoluer, et faire comprendre par ailleurs à Israël que toute politique unilatérale ne peut se substituer à un dialogue avec l'autre.
Q - Mais est-ce que la décision de créer ce fonds peut être prise rapidement ?
R - Au niveau européen, la décision de principe sera confirmée demain. Nous souhaitons que nos autres partenaires, en particulier les Américains, puissent donner à leur tour un accord à ce fonds fiduciaire. Il faut aller le plus vite possible.
Q - Sur le dossier du nucléaire iranien, est-ce toujours l'opposition des Russes et des Chinois qui bloque l'adoption d'une résolution musclée ?
R - Lundi à New York, nous avons tous été d'accord pour dire que nous voulions la suspension des activités nucléaires sensibles de l'Iran. La seule question a porté sur la façon d'inclure cette demande dans la résolution. Nous ne sommes pas rentrés dans le détail du texte, mais nous avons chargé nos directeurs politiques de trouver un accord pour présenter un ensemble de mesures incitatives mais aussi dissuasives. La France souhaite que l'Iran prenne alors ses responsabilités.
Q - Visiblement, il n'y a toujours pas d'accord sur ces mesures dissuasives...
R - Aujourd'hui non. Mais le règlement du problème nucléaire iranien doit être trouvé par une solution négociée dans le cadre du système multilatéral. Il faut explorer toutes les possibilités diplomatiques pour éviter une déstabilisation du Moyen-Orient. L'unité de la communauté internationale est essentielle. Pour la préserver, nous entendons travailler en étroite concertation avec nos partenaires et, tout particulièrement avec les Russes.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mai 2006