Interview de M. Jacques Freidel, président de la CGPME, à Europe 1 le 30 mai 2000 sur la baisse du chômage.

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Média : Europe 1

Texte intégral

- "On ne peut que se réjouir de ce résultat. C'est dû à quoi ? D'abord, à une conjoncture favorable, et c'est dû aux efforts de ce qu'on appelle "les patrons réels." Ce sont bien les PME qui créent des emplois et non pas les décrets. C'est du pragmatisme ni plus ni moins. Je ne cherche pas à faire des cocoricos, je suis simplement réaliste et je dis qu'on nous laisse continuer, qu'on nous laisse prendre nos risques calculés. Et il est évident que nous ferons encore baisser ce taux de chômage. Puisque nous avons des secteurs qui souffrent d'un manque de main-d'oeuvre - je parle du bâtiment, je parle même de l'industrie où il y a des ouvriers qualifiés qu'on ne peut plus recruter car on n'en trouve pas..."
Pourquoi décidez-vous de griller la politesse à M. Aubry qui devait annoncer cette baisse du chômage en-dessous de 10 %, mercredi matin ? Pourquoi cette volonté de prendre de vitesse M. Aubry ?
- "Non, ce n'est pas une question "de prendre de vitesse" ou "pas prendre de vitesse." Nous, on travaille sur des bases concrètes, nous suivons les statistiques. Et on ne peut qu'être favorables au fait que nous apprenons aujourd'hui, que grâce à nos efforts, et j'insiste..."
Mais d'habitude c'est elle qui a la primeur de ces annonces-là. Pourquoi est-ce que vous, aujourd'hui, vous décidez de l'annoncer avant M. Aubry ?
- "Parce que, comme je l'ai dit, c'est un succès des "patrons réels" qui sont les patrons des PME-PMI. Je tiens à vous rappeler que c'est dans le seul secteur marchand qu'on a pu créer 430 000 emplois, hors emplois-jeunes, hors emplois publics. Là, c'est très clair. Et c'est essentiellement là le résultat des efforts accomplis durant ces derniers mois, ces dernières années, par "les patrons réels.""
Vous pensez que M. Aubry sera d'accord avec votre analyse ?
- "Je pense qu'elle ne peut pas contredire ce que je viens de vous annoncer."
Pourtant ne pensez-vous pas qu'elle va mettre en avant, elle, ses 35 heures, ses emplois-jeunes dont elle a porté les projets ?
- "Je tiens à préciser que l'impact des 35 heures n'est encore pas là. Si la loi n'est pas modifiée, nous le connaîtrons à partir de janvier de l'an 2001. Bien. C'est donc bien le travail des "patrons réels" qui est en quelque sorte récompensé, et nous sommes très satisfaits de voir que nous contribuons à la réduction du taux de chômage."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 8 janvier 2001)