Déclaration de M. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, sur la politique de l'emploi des jeunes, le CPE, la réforme des retraites et le réformisme et la solidarité, Grenoble le 14 juin 2006.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : 46ème congrès de la CFDT à Grenoble du 12 au 16 juin 2006

Texte intégral

46ème CONGRES
Rapport d'activité
Réponse de François Chérèque
14 juin 2006
Vous avez été nombreux à vous exprimer sur le bilan des quatre années écoulées depuis le congrès de Nantes.
Vos interventions témoignent de la qualité de votre réflexion aussi bien que de votre attachement à la CFDT. Et je vous en remercie.
Je tiens également à vous remercier de l'avoir fait avec toute la liberté de parole et la franchise indispensable à un échange ouvert et constructif.
J'ai retrouvé ici l'esprit et la force des nombreux débats que nous avons eus ensemble depuis 2003.
Je crois sincèrement qu'une nouvelle étape sera franchie, ici, à Grenoble.
Une volonté d'apaisement et de dépassement de nos difficultés. Nous nous retrouvons après nous être expliqués.
Et nous partageons, je crois, la fierté de nous en être montrés capables, comme nous partageons la détermination d'en sortir grandis et plus forts.
Au total, que poursuivons-nous ensemble ?
A cette question, je répondrais : Se donner le pouvoir d'agir et la capacité de choisir.
C'est-à-dire la volonté de donner aux salariés, collectivement et individuellement, les moyens de choisir et de construire concrètement leur avenir.
Durant ces quatre années, la CFDT s'est montré fidèle à cet objectif, c'est-à-dire fidèle à elle-même :
- à ses valeurs de solidarité, d'émancipation, de justice ;
- à son histoire, où, vous le savez, nous n'avons cessé d'affirmer notre autonomie et de revendiquer notre liberté de choix : à l'égard des églises d'abord, à l'égard du politique ensuite ;
- fidèle enfin à sa pratique du débat contradictoire.
Naturellement, certains choix ont été difficiles, et le contexte n'a pas toujours été favorable.
Naturellement, cette démarche n'est ni simple ni forcément partagée : certains refusent de choisir, ce qui est toujours plus facile, même si c'est moins utile aux salariés.
Pourtant, nous en sommes tous convaincus, cette démarche reste la seule qui convienne à des femmes et des hommes qui ne veulent pas qu'on écrive leur histoire à leur place !
Cette démarche porte un nom : le réformisme.
Et la période écoulée a donné l'occasion d'en décliner toute la palette : l'engagement, la proposition, la négociation, le rapport de forces sous toutes ses formes y compris dans le refus et la contestation.
C'est tout cela le réformisme : à la fois un regard critique sur le monde et une aspiration à la transformation sociale concrétisée par des résultats ici et maintenant.
Les quatre années qui viennent de s'écouler n'ont cessé de confirmer et de raffermir cette conviction : défendre les salariés, ce n'est pas défendre un modèle social qui en protège quelques-uns et abandonne les autres à leur sort.
Ce n'est pas non plus accompagner sa destruction sans rien lui substituer.
C'est chercher à inventer les solidarités du XXIe siècle, en cohérence avec le nouveau monde économique auquel nous faisons face.
Voilà la mission du réformisme. Voilà ce qui éclaire la période écoulée et ce qui devra organiser la période qui s'ouvre.
J'ai cru entendre dans quelques interventions qu'il y aurait eu deux CFDT, celle des retraites et celle du CPE.
Non, il n'y a pas eu deux CFDT dans ce mandat.
C'est parce que l'on a eu le courage de soutenir jusqu'au bout une réforme que tout le monde attendait, que nous avons été d'autant plus crédibles dans notre refus d'une mesure non négociée et discriminante pour la jeunesse.
C'est notre oui aux retraites qui fait la force de notre non au CPE.
La solidarité intergénérationnelle, ne peut-être, pour la CFDT à géométrie variable.
C'est cette solidarité, qui nous engage dans la réforme des retraites afin que les jeunes générations ne soient pas sanctionnées demain par notre immobilisme.
C'est cette solidarité, qui pour nous rend inacceptable le transfert de la dette de la Sécurité sociale sur les futures générations.
C'est cette solidarité, qui nous permet de dire que le financement choisi pour la dépendance est injuste.
C'est aussi cette solidarité qui fera que demain nous devrons nous engager dans des négociations sur la précarité, en particulier celle des jeunes.

Il nous faut apporter des réponses à la concentration sur les plus jeunes, sur les femmes sans qualification, sur les salariés des petites entreprises, d'une grande partie de la précarité et des risques du marché du travail.

Ne rien faire ne serait pas seulement injuste et irresponsable mais nous couperait pour longtemps de ces salariés qui doivent faire l'objet de toute notre attention et avoir toute leur place dans la CFDT.
L'autre enseignement de la bataille du CPE, c'est que la présence de la CFDT dans un mouvement est déterminante pour la réussite de celui-ci.
Cette place doit nous donner plus de confiance, pour nous engager dans la confrontation des idées et des propositions avec les autres organisations syndicales.
Le syndicalisme rassemblé, parlons-en.
Il ne sera jamais pour la CFDT une fin en soi !
Notre objectif c'est le syndicalisme d'idée, un syndicalisme qui ouvre le débat et qui est capable de se mettre d'accord sur des propositions communes.
Ce n'est pas uniquement sur sa capacité d'aller jusqu'au bout dans l'opposition que le syndicalisme sera jugé, mais aussi sur celle d'aller au bout dans les négociations ensemble, pour apporter des résultats concrets aux salariés.
La CFDT a fait la preuve qu'elle sait tenir les deux bouts de cette même chaîne : celle d'un rapport de force finalisé !
Ce n'est pas le cas de tous.
Et c'est aussi cela la faiblesse du syndicalisme dans notre pays.
Le pouvoir d'agir, la capacité de choisir, où sont-ils ? Quand, dans de nombreux secteurs se multiplient les restructurations, les plans sociaux.
Vous avez été nombreux à évoquer les drames qui accompagnent ces évolutions. Notre ambition réformiste exige que nous retrouvions prise sur ce « nouveau monde économique », et pour cela, que nous commencions par un effort d'analyse.
Comme certains l'ont souligné, le capitalisme mondial est en pleine évolution.
La Bourse prend une place croissante dans la vie des entreprises. Ce mouvement de financiarisation fait peser sur elles de folles exigences de rentabilité à court terme.
Mais ceci n'explique pas tout.
Nos difficultés viennent aussi des nouvelles formes de concurrence que suscite la mondialisation et qui appellent une adaptation permanente. C'est ce qu'a expliqué notre camarade d'Hacuitex : si les entreprises ne renouvellent pas leur stratégie pour faire face à la concurrence internationale, notamment par l'innovation et la recherche, elles seront contraintes de supprimer des emplois, voire de disparaître.
C'est pourquoi nous devons mettre l'accent à la fois sur la politique industrielle et sur la RSE.
La RSE pour commencer, nous y reviendrons dans le débat sur la résolution.
Mais je veux dire ici qu'il faut considérer la RSE comme un levier pour peser sur les entreprises.
Sur la politique industrielle ensuite : il faut soutenir l'innovation technologique afin de permettre le développement de nouveaux produits innovants en France et d'ouvrir de nouveaux sentiers de croissance.
Or, de ce point de vue, notre pays n'investit pas suffisamment.
La CFDT, avec la CES au niveau européen, a exigé que la politique industrielle revienne sur le devant de la scène.
C'est pourquoi elle a soutenu les initiatives pour la création d'une Agence pour l'Innovation industrielle ; ainsi que le programme des Pôles de Compétitivité.
A ce sujet, puisqu'il en a été question à plusieurs reprises, je veux vous rappeler que l'action de la CFDT dans le débat sur la recherche a permis d'ouvrir le dialogue social pour aborder le problème des statuts, du parcours de carrière pour les jeunes chercheurs ou des passerelles public-privé.
Bien sûr, cela ne suffit pas et il faudra aller beaucoup plus loin.
La récente loi sur la recherche reste très en dessous de ce qui serait nécessaire, et nous savons tous que nous ne réhabiliterons pas la recherche sans réhabiliter les chercheurs.
Mais revenons au fond des questions économiques.
Elles vont être très présentes dans le débat sur la résolution tout à l'heure. Je voudrais tout de même évoquer ici un autre point.
Depuis trop longtemps, la masse salariale est considérée par les entreprises comme une variable d'ajustement aux pressions de la concurrence.
Pas plus tard qu'hier, le Medef sortait de son chapeau une nouvelle idée de génie : la suppression des cotisations patronales !
Sans en dire plus. Une idée lancée comme ça, à l'emporte-pièce, sans redéfinir les nouveaux équilibres nécessaires entre solidarité salariale et solidarité nationale.
Vraiment, soyons sérieux ! Quand il s'agit de toucher au coeur de notre contrat social, il faut que chacun fasse preuve d'un peu d'exigence intellectuelle.
La réalité, pour le moment, c'est que le pouvoir d'achat des salaires nets stagne et que les salariés sont aujourd'hui touchés par la hausse du coût du logement, des transports et de l'énergie.
Sur ce sujet nous devons être plus offensifs.
Les négociations RTT ont pu favoriser une certaine modération salariale.
La négociation de branche sur les salaires a finalement été relancée dans beaucoup d'endroits après les manifestations de février et mars 2005, mais il reste des secteurs où les négociations piétinent.
Vous en avez témoigné pour les hôtels cafés restaurants alors que l'Etat vient d'accorder une nouvelle fois, sans réelle contrepartie, des aides très substantielles aux entreprises de ce secteur.
De plus, la politique de l'actuelle majorité a renforcé les pressions sur les salaires avec les allègements de cotisations sociales, sans réel impact sur la création d'emploi.
Ces allègements pèsent aujourd'hui plus de 23 milliards d'euros.
Ils ont incité les entreprises à embaucher et à maintenir les salariés au niveau du SMIC pour en bénéficier.
40% des salariés français sont aujourd'hui rémunérés entre 1 et 1,5 SMIC, y compris parmi les salariés qualifiés.
Et ce, alors même que la productivité du travail s'est à nouveau orientée à la hausse.
Alors, soyons sans complexe, passons à l'offensive aussi sur le pouvoir d'achat et les salaires !
L'épisode des retraites est évidemment au coeur de nos échanges depuis deux jours, c'est sans doute et c'est bien normal, le dossier qui aura été le plus abondamment commenté dans ce congrès.
Je voudrais commencer par rappeler comme certains l'ont souligné ici, ce qu'est le principe fondateur d'un système par répartition.
Il s'agit d'un système où les actifs d'aujourd'hui financent par leurs cotisations les pensions des retraités d'aujourd'hui, c'est cela la solidarité intergénérationnelle.
Tout autre système qui consiste à dire, je cotise aujourd'hui pour ma retraite de demain, ce que croient malheureusement encore trop de salariés dans le pays.
C'est un système individuel qui laisse ouvert un risque important de capitalisation. Il est important de se le dire encore entre nous, car c'est ce fondement qui était menacé. Or, cette réforme maintient le système par répartition.
Mais revenons également un instant sur cette période.
Certaines interventions laissent penser qu'il y a encore quelques incompréhensions entre-nous sur ce sujet. A moins qu'il s'agisse parfois d'un refus de comprendre.
J'entends dire que nous serions descendus du train en marche, abandonnant brutalement le rapport de force et le mouvement social, rompant ainsi l'unité syndicale.
Il est important de se redire une nouvelle fois les choses telles que nous les avons vécues.
Nous nous étions engagés dans un travail en commun avec la CGT depuis plusieurs années sur cette réforme des retraites, à commencer par un livre qui avait été écrit en commun par un secrétaire national de chaque organisation en 2001.
C'est sur cette démarche là que nous avons initié dès le mois de janvier 2003 une plate-forme unitaire pour obtenir une réforme.
Les deux premiers points de cette plate-forme unitaire, rappelons-le, était :
* Un, nous voulions une réforme de tous les systèmes de retraite par répartition sans exclusive,
* Deux, nous souhaitions un départ pour tous les salariés après 40 ans de cotisation quel que soit leur âge.
A peine cette déclaration écrite, la CGT appelait à une manifestation en avril en refusant que la réforme s'applique à tous les régimes spéciaux, et revendiquait les 37 ans et demi de cotisation.
C'est là que s'est produite la rupture de l'unité syndicale et non pas le 15 mai. Nous avons choisi, et c'était un choix collectif, de maintenir l'unité syndicale, ce que nous pouvons reconnaître aujourd'hui comme un leurre.
D'autant plus que la CGT appelait à une manifestation pour le 25 mai alors que nous avions tous accepté que les négociations soient finies le 15 afin que la réforme passe à l'Assemblée nationale avant l'été.
A partir de ce moment, nous n'étions plus dans la même démarche, c'est la CFDT qui a exigé une manifestation le 13 mai pour peser sur les négociations, d'autres organisations l'ont acceptée pour préparer leur mobilisation du 25 mai.
C'est par la manifestation du 13 mai, la plus importante, que nous avons pesé dans la négociation. Si cette manifestation n'avait pas été réussie nous n'aurions pas obtenu les différentes avancées de cette réforme des retraites et nous nous serions contentés d'une opposition stérile.
Permettez-moi une clarification supplémentaire :
Pour certains, il n'y aurait eu aucun changement entre le texte du matin du 15 et celui du soir, ce qui accréditerait l'idée d'une volte-face.
Soyons précis, le matin nous n'avions qu'un texte vague, non chiffré, qui laissait au parlement le pouvoir de décider seul sur la plupart des paramètres. C'était inacceptable.
Le soir nous avions un texte précis. Chacun peut le juger encore incomplet, c'est leur droit, mais le soir nous avions obtenu entre autres :
- les âges de départ anticipé pour les carrières longues, soit cinq cent mille personnes d'ici 2008
- la baisse de la décote de 10 à 5 % dans le privé
- l'étalement de celle du public sur 15 ans au lieu de 10
- la création d'une surcote de 3 % par année travaillée en plus
- le calcul des retraites de la fonction publique sur les 6 derniers mois au lieu de 3 ans
Si cela n'est rien, alors excusez-moi du peu !
On ne peut plus laisser croire qu'il n'y avait rien, même si nous avons reconnu que la rapidité des événements et des prises de décisions nous ont mis dans une difficulté importante.
Ceci étant précisé, je tiens à vous dire que j'ai apprécié le recul que bon nombre d'entre vous ont pris sur cette réforme, en particulier le débat qui s'est instauré indirectement entre des représentants de syndicats de plusieurs fédérations en reconnaissant que la difficulté que nous avons eue à gérer, c'est que nous avons eu du mal à inscrire du professionnel dans cette réforme qui était une réforme globale pour les salariés du public et du privé.
Qu'est ce que je veux dire par là ?
Je veux dire simplement comme l'a souligné avec beaucoup de responsabilité un militant du Sgen, que l'impréparation de certains champs fédéraux, non pas sur le contenu de la réforme en général, mais concernant son impact sur des situations professionnelles déterminées, ne leur a pas permis de revendiquer les contreparties souhaitables en échange de l'augmentation de la durée des cotisations à 40 ans.
Alors que d'autres fédérations ont su le faire parce qu'elles s'y étaient préparées depuis plusieurs années.
La leçon qu'il faut retenir, c'est que lorsque nous voulons faire avancer les contreparties dans une réforme, bien évidemment il faut accepter le principe même de cette réforme.
Tout le monde savait que les 40 ans de cotisations étaient inévitables : il fallait donc en tirer toutes les conclusions et travailler aux contreparties les plus adaptées à chaque champ professionnel.
Je voudrais revenir aussi sur les départs. Certains ont été choqués par l'expression de « clarification utile » à propos de certains d'entre eux.
Qu'on se comprenne bien : personne ne se réjouit que des adhérents et des militants aient quitté la CFDT.
Quand je parle de « clarification », je vise les raisons profondes de certains départs. Et en particulier, ne soyons pas naïfs, les raisons des départs organisés qui, bien souvent, se sont faits dans des conditions intolérables, comme beaucoup l'ont souligné à la tribune de ce congrès.
Mais naturellement tous les départs n'ont pas pris cette forme et beaucoup d'entre eux ne peuvent être compris comme un geste de clarification.
Je pense en particulier à ceux qui nous ont quitté sur une incompréhension et avec qui il nous appartient de renouer le dialogue.
Mais je ne veux pas refermer ce chapitre sans avoir salué tous ceux qui se sont montrés critiques sur cette réforme et qui sont néanmoins restés. Ils se sont faits entendre lors de ce congrès et j'en suis heureux.
Dernier point maintenant sur la réforme des retraites, un sujet qui est venu souvent dans la discussion : la pénibilité.
Sans prendre de l'avance sur le débat qui aura lieu demain dans la résolution, je veux répondre positivement à ceux qui ont insisté pour que ce sujet porte non seulement sur la prévention mais aussi sur la réparation, élément central pour la CFDT dans les mois qui viennent.
Cette négociation n'est pas finie : le Medef doit faire des propositions concrètes et nous lui avons demandé de chiffrer d'ores et déjà tout ce que le pays dépense pour les salariés de 55 ans qui sont exclus du travail et relèvent d'autres systèmes sociaux pour des raisons de fatigue et d'usure professionnelle.
Mais soyons clairs, il ne suffit pas de le dire pour l'avoir. Il faudra une mobilisation importante vis-à-vis du patronat mais aussi vis-à-vis du gouvernement et toutes les troupes de la métallurgie ne suffiront pas, tous les secteurs professionnels concernés devront se mobiliser.
Les partenaires sociaux, s'ils veulent avoir voix au chapitre dans l'organisation de la démocratie en France, doivent aussi apporter la preuve de leur capacité à négocier.
Alors, nous le disons aux organisations patronales, ne vaut-il pas mieux assumer ensemble ce qui est de notre responsabilité sur le plan social ?
Etes vous prêts à vous engager réellement, de façon approfondie et collectivement sur des sujets qui sont déterminants pour l'avenir des entreprises et des salariés ?
On nous a annoncé un nouveau Medef. Ce nouveau Medef, est-il prêt à sortir des vieilles postures et des négociations alibis pour aborder les vraies questions du travail, de l'emploi, du dialogue social et de la responsabilité sociale des entreprises.
Etes-vous prêts à peser sur vos branches professionnelles et les entreprises pour honorer votre signature ?
Etes-vous prêts à sortir du double langage qui consiste à vanter les vertus du dialogue social tout en préférant, en pratique, la voie politique à la voie contractuelle ?
Cessons de dire que l'Etat et le gouvernement ne peuvent pas faire sans nous.
Maintenant, il faut passer des discours aux actes !
Vous le savez la CFDT y est prête !
Malheureusement, en contestant devant la cour de cassation l'accord sur le dialogue social passé entre les organisations syndicales et l'UPA, le Medef vient de montrer qu'il veut écarter du dialogue social les TPE alors même, il faut le dire, qu'il n'est pas représentatif dans l'artisanat.
Cela non plus, nous ne pouvons l'accepter !
Le pouvoir d'agir et la capacité de choisir sont bel et bien le fil conducteur de notre action.
Pour autant il serait illusoire de penser que nous aurions la force de tout faire et de tout choisir seuls.
La société civile doit revendiquer son autonomie, mais une partie des réformes auxquelles nous aspirons appellent des choix politiques. Et, vous l'avez relevé dans vos interventions, le politique ne va pas bien.
A mesure qu'approche l'échéance de 2007, nous sommes tous saisis d'une peur : et si le 21 avril se reproduisait ?
Le diagnostic que nous faisions au lendemain du 21 avril, à Nantes, n'a pas pris une ride. La décomposition de la confiance dans les politiques et la crise de la représentation se sont même, je pense, plutôt creusées.
Comme si cela ne suffisait pas, le Président élu en 2002 par une majorité composite n'a pas véritablement pris acte de la complexité du mandat qui lui était confié.
La politique menée par ses gouvernements a ignoré une grande partie des Français.
D'où aussi l'exaspération qui s'exprime depuis de longs mois.
Pourtant, nous avons tous intérêt à ce que le débat démocratique concerne et implique tous les citoyens, à ce que les cultures politiques de gouvernement retrouvent une assise solide dans l'électorat pour passer avec lui un nouveau contrat d'action pour l'avenir.
Nous avons tous intérêt à faire barrage aux extrémismes et aux idées simples, mais aussi au dénigrement et à la dévalorisation de la politique.
C'est aussi notre affaire !
J'ai entendu que certains allaient prendre des initiatives locales dans ce sens : c'est une bonne chose !
Et la confédération ? Devrait-elle rester les bras croisés par peur de contrevenir à notre autonomie, à notre indépendance ?
Ce serait, à mon sens, une interprétation étroite et paresseuse de nos valeurs.
L'autonomie n'a jamais signifié la neutralité.
Cette autonomie, nous n'avons plus à en faire la démonstration : nous avons, à maintes reprises, prouvé que nous ne sommes pas guidés par des convictions partisanes ou des a priori idéologiques. Quand bien même cela nous coûtait...
Le temps est venu de contribuer activement à la réhabilitation de la vie et de l'action politiques.
Cela commence par une campagne présidentielle de qualité. Je l'ai dit et je le répète, le pays a besoin, non d'un duel de personnes, mais d'un duel de projets en évitant de revoir les caricatures de la campagne de 2002.
Comment y contribuer ?
En nous comportant pleinement comme des animateurs du débat public.
En allant au-delà d'un simple courrier aux candidats.
Nous devons les interpeller publiquement, les pousser à s'engager, à nous livrer des réponses, les sensibiliser aux problèmes qu'il nous semble urgent de résoudre.
Il faut que nous soyons prêts à les rencontrer et confronter publiquement nos idées avec les leurs sans laisser place aux postures.
Faire ce travail, c'est faire notre travail !!!
Plusieurs d'entre vous ont souligné l'efficacité de l'action intersyndicale dans le conflit du CPE. C'est vrai bien aidée par l'attitude très fédératrice du Premier Ministre.
Pourquoi, l'unité d'action a-t-elle bien fonctionné cette fois-ci ?
Nous avions une convergence manifeste d'intérêts entre les grandes organisations et plus particulièrement avec la CGT.
Après l'échec de ses organisations les plus radicales durant l'automne 2005 dans les conflits de la SNCM, mais aussi à la SNCF ou à EDF, la CGT devait faire une démonstration d'efficacité.
Elle sait bien que notre présence dans l'action donne de la crédibilité à la revendication, donc améliore le rapport de force.
Elle a pu constater, comme les salariés, comme l'opinion, que nos engagements sur des dossiers difficiles comme les retraites donnaient du crédit à notre opposition.
Car tout le monde sait aujourd'hui que la CFDT ne fait pas dans la facilité et la démagogie.
C'est pour cela qu'après ce mouvement, nous avons renforcé dans les sondages notre place de syndicat préféré des français dans le privé comme dans le public et dans toutes les catégories d'âges.
Pour nous, à partir du moment où il n'y avait pas d'espace de négociation, il était nécessaire d'être ferme sur l'objectif de retrait.
Cette convergence d'intérêt a permis de tenir bon sur la même ligne pendant tout le conflit et de résister aux tentatives d'élargissement des objectifs revendicatifs ou des modes d'action qui auraient plombé nos chances de gagner !
Comme la FSU a tenté de le faire à plusieurs reprises de façon irresponsable en mettant certains jeunes parfois dans des situations dangereuses pour eux-mêmes.
Ce rapport de force a permis d'imposer aussi un mot d'ordre clair : retirer le CPE certes mais pour débattre de l'insertion des jeunes !
Si nous avions eu un même mot d'ordre unique et clair en octobre 2005, comme nous le demandions, nous aurions peut-être pu faire barrage au CNE !
Rassembler dans la rue des millions de personnes n'a pour nous d'intérêt que si cela débouche sur des résultats.
Sinon, une fois de plus, on alimente l'idée que le syndicalisme est inefficace, et on abandonne à d'autres les décisions.
Toujours sur les relations intersyndicales, vous avez été plusieurs à critiquer les positionnements de l'UNSA et je comprends vos réticences.
Dans les entreprises et les fonctions publiques, c'est une organisation concurrente qui souvent, vous l'avez dit, ne nous fait pas de cadeaux.
Son positionnement à géométrie variable en fait une organisation dont on perçoit mal le projet, les orientations.
C'est vrai, nous sommes déçus.
Où est le projet initial de l'UNSA qui était de contribuer à une dynamique de rassemblement du syndicalisme réformiste ?
Alors que sa seule ambition aujourd'hui n'est plus que de devenir la sixième organisation représentative au niveau national, elle prétend donner des leçons d'unité.
Pour autant, l'UNSA fait partie du paysage syndical. Rien n'interdit donc, l'action commune ni même les réflexions communes. Ce que nous pratiquons à la CES ou à l'assurance maladie.
Rien n'interdit non plus les positions communes sur les grandes questions de société. Comme nous l'avons fait récemment avec l'UNSA et la CGT pour soutenir les enfants scolarisés de parents en situation irrégulière, au moment même où certains, dont le ministre de l'intérieur, instrumentalisent l'immigration à des fins électorales !
La bataille commune contre le CPE a montré une forte demande de travail collectif entre les organisations syndicales, exprimées par les salariés et la CFDT.
Pour innover dans ce domaine, pourquoi ne pas s'inspirer de l'expérience d'autres syndicats européens dans des pays où la pluralité syndicale existe, comme en Italie, où chaque confédération invite les secrétaires généraux des autres organisations à venir s'exprimer à son congrès ?
Si demain, vous décidez d'ouvrir les chantiers essentiels pour l'avenir des salariés proposés par la résolution, alors nous serons plus forts pour confronter avec d'autres nos propositions.
Nous aurons besoin pour cela d'une méthode de dialogue et de travail avec les autres organisations pour confronter nos propositions et avancer le plus loin possible en commun en toute lucidité sur nos accords et nos désaccords.
Ainsi, pourquoi ne pas travailler ensemble sur la sécurisation des parcours professionnels ?
Qu'on l'appelle ainsi ou statut du travailleur comme à la CFTC ou encore sécurité sociale professionnelle, si c'est bien le même souci d'assurer une continuité dans la carrière professionnelle, le même souci de gérer les transitions et d'obtenir de nouvelles garanties pour les salariés.
Alors parlons-en !
Nous prendrons des contacts avec les autres organisations qui le désirent pour explorer dès la rentrée les possibilités de travailler ensemble !
OUI, nous pouvons prendre l'initiative de relations intersyndicales renouvelées, parce que nous sommes forts de notre propre débat interne, de notre capacité à débattre de questions difficiles mais centrales pour notre société, sans invective, en échappant au petit jeu du « pour ou contre la ligne confédérale » et en se prononçant sur le fond.
Vous l'avez montré pour l'essentiel dans ce débat d'activité, nous allons le montrer d'ici la fin du congrès dans le débat sur la résolution.
Encore faut-il pour tourner pleinement la page que chacun balaye devant sa porte.
Il n'est pas acceptable de recevoir ici des leçons venant d'une région qui n'a rien fait le 3 juin 2003 pour que le secrétaire général de sa confédération puisse participer dans des conditions normales à son congrès à Digne, pour qu'il puisse échanger avec les militants autrement que sous les invectives et la menace de violences physiques.
Pour tourner la page il faut aussi dire et écrire cette histoire !
Il nous faut poursuivre la dynamique de débat interne et la valoriser.
Lors des « 40 débats » vous avez exprimé le besoin de participer davantage à l'élaboration des positions de l'organisation, d'améliorer notre fonctionnement participatif.
Vous l'avez répété ici, vous avez souligné que les conséquences en avaient déjà été tirées par le Bureau national, notamment à l'occasion de la réforme de l'assurance maladie ou de la négociation sur l'assurance chômage.
Cela s'est traduit aussi dans la préparation de ce congrès.
Cela est pris en compte également dans les engagements qui vous sont proposés dans la résolution :
- Revaloriser le rôle du conseil national sur les sujets en négociation
- Echanger avec les organisations et informer les syndicats pendant le processus de négociation et s'imposer un délai entre la fin d'une négociation et la décision.
- Tenir des assemblées générales par fédérations ou régions entre deux congrès.
Vous aurez à dire dans le débat sur la résolution, si vous voulez ouvrir les chantiers sur lesquels cette démarche pourra être mise en oeuvre, entre autre le chantier du contrat de travail.
Si vous décidez d'ouvrir ces chantiers c'est avec vous qu'il seront conduits.
Des doutes persistent pour certains ?
Mais enfin le Bureau national serait-il assez fou pour trahir la confiance renouvelée que beaucoup ont exprimée.
Vous avez dit aussi la nécessité d'aller plus loin.
Oui nous devons tenir compte de la société de la communication. Nous pouvons le faire parce que nous sommes au clair sur les fondements de notre fonctionnement : la démocratie représentative, le mandat donné par les syndicats aux instances élues en congrès, la responsabilité de celles-ci devant ceux qui les ont élus, c'est-à-dire devant vous.
Alors osons innover !
Innover pour nous adapter à notre environnement, et utiliser les nouveaux moyens de communication de ce siècle.
Ouvrons grand les fenêtres du débat,
Lançons des forums de discussion entre les adhérents CFDT et leurs responsables pour enrichir nos échanges, à tous les niveaux.
L'évocation des moyens modernes de communication m'amène à répondre à vos exaspérations sur le SCPVC et à vos interpellations sur le fonctionnement de Services + et de Gessy.
Une question d'argent avez-vous dit ? Mais aussi de confiance des syndicats vis-à-vis de la CFDT et du service confédéré qu'est le SCPVC.
Oui nous avons besoin d'un système performant et efficace.
Certains nous l'envient au point d'en faire l'enjeu de leur congrès. Alors nous devons être à la hauteur de la modernisation technique de notre propre outil ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
La modernisation que nous avons engagée, il faut l'accélérer, la rendre plus fiable, mieux vous informer sur son avancement.
- Dès la fin de ce congrès, les moyens seront recherchés pour répondre dans les meilleurs délais aux difficultés dont vous avez fait part.
- plus fondamentalement, le Bureau national sera saisi dès le début du mandat d'un débat sur la modernisation du schéma de l'information et de sa circulation au sein des organisations CFDT pour reprendre une longueur d'avance dans la logistique nécessaire tant à notre développement, qu'à notre démocratie participative et à l'efficacité de notre action.
- Cela nécessitera des moyens importants qu'il faudra dégager.
Nous demandons aux responsables de syndicats d'être des professionnels, nous devons leur donner des outils à la hauteur de notre ambition.
Vous avez été plusieurs à soulever dans vos interventions les limites actuelles de notre système d'organisation et des améliorations à apporter : frontières fédérales, rôle des structures interprofessionnelles, composition de nos instances.
De nombreuses interventions ont porté sur l'adaptation de nos champs fédéraux à des réalités économiques en évolution.
Très directement pour le secteur de la banque-assurance mais aussi pour tenir compte de l'évolution du périmètre des entreprises, de la sous traitance, et - dans le public - des évolutions liées à la réforme de l'Etat et à la décentralisation.
Un chantier doit être ouvert pour rechercher les meilleures solutions et pour que notre organisation et notre prise en charge soient les plus efficaces possibles au regard des enjeux identifiés dans la résolution générale.
Evitons deux écueils :
- figer nos structures sans voir les évolutions auxquelles nous devons faire face ou déterminer à l'avance et immédiatement les solutions.
- N'excluons pas a priori de nouvelles modifications de champs fédéraux, mais commençons par multiplier de façon pragmatique les coopérations interfédérales.
Vous en avez donné de nombreux exemples que ce soit l'emploi à domicile avec le travail commun entre les fédérations Santé-sociaux, Interco, Services ; ou la décentralisation et les coopérations engagées par Interco avec le SGEN ou avec la FGTE.
Il semble d'ailleurs que ce travail soit payant si on en juge par les résultats aux dernières élections chez les ATOSS avec une progression de la CFDT qu'il convient de saluer.
Il convient de la même façon de travailler au rôle de nos structures interprofessionnelles.
Vous avez donné de nombreux exemples illustrant la richesse de l'action territoriale et la nécessité de développer le dialogue social au plan territorial.
C'est là un chantier où nous devons améliorer la coordination de nos pratiques dans les territoires et l'articulation nécessaires avec les fédérations.
Les regroupements fédéraux intervenus et en cours vont nous conduire à travailler sur la composition du Bureau national.
Avec un nombre de fédérations presque égal au nombre de sièges à pourvoir, la composition du BN se rapproche de celle du CN. Et cela crée un déséquilibre entre la représentation des fédérations et celle des régions. Cela provoque des frustrations que vous avez exprimées.
La situation a beaucoup changé depuis 1970, il faudra en tirer des conséquences.
Vous vous êtes également fortement interrogés pour souligner l'importance d'améliorer la prise en charge des fonctions publiques, tout particulièrement la fonction publique de l'Etat.
Vous avez dit votre attachement à ce qui fait l'identité du syndicalisme CFDT dans les fonctions publiques : un syndicalisme confédéré, un syndicalisme organisant les fonctionnaires dans des fédérations qui regroupent salariés du privé et du public, un syndicalisme intercatégoriel.
J'ai la conviction profonde que notre syndicalisme CFDT peut être largement partagé par les fonctionnaires dès lors qu'il est porté, illustré, concrétisé par la CFDT à tous les niveaux.
J'en tire pour ma part une conclusion en forme d'engagement pour la confédération, pour le bureau national.
Si l'UFFA doit rester la structure interfédérale ayant vocation à prendre en charge les revendications et négociations avec le ministre de la fonction publique, la confédération doit quant à elle se donner les moyens de prendre mieux en compte toutes les composantes du salariat dans ses débats, ses orientations, la conduite de son action.
Cette décision du BN s'est concrétisée d'ores et déjà dans la définition de notre stratégie et de nos orientations revendicatives dans le projet de résolution.
Je m'engage à ce qu'elle le soit dans la politique revendicative confédérale.
Cet engagement se traduit très concrètement dans la répartition des fonctions et missions au sein de la commission exécutive proposée au Bureau national que vous allez élire : un secrétaire national sera chargé spécifiquement de la fonction publique et du lien de la confédération avec l'UFFA.
Fonctionnement participatif, amélioration de notre logistique, évolution de nos modes d'organisation, autant de chantiers à mener au service de notre développement.
Il était normal de faire le bilan ici des pertes que nous avons subies ces trois dernières années.
Mais plusieurs d'entre vous ont dit que ces difficultés étaient dernière nous.
Vous avez été nombreux à nous dire que le développement de votre syndicat était reparti ou à faire état de résultats électoraux particulièrement encourageants.
De quoi se donner le moral, retrouver l'élan
Avouons ensemble que cela fait du bien. Malgré les difficultés, votre travail de terrain, de proximité avec les salariés paye.
Gageons que de nouveau, la courbe des cotisations va repartir à la hausse.
Notre volonté est de mobiliser toute l'organisation dans ce but.
Ce congrès aura été riche en débats sur notre passé récent et notre vie interne. Nous y aurons au total beaucoup parlé de nous. C'est bien. C'est ce que nous voulions.
Mais nous devons aussi rester attentifs au monde qui nous entoure.
Sur l'Europe. C'est un chapitre sur lequel de nombreuses interventions sont revenues, et à juste titre : le referendum du 29 mai 2005 a en effet mobilisé toute la CFDT pendant plusieurs mois.
Notre engagement européen et dans la CES était bien connu des militants CFDT.
Le processus qui a conduit à l'écriture du Traité Constitutionnel a fait l'objet de travaux réguliers de la CES. Son secrétaire général participait d'ailleurs à ces travaux.
C'est de cette manière qu'on a revendiqué et obtenu que la charte des droits fondamentaux soit incluse dans le projet de traité.
Lorsque, en 2000, à Nice, nous nous étions engagés en faveur de cette charte, toutes les organisations syndicales de la CES souhaitaient son inscription dans la Constitution.
L'engagement du syndicalisme européen dans ce processus n'est donc une surprise pour personne. Ni le positionnement de la CFDT, même si nous laissions les adhérents CFDT totalement libres de leur vote.
Nous avons joué notre rôle d'organisation syndicale et fait connaître notre analyse et notre opinion sur le projet de traité.
Des adhérents, des sympathisants CFDT ont voté non. C'est leur droit et ils n'ont pas à être stigmatisés pour cela.
Nous connaissons les raisons du vote négatif des Français :
- un traité compliqué,
- une Europe paraissant éloignée des réalités quotidiennes des salariés,
- des craintes liées à l'élargissement,
- l'utilisation politicienne du non
- et bien sûr la volonté de sanctionner le gouvernement.
Nous devons en tirer des enseignements pour l'avenir et expliquer en quoi l'Europe apporte des réponses aux problèmes que vivent les salariés, rendre l'Europe plus concrète, davantage liée à notre action. Expliquer, comme nous le disons dans la déclaration « Le monde que nous voulons », le rôle de l'Europe comme levier d'une mondialisation régulée.
Au-delà de l'Europe, je voudrais vous parler un instant de la situation internationale. La CFDT s'est exprimée tout au long des quatre années écoulées sur les événements qui ont secoué le monde en particulier le conflit en Irak. A l'heure où je vous parle, la Palestine est entrée dans un état de guerre civile dont les répercussions pourraient être dramatiques.
Au-delà des événements eux-mêmes, il y a les problèmes quotidiens : les problèmes posés par une mondialisation non maîtrisée, les inégalités entre le nord et le sud, la répression syndicale, le travail des enfants et toutes les violations des conventions de l'Organisation internationale du travail.
Pour toutes ces raisons et d'autres encore, nous avons besoin d'un syndicalisme international plus uni et plus actif.
La structuration du syndicalisme international actuel, construit il y a plusieurs décennies correspond à une période désormais révolue, celle de la guerre froide. Elle n'est plus adaptée au monde actuel, elle n'est pas à même de relever les défis de la mondialisation.
C'est pourquoi, nous attendons beaucoup de la dynamique de constitution de la nouvelle organisation internationale. Cette nouvelle organisation mondiale doit permettre de faire progresser la place du syndicalisme dans la gouvernance de la mondialisation. Elle doit montrer sa capacité à assurer la défense des travailleurs sur les valeurs fondamentales de paix et de démocratie, de solidarité, de justice sociale.
Cela valide notre démarche syndicale internationale depuis 30 ans.
J'en viens à la conclusion de ma réponse à vos interventions.
Pendant ces quatre ans la CFDT a montré sa capacité de faire des choix.
Face aux défis, nombreux, que nous avons eu à relever, nous avons montré notre capacité d'engagement quand il s'est agi d'engranger des résultats, comme quand il s'est agi de s'opposer à l'inacceptable.
Dans une société en mutation, nous avons su renouveler notre critique sociale.
Le parcours n'a pas été exempt d'épreuves, nous avons su les surmonter par le débat, la confrontation positive, un approfondissement de nos pratiques participatives.
Vous allez vous prononcer sur l'activité du Bureau national
Dans une société inquiète sur son avenir, en perte de repères et de confiance, la CFDT doit être capable de montrer aux salariés :
- qu'elle a confiance en elle-même quand elle assume ses responsabilités
- qu'elle sait ce qu'elle veut et qu'elle sait où elle va quand elle s'engage.
Je crois en votre capacité de porter ce message au quotidien auprès des salariés.
Alors sachons ensemble, comme vous l'avez montré durant ces deux jours, confirmer cette confiance.
J'en suis sûr, votre vote en sera la manifestation.
source http://www.cfdt.fr, le 15 juin 2006