Point de presse de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères à l'issue de son entretien avec Khurshid Kasuri, ministre pakistanais des affaires étrangères, sur la coopération franco-pakistanaise, la lutte contre le terrorisme, la non-prolifération nucléaire et la situation en Afghanistan, Paris le 4 juillet 2006.

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Circonstance : Visite en France de Khurshid Kasuri, ministre pakistanais des affaires étrangères, à Paris le 4 juillet 2006

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, je voudrais dire combien je suis heureux de recevoir mon ami Khurshid Kasuri à Paris. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, c'était à l'occasion de la Conférence des donateurs à Islamabad, à la suite du tremblement de terre qui a si durement touché le Pakistan. J'avais tenu à apporter un message de solidarité de la part de la France et des Français.
En effet, il y a entre nos deux pays une relation étroite d'amitié et de confiance. La venue à Paris de M. Kasuri marque à nouveau l'importance que nos deux pays attachent au développement de nos relations.
Cette proximité nous permet d'aborder aujourd'hui, de façon franche, nos préoccupations respectives : la lutte contre le terrorisme - le Pakistan a fait un choix courageux - ; la non-prolifération - le Pakistan a des responsabilités particulières dans ce domaine - ; la contribution du Pakistan à la stabilité en Asie du Sud, avec un Pakistan qui doit continuer d'user positivement de son influence pour contribuer, aux côtés de ses partenaires, dont l'Union européenne, à l'émergence d'un Afghanistan pacifié progressant davantage dans son objectif de sécurité et de prospérité.
Et puis, il y a les grands enjeux touchant à la paix internationale. Le Pakistan est, en effet, un acteur reconnu de l'Organisation des Nations unies et un membre actif de l'Organisation de la Conférence islamique. Nous avons eu, sur tous ces sujets, un échange de vues approfondi que nous poursuivrons au cours de notre dîner.
Bien sûr, nous avons évoqué, dans le domaine de la coopération bilatérale, la relation étroite de confiance que nous entendons préserver, l'approfondissement de nos échanges économiques et le développement de notre coopération scientifique, culturelle et universitaire, répondant ainsi à la volonté du président pakistanais de conduire son pays sur la voie de la modernisation et des réformes.
Q - (A propos de l'Afghanistan)
R - Nous pensons qu'il est en effet important qu'il y ait une frontière parfaitement respectée entre le Pakistan et l'Afghanistan.
Comme vous le savez, au mois d'août, la France va prendre le commandement de la Force internationale de la région de Kaboul qui compte à peu près 800 à 1 000 hommes.
Nous sommes très préoccupés par ce qui se passe en Afghanistan. Nous sommes allés à la Conférence des donateurs, à Londres, et nous pensons, en effet, que le pays doit relever très rapidement les défis auxquels il doit faire face, à commencer par la sécurité. Malheureusement, les trafics, de drogue en particulier, minent totalement la sécurité et la reconstruction de ce pays.
Nous soutenons le président Karsaï et nous pensons qu'il est important que progressivement, grâce à un effort de formation des magistrats, des policiers... les autorités afghanes puissent prendre le relais des forces étrangères.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 juillet 2006