Déclaration de M. Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances, sur la lutte contre les discriminations sociales et le développement des chartes de diversité, Lyon le 3 octobre 2005.

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Circonstance : Signature de chartes de diversité à Lyon le 3 octobre 2005

Texte intégral

Chers amis,
Vous savez sans doute que je passe tous mes week-ends à Lyon.
Malgré mes occupations parisiennes - qui sont très lourdes croyez-moi - je tiens à venir chaque semaine dans mon quartier du ...ième.
Soyez sûrs que Paris c'est très bien, mais Lyon c'est bien mieux. C'est là que je me ressource, que je retrouve ma famille, que je retrouve mes racines.
Je voudrais donc d'abord vous dire de tout coeur merci, car vous m'avez permis en étant là de prolonger mon séjour à Lyon.
J'ai pu grâce à Gérard Collomb passez une soirée de plus avec mes enfants. Et c'est un immense cadeau croyez-moi.
J'ai pu rester un peu plus dans une ville à laquelle m'attache des liens puissants.
Mais la charte de la diversité, parlons-en.
Sous cette appellation générique, il se cache à mon avis un élément très important, en quelque sorte une évolution des mentalités françaises. Et je n'exagère pas.
Des chartes de la diversité, mais maintenant tout le monde en veut ! tout le monde en réclame !
La France entière semble se lever pour les chartes de la diversité. Mais laissez-moi vous expliquer.
Il y a quatre mois, j'étais nommé ministre.
J'ai rapidement décidé de populariser une initiative du monde de l'entreprise : la charte de la diversité : un engagement précisant que les salariés doivent refléter la diversité du pays dans lequel ils vivent.
Qu'une place doit être faite à ces Français trop visibles, à ces Français qu'on ne voit pas là où ils doivent être. Qu'on ne voit pas à la place que leur promet les études qu'ils ont suivies. C'est-à-dire, comme tous les autres Français, à tous les échelons d'une entreprise.
Le succès a été immédiat. A chacun de mes déplacements, les entreprises signent, s'engagent.
C'est cette charte qui nous réunit aujourd'hui. Et je remercie tous les chefs d'entreprise présents ici d'avoir bien voulu la signer, après beaucoup d'autres.
Mesdames, Messieurs, vous ne le regretterez pas. Les enfants issus de la diversité sont intelligents, travailleurs, inventifs et dynamiques.
Ils vous étonneront. Ils seront parmi vos meilleurs salariés.
Je suis également heureux de constater que le maire de Lyon a décidé de s'intéresser à cette question. Certes, cela aurait pu se passer plus tôt. Mais, comme on dit, c'est l'intention qui compte.
J'ai pensé que ce mouvement qui se dessine pour plus de couleurs dans notre vieille société devait être amplifié, devait être dynamisé.
Devant le succès que je constate concernant les chartes pour l'entreprise, j'ai décidé d'aller plus loin. Car je suis comme ça, j'essaye toujours d'aller plus loin.
Ce type d'engagement en faveur de la diversité doit maintenant dépasser le seul domaine de l'entreprise. Il doit toucher les secteurs de l'audiovisuel, de l'accès au logement, de la fonction publique d'Etat, mais aussi de la fonction publique territoriale. Et bien d'autres domaines encore.
La France doit se laisser gagner par l'esprit des chartes de la diversité. Et je peux vous annoncer que de telles chartes, ou des engagements similaires, vont voir le jour.
D'ici décembre prochain, une commission mise en place par mon ministère - à laquelle s'associeront des municipalités, des régions, des départements - proposera un plan d'action pour favoriser la diversité dans la fonction publique territoriale.
J'invite à cette occasion la ville de Lyon, qui dorénavant s'implique en matière de diversité, à en faire partie.
Mes amis,
Il n'est plus possible qu'une partie de notre population se sente rejetée.
Il n'est plus possible qu'une partie de notre population souffre quotidiennement de discriminations.
Il n'est plus possible que soient repoussées vers la violence et le désespoir les forces vives de la France de la diversité.
La France doit changer. La France va changer. Aidez-moi à réussir ce pari. J'ai besoin de vous.
Si vous, les décideurs, vous refusez de vous engagez dans le combat que je mène, mon chemin sera difficile.
La France ne doit plus barrer la route à ses propres enfants. Elle y perdrait beaucoup. Nous avons déjà beaucoup trop tardé à compter avec cette France qui me tient à coeur.
Propagez autour de vous le message de la diversité. Soyez mes agents ! Personne ne le regrettera. Tout le monde y gagnera et notre pays en sortira grandi.
Merci.Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006