Texte intégral
Q- Le malaise à l'hôpital persiste et il s'aggrave même, selon les médecins hospitaliers qui sont en grève aujourd'hui. Deux syndicats représentant en gros les 3/4 des 3.000 médecins hospitaliers participent à ce mouvement. Ils protestent notamment contre la réforme des affectations de poste, ils craignent une nouvelle précarité en étant soumis non plus à des décisions nationales mais au bon vouloir des directions locales. Qu'avez-vous à répondre à l'inquiétude des médecins des hôpitaux ?
R- Tout d'abord, il faut savoir qu'il y a quatre intersyndicales de médecins hospitaliers ; deux approuvent le projet du ministère de la Santé et deux, effectivement, qui, aujourd'hui, appellent à manifester.
Q- Ce sont les plus importantes qui sont en grève ?
R- Je ne rentrerai pas dans la question de la représentativité. Mais d'après les élections, non ce ne sont pas les plus importantes, elles sont d'importance équivalente. Mais l'important n'est pas là, l'important c'est de continuer effectivement à dialoguer avec ces organisations et je les rencontrerai dès la semaine prochaine. Qu'est-ce qu'il y a de changé aujourd'hui, avec le projet qui est le nôtre ? C'est toujours le ministre qui va nommer les praticiens hospitaliers, toujours le ministère, mais seulement, la question que je vous pose c'est : où est-on le plus efficace pour décider de l'affectation ? A Paris, au ministère, ou sur le terrain, dans chacun des établissements ? Quand on est près du terrain, on sait le mieux où sont les besoins.
Q- Mais ce qu'ils disent, c'est que cela va faire disparaître le côté
national, l'unicité...
R- La nomination restera ministérielle, c'est toujours moi, en tant que ministre de la Santé, qui vais procéder à la nomination, ce à quoi ils tiennent c'est que ce lien direct soit maintenu et il est maintenu. Deuxième sujet : ils ne veulent pas que le médical soit soumis, en quelque sorte, au rôle ou au pouvoir des directeurs.
Q- Administratifs, c'est cela ?
R- Voilà. Regardons les choses en face parce que c'est aussi une garantie que j'ai voulu apporter parce que j'avais bien reçu ce message, à la fois des organisations syndicales et aussi des praticiens hospitaliers sur le terrain, que j'avais rencontrés. C'est donc le président de la CME, c'est à dire un médecin, le président de la Commission médicale d'établissement qui aura un rôle déterminant et qui va proposer. Donc, vous voyez bien que c'est le médical qui intervient par rapport au médical, mais je crois, parce que vous l'avez aussi indiqué, que s'il y a des inquiétudes, à moi de dissiper ces inquiétudes. Voilà pourquoi je rencontrerai ces organisations dès la semaine prochaine à nouveau. Il
faut savoir que depuis maintenant des mois et des mois, nous sommes en travail de concertation avec ces organisations et que j'aurai l'occasion aussi de bien préciser tout cela. C'est une semaine importante pour l'hôpital, la semaine prochaine, avec une manifestation importante. J'ai rencontré hier l'ensemble des fédérations et des conférences de façon aussi à bien montrer quel est le cap, le cap c'est le cap de la qualité et de la modernisation à l'hôpital.
Q- Justement, les médecins disent que les moyens manquent pour les hôpitaux. Avez-vous de l'argent pour apporter plus de moyens ?
R- Pour l'année 2006, nous avons voté un budget en augmentation pour les hôpitaux d'un peu plus de deux milliards d'euros, c'est à dire qu'à la fin de l'année 2006, nous aurons dépensé deux milliards d'euros de plus qu'à la fin de l'année 2005. Vous voyez que ce n'est pas, comme dans certains pays autour de nous, où on décide de réduire les moyens de 'hôpital, nous les augmentons de façon à ce que l'on puisse pourvoir continuer à être bien soignés dans notre pays. C'est cela l'essentiel est c'est comme cela que je travaille.
Q- Je voudrais vous faire entendre la réaction d'une femme qui a subi - c'est un autre sujet -, un avortement thérapeutique et qui avait déclenché l'enquête l'été dernier sur les 450 foetus découverts dans une chambre mortuaire de l'hôpital Saint-Vincent de Paul à Paris, enquête classée maintenant sans suite. Cette femme s'appelle C. Lemoine, elle est indignée en répondant à D. Philippot.
R- C. Lemoine : On a l'impression qu'il ne s'est rien passé et que personne n'est en tort, que personne n'a mal agi. C'est complètement faux, pour moi il y a un gros problème de justice. C'est complètement injuste, en tant que parent, quand on pense qu'il y a des corps d'enfants, peut-être le nôtre, qui est concerné et que l'on se dit qu'il y a eu un non-lieu. Que faut-il pour qu'il y ait des responsables ? La douleur des familles n'est pas reconnue, il y a encore des gens qui vont dire que c'est juste un dysfonctionnement, que l'on exagère, que ce n'est pas si grave que ça... Apparemment, il n'y a pas de responsable, moi je n'y comprends rien.
Q- Donc, pas de suite judiciaire. Pourtant, il me semble bien me souvenir qu'en tant que ministre de la Santé, l'été dernier, vous avez promis des sanctions exemplaires ?
R- Oui, mais attendez : il y a deux choses bien différentes, c'est l'action de la justice qui a décidé de classer cette affaire, je ne peux pas et je ne ferai donc pas de commentaires. Et puis, il y a ce qui est de ma responsabilité. Et là, je peux vous dire qu'il y a non seulement des poursuites qui ont été engagées vis à vis, notamment, de la direction de Saint-Vincent de Paul et également vis à vis des praticiens hospitaliers. J'ai saisi, comme je m'y étais engagé, les formalités disciplinaires pour justement traiter la situation des professeurs en question. Mais il y a aussi le plus important : éviter que ceci ne se reproduise. Et les associations le savent, parce que je travaille avec elles. Je veux donc réorganiser les chambres mortuaires et puis, surtout, je veux qu'on ait enfin des bonnes pratiques sur toutes ces questions de foetopathologie avec en plus, également, une meilleure prise en compte des familles parce que nous nous sommes aperçus avec Saint-Vincent de Paul, au-delà de ce drame pour les familles, qu'il y a aujourd'hui une véritable méconnaissance des besoins et des attentes des familles à ce moment précis. J'ai promis des enquêtes, elles ont été sorties, j'ai promis des décrets, ils seront publiés en juillet comme je m'y étais engagé.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 18 mai 2006
R- Tout d'abord, il faut savoir qu'il y a quatre intersyndicales de médecins hospitaliers ; deux approuvent le projet du ministère de la Santé et deux, effectivement, qui, aujourd'hui, appellent à manifester.
Q- Ce sont les plus importantes qui sont en grève ?
R- Je ne rentrerai pas dans la question de la représentativité. Mais d'après les élections, non ce ne sont pas les plus importantes, elles sont d'importance équivalente. Mais l'important n'est pas là, l'important c'est de continuer effectivement à dialoguer avec ces organisations et je les rencontrerai dès la semaine prochaine. Qu'est-ce qu'il y a de changé aujourd'hui, avec le projet qui est le nôtre ? C'est toujours le ministre qui va nommer les praticiens hospitaliers, toujours le ministère, mais seulement, la question que je vous pose c'est : où est-on le plus efficace pour décider de l'affectation ? A Paris, au ministère, ou sur le terrain, dans chacun des établissements ? Quand on est près du terrain, on sait le mieux où sont les besoins.
Q- Mais ce qu'ils disent, c'est que cela va faire disparaître le côté
national, l'unicité...
R- La nomination restera ministérielle, c'est toujours moi, en tant que ministre de la Santé, qui vais procéder à la nomination, ce à quoi ils tiennent c'est que ce lien direct soit maintenu et il est maintenu. Deuxième sujet : ils ne veulent pas que le médical soit soumis, en quelque sorte, au rôle ou au pouvoir des directeurs.
Q- Administratifs, c'est cela ?
R- Voilà. Regardons les choses en face parce que c'est aussi une garantie que j'ai voulu apporter parce que j'avais bien reçu ce message, à la fois des organisations syndicales et aussi des praticiens hospitaliers sur le terrain, que j'avais rencontrés. C'est donc le président de la CME, c'est à dire un médecin, le président de la Commission médicale d'établissement qui aura un rôle déterminant et qui va proposer. Donc, vous voyez bien que c'est le médical qui intervient par rapport au médical, mais je crois, parce que vous l'avez aussi indiqué, que s'il y a des inquiétudes, à moi de dissiper ces inquiétudes. Voilà pourquoi je rencontrerai ces organisations dès la semaine prochaine à nouveau. Il
faut savoir que depuis maintenant des mois et des mois, nous sommes en travail de concertation avec ces organisations et que j'aurai l'occasion aussi de bien préciser tout cela. C'est une semaine importante pour l'hôpital, la semaine prochaine, avec une manifestation importante. J'ai rencontré hier l'ensemble des fédérations et des conférences de façon aussi à bien montrer quel est le cap, le cap c'est le cap de la qualité et de la modernisation à l'hôpital.
Q- Justement, les médecins disent que les moyens manquent pour les hôpitaux. Avez-vous de l'argent pour apporter plus de moyens ?
R- Pour l'année 2006, nous avons voté un budget en augmentation pour les hôpitaux d'un peu plus de deux milliards d'euros, c'est à dire qu'à la fin de l'année 2006, nous aurons dépensé deux milliards d'euros de plus qu'à la fin de l'année 2005. Vous voyez que ce n'est pas, comme dans certains pays autour de nous, où on décide de réduire les moyens de 'hôpital, nous les augmentons de façon à ce que l'on puisse pourvoir continuer à être bien soignés dans notre pays. C'est cela l'essentiel est c'est comme cela que je travaille.
Q- Je voudrais vous faire entendre la réaction d'une femme qui a subi - c'est un autre sujet -, un avortement thérapeutique et qui avait déclenché l'enquête l'été dernier sur les 450 foetus découverts dans une chambre mortuaire de l'hôpital Saint-Vincent de Paul à Paris, enquête classée maintenant sans suite. Cette femme s'appelle C. Lemoine, elle est indignée en répondant à D. Philippot.
R- C. Lemoine : On a l'impression qu'il ne s'est rien passé et que personne n'est en tort, que personne n'a mal agi. C'est complètement faux, pour moi il y a un gros problème de justice. C'est complètement injuste, en tant que parent, quand on pense qu'il y a des corps d'enfants, peut-être le nôtre, qui est concerné et que l'on se dit qu'il y a eu un non-lieu. Que faut-il pour qu'il y ait des responsables ? La douleur des familles n'est pas reconnue, il y a encore des gens qui vont dire que c'est juste un dysfonctionnement, que l'on exagère, que ce n'est pas si grave que ça... Apparemment, il n'y a pas de responsable, moi je n'y comprends rien.
Q- Donc, pas de suite judiciaire. Pourtant, il me semble bien me souvenir qu'en tant que ministre de la Santé, l'été dernier, vous avez promis des sanctions exemplaires ?
R- Oui, mais attendez : il y a deux choses bien différentes, c'est l'action de la justice qui a décidé de classer cette affaire, je ne peux pas et je ne ferai donc pas de commentaires. Et puis, il y a ce qui est de ma responsabilité. Et là, je peux vous dire qu'il y a non seulement des poursuites qui ont été engagées vis à vis, notamment, de la direction de Saint-Vincent de Paul et également vis à vis des praticiens hospitaliers. J'ai saisi, comme je m'y étais engagé, les formalités disciplinaires pour justement traiter la situation des professeurs en question. Mais il y a aussi le plus important : éviter que ceci ne se reproduise. Et les associations le savent, parce que je travaille avec elles. Je veux donc réorganiser les chambres mortuaires et puis, surtout, je veux qu'on ait enfin des bonnes pratiques sur toutes ces questions de foetopathologie avec en plus, également, une meilleure prise en compte des familles parce que nous nous sommes aperçus avec Saint-Vincent de Paul, au-delà de ce drame pour les familles, qu'il y a aujourd'hui une véritable méconnaissance des besoins et des attentes des familles à ce moment précis. J'ai promis des enquêtes, elles ont été sorties, j'ai promis des décrets, ils seront publiés en juillet comme je m'y étais engagé.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 18 mai 2006