Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur les relations euro-africaines, notamment le dossier de l'immigration, à Paris le 12 juin 2006.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Entretien avec le ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, M. Taieb Fassi-Fihri, à Paris le 12 juin 2006

Texte intégral

Q - Quels ont été les thèmes de votre entretien ?
R - Nous avons fait le point de la préparation de la conférence ministérielle euro-africaine de Rabat qui se présente sous de très bons auspices, avec une réunion de préparation à Dakar qui a été très utile. Il restera à mettre au point la déclaration finale que nous souhaitons politique, c'est-à-dire donnant le sens et la mesure de cet enjeu.
Je reviens d'un Conseil Affaires générales, une réunion des 25 Etats membres de l'Union européenne à Luxembourg, où nous avons une nouvelle fois, du côté français, sensibilisé nos partenaires européens à l'importance de cette conférence. Nous, Français, comme du côté marocain et quelques autres partenaires européens, nous avons pris la mesure de cette importante question des migrations depuis très longtemps. Tous les Européens ne l'avaient pas fait. Aujourd'hui, nous avons beaucoup progressé et nous souhaitons qu'à Rabat il puisse y avoir une approche qui réunisse les pays européens, les pays de transit et les pays d'origine des migrations et qui soit une approche globale, avec, évidemment, la nécessité de procéder à un renforcement des moyens de contrôle des flux et des frontières, mais aussi, et c'est très important, à un meilleur contrôle des filières d'immigration - il y a de véritables trafics d'êtres humains - et à un renforcement des actions de coopération et de co-développement qui sont indispensables pour traiter le problème à sa source.
J'ai déjà dit la même chose à Rabat où je m'étais rendue en décembre avec mon collègue espagnol. Nous avons beaucoup travaillé à trois depuis et avec le soutien, maintenant, de tous nos partenaires, pour qu'il puisse y avoir cette approche globale allant jusqu'aux sources du problème, car on ne peut pas aborder la question de l'immigration uniquement sous l'angle sécuritaire.
Nous avons fait, d'autre part, le point sur les questions qui concernent l'Union européenne. La France a toujours soutenu la recherche d'une politique de voisinage véritablement active de la part de l'Union européenne avec tous ses voisins, en particulier avec ceux de la Méditerranée. Et, pour le futur statut avancé, nous souhaitons que les demandes du Maroc puissent être prises en compte autant que possible dans la négociation qui est engagée. Nous souhaitons que le Maroc reste un partenaire privilégié et - pour tout dire - plus avancé que d'autres dans ses relations avec l'Union européenne, y compris dans la participation à certains éléments du marché intérieur.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 2006