Conférence de presse de M. Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants, sur la signature d'un accord entre la France et la Tunisie sur la mémoire partagée et sur les anciens combattants tunisiens de l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale, à Tunis le 19 mai 2006.

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Circonstance : Déplacement en Tunisie, le 19 mai 2006

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
D'abord, je tiens à vous dire combien je suis heureux d'être parmi vous pour quelques instants. Nous essayerons d'aborder les sujets qui nous intéressent et qui vous intéressent surtout. Il n'y pas de tabou ; vous pouvez aborder tous les sujets. Un seul point à préciser : si la question n'appelle pas de réponse de ma part je vous le dirai.
Pourquoi suis-je là ? Je suis là pour deux raisons. La première c'est la signature par la défense nationale tunisienne d'un accord, d'un arrangement, comme on dit dans le langage diplomatique, entre la France et Tunisie, sur la mémoire partagée.
Nous avons lancé depuis maintenant trois ans un concept qui consiste à lier des accords avec un certain nombre de pays. Il y a actuellement plus d'une vingtaine de pays qui ont signé des accords avec nous ou qui sont en relation privilégiée avec nous. Que ce soit avec des anciens alliés ou bien des anciens adversaires nous pouvons faire en sorte que nos jeunes générations puissent être un trait d'union pour l'avenir. Le passé étant ce qu'il est l'avenir est tout de même potentiellement important pour notre jeunesse. Voilà la raison essentielle.
La deuxième raison pour laquelle je suis venu. Je suis venu en 2003 la première fois ici pour rencontrer les anciens combattants de l'armée française de nationalité tunisienne, c'est à dire nos frères d'armes. Et il y avait un certain nombre d'attentes de la part de ces anciens combattants dont celui de la revalorisation, de la reconnaissance pour ainsi dire- financièrement parlant- par la revalorisation des pensions et des retraites : les trois prestations rituelles des anciens combattants sont la retraite du combattant, la pension de retraite et la pension d'invalidité. Certains bénéficient de deux, trois ou d'une seule prestation et par conséquent, il fallait décristalliser, dégeler ces pensions car elles avaient été gelées aux taux des dates d'indépendance d'un certain nombre de pays et il y en a vingt trois. Et nous avions promis, lorsque le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin était en place, que nous ferions de telle sorte que ceci soit dégelé. Nous avons également promis que je reviendrai en temps utile, une année ou deux après, pour faire le bilan, "les yeux dans les yeux". Et je suis là pour ça.
Cette décristallisation a donc eu lieu ; elle est effective et elle est perçue. Bon, ce n'est jamais suffisant, mais nous avons tenu parole et j'en suis très heureux. Nous avons discuté, également, avec le ministre de la Défense et nous reconnaissons que nous avons fait l'effort légitime car ce ne sont pas des cadeaux, c'est ce qu'on leur doit à partir de ce qu'ils ont donné à la France, à l'Europe et à l'espace paisible de liberté que nous avons et dont nous bénéficions en ce moment. Voilà les deux raisons qui m'ont amené aujourd'hui devant vous, avec le plaisir de vous rencontrer.source http://www.defense.gouv.fr, le 24 mai 2006