Texte intégral
Chers amis,
Ce soir, j'ai envie de vous parler des enfants, de ce que nous faisons pour eux, et de ce que nous voulons et allons faire pour eux.
En effet, je pourrais vous parler de l'illettrisme, en termes très techniques, et revenir sur ces 60.000 enfants qui acquièrent l'illettrisme chaque année, et sur les 10 % de la population active qui en souffrent.
Mais je ne suis pas là pour ça ce soir. Ce soir, je veux me faire le porte parole de tous ces enfants qui souffrent, qui, du fait de la vulnérabilité acquise dans leur quartier, dans leur environnement si défavorisé qu'ils n'ont peut être jamais eu un livre entre les mains, qui ne parviennent pas à apprendre, parce qu'ils ne maîtrisent pas certains codes, et qu'ils n'ont pas eu la chance d'acquérir un vocabulaire suffisant avant d'arriver en primaire !
Ces enfants commencent leur scolarité dans la souffrance, et elle s'aggravera sans cesse pour eux. Ils connaîtront toutes les discriminations, car ce handicap se conjuguera aux autres.
En effet, ne pas entrer dans la lecture entre 6 et 7 ans, c'est rater l'entrée dans la scolarité. Pour bien des jeunes, ce premier rendez-vous manqué va demeurer irrattrapable !
Je suis personnellement et profondément touché par cette question. En tant que fils de parents analphabètes, en tant que père, en tant que citoyen, et en tant que Ministre.
Vous savez tous d'où je viens. J'ai grandi dans un bidonville, dont l'horizon était limité par les grandes barres d'immeuble, qui bloquaient toutes les perspectives, et tous les espoirs. Et puis, j'ai rencontré la lecture ! Et puis, j'ai rencontré cet objet magique, ce "tapis volant", qu'est un livre. Et j'ai découvert un autre monde, d'autres capacités, d'autres possibilités. En étant "lettré", en m'emparant avec passion de la culture, j'ai pu avancer, jusqu'à devenir docteur en sociologie, écrivain, et... ministre.
Et aujourd'hui, je soutiens de toutes mes forces ceux qui veulent à leur tour, à tous les enfants, en particulier aux enfants qui sont exclus, qui sont des "oubliés de l'égalité des chances", qui sont aussi des "oubliés de la culture", des "oubliés de l'école" et des "oubliés du livre". Tous ces oubliés sont jetés dans la souffrance, dans la relégation ! C'est inadmissible !
C'est pourquoi je suis heureux, ce soir d'être avec vous, qui vous êtes mobilisés ensemble, dans la lutte contre l'illettrisme, afin d'aider l'école à ne plus oublier personne. En soutenant le "coup de Pouce clé" et l'association Apfée, le Rotary Club prouve une nouvelle fois son engagement humaniste, et sa devise, "Servir", prend tout sens. Le Rotary se met au service de la plus belle cause qui soit, celle de la réussite scolaire, et humaine, de tous ces enfants, qui sont notre avenir !
En effet, lutter contre l'illettrisme, c'est lutter pour une France où chacun, non seulement en droit, mais aussi en fait, puisse bénéficier des mêmes chances. C'est grâce à cela que la Croissance sociale, voulue par le Premier ministre Dominique de Villepin, est possible.
Nous sommes tous mobilisés, ici, pour y parvenir. La preuve en est l'engagement de mon ministère, pour soutenir la promotion des savoirs fondamentaux, avec l'Education nationale, le ministère du Travail, l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme.
En faisant avancer la lecture, et le livre, nous rendrons plus facile, pour ceux qui en ont tellement besoin, de réussir leur parcours scolaire, leur accès à l'emploi et leur parcours professionnel. Ils vont pouvoir non seulement réussir, mais aussi "se réussir". Et le soutien de l'Apfée, que j'ai décidé de parrainer, par le Rotary Club, est une initiative qui rend compte de cette « mobilisation générale » contre la souffrance, le silence et l'exclusion. C'est cela l'égalité des chances !
Je vous remercie.Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006
Ce soir, j'ai envie de vous parler des enfants, de ce que nous faisons pour eux, et de ce que nous voulons et allons faire pour eux.
En effet, je pourrais vous parler de l'illettrisme, en termes très techniques, et revenir sur ces 60.000 enfants qui acquièrent l'illettrisme chaque année, et sur les 10 % de la population active qui en souffrent.
Mais je ne suis pas là pour ça ce soir. Ce soir, je veux me faire le porte parole de tous ces enfants qui souffrent, qui, du fait de la vulnérabilité acquise dans leur quartier, dans leur environnement si défavorisé qu'ils n'ont peut être jamais eu un livre entre les mains, qui ne parviennent pas à apprendre, parce qu'ils ne maîtrisent pas certains codes, et qu'ils n'ont pas eu la chance d'acquérir un vocabulaire suffisant avant d'arriver en primaire !
Ces enfants commencent leur scolarité dans la souffrance, et elle s'aggravera sans cesse pour eux. Ils connaîtront toutes les discriminations, car ce handicap se conjuguera aux autres.
En effet, ne pas entrer dans la lecture entre 6 et 7 ans, c'est rater l'entrée dans la scolarité. Pour bien des jeunes, ce premier rendez-vous manqué va demeurer irrattrapable !
Je suis personnellement et profondément touché par cette question. En tant que fils de parents analphabètes, en tant que père, en tant que citoyen, et en tant que Ministre.
Vous savez tous d'où je viens. J'ai grandi dans un bidonville, dont l'horizon était limité par les grandes barres d'immeuble, qui bloquaient toutes les perspectives, et tous les espoirs. Et puis, j'ai rencontré la lecture ! Et puis, j'ai rencontré cet objet magique, ce "tapis volant", qu'est un livre. Et j'ai découvert un autre monde, d'autres capacités, d'autres possibilités. En étant "lettré", en m'emparant avec passion de la culture, j'ai pu avancer, jusqu'à devenir docteur en sociologie, écrivain, et... ministre.
Et aujourd'hui, je soutiens de toutes mes forces ceux qui veulent à leur tour, à tous les enfants, en particulier aux enfants qui sont exclus, qui sont des "oubliés de l'égalité des chances", qui sont aussi des "oubliés de la culture", des "oubliés de l'école" et des "oubliés du livre". Tous ces oubliés sont jetés dans la souffrance, dans la relégation ! C'est inadmissible !
C'est pourquoi je suis heureux, ce soir d'être avec vous, qui vous êtes mobilisés ensemble, dans la lutte contre l'illettrisme, afin d'aider l'école à ne plus oublier personne. En soutenant le "coup de Pouce clé" et l'association Apfée, le Rotary Club prouve une nouvelle fois son engagement humaniste, et sa devise, "Servir", prend tout sens. Le Rotary se met au service de la plus belle cause qui soit, celle de la réussite scolaire, et humaine, de tous ces enfants, qui sont notre avenir !
En effet, lutter contre l'illettrisme, c'est lutter pour une France où chacun, non seulement en droit, mais aussi en fait, puisse bénéficier des mêmes chances. C'est grâce à cela que la Croissance sociale, voulue par le Premier ministre Dominique de Villepin, est possible.
Nous sommes tous mobilisés, ici, pour y parvenir. La preuve en est l'engagement de mon ministère, pour soutenir la promotion des savoirs fondamentaux, avec l'Education nationale, le ministère du Travail, l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme.
En faisant avancer la lecture, et le livre, nous rendrons plus facile, pour ceux qui en ont tellement besoin, de réussir leur parcours scolaire, leur accès à l'emploi et leur parcours professionnel. Ils vont pouvoir non seulement réussir, mais aussi "se réussir". Et le soutien de l'Apfée, que j'ai décidé de parrainer, par le Rotary Club, est une initiative qui rend compte de cette « mobilisation générale » contre la souffrance, le silence et l'exclusion. C'est cela l'égalité des chances !
Je vous remercie.Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006