Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, à France 3 Bretagne, sur l'avenir de la construction européenne, à Rennes le 6 juin 2006.

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Circonstance : Déplacement à Rennes (Ile et Vilaine), le 6 juin 2006

Média : France 3

Texte intégral

Q - Votre homologue allemand n'est pas particulièrement pessimiste en ce qui concerne le devenir de l'Europe. Vous partagez ce sentiment-là ou pas ?
R - Il a raison. D'abord, je voudrais dire qu'aujourd'hui nous sommes le 6 juin 2006. C'est une date fortement symbolique pour travailler ensemble, en franco-allemand, à l'avenir de l'Europe. Cela permet de mesurer tout ce qui a été fait. Sur notre continent, on est aujourd'hui en paix, c'est la démocratie, et puis l'Europe nous offre une chance de développement économique et social. A nous de la saisir, parce que l'Europe, ce n'est pas les autres, c'est nous, cela nous concerne tous. Si nous voulons l'améliorer, c'est à chacun d'entre nous de faire son travail pour qu'elle travaille encore mieux.

Q - C'est pour cela que vous êtes venue en province ?
R - Je vais aussi souvent que je le peux en région car c'est plutôt du côté de la compréhension par les citoyens français de la réalité européenne qu'il y a eu des problèmes, il y a un an. Il est très important de parler de l'Europe concrètement, sur le terrain, de voir ce qu'elle fait. Elle nous aide tous les jours dans notre vie économique et sociale. Ce sont des centaines et des centaines de projets qui sont aidés dans chaque région française tous les ans. Donc, parlons d'Europe réellement, et pas de façon théorique. Parlons-en pour ce qu'elle fait vraiment.

Q - Que faut-il faire pour améliorer le climat quelque peu morose qui règne en Europe actuellement ?
R - Il y a eu des époques plus formidables que celle-ci ! Je ne vous dirais pas qu'on a fait une affaire l'an dernier, mais la France tient son rang en Europe et l'Europe avance, comme elle peut. Il y a souvent, en ce moment, un esprit collectif européen qui peine à se manifester. Essayons, puisque le contexte est difficile, de redoubler d'efforts pour faire que l'Europe prenne les bonnes décisions. Elle n'est pas là pour tout faire, je dois le dire, mais elle nous aide beaucoup.

Q - C'est le couple franco-allemand qui doit traiter tout cela ?
R - Comme toujours. L'Histoire nous a donné une responsabilité particulière, cela demeure vrai aujourd'hui. Sans entente franco-allemande, l'Europe n'avance pas. Ensuite, le moteur franco-allemand ne suffit pas, il faut entraîner les autres, mais nous sommes là pour assumer nos responsabilités.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juin 2006